Journal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement
Oironfque locale.
Notre presse locale.
Samedi, 16 Septembre 1899.
5 centimes le numéro.
56 année. M0 46.
PRIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville, Par an 2 francs.
pr la province, Par an fr. 2-50.
Les évadés du sacerdoce.
Nos éleetions coiiimunales
M^araissani le Hmnedi
L UNION FAIT LA FORCE.
Les remèdes u'après l'Eglise.
On le voit, il s'agit bien dans tout ce
mouvement de desertion, de révolte de
conscience contre la morale catholique
et d'esprit contre la doctrine. Quel
remède va employer le gouvernement
ecclésiastique Ne va-t-il pas sérieuse-
ment se demander,puisque tant d'ames
s'en exilent fièrement et noblement,
s'il n'y a pas quelque chose de pourri
dans le royaume de l'Eglise, et appli-
quer ensuite le bistouri a la plaie mê-
me Ce serait bien mal le connaitre
que de croire cela un seul instant. II
parait qu'avant la réforme de Luther
et de Calvin, des prêtres restés fidêles
a l'Eglise avaient signalé qu'il était
urgent de réf'ormer. On dédaigna a
Rome leurs avertissements et le schis-
me du XVIe siècle, enlevant a l'Eglise
la moitié de ses üdèles ne put être
évité. Or, quel remède a trouvé a la
situation présente le vieux docteur du
Vatican Le cardinal Perraud au cours
d'un de ses voyages en Italië lui ayant
signalé le mouvement de désertion,
regut cette réponse Demandez plus
d'obéissanceaffermissez la discipline dans
voire clergè. Et les évêques en tournée
pastorale ont fulminé contre les insou-
mis, mais le remède du docteurinfail-
lible >1 a été impuissant, s'il n'a pas
plutöt irrité le mal. Des anathèmes
des excommuniations qu'est-ce que
qa peut bien faire a des gens qui s'ex-
communient eux-mêmes? C'est ridicule
que de penser seulement a y avoir
recours
Conclusion.
Quoi qu'on fasse on n'évitera pas la
défaite finale, car tout ceci n'est qu'un
épisode d'une de ces grandes batailles
d'idées qui, a certaines époques de
l'histoire, se sont livrées dans l'huma-
nité une de ces batailles telles qu'on
n'en a plus vues depuis des milliers
d'années, et bien autrement décisives
que le combat engagé par le protestan
tisme. Ce n'est rien moins que le revers
du triomphe obtenu autrefois par le
christianisme sur le vieux monde re
main.
La tradition nous rapporte que le
dernier oracle payen avait émis cette
parole Les dieux s'en vontEt bientót
tout sembla se concerter pour le con-
firmer. Cette sentence de mort, on
l'entendait prononcer partoutla nuit
sur la Méditerrannée, le matin, a midi,
le soir, au bord de la forêt, au sein de
la plaine, au haut des monts. Elle
passa dans les faitsla théocratie
chrétienne régna partoutla socióté
nouvelle l'établit, mais comme elle
n'avait pour base qu'une oeuvre d'ima-
gination, le christianisme, 'elle devait
périr un jour comme tout ce qui n'est
pas bati sur le terrain solide de la rai-
son, du positivisme et de la science.
Les temps de mort approchent. La
décadence ne date pas d'aujourd'hui,
mais la décomposition, la vétusté.
Désormais le dépérissement va sppré-
cipiter jusqu'a l'écroulement détinitif
sur les fondements vermoulus. Chaque
jour nous apporte l'une ou l'autre nou
velle de ce genre les recettes du de
nier de St Pierre baissent considéra-
blementdes catholiques autrichiens
abjurent en masse dans le mouvement
de Los von Romles menées jésuitiques
contre un juif innocent sont mises a
jour, dessilient bien des yeux, aliènent
bien des esprits intelligents et bien des
coeurs honnêtes a la religion qui en-
fante de pareilles moeurs la démocra
tie chrétienne des Flandres fait acte
d'indépendanceles rares gouverne-
ments cléricaux de l'Europe, même
ceux qui s'appuyaient sur les majori-
tés les plus fortes se sentent gravement
ébranlés. Eh bien Ce sont la des cra-
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude,, 51, Ypres. Pour
les annonces de Belgique (excepté les deux Flandres) s'adresser a 1'Agence
Havas, Bruxelles, rub de la Madeleine, 32 et a Paris, Agence de la
Bourse.
quements successifs de l'édifice infame
menacé de ruine, et tous semblent
jeter aux quatre vents du ciel ce cri
fatidique La foi s'en vaLa foi s'en va
Les prêtres aussi. J.-B. Demoulin.
Maintenant que vont avoir lieu, dans
les athénées, les inscriptions des élè-
ves. II n'est peut-être pas mauvais de
rappeler la circulaire de M. Schollaert,
que M. de Trooz ne songera certes pas
a déclarer non avenue, concernant le
cours de religion. Cette incroyable
circulaire pourrait engager les élèves
et les parents dans une fausse route, si
les precautions n'étaient pas prises a
temps. Le jésuitisme de la circulaire
mérite au reste l'admiration
Au terme de Partiele 8 de la loi du
l1' Juin 1850, eet enseignement est obli
gatoire. Toutef'ois, les pères de familie
et les tuteurs ont le droit de faire
exempter leurs enfants on pupilles de
la frequentation du cours de religion,
et une liberté entière leur est assurée a
eet égard.
La dispense doit être demaudée par
écrit au chef de l'établissement, au
commencement de l'année scolaire,
lors de l'inscription de l'élève, ou au
moment de Couverture des cours, c'est-
a-dire avant la première lecon de reli
gion.
II appartient exclusivement aux pa
rents et aux tuteurs de prendre l'ini-
tiative pour introduire ou pour renou-
veler les demandes de dispense Mais il
n'est pas nécessaire qu'ils demandent
que leurs enfants ou pupilles suivent
les cours de religion. Pas plus pour ce
cours que pour tout autre cours du
programme, il n'y a lieu de s'assurer
des intentions des pères de familie.
L'assistance des élèves aux leqous du
professeur de religion, tout comme
l'assistance aux lecons du professeur
du franqais, du professeur du fiamand
ou du professeur de mathématiques,
est de pleindroit.
Les élèves qui ne sont pas régulière-
ment dispensés sont tenus d'assister a
la première legon de religion, comme
ils doivent assister aux autres legons
obligatoires. Ceux qui sont absents
sans motifs légitimes ou qui, après
avoir assisté aux leqons, cessent par la
suite de fréquenter les cours, devien-
nent élèves irréguliers.
Toute demande de dispense n'est va-
lable que pour une année scolaire et
doit être renouvelée chaque année,
dans les conditions indiquées plus
haut. n Etoile
Voici la formule exigée pour dispen
ser ses enfants du cours de religion
Le soussigné
usant du droit que lui confère Partiele
4 de la loi sur l'enseignement primaire,
déclare dispenser son enfant d'assister
au cours de religion et de morale.
Ypres, le
De ondergeteekende
gebruik makende van het recht dat
artikel 4 der wet op het lager onder
wijs hem toekent, verklaart dat zijn
kind den leergang van godsdienst en
zedenleer niet moet volgen.
Ieperen, den
M. Vinqotte est sur le point d'avoir
terminé les modèles qui lui ont été
commandés pour notre monnaie divi-
sionnaire.
L'Etoile, qui les a vus dans Patelier
de l'artiste, donne a ce sujet les rensei-
gnements que voici
Ces modèles ont été taillés directe-
ment dans le marbre, par une pratique
familière a l'artiste, et ont cinquante
centimètres environ de diamètre, soit
plus de vingtfois la grandeur d'exécu-
tion, pour la pièce d'un franc. Ils sont
d'une beauté remarquable.
L'avers repréaente Pefiigie de Léo-
pold II, d'r.ne rea&emhlaiiee extréme.
Malgré le peu de relief matériel de
l'image qualité utile a la frappe
le modêle est d'un travail précieux et
les plans sont nettement indiqués
les traits reflètent toute l'énergie, toute
la volonté que notre souverain apporte
dans la realisation de ses grandioses
pensées. L'inscription sera la même
que pour les pièces actuelles Léo-
pold II, rei des Beiges Le revers
représente l'écusson beige surmonté de
la couronne royale et entouré, dans la
partie inférieure, d'une couronne de
laurier la même disposition, en un
mot, que pour nos pièces de cinq
francs, mais avec infiniment plus de
caractère dans l'exécution.
L'inscription L'union fait la
force est supprimée il ne subsiste
que le millésime au bas de la pièce. Le
listel et le grènetis formant le cordon
extérieur auront un relief suffisant non-
seulement pour assurer l'empilage,
mais pour empêcher l'usure rapide de
l'effigie. Le caractère de l'ensemble est
tellement artistique qu'au lieu d'avoir,
comme aujourd'hui, une des plus laides
monnaies qui existent au monde, nous
aurons une des plus belles qui soient.
Les poinqons et les matrices, dont
l'exécution, on le sait, est purement
mécanique, seront terminés dans une
couple de mois, et la frappe commen-
cera immédiatement. La Belgique
ayant été autorisée a faire pour 6 mil
lions de monnaie divisionnaire nouvel
le, et un million ayant déja été émis en
pièces de cinquante centimes, il reste a
frapper pour cinq millions de pièces de
deux francs et de un franc.
On annonce la mort du lieutenant
général en retraite Merjay, qui fut en
1884 député de Bruxelles.
II entra a la Chambre avec la pre
mière fournée des indépendants
Son röle comme représentant fut des
plus modestes. II a laissé le souvenir
d'un brave homme, qui n'était fait ni
pour la politique, ni pour les luttes
parlementaires.
Le général Merjay avait été pendant
quelques années chef du personnel au
département de la guerre.
M. le docteur Bricoult, d'Ecaussi-
nes, qui fut tout rócemment candidal a
l'élection législative de Soignies, a été
l'objet d'une lache agression.
Comme il se disposait a rentrer chez
lui, le soir, il a été attaqué par des indi-
vidus restés inconnus jusqu'ici et roué
de coups. Les malfaiteurs n'ont aban-
donnéleur victime que lorsqu'ils l'ont
crue morte.
Ce n'est que plusieurs heures après
l'attentat que M. Bricoult a repris
connaissance. Son état est grave.
Dans son numéro du 7 courant, no
tre confrère le Progrès publie sous cette
rubrique l'articulet suivant
Un de nos abonnés nous adresse sous
forme de correspondance, un long article
dans lequel il fait ressortir les avantages
qu'il y aurait a voir fusionner les divers or-
ganes de notre presse locale. II nous fait
observer notamment que l'existence de di
vers journaux d'opinion libérale est devenue
inutile a Ypres, puisque tous se donnent
pour mission de défendre le programme de
l'association libérale qui est accepté par
toutes les nuances de notre parti.
Nous ferons remarquer a notre esti
mable correspondant que cette question
ANNONCES
Annonces 10 centimes la ligne.
Réclames25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
pourrait être difficilement résolue par la
voie de la presse ou elle ne manquerait pas
de susciter des polémiques inutiles. Nous
soumettons son idee au Qomité de notre As
sociation libérale qui est miaux a même de
j uger de son opportunité. Nous ferons toute-
fois observer que ce n'est pas le Progrès
qui a patronné la creation de plusieur3 or-
ganes de presse locale le Progrès a tou-
jours prêché l'union entre les diverses frac
tions de notre parti. La correspondance de
notre abonné eüt été mieux adressée a nos
confrères libéraux qui sont de plus récente
date.
Nous n'avons pas sous les yeux la
correspondance de l'abonné du Pro
grès. II nou3 serait en conséquence dif
ficile de répondre aux reproches,
qu'elle peut contenir a notre adresse.
Nous ne voulons retenir, que l'idée
qui a présidé a son envoi. Cette idéé
n'est pas neuve elle a déja été discu-
tée au sein du Comité de notre Asso
ciation.
Nous sommes d'accord avec l'abonné
du Progrès sur deux points
1° Qu'il y aurait avantage a n'avoir
a Ypres, qu'un seul organe de presse
libérale
2° Que la création de pareil organe
est aujourd'hui possible.
Un seul organe, c'est l'unité dans
Faction chose éminemment désirable
au point de vue de la direction a don-
ner a un parti. Reste a voir, si cette
unite d'action est realisable
Nous en sommes plus que jamais
convaincus. A l'heure actuelie notre
Association libérale, dont nos divers
journaux sont les organes, sinon offi-
ciels tout au moins officieux, défend
un programme large et généreux, qui
donne satisfaction aux libéraux de
toutes nuances. Nous nous flattons
d'y avoir contribué pour une grande
partcar c'est depuis l'existence de
La Lutie et grace a la campagne qu'elle
a menée, que les idéés démocratiques
ont été accueillies avec faveur au sein
de notre Association politique. Le
programme de notre Association, qui
est pour ainsi dire identique a celui de
l'Alliance libérale, nous donne ample-
ment satisfaction. II est admis aujour
d'hui par les libéraux les plus inodé-
rés.
La situation qui existait lors de la
fondation de la Lutte a disparu. Notre
Association n'est plus prisonnière du
vieux programme libéral de 1846
elle a fait un pas énorme en avant
elle s'est raise a la hauteur des idéés
modernes, suivant en cela l'impulsion
donnée au parti libéral dans le pays
tout entier.
Si c'est done pour faire place a un
organe libéral, qui prendrait pour
seule ligne de conduite la défense du
programme de l'Association libérale,
nous sommes disposés par discipline a
nous effacer.
Mais, ainsi que le dit trés justement
le Progrèscette discussion de familie
est du domaine da Comité de notre
Association. Notre attitude dépendra
des engagements, qui y seront pris.
Jusqu'a nouvel ordre, nous ne revien-
drons plus sur ce sujet.
II semble pour ainsi dire certain que
nos prochaines éleetions communales
auront lieu le 15 Octobre prochain.
Jusqu'ici nos divers partis politiques
restent dans i'expectative. Seuls les
démocrates chrétiens a. Ypres se re-
muent. On annonce comme décidée la
présentation d'une liste dissidente.
ttétxzzss
SUITE ET PIN.