Journal liberal démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement
Reculade.
Les événeinents
de Bruxelles.
Samedi, 8 Juillet 1899.
5® année. i\To 50.
o centimes le numéro.
I*(ivaèss£gÈii ie burnetii.
Nous sommes autant que quiconque
opposes a l'introduction de la violence
daus les manifestations politiques. Mais
force nous est de reconnaitre que le
charivari organisé a la Chainbre par la
gauche et les énergiques protestations
de l'opinion publique étaient, cette
fois-ci, absolument justifiés.
La campagne de meetings menóe,
depuis le dépot du projet inique, par
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour
les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence
Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la
Bourse.
Chroiiiiiue locale.
Le~R.~P.
et l'Uninominal a Ypres.
L'abbé nous a posé un
lapin.
A propos de l'entretien de
nos promenades publiqnes
L UNION FAIT LA FORCE.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour da ville, Par an 3 francs,
pr LA province, Par an fr. 2-50.
Lo gouvernement vient d'enterrer le
monstre, qu'il avail corxju. Sonprojet
de loi electorale est retiré. L'opinion
publique triomphe des sarcasmes et
des imquités du grand et a jamais cé-
lèbre Yandenpeereboom.
C'est une défaite pour le ministère,
qui en tout autre pays eut sombré avec
son méfait. En Belgique nos cléricaux
nous ont habitué a des moeurs parle-
mentaires moins dignes. Les ministres
s'accrochent a leurs portefeuilles en
désespérés. lis n'ont d'autre souci, que
de conserver leurs positions, sacrifiant
aiaément leur honneur politique a leur
insatiable ambition.
Au fond, que ce soit le ministère
Yandenpeereboom ou tout autre qui
nous dirige ou plutót qui essaie de
nous diriger, peu nous importe. L'es-
seutiel, c'est de constater qn'a l'heure
actuelle il existe encore en Belgique,
après quiuze années de domination clé-
ricale, une opinion publique assez
forte pour faire rentrer le ministère
dans la voie de la légalité et de la jus
tice.
C'est la. l'heureuse et consolante con
clusion qu'il nous est permis de tirer
des évènements qui se sont déroulés
dans le pays. L'accès de rongeole,
prédit avec une inconcevable légèreté
par notre imprudent chef de cabinet,
a menacé de dégénérer en une revolu
tion. Vandenpeereboom a su canner a.
temps c'est un mérite sans doute
d'autres que lui s'en seraient gloriüé
dans la retraite.
Deux projets nouveaux ont été dépo-
sés au parlement-. L'un est de M.
Théodor, consacrant la representation
proportionnelle intégrale. L'autre est
de M. Woeste, préconisant l'uninomi-
nal.
Ces deux projets sont discutables
celui du gouvernement ne l'était pas.
Les deux projets consacrent en effat
une législation uniforme pour le pays.
Nos preferences vont toutefois et saus
hésitation au projet Théodor.
La criminelle obstination du gouver
nement clerical a maintenir, malgré
Topinion publique, un projet de loi
inique et inconstitutionnel, a porte les
fruits qu'elie devait porter.
Ayant conscience de la reprobation
que soulevait son projet, M. Vanden
peereboom avait bourré Bruxelles de
gendarmes. La collision s'est produite
entre ces gendarmes prêts a toutes les
besognes et le peuple bruxellois debout
pour la défense de la liberté. Le sang
a coulé et aurait sans doute couló
davantage si des députés de la gauche
n'avaient rendu la perche au R. P.
Boom et ne lui avaient donné i'occa-
sion de prononcer des paroles laissant
entendre qu'il serait tenu compte de
la protestation populaire. Aussitöt
les gendarmes n'étant- plus sortis de
leurs casernements l'ordre s'est ré-
tabli com me par enchantement a l a
voix des députés socialistes et libé-
raux, et les scènes dont la brutalité des
gendarmes avait ensanglanté Bruxelles
ne se sont pas renouvelées.
les libéraux modérés, les progressistes,
les socialistes et les démocrates-chré-
tiens n'avait pas ouvert les yeux a
l'obstiné fanatique que le Roi a mis a
la tête du gouvernement. C'est un
accès de rougeole, disait-il cela pas
sera. Et il émettait la pretention de
mener tambour battant l'entérinement
de son projet par une majorité servile,
sans tenir aucun compte de l'opinion
publique justement soulevée.
Si ce plan avait réussi, si la loi infa
me avait été votée, c'eüt été l'éternisa-
tion au pouvoir d'une minorité cléri-
cale a qui la division de ses adversaires
a donné la majorité des députés. Tous
les moyens de renverser les cléricaux
par les voies légales eüssent échoué
pendant trente ansleur oppression
eüt continué pendant ce temps a peser
sur un peuple qui en est las et se pré-
parait a le prouver aux élections pro-
chaines.
Dès lors, mieux valait que la grande
voix du peuple se fit entendre dès
maintenant, pour rendre inutile une
révolution qui, fatalement, fut sortie
du régime de fraude que le ministère
clérical voulait imposer au pays. Et
sans Tobstination d'un gouvernement
impopulaire qui ne cesse de trembler
qu'a l'abri des baïonnettes, les violen-
ces n'eussent pas eu lieu et le sang
n'eüt pas coulé La conduite brutale
des gendarmes amenés a Bruxelles de
tous les coins du pays a provoqué les
violences et souievé i'unanime repro
bation de tons les gens a qui iépngne
le gouvernement du sabre.
Nous empruntons a un journal con-
servateur, mais nou clérical, Vindépen
dance beige, le jugement suivant sur
i'attitude de la gendarmerie, il importe
de montrer ce que le régime clérical a
fait de gens qui étaient autrefois la
sauvegarde de l'ordre
Quelle impression d'indignation dou-
loureuse a produite, sur les témoins ocula -
res des échauffourées de la soiree da Mer-
credi, la vue des agistments de la police,
de la gendarmerie surtout Des hommes
respectables, des représentants de la nation
ont été frappés par des sauvages revêtus
d'un uniforme, et i'on a vu MM de Sélys et
Vandervelde, celui-ci tachant de protéger
celui-la Jontre des brutalités sans no u, pris
tous deux dans un veritable traquenard et
chargés impitoyablement par des gen
darmes
On a entendu des voix engoissées ou fu-
rieuses supplier et crier <i Protégez les
vieillards protégez les femmes et les
gendarmes, riant, sabraient avec plus de
violence dans le tas faisaient des char
ges d'énergumènes la oü la foule était
calme... Des clameurs, des sanglots s'éle-
vaient et les défenseurs de l'ordre
repartaient de plus belle, s'excitant, heu-
reux de pouvoir mesurer leur force d'horn-
mes armés contre la foule sans défense.
Rapportons aussi eet incident
Vous n'allez pas tirer sur Ia foule
s'écriait qnelqu'un, voyant les gendarmes
le revolver au poing... Pas sans sommations
au moins
Sans sommations, si ca nous plait
répond grossièrement un pandore.
a Si ca nous plait Ce gendarme doit
être un admirateur de M. de Jonghe d'Ar-
doye...
Pius tard, les pandores criaienta la foule,
dans leur naïveté de soudards
Filez... il y a une bombe
Leur attitude était, d'ailleurs, revoltante.
Certains n'étaierit-ils pas ivres II parelt
que beaucoup d'entre eux sont logés et
nourris cliez des particuliers. Chez M.
d'Oultremont, notamment, il y en a trente,
et oil les soigne, vous comprenez
Ce serait d'une naïveté grande que
8'étonner en voyant nos gendarmes
tombés au niveau de le police de Ba-
dinguet.
C'est le ministère clérical qui a insti-
tué les gendarmes en bourgeois, trans
formant ainsi des soldata en bas mou-
chards. C'est la majorité cléricale qui a
applaudi, a maintes reprises, aux actes
de sauglante répression dus a la gen
darmerie c'est M. Woeste qui a débité
en pleine Chambre des déclarations
d'amour aux gendarmes a qui ou repro-
chait une conception inexacte de leur
mission.
Quoi d'étonnaut si ces hommes, d'une
éducation plutót rudimentaire croient
se distinguer et mériter de nouveaux
éloges en tapant dans le tas, en s'a-
eharnant a trois sur un vieillard et en
sabrant les gens tombés a terre
Ce sont nos maitres qui sont directe-
meut responsables de l'extinction du
sens moral dans la gendarmerie. Vien-.
ne un gouvernement honnête, qui in
spire a ses agents l'honnêteté, et on ne
verra plus le3 gendarmes sortir de leur
röle et déshonorer le corps dont ils font
partie.
Les choses ont été tellement loin la
semaine dernière, que la police bru-
xelloise a du intervenir pour empêcher
les exces de zèle des gendarmes, et que
des gardes civiques ont menacé de
tirer sur eux.
M. Schollaert a pu se rendre compte
des résultats de sa désorganisation de
la garde civique et de l'eff'et des vexa
tions.dont les gardes sont l'objet de la
part de leurs chefs.
La oü la garde civique a été réunie,
pour un service d'ordre ou pour une
revue, a Bruxelles et a, Liége, on a- vu
de nombreux gardes faire, dès la rup
ture des rangs, cause commune avec les
manifestants et conspuer ie gouverne
ment clérical. Les gardes de Bruxelles
avaient re<ju des cartouches a balles
c'est dn nougat pour les pigeons
disaient-ils, laissant clairement enten
dre qn'ils tireraient en l'air si leurs
chefs leur donnaient l'ordre de tirer.
Comment en serait-i 1 autrement?
Les gardes civiques sont recrutés-dans
une bourgeoisie libérale en grande ma
jorité, qui était, plus que n'importe
quelle catégorie de citoyens, directe-
ment atteinte par l'iniquité du gouver
nement clérical.
La première condition poor qu'un
gouvernement puisse compter sur les
défenseurs de l'ordre c'est que iui-
même respecte la liberté et l'égalité
des citoyens, et ne médite pas d'extor-
quer leurs droits constitutionnels par
uu infame coup de parti.
Tenez-vous fermes dans la liberté
a l'égard de laquelle le Christ vous a
aftranchis et ne vous soumettez plus
au joug de la servitude a dit l'apótre
Saint. Paul. Si les cléricaux ont oublié
les paroles des apótres dont ils se récla-
ment, le peuple tout entier parait s'en
être souvenu. M. Vandenpeereboom
gagnerait beaucoup a méditer sur ce
contraste et a se souvenir des enseigne-
ments apostoliques.
En attendant, les sauglants évène
ments de Bruxelles ont eu pour résul-
tat de sceller l'alliauce des partis
anticléricaux. Les libéraux les plus
modérés sont revenus de leurs preven
tions a l'égard des socialistes, et sont
prêts a marcher avec eux pour renver
ser, par un effort common, un gouver
nement dont i'impéritie et Tobstina
tion conduisent le pays a une révolu
tion.
L'indignation a fait ce que l'intérêt
évident n'avait pu faire réunir en un
faisceau unique toutes les forces démo-
cratiques et anticléricales prêtes a
mouter a l'assaut de la réaction.
Ph. de C.
ANNONCES
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Le système de la Représentation
proportionnelle de M. Dhondt, appli-
qué aux électious législatives de 1894,
eut donué un député aux libéraux
dans l'arrondissement d'Ypres.
Eussent été élus avec ce système
MM. Berten.
Brunfaut.
Iweins.
M. Colaert eut été éliminé.
En 1896, M. Lefevre était candidat
dissident. Nous avions en outre une
liste socialiste et une liste cléricale en
presence. Les libéraux s'étaient abste-
nus.
Prenons les résultats des cantons
d'Ypres, qui avec l'uninominal pour-
raient bien constituer une circonscrip-
tion
M. Lefevre, 6166 voix.
Socialistes
MM. Lampens, 1698 voix.
Spitaels, 1329
Vinck, 1593
Cléricaux
MM. Colaert, 7325 voix.
Iweins d'Eeckhoutte, 7568
Van Merris, 6961
M. Iweins d'Eeckhoutte, étant le
candidat le plus favorisé de la liste
cléricale et n'ayant pas atteiut' la
majorité absolue, serait entré en bal-
lottage avec M. Lefevre, qui grace a
l'appui des socialistes n'eut pas man-
qué d'être élu.
Gageons que MM. Colaert et Iweins
ne seront partisans ni de l'un, ni de
Pautre système.
L'abbé Daens devait nous donner un
meeting Dimauche dernier. A la der
nière heure M. Daens s'est fait excuser.
Nous coucevons parfaitement que M.
Daens, qui en ces derniers jours s'est
fortement démeué a Bruxelies, oü il a
puissammeut contribué a ia resistance
contra l'inique projet de loi électorale
déposé par le gouvernement, se soit
trouvé empêché a la dernière heure.
Toutefois nous regrettons pour lui
et son parti qu'il n'ait pu contreman-
der plus tót son moetiug, car une foule
de campagaards s'étaient rendus a la
Citadelle pour y applaudir le vaillant
chef de la vraie démocratie chrétienne.
Dans une précédente séance du con-
seil communal M. Iweins a signalé le
mauvais état dans lequel se trouvent
certaines parties des promenades denos
boulevards et il a demandé qu'on
prenne quelques ouvriers en plus pour
l'entretien de nos jardins.
M. Surmont lui a répondu que les
ressources ne le permettent guère, que
la ville a d'ailleurs plus d'ouvriers que
jadis mais que ceux-ci ont contracté la
mauvaise habitude de travailler a la
douce sans se presser le moins du
monde.
Nous croyons sans peine que M. Sur
mont rencontre beaucoup de difffcultés
avec ses ouvriers. Mais aussi pourquoi
emploie-t-il des faméants du Volkshuis
dont nos maitres se sont sorvis dans
leurs manoeuvres électorales et sur les-
queri il ne saurait avoir la moindre
autorité.
Tout le monde a vu a l'oeuvre ces
carottiers lorsque la ville les a em-
^eaaaÊ»eau*aBetóaee3as^aai£iflÉ«c£ ses iSeBStiM*
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