Journal liberal démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement Sinecures. L'assassin. L'effet produit par la nouvelle de l'attentat sur Me Labori a été une stu- peur profonde, puis du décourage- ment. Cette tragédie ne finira done pas Le cinquième acte se prolonge de péripéties nouvelles. Une lacheté On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté le3 deux Flandres) s'adresser a I'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la Bourse. 5 centimes !e numéro. Le ralliement a la R. P. Chronique scientilique. Le scandale clérical de Cambrai. Courses Vélocipédiques. isaraissant le Sametli, L UNION FAIT LA FORCE. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la viLLE, Par an 2 francs, pr LA province, Par an fr. 2-50. Comme il fallait le prévoir, le con- seil général de la Fédération progres- siste s'est réuni Lundi pour examiner la situation f'aite aux députés libéraux par la présentation du projet de R. P. du gouvernement. M. Houzeau de Lehaie présidait. Remarqués dans la salie MM. Fléchet, Magnette, Georges Lorand, Mouton, Ouverleaux, Micha, députés; MM. Yan de Walle (Malines), De Poortere (Bru ges), Herman Dumont, Lambiotte, etc. Après une discussion extrêmement vive, l'ordre du jour suivant a été voté, a l'unanimité moins deux voix Le conseil général de la Fédération progressiste, sous réserve de la liberté des députés et des sénateurs de voter selon leur conscience, émet le voeu de voir les députés et les sénateurs faire tous leurs efforts pour obtenir la R. P. absolument intégrale et loyale a tous les degrés, avec les circonscriptions les plus étendues. Le conseil adjure les libéraux modé- rés de se rallier au suffrage universel pur et simple. Get ordre du jour, trés large et don- nant satisfaction a tous, semble-t-il, est pourtant assez diversement commenté. Les dissidents. II parait que les quatre députés, MM. Journez, Jeanne et Fléchet, de Liége, et M. Gilliard, de Namur, ne s'inclineront pas devant ce vote et con- tinueront a observer la même attitude que les socialistes. Dans certains mi lieux on parle même d'une scission définitive et l'on assure que ces quatre députés libéraux élus, il est vrai, sur des listes d alliance avec les socialistes, a Liége et a Namur, se représerde- raient devant leurs électeurs en mar- quant une distinction entre eux et les autres candidats progressistes. En sornine, c'est la création, prédite déja, d'un nouveau groupe parlementaire, nu groupe radical-socialiste. II faut espérer que les choses n'iront pas jus- que-la et qu'un arrangement intervien- dra, qui empêchera cette scission. Le Moniteur a publié un arrêté royal créant une nouvelle place d'inspecteur diocésain dans chacune des provinces de Brabant, de Flandre oriëntale, de Hainaut et de Liége. Le traitement est fixé a 3,300 francs. C'est le cadeau d'adieu de M. Schol- laert a ses bons amis du clergé. Trois mille trois cents francs Le traitement est d'autant plus coquet que l'inspecteur religieux peut cumu- ler son emploi avec son service ecclé- siastique ordinaire, et qu'il n'a pas, officiellement du moins, charge de femme et d'enfants. D'autre part, l'inspection n'est pas précisément absorbante, surtout pour l'agglomération bruxelloise, oü le cler gé est dans l'impossibilité (fort heureu- sement) d'appliquer la loi Schollaert. 11 n'y a pas, dans les écoles de Bru- xelles et des faubourgs,de cours de re ligion. Qa ne fait rien, il y a tout de même des inspecteurs payés par les contribuables. fêroce vient en aide aux partisans de l'iniquité pour mettre de nouvelles en- traves au dernier acte de la justice. L'assassin a-t-il été soudoyé II pa rait évident a beaucoup que c'est un meurtre social, exécuté anonymement. Sans connaitre l'homme, on pourrait presque affirmer que son mobile n'a rien de personnel. Que pourrait-il, en effet, y avoir de commun entre ce misérable et l'avocat de Dreyfus? Quels rapports pouvaient, a un certain moment, rapprocher deux personnages aussi éloignés i'un de l'autre par leurs occupations, par leurs pensees, par leur position, par leurs opinions? Jusqu'a preuve du contraire, le meurtre est done un meurtre payé. L'assassin n'est qu'un instrument. Or, qui pouvait avoir intérêt a entra- ver la marche du procés C'est, sem ble-t-il, cette question qu'il faudra résoudre et qui constituera la difficulté pour ie parquet. L' affaire était d'abord peu com- pliquée un traitre a trouver et a pu- nir. On met la main sur les épaules de Dreyfus et on ne l'en détache plus. Or, tout ce qui s'échafaude autour de Drey fus, pour le perdre, est surtout com- posé de suppositions, de faux et de mensonges. La lumière va se faire elle se fait. On accumule autour de l'accusation des mensonges nouveaux et des suppo sitions sans nombre il faut étouffer la vérité sous ce tas d'éiéments inven- tés par des ames cyniques, sans scru pules, pour iesquelies tous les moyens sont bons, selon la devise jésuitique. Malgré cela, la lumière se fait, on écarté les broussailles; les déclarations des généraux, qui devaié'nt enfin dé- montrer la culpabilité de Ia victime, font long feu, s'effondrent sous le rire du mépris. Que faire? Empêcher la victime de se défendre: écartei' les hommes armés d'arguments irrésistibles.qui voiitfaiip tomber pièce a pièce les accusations odieuses et bêtes sous Iesquelies on voulait la faire succombt r. La concep tion était machinée avec une virtuosité, un génie du mal auquei on doit renrlrè hommage. Mais, malgré tont le talent dépensé, la lumière va éclater. Alors, quelque misérable anonyme compiota de nouvelles mesures de dé- fense, dont on vient de voir le résul- tat. Cela semble logique, paree que l'homme qui a attenté a la vie de Me Labori ne peut guère être qu'un instru ment. Pourvu que l'homme au revolver soit trouvé La tragédie, en son premier acte, est assez banale. A mesure qu'elle se dé- roule, elle devient peu a peu effarou- chante et met en présence le droit con- tre d'abominables machinations. Puis elle bouleverse toutes les no tions de morale la France, et enfin le monde entier,en sont troublés jusqu'au fond de l'ame. Pit l'on se demande encore comment celavafinir. [Ghroniqué] Au moment oü, en Europe, on s'oc- cupe de construire de nouveaux cuiras- sés, il n'est pas inutile d'examiner les vêtements métalliques dont on pourrait les habiller. Depuis les travaux de Frémy, un des plus illustres chimistes, on sait depuis plus d'un demi siècle qu'il n'y a pas que l'alliage de fer et de carbone qui mérite le nom d'acier. On doit réserver cette qualification a toute une série de combinaisous dans Iesquelies le fer est durci d'une fagon surprenaute par son alliage avec une substance métallique. On a essayésuc- cessivement un nombre prodigieux de combinaisous et les plus habiles chi- miites, tels que MM. Berthelot et Moissan, se sont exercés dans eet ordre de recherches dont l'utilité est incon testable au point de vue du progrès réel et s'étend a bien d'autres spéciali tés qu'au développement de l'art de la destruction. II y a done acier et acier, aussi bien et mieux encore qu'il y a fagot et fagot. Dans cette série d'aciers, trois parais- sent se distinguer le premier, encore peu connu, est l'acier au tungstène, métal trés rare et avec lequel on peut faire encore une fabrication régulière. Malgré ses qualités exeeptionnelles, eet acier se trouve done écarté. Iies- tent l'acier au chrome et l'acier au nickel qui, tous deux, sont excellents et incomparablement supérieurs a l'a cier ordinaire aü charbon. L'acier au nickel est beaucoup plus dur que les autres sauf l'acier au tungstène, il emporte le record de la ténacité. Mais il offre deux énormes inconvénients le premier qui est la conséquence de son caractère de dureté, c'est qu'il est excessivement difficile a travailler. Le second, c'est qu'il est trés cher, car le nickel ne vaut pas moins de 3 fr. ie kilo. Mais ces inconvénients n'en sont point lorsqu'on possède des fours a oxygène ou a électricité et qu'on dis pose du budget de la Galifornie. Air.si les Yankees avaient dans leur üotte des navires dont ia cuirasse était en nickel; en tous cas ils avaient des boulets en acier nickelé. lle.ri bon d'ajouter qu'en employant de l'acier mekeié, on pourra construire des passerelles plus légères et aussi solides que celles qu'on vient d'établir pour la construction du pont Alexan dre III. On aura des vélos et des automobiles d'un poids beaucoup plus minime que ceux des meilleures marques, cn pour ra construire des machines extra-légè- res pour la navigation aérienne avec ou sans ballons. La seule application de ce progrès n'est point de permettre d'accomplir scientifiqueinent des actes de rapt et de violence, vestiges du moyen-age et indignes d'un état avancé de civilisa tion. Nous aunons trop de peine a énumérer toutes les applications de la préparation d'un acier plus résistant que les aciers connus. Nous demandons done la permission de ne pas nous livrer a ce travail, mais nous prendrons celle d'indiquer une application cu- rieuse se distinguaut par son origina- lité. Depuis quelqu.es années l'amiral russe Makharoff se propose de tirer parti de l'énorme résistanóe des navires moderues pour débipquer, pendant l'hiver, les ports de la Baltique en creusant sur la mei' glacée des rues d'eau libre que les batiments de com merce pourront suivre pour se rendre a St-Pétersbourg, a Gronstadt ou a Riga. L'idée est trés belle et trés har die, elle est en passé de réussir. II est probable que, grace aux navires brise- glace de l'amiral Makharoff, la naviga tion des ports russes ne sera plus inter- rompue. Les résultats auxquels on est arrivé ont donné l'idée d'une entre- prise encore bien plus extraordinaire dont on prépare la solution. L'amiral Makharoff voudrait appli- quer sa méthode a creuser des rues d'eau dans le grand Océan polaire qui se trouve au nord du Spitzberg et de la terre Frangois-Joseph. Pour dormer l'assaut au Pöle lui- même, l'amiral Makharoff compterait sur l'emploi de deux steamers Andree- sen, ayant chacun une force de dix mille chevaux et disposés de manière ANNONCES Annonces 10 centimes la ligne. Réclames25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. a pouvoir se soiidariser pour donner un coup de bélier double s'il se ren- contrait quelques banquises exception- nellement résistantes. Pendant l'été, eet océan est une véri- table débacle, ne présentant que des lies isolées dont l'épaisseur n'est que de quelques mètres et qui, par consé quent, paraissent devoir céder a une aussi formidable quantité de mouve- ments. Mais l'amiral Makharoff, qui ne veut rien livrer au hasard, ne s'oc- cupera de son projet polaire que lors- que le commerce aura pris possession de la voie nouvelle qu'il prétend lui assurer a travers une mer glacée. CoiKlamnation du lïère Halleray. C'est a l'audience de Mercredi qu'a com- paru le cher frère Halleray, inculpé d'atten- tats a la pudeur sur des erifants agés de moins de treize ans dont il était chargé de faire l'instruction, dans une jésuitière de Cambrai. C'est au milieu des huées de la foule que ce satyre descend de la voiture cellulaire. Halleray a un physique absolument anti- pathique. II est vêtu d'un veston et d'un pantalon brun. II se traine, le dos voüté, le^yeux mi-cl'os. et s'affaisse, complètement avachi, sur le banc des aceusés. A l'interrogatoire, il répond d'une voix éreiutée entrecoupée d'une toux sèche. Voici quelques notes biographiques con- cernant ce peu intéressant personnage. Ne a I»ey, dans l'IUe-et-Vilaine, Halle ray, Alexandre, débuta en 1879, a Condé (Maine-et-Loire) de la il se rendit dans plusieurs en droits, notamment a Bondues, chez les frères Maristes oü il se livra a des attentats qui le firent traduire devant la Cour d'assises. II fut acquitté faute de preu- ves suffisantes, et, tout fier de son impunité, recommenca a se livrer a une série d'atten- tats a la pudeur sur des enfants qu'il avait charge d'instruire. Après avoir passé quelque temps a l'école de médecine d'Amiens en 1896, il changea de nom et s'en fut a Saint-Hilaire du Har- couët (Manche). II est chargé a Beaulieu (Corrèze) en 1897, de la surveillance du dortoir des en fants. On peut juger si la garde des enfants fut remise en d'innocentes mains. Des plaintes nombreuses émanant des mères de familie firent ouvrir l'ceil au frère Directeur et c'est alors que Halleray dut partir a Cambrai oü il recommenca a se livrer a d'ignobles attentats sur 18 enfants confiés a ses soins. Voila pour la biographic de ce saint personnage. Quand aux faits qui lui sont reprochés leur nature ne permet pas la publicité des débats. M le président requiert le huis clos et fait évacuer la salie. Après le réquisitoire du ministère public et la plaidoirie de M. Ador, la salie est de nouveau ouverte au public pour la lecture du verdict. La condamnation. Après vingt minutes de délibération le jury, auquei cinquante-une questions sont posées, revient avec un verdict affirmatif sur quarante-sept d'entre elles. En conséquence, le frère Halleray est condamné a sept ans de travaux forcés. A la sortie, la foule, manifestement hos tile, massée dans la cour du Palais de jus tice et aux abords, l'accueille comme a son arrivée par des cris A l'eau A l'eau Les courses d'Ypres du 6 Aoüt, orga- nisées par le Vélo-Olub Yprois, ont été

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1899 | | pagina 1