I l'union fait la force. Journal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement €hronique locaSe* Samedi, ïuillet 1899. 5 centimes le numéro. oe année. N° 55. Nos dépenses militaires. Nosélectionscommunales prochaines. Notre procés avec le sieur Maurice Vergracht. Notre Premier enfonce 5es portes 011 vertes. isaraissm»i le 'famedi. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville, Par an §5 francs, pr LA province, Par an fr. 2-50. M. Franz Foulon a fait le relevé, pour le Petit Bleu, de nos véritables dépenses militaires. Nous résumons les constatations qu'il a faites.enexa- minant les divers budgets pour l'année 1898. Le budget ordinaire du ministère de la guerre pour 1898 s'élevait a 52,300,620 fr. II faut y joindre 4,045,000 fr. de dépenses exceptionnelles. Les dépenses nécessitées jusqu'au- jourd'hui par notre établissement mi litaire se sont élevées a 300 millions. Elles ont été couvertes par i'emprunt, l'intérêt en figure au budget de la dette publique pour une annuité de 12 mil lions. L'art. 21 du budget de la dette pu blique porte un crédit non limitatif de 9,200,000 francs, aflecté a la rétribution des miliciens. Pourquoi cette somme, qui représente une dépense courante et qui devrait être portée au budget de la guerre, est-elle fournie par i'em prunt Paree que nos gouvernants trouvent d'une bonne administration de faire payer a perpétuité, aux con- tribuables les intéréts d'une dépense créée par eux dans un but purement électoral. Au budget de la dette publique en core, deux rentes annuelles pour in- demnités du chef de rachat de servitu des militaires une de 39,796 fr. 05, la denxième de 45.000 fr. La justice militair coüte 61.700 fr. portés au budget du ministère de la j ustice. La milice coüte 130,000 fr. au bud get de l'intérieur, et 80,000 fr. aux budgets communaux. La garde civique émarge pour 260,000 fr. au budget de l'intérieur, et pour 115,000 fr. aux budgets des communes. Ceiles-ci payent en outre 80,000 fr. pour le casernement des troupes. Enfin, ïl faut compter pour 189.8 un crédit de 10 millions, destiné au fonds spécial et temporaire créé par la loi du 9 Aoüt 1897 pour la construction et l'ameubhment des casernes. Le R. P. Boom a demandé, au sujet de l'emploi de ce fonds, un pouvoir illimité que les Chambres, plus soucieuses de faire montre de leur servilité envers le mi nistère que de réserver leur droit de controle, se sont empressées de lui accorder. Notons que le budget des recettes et dépenses pour ordre prévoit des recet tes pour 846,800 fr. a provenir de la pension des élèves de l'école militaire, du fonds de remploi de la pharmacie centrale de l'armée et de l'institut cartographique, etc. Faisons maintenant ie total de nos dépenses militaires pour 1898 Dépenses ordinaires fr. 52,300,620 -- Dépenses exceptionnelles 4,045,000 Annuité a 4 p. c. pour les dépenses sur crédits spé- ciaux 12,000,000 Rémunération desmiliciens9,200,000 Fonds spécial pour le3 ca sernes 10,000,000 Justice militaire (budget de la justice) 61,700 Milice (budget de l'inté rieur) 130,000 Garde civique (budget de l'intérieur) 260,000 Garde civique (budget des communes 115,000 Milice (budget des commu nes) 80,000 Casernement des troupes (budget des communes) 80,000 Rente annuellé a 3 p. c. a titre d'indemnitee pour servitudes militaires (loi 1873) 39,796,0o On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. Rente id. (loi 1893) 45,000 Total fr. 88,357,116,05 A déduire 846,800 87,510,316,50 Le total est-il assez coquet, et serait- il temps, même pour nous qui ne som mes pas une nation militaire, que la conférence de la Haye réussit a enrayer l'accroissement continu des dépenses militaires Sous le gouvernement clérical, arri vé au pouvoir avec un programme de réduction des dépenses militaires, ces dépenses n'ont fait que croitre dans des proportions considérables. Et cepen- dant notre armée reste, de l'avis de tous les hommes compétents, insuffi- sante pour défendre efficacement notre neutralité. Quand a la garde civique, désorganisée par M. Schollaert et qu'une direction inintelligente semble chercher, partout, a. rendre impopu laire et insupportable aux gardes, on doit reconnaitre qu'elle ne sera jamais ce que nos maitres voulaient en faire une armée capable de suppléer a ce qui manque a i'autre. Ph. de C. L'article 1' de la loi du 12 Septembre 1895, relative aux élections communa- les, estcongu comtne suit La réunion ordinaire des électeurs a 1'effet de procéder au renouvellement par moitié des conseils communaux a lieu de plein droit tous les quatre ans le troisième Dimanche cVOclobre. L'assemblée des électeurs peut aussi être convoquée extraordinairement en vertu d'une décisiori du conseil com munal ou d'un arrêté royal a 1'effet de pourvoir aux places devenues vacan- tes. Elle a toujours lieu un Dimanche. Anx termes de eet article, nous au reus done nos elections communales le 15 Octobre prochain, poor le renou vellement de la moitié des membres de notre conseil communal. La série sortante comprend MM. Begerem. Berghman. Bouquet. Breyne-Devos. Fiers. Fraeys. Iweins d'Eeckhoutte. MM Bouquet et Breyne-Devos étant décédés, devront être remplacés. Monsieur Decaestecker, qui fait par- tie de la série sortant en 1904, ayant été investi deptiis son élection de fonctions, qui sont ïncompatibles avec le mandat de eonseiller communal, devra être également remplacé. De telle sorte qu'au 15 Octobre pro chain la majorité du conseil pourra être déplacée. L'eftort a tenter par nos amis ne sera guère considérable,si l'on tient compte qu'en-1895 la majorité absolue était de 2285, et que les forces respectives des partis en présence se balangaient. En effet. MM. Begerem obtenait 2402 voix. Berghman 2398 id. Bouquet 2383 id. Breyne-Devos 2401 id. Fiers 2386 id. Fraeys 2397 id. Iweins d'Eeckhoutte 2387 id. La liste libérale, série lre, obtenait MM. Bossaert, 2185 voix. Onraet-Parret, 2151 id. Speybrouck, 2154 id. Van Eeckhout, 2170 id Vermeulen, 2169 id. Verschaeve, 2180 id. "Wydooghe, 2146 id. Les cléricaux de la 2e série obte- naient MM. Boone, 2367 voix. Colaert, 2356 id. Decaestecker, 2355 id. D'Huvettere, 2346 id. Struye, 2361 id. SurmontdeVolsberghe 2351 id. Vandenboogaerde, 2347 id. Vanderghote, 2347 id. Les libéraux de la 2e série obte- naient MM. Brunfaut, Dechièvre, Harteel, Iweins, Joos, Lapiere, Nolf, Vandevyver, 2174 voix. 2186 id. 2165 id. 2186 id. -2160 id. 2179 id. 2180 id. 2168 id. L'écart entre les deux listes était done insignifiant. Nos amis peuvent en conséquence affronter la lutte avec de sérieuses chances de succès, d'autant plus que leurs adversaires sont aujourd'hui pro- fondément divisés et que certains d'entr'eux ne se cachent pas pour dé- clarer publiquement qu'ils présente- ront una liste dissidente. Les plaidoirie8 qui avaient été fixées devant la Cour d'appel de Gand au 17 Juin dernier ont été remises au I1' Juillet. L'affaire subira plus que probable- ment une nouvelle remise, le röle, a la Cour, étant trés chargé Notre Sénateur-Archéologue a pro- noncé un remarquable discours au Sé- nat le 23 Juin. 11 a présenté ia ques tion de la restauration d?s monuments, sous un jour tout a fait nouveau,grace, sans doute, aux études approfondies sur la matière auxquelles il s'est iivré en ces derniers temps Dans le compte rendu analytique, voici ce qu'il a dit relativement a la réfection (évidemment défectueuse, on le savait, bien longtemps avant l'arri- vée aux affaires de M. Surrnont) de leglise de Saint Martin et de nos Halles L'église Saint Martin a Ypres a élé n restaurée, il y a cinquante ans, c'est- a-dire a une époque oü ie style go- thique était moins bien étudié qu'aujourd'hui. On y a introduit du n gothique Rhénan inspiré par la ca- n thédraie de Cologne n Les Halles d'Ypres, construites en grès, ont été restaurées également autrement qu'il ne convenaiton y a i) employé des matériaux déplorables, de la pierre d'Avesnes, qui pournt sous Paction de la pluieet du vent. b De pareilles restaurations sont re- grettables. II faut n'y employer que b les matériaux dans lesquelles (sic) l'édifice a été construit. N'est-ce pas lecteurs Que eest archi inédit Pour un si grand érudit. En fout cas, les observations pré- sentées par notre Sénateur-Bourgmes- tre ont fait faire a la restauration de nos monuments Y'prois un pas de géant. II n'en faut douter. Pour l'orateur on ne doit employer a la restauration des édifice3 que le3 matériaux dans lesquels l'édifice a été construit. Évidemment, Monsieur le Sénateur, puisque restaurer vent dire remettre dans l'état primitif. Et vous auriez pu ajouter que dans le cas oü les ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. carrières desdits matériaux sont épui- sées (c'est" le cas pour les Halles d'Ypres), il convient alors de chercher une pierre se rapprochant le plus pos sible de celle employée primitivement. Monsieur Surrnont a ensuite qualifié le projet de réfection de la maison,dite des Templiers. comme uil type de restau ration sèrieux. II nous semble que notre Premier est allé un peu vite en beso gne malgré l'axiome qu'il a servi a la même séance du Sénat qu'en cette matière il ne faut pas faire les choses rapidement et a la légere. Je pense que Monsieur le Sénateur aurait mieux fait de profiter, lui, le premier, de la petite legon. (On sait que M. Surrnont s'entend a mer- veille a donner de3 legons, mais qu'il n'aime pas a en recevoir). Plus sage eut été avant d'émettre une appré- ciation quelconque, d'attendre l'achè- vement complet du travail a faire, dont on ne peut juger présentement que sur lè papier. Pour nous, au point de vue archéo- logique, nous déplorons vivement que la fagade de cette vénérable maison ne puisse rester telle que nous la voyons aujourd'hui, portant l'empreinte de la superbe patine que lui ont donné plus de six siècles d'existence. Évidemment, il se passera ici ce qui est arrivé ailleurs: què de cette fagade encore si solide on fera peau neuve pour employer uneexpression dont s'est servi jadis James Weale pour qualifier la reconstruction de la fagade de i'Hótel de Ville de Bruges et que dans le cours des travaux, on trouvera, peut-être, que les meneaux des fenêtres a l'étage supérieur ne sont plus en assez bon état, ou encore qu'ils ne peuvent être complétés, et que renouveler le tont sera plus simple. Alors au lieu du vénérable édifice lequel constitue dans l'état actued, un des spécimens les plus anciens et par ia un des plus curieux de l'architeeture domestique urbaine de notre pays, on aura atteint, par les travaux y exécutés, le résultat que Monsieur le Sénateur De Voldere adé- ploré, également le 23 Juin, au Sénat, en citunt les termes mêmes dont s'est servi dans son rapport l'honorable Ministre de l'Agriculture. Les voici d'après le compte rendu analytique Le métier de restaurateur a ceci de spécial que la sagesse s'y manifestedans Hen des cas, pluiét par Vabstention que par Vaction. Le comble de Vart est de restaurer le plus discrètement possible. Toules les restaura tions n'ont pas élé concues dans cet esprit conservateur. Certains monuments ont subi des rèfections tellement radicates qu'ils ne sont plus que des fac-similés phis ou moins exacts de l'édifice primitif. Est-il besoin de dire que ces froides reproductionsque le temps n'a pu dorer de sa patine, destiluées de Vautorité et de la poésie de la chose an- cienne, ne salisfont ni les artistes, ni les archéologues, ni aucun de ceux qui prof es- sent la religion du passé II est évident, qu'en Angleterre, par exemple, oü on a le culte intelligem- ment entendu des reliques du passé, on n'aurait garde de toucher a la faga de de la maison des Templiers que pour la consolider et la tenir en état ou bien la compléter au moyen d'anciens frag ments. Les meneaux achetés par la ville au chateau de Nevele a Oostvleteren ne pourraient-ils pas être utilisés pour la réfection de la dite maison L'acquisition de cet immeuble pour y installer le service des postes, fait par Monsieur le Ministre des chemins defer, etc., lequel, de bonne foi, nous n'en disconvenons pas, a la conviction d'avoii' bien mérité de l'art en cher- chant a sauver una construction, a tous points digne d'être conservée, aura pour résultat pratique de déna- turer complètement ie caractère d'un édifice qu'on aurait dü tacher de main- tenir dans son état actuei.

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1899 | | pagina 1