l'union fait la force.
On s'abonne an bureau du journal, rue db Dixmude, 51, Ypres. Pour
les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence
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Bourse.
5 centimes le numéro
Journal libéral démocratique d'Ypres et de l'Ai rondissement
Gonseil communal
OirۤBii$|iic locale.
A PROPOS DU CAN.AL DE JONCTSGN
d'¥p res a Comioes.
S^arais&anS ie Mamedi.
PRIX DE L'ABONNEMENT
poot la ville, Par an £5 francs,
pr LA province, Par an fr. a-SO.
ANNONCES
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
D'YPRES.
Séance publique du Samedi 22 Juïllet 1899.
La séance est ouverte a 5 h. 10 m.
Sont présents MM. Surmont de
Volsbe'rghe, ,Bourgmestre-Président
Colaertet Berghman, EchevinsStruye,
Iweins, Boone, Begerem, Fraeys, Fiers,
Decaestecker et Vanderghote, Conseil-
lers M. Gorrissen, Secrétaire.
MM. Vandenboogaerde et D'Huvet-
tere se sont fait excuser.
Le procés-verbal de la séance du 17
Juin dernier est approuvé celui de la
séance du 24 du même mois est déposé
sur le bureau a l'inspection des mem
bres.
Mle Bourgmestre fait part a l'assem-
blée de l'arrêté royal du 10 Juillet der
nier, qui confère la croix civique de le
classe a M. Alphonse Yerduyn, ancien
instituteur communal a l'école de gar-
gons de cette ville. II prie M. Yerduyn,
qui est présent, de s'approcher du bu
reau et remet a l'ancien directeur de la
Looye les insignes octroyés par S. M.
le Roi pour ses bons et loyaux services.
M. Surmont*.félicite M. Yerduyn.
MM. Colaert et Berghman s'associent
a M. le Bourgmestre. M. Verduyn re-
mercie et se retire.
M. Fiers (en flamand) demande des
explications au Collége échevinal au
sujet des abu3 qui se seraient cornmis
a l'Hospice des vieillards Begijnenhofj.
Un journal de la localité s'est fait
l'écho de ces abus et il importe que la
lumière se fasse autour de cette affaire.
M. Surmont. J'ai déja fait une
enquête et il est nécessaire que je voos
donne lecture de Partiele du Progrès
qui relate ces fails.
Voici Partiele en question
Nous savons de longue date que des
i) pauvres dont la santé délicate exige
une nourriture fortifiante, sontauto-
rises a aller journellement a l'hospice
des vieillards, rue de Dixmude, diti-
gé par l'ex-boucher Debruyne, et y
Ti regoiveut un bon repas. Nous ne poji-
n vons qu'applaudir a semblable me-
sure. Mais, si ce qui se dit en ville est
vrai, et nous n'en parions que
sous toutes réserves nous devons
n hautement critiquer ce qui se passé
dans eet établissement. En efiet, nous
77 n'admettrions jamaisque des gens qui
out pi us on moms du chic fussent-ils
77 même apparentés a MM. A. B. G. ou
77 D. viendraient quotidiennement y
77 manger la part du pauvre. S'il y a
7) du superflu, que l'on appelle a la
7) table un nombre plus grand de mal-
7) heureux, mais qu'on ne nourrisse pas
des gens a la fleur de l'age qui roulent
en bicyclette.
77 Nous ne répétons que ce que nous
avons entendu dire a plusieurs repri-
ses. Nous espérons que le Journal
ddYpres démentira ces bruits, s'ils
sont faux, ou donnera tout au moins
des explications. 77
M. Ie Bourgmestre. Après avoir
pris connaissance de eet article, j 'ai de-
Riandé a l'administration des Hospices
ce qui en était.
M. le Secrétaire m'a répondu qu'on
peut interpréter eet article de deux
ffianières.
M. Surmont donne lecture de la lettre
adressée par le secrétaire des Hospices
a,i College échevinal. L'honorable
bourgmestre ne partage pas cette ma-
nière de voir. II est d'avi3 de mettre le
Progrès en demeure de fournir les preu-
v«sde ces allégations,car ce n'est pas
'a première fois, dit-il, que pareille
chose se produit. Le Progrès cherche a
se sauver par la tangente. II s'agit pour
le directeur de l'hospice des vieillards
de savoir s'il n'est pas attaqué.
M. Begerem (en flamand). Le
Weekblad a publié le même article.
M. Surmont. Ce que je viens de
dire pour le Progrès s'applique égale-
mentau Weekblad.
L'incident est clos et l'on passe a
l'ordre du jour.
ie 2e lot, l'une partie des Barmlanden
lée a Boesinghe, a été adjugée au
1. E coles primair es compte 898.
M. Ie Président. II est inutile de
donner les détails de tous ces comptes.
Le College échevinal constate qu'il
y a un excédent de recettes sur les
dépenses de fr. 4,985-63.
Le Conseil approuve ces comptes.
2. Fabrique d'église S' Nicolas
compte 1898.
M. Surmont. Le compte se balance
en recettes et en dépenses a un chiffre
égal. On a créé des ressources jusqu'a
concurrence d'nne somme de fr. 622-42
pour équiiibrer ce compte.
M. le Bourgmestre demande l'avis
favorable qui est adopté.
3. Location de la chasse sur des
propriétés communalesa Zillebeke et
a Boesinghe.
M. le Président. Nous avons pro
cédé, Lundi dernier, a la location de la
chasse -sur des propriétés communales
a Zülebeke et a Boesinghe.
Le droit de chasse sur les 44 hectares
situés a Zillebeke, et formant le lr lot,
a été adjugé a M. Jules De Rouck, se
crétaire du Parquet, au prix de fr.
502-00 par an et ce pour compte de
M. le Baron de Vinck.
Le
située a Boesinghe, a été adj
prix de 18 francs et le 3® lot, l'autre
partie des Barmlandenpour ia somme
de 28 francs par an.
La location du droi't de chasse s'est
faite pour 3, 6 et 9 années.
MColaert. A propos-de location
de droit de chasse on a parié dans les
journanx de la localité que la ville
avai-i re. n ou velé ce droit, pour cc qui
concerue l'étang de Dickebusch, de la
main a la mam, a notre collegae M.
Iweins d'Eeckhoutte. Ce sont la des
insinuations malveillantes.
M. Surmont O'est a M. Iweins
d'Eéckhoutte, fits, conseiller provin
cial, que la ville a renonvelé le droit
de chasse.
M. Iweins a demandé le renouvelle-
ment dans les mêmes conditions, qu'il
y a neuf ans, au prix de 600 francs.
Nous avons trouvé que c'était la un
prix trés rémunérateur. Aurait-on ob-
tenu ce prix, par adjudication publi-
que
M. Begerem. Peut-être plus
M. Surmont. Peut-être plus, com-
me le dit M. Begerem et peut-être
moins Or, nous avons pris le plus sur.
Quant aux insinuations des journaux,
ceci est risible. Je laisse cela aux gens
qui veulent faire une mauvaise plaisan-
terie. (1)
Finalement la location du droit de
chasse est approuvée.
4. Vente de terrain rue dd Elver din-
ghe.
Mle Bourgmestre. Après enquête
faite, nous avons procédé a la vente
publique de terrain rue d'Elverdinghe
d'une contenance de 1 a. 32 c. au prix
de 10 fr. le mètre carré.
II n'y a pas d'opposition et cette
vente est approuvée.
(1) Nous sommes d'avis qu'il y aurait eu tout
mtérêt pour la ville a procéder a une adjudica
tion publique. L'exemple de Zillebeke est la.
Nous laissuns les insinuations malveillantes a
M. Colaert et. la mauvaise plaisanterie a M.
Surmont. L'administration communale a de
nouveau montré sa partialité révoltante. Maïs
avec tout cela c'est notre caisse it tous qui en
patit (N- O- b. RJ
3. Proposition d'allocation de sub
side en faveur de la Ligue nationale
cantre la tuberculose.
M. Surmont communique a l'assem-
blée le rapport adressé au College
échevinal par la Ligue nationale contre
la tuberculose.
Le College est d'avis de contribuer
annuellement pour une somme de cent
francs dans l'érection d'un sanatorium
pour y placer les personnes atteintes
de la tuberculose.
Après un échange d'observations
entre divers membres, le Conseil ap
prouve la proposition du Collége.
MBegerem voudrait qu'un grand
programme de la Tuindag soit remis
dans les cafés. II n'y en a dans auctm
estaminet.
M. Surmont. Nous avons fait com-
me les autres années. (2)
M. Begerem. Dans le temps, il y
en avait dans tous les cafés.
M. Surmontaprès avoir consulté M.
le Secrétaire, répond que le Collége a
dérogé a cette habitude paree qu'il y
avait des abus d'une part et que (l'autre
part cela en'traiuait Ia ville a de trop
grands frais.
On peut avoir des petits programmes
a 5 centimes, tant qu'on veut, et le
système suivi actuellement ne donne
pas des résultats si mauvais.
M. Begerem se déclare satisfait et la
séance publique est levée a 5 h. 40 m.
Le Cercle Commercial d'Ypres, com-
posé comme on sait, de libéraux et de
cathoiiques, réclame depuis 1884, avec
une persistance digne d'un meüleur
résultat, l'achèvement du canal Lys-
Yperlée dont ia nécessité est recormue
par tous nos industriels-,
Cette voie de communication par eau
contribuerait beaucoup, en etfet, au
développement de notre commerce et
de notre industrie. Elte faciliterait
1'exploitation des sapimères et bois de
Zillebeke et Hollebeke qn'elie traverse
et pour laquelle le chemin de fer est
de peu ou point d'utilité aujourd'hui.
Elle transporterait les matières pondé-
reuses, étendrait considérablement nos
relations avec ie département du Nord,
et nous rapprocherait des charbonna-
ges et des carrières du Hainaut et des
houillères Fraugaïses. Ainsi qu'on peut
s'eu convaincre en jetant les yeux sur
la carte de la.Flandre Occidentale, ce
bout de canal, de 3 lieues a peine, est
le complément indispensable de la na
vigation intérieure et directe entre la
lyys, l'ïzer et Nieuport. II relèverait
toute une contrée et rendrait possible,
chez nous, l'érection et i'installation
de fabriques et d'usines que les catho
iiques nous avaient promises avant
leur arrivée au pouvoir.
Tous les ans, des pétitions couvertes
des signatures de nos industriels, sans
distinction d'opinions politiques, sont
envoyées a la Chambre des représen-
tants et aux mimstres, a l'effet d'ob-
tenir l'exécution de ce travail, décrété
d'utilité publique il y a 35 ans, et dont
l'achèvement reste toujours en suspens.
Aucun résultat n'a été obtenu jus
qu'a présent. Laraison en est que M.
S.irmont a déclaré, en maintes circon-
stances, être hostile a ce projet et qu'il
l'a toujours combattu. C'est done a lui
(2) Vous savez que cela n'est pas, il. Sur
mont. Vous constatez du reste vous-même que
vous avez voulu réduire les t'rais d'impression.
En ètes-vous déjh réduit ia A quand ('aug
mentation des impöts (N. D. L. R.j
qu'on doit attribuer le long retard que
le gouvernement met a son exécution.
Depuis 15 ans, l'autorité supérieure
s'est simplement bornée aordonner des
études qui n'aboutissent a rien.
Cette situation des plus préjudicia-
bles a nos intéréts n'étonne guère en
présence du mauvais vouloir de notre
maïeur, qui, dans une récente séance
du conseil communal et a la suite
d'une interpellation, a déclaré quo le
travail en question n'est d'aucune uti-
lité, et que si la ville doit attendre de
l'achèvement du canal sa prospérité,
elle attendra longtemps encore.
Quel Bourgmestre dévoué aux inté
réts de ses administrés nous avons le
bonheur de posséder, n'est-ce pas
Dans toute autre localité, le Bourg
mestre aurait été heureux de trouver
des négociants et industriels s'intéres-
sant a l'avenir et a Ia prospérité de
leur ville et se serait empressé de se
conder leurs efforts.
Entêté et absolu M. Surmont est
toujours d'un avis contraire a, tout lo
monde. II combat avec acharnement
toutes les propositions, quelques jus-
tes qu'elles soient, émanant du Cercle
Commercial bien que celui-ci compte
des hommes les plus compétents qui
ne s'occupent que d'affaires commer-
ciales. Mais il suffft qu'ils n'aient pas
ses sympathies pour qu'il profite de
toutes les occasions pour amoindrir
leur mérite. II dédaigne leur avis et
impose en tout sa volonté.
Ce que notre maïeur-sénateur a dit a
propos du canal depuis plusieurs an
nées est d'une absurdité indigne d'un
Bourgmestre.
Ne s'est-il pas même avisé un jour
de consul ter un chef de gare qui a osé
soutenir qu'aucun négociant d'Ypres
ne fait assez d'affaires pour avoir,
avant ou après l'achèvement du canal,
un magasin assez vaste pour contenir
un bateau de charbon.
Ces propos tenus par ce fonctionnai-
re intéressé, il est a peine besoin de le
dire, ne sont aucunement sérienx ni
fondés. Aussi n'auraient-ils pas du être
rapportés au conseil communal par un
bourgmestre soucieux de sa dignité.
11 est vraiment facheux a tous les
points de vne, que nous ayons a la tête
de la ville un étranger qui ne prendra
jamais a coeur les intéréts des Yprois
et qui connait si peu de ce qui se pra-
tiquait ici avant lui. Cela nous engage
a rappeler qn'avant 1854, alors que
notre ville n'était pas encore reliée au
chemin de fer, les négociants d'Ypres
faisaient venir leurs charbons par eau.
A cette époque les Savitsky, les Cardi-
nael, les Deraedt et d'autres encore,
avaient tous de vastes magasins pou-
vant renfermer plus qu'un bateau de
charbons. Les négociants d'aujour-
d'hui n'ont-ils pas ou ne pourraient-ils
pas avoir d'aussi vastes locaux
Evidemment qu'oui.
Malgré l'hostilité de notre fameux
Père de la Cité et les erreurs qu'il s'ef-
force d'accréditer dans le public et en
haut lieu, au sujet de notre canal in-
achevé, le gouvernement, a l'approche
des élections et en presence de l'insis-
tance de nos industriels, nous a donné
un semblant de satisfaction en inscri-
vant au budget des dépenses sur res
sources extraordiuaires un crédit de
250,000 fr. pour l'achèvement du
canal.
Le Journal êdYpres annonce avec ju
bilation cette nouvelle dont il attribue
le mérite a nos député3, et se défend
du reproche de manoeuvre électorale.
Quoiqu'il en soit, nous ne pouvons
partager i'enthousiasme du pieux or
gans de nos maitres, et pour cause.
Depuis l'avènement des cléricaux au
pouvoir, en 1884, nous n'avons jamais
rien pu obtemr du gouvernement qui
nous a toujours berné et leurré.
LUTTE