On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 51, Ypres. Pour les annonces de Belgique (excepté les deux Fiandres) s'adresser a 1'Agence Havas, Bruxelles, rue de la Madeleine, 32 et a, Paris, Agence de la Bourse. Journal libéral démocratique d'Ypres et de 1'Arrondissement L'armée livrée aux aumöniers. Thémis gaie. L'amour au Vatican. Collége Moderne d'Ypres. Samedi, 25 Novembre 1899. 5 centimes le numéro. 6e année. N° 4. Ma ar ai» sant Ie Namedi. L UNION FAIT LA FORCE. PRIX DE L'ABONNEMENT potje la ville, Par an 3 francs, pr la province, Par an fr. 2-50. L'aumönier militaire de Bruges a fait parvenir aux officiers de cette gar- nison la circulaire que nous reprodui- sons ci-dessous. Elle montre bien, dit La Gazette, le mépris dans lequel ces ensoutanés, dont on a fait des offi ciers subalterne8 en leur donnant une autorité qui prime souvent celle des généraux, tiennent le grand prin cipe de la liberté de conscience, la- quelle, du reste, ainsi que nous l'avons constaté de longue date, n'existe plus guère dans notre armée Gar nis on de Bruges. Cher et honoré Monsieur, J'ai l'honneur de vous faire savoir qu'en date du 2 Septembre dernier, Sa Grandeur Monseigneur Waffelaert, Evêque de Bru ges, a bien voulu me confier le poste ho norable d'Aumönier de votre garnison et que Son Excellence Monsieur Cousebant d'Alkemade, ministre de la guerre, a daigné m'agréer en cette qualité. Je suis done, cher et honoré Monsieur, de par cette nomination et cette agrégation votre cure, a telle enseigne que toutes les fonctions sacerdotales propres au curé je suis tenu de les remplir vis-a-vis de vous, et que ma juridiction spirituelle pleine et entière s'etend non seulement sur votre honorable personne, mais aussi sur la fa- mille dont vous êtes le chef et sur toutes les personnes qui babitent constamment avec vous. II va de soi que vos dévoués sujets, les braves soldats, tombent sous cette juridiction spéciale, tant dans les ca sernes que dans l'höpital militaire. De par la juridictiou, cher et honoré Monsieur, J'AI LE DROIT et le devoir d'ad- ministrer le saint Baptême a vos enfants nouveau-nés, de les préparer plus tard a leur Première Communion, de vous rece- voir chez moi pour vos fiancailles et de faire proclamer les bans de mariage, alors même que votre residence habituelle aurait été choisie en dehors de la ville de Bruges, de bénir vos unions, comme d'administrer le Saint Viatique en cas de maladie grave et de présider les funérailles en cas de besoin. Je saisis cette occasion, cher et digne Monsieur, pour vous saluer en vrai cama- rade, vous certifiant que je désire coopérer de toutes mes forces au prestige de l'armée nationale et en particulier a celui de la Gar nison de Bruges, en travaillant conjointe- ment avec vous au bien-êlre moral de nos bons soldats. Agréez, je vous prie, cher Monsieur, snes dévoués respects. D HANARTE, PrêtreAumönier. j> Bruges, le 31 Octobre 1899. P. S. J'ai l'honneur de vous faire sa voir qu'une rnesse pour le repos de l'arne des soldats trépassés, a laquelle vous êtes prié de bien vouloir assister, sera dite Di- raanche prochain 5 Novembre, a 9 h. 1/2, en l'église du Cercle Militaire, rue de la Chartreuse, 2, en ville. Qu'on ne s'y trompe pas, ajoute avec raison le journal bruxellois, cette in dolente intrusion dans la vie pnvée des -officiers n'est pas une manifestation de concurrence entre Taumönerie et le clergé paroissial. Ges gens s'entendent, au contraire, comme larrons en foire pour cléricaliser l'armée. Ce qu'il y a, et ce qu'il faut voir dans cette circulaire, c'est l'acte auda- cieux de pression, d'intimidation, et la situation que cette audace démontre. On a vu de quel esprit néfaste l'in- fluence cléricale a imprégné l'état-ma- jor et bon nombre d'officiers francais. Le plan qui a produit ces résultats chez nos voisins n'a pas été conqu uni- quement pour la France, ni appliqué seulement eD ce pays. Nous le répétons, la liberté de con science n'existe plus réellement dans notre armée. L'initiative de eet aumö nier brugeois, notamment, montre le cas qu'en font ceux dont on a fait les grands chefs. Nous ne pouvons croire qu'il ne se trouvera personne dans notre Parle ment pour interpeller le mimstère sur de pareüs abus qui font litière de l'un de nos biens les plus précieux. Le projet de loi sanitaire que le gou vernement va prochainement soumet- tre a la législature rend la vaccination et la revaccination obligatoires. Au surplus, dans les communes qui n'auront pas adopté de règlement sur la salubnté de la voirie, des logements et des constructions, et dan» celles oü les prescriptions réglementaires sont reconnues insuffisantes, le gouverne ment est autonsé a rendre obligatoires en tout ou en partie, les députations permanentes des conseils provinciaux entendues, les dispositions du règle ment type qui aura été adopté par lui, cencernant les mêmes objets, sur l'avis du conseil supérieur d'hygiène publi- que. En vertu de cette même loi, pouvoir est donné au gouvernement de pres- crire, par voie réglemeutaire, tant a l'intérieur qu'aux frontières du pays, sur l'avis des autorités sanitaires, les mesure8 d'assainissement et de prophy- laxie jugées nécessaires pour prévenir ou pour combattre les maladies trans- missibles et pouvant devenir épidémi- ques. Le projet détermine encore les insti tutions sanitaires chargées d'éclairer les autorités sur l'état de la santé pu- blique et d'assurer l'application des prescriptions de la loi et des règle- ments. Ces institutions sont, indépen- damment de l'Académie royale de mé- decine, le conseil supérieur d'hygiène publique, les inspecteurs d'hygiène, les comités régionuaux de salubrité publique, les commissions sanitaires des ports et des cötes, qui jouissent de pouvoirs trés étendus. :mot>ilier voyageur. Le tribunal civil de Bruxelles aura probablement a s'occuper d'ici peu de jours d'un démêlé qui semble fait pour donner matière a une pantomime genre Hanlon-Lee plutót qu'a un dé bat judiciaire. Dans une paisible petite localité, vi- vait un brave homme d'officier pon- sionné, sans parents connus. Après avoir servi honorablement son pays, il avait transporté ses infirmités, sa pipe et ses pénates chez une digne veuve faisant profession de temr pension et logement a des prix modiques. Pendant sept ans, le capitaine n on ne le désignait pas autrement fut le modèle des locataires. Enfin arriva le jour oü, subissant ia loi commune, il rendit son ame au dieu des batailles. Sa digne propriétaire fit de décentes funérailles, que suivirent les voisins et amis puis elle revint chez elle avec la conviction que le capitaine n reposait en paix. Mais, las le vieux brave qui, de son vivant, n'svait fait de peine a per sonne, allait, par sa mort, créer d'in- descriptibles ennuis a son hötesse. Celle-ci commenqa a mettre un peu d'ordre dans la chambre du défuntle mobilier était propre, mais modique lit, chaises, armoire, table, poêleetra- telier de pipas, c'était tout. Sur la table gisaient de multiples pa piers que l'hötesse s'empressa elle était femme de lire avec curiosité. ü'étaient des appels, rappels et sur- rappels du percepteur des contribu tions réciamant au capitaine une dette modique contractée envers le fisc dans des circonstances dont le récit serait djnu,é d'intérêt. Si ie percepteur compte rentrer dans eet argent-la, se dit la bonne vieille, il a le temps d'attendre. Elle se trompait. Le fisc n'attend ja mais. Les papiers muiticolores, cou verts d'un style sans aménité,continuè- rent leur cours désagréable. La dame consulta un homme de loi. Envoyez ces papiers aux héritiers, dit ceiui-ci. Le capitaine n'en a pas Alors, faites nommer un adminis trateur provisoire... Qa me coütera Deux cents francs, a peu prés. Le mobilier ne vaut pas qa... et il me reste du. un mois de loyer mais ]e le perdrais volontiers, sij'étais seule ment débarrassée du mobilier. L'Etat est héritier, a défaut de familie c'est lui qui doit prendre les meubles. Et qa va durer... Trois mois au moins Et mon loyer II courra Jamais de la vie Conseillez-moi autre chose. Une idéé envoyez le mobilier en paiement au percepteur des contribu tions. L'homme de loi croyait rire mais sa cliente prit le conseil au sérieux, et le jour même, un cortège de commis- sionnaires voiturait chez le percepteur le mobilier du défunt. On voit d'ici la stupéfaction, puis la fureur du digne fonctionnaire. Remportez qa, clamait-il derrière son guichet, tandis que ses employés se gondolaient. Dociles,les commissionnaires rechar- gèrent le bric-a-brac. Revenus chez la dame, ils se heurtè- rent a un nouvel obstacle. Elle signifia qu'elie ne voulait plus reprendre ces affaires n funestes. Les commissionnaires les rangèrent sur le trottoir. Un agent de police intervint. Vous encombrez la voie publique; rentrez ces meubles. -- Jamais Alors, au bureau Et le cortège, agent en tête, commis sionnaires en serre-file, escorté d'une foule de gamins, déambuia vers le com missariat. N'essayons pas de déerire la tête de l'adjoint de service Pour la seconde fois, le mobilier re prit !e chemin de la chambre ci-devant mortuaire et y fut réintégré de force par une escouade d'agents, qui riaieut comme de petites folies. (Un spectacle rare La dame désespérée, reconsulta l'a- vocat. A qui, en définitive, appartient ce mobilier A l'Etat, je vous l'ai dit. Qui est-ce qa, l'Etat Le gouvernement -~ Ah eh bien, demain, je fais por ter tout le bazar a au ministère. Ne faites pas qa II y a des for- malités... Qui coutent cher Heul... Qui durent longtemps Heu heu Eh bien, je ne dépenserai pas mon argent pour cela. II faudra bien qu'on me prenne ce mobilier. Demain, il sera rue de la Loi L'affaire en est la. ANNONCES Annonces 10 centimes la iigne. Réclames25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. G'est un gros scandale a Rome. On ne parle que de qa dans les salons oü l'on ne s'ennuie pas, entre comtesses romaines et cardinaux. Et qa devient même une affaire que les tribunaux auront prochainement ajuger. Un prélat de l'entourage immédiat du Pape prélat jeune encore, etille fallait bien donnait rendez-vous de- vant les Viergesde Raphael, a une belle courtisane, qu'il avait, un soir, connue au Pincio Puis, par une porte mystérieuse, a travers les galeries et les Loges, il l'introduisait dans ses ap partement^ du Vatican, non loin du secrétariat du cardinal Rampolla. La, le jenne prélat et la belle s'ou- bliaient en de longues conversations.... sur les intéréts de l'Eglise. La conversation, un jour, fut brus- quement interrompue. Le cardinal se crétaire d'Etat demandait monsignor B... tout de suite, presto, presto. On badine avec le cardinal moins en core qu'avec l'amour. Le prélat laissa seule la courtisane et se rendit a l'ap- pel de son maitre. La jolie fille profita de sa solitude pour passer au bureau d'a cöté et s'en aller comme elle était venue, par les galeries et les Loges, non sans avoir pris en un tiroir vingt mille bonnes lire. Fureur du prélat, qui trouva trop élevé le prix d'une conversation in terrompue. Sottement, il dénonqa le vol a la questure, sans parler de la jo lie fille amenée du Pincio au Vatican. La questure fit arrêter deux domesti- ques. Pour se défendre devant le pro cureur du Roi, ceux-ci durent dire Mais... mais, ce n'est pas nous c'est une mauvaise femme que monsignor B... va souvent chercher devant les fresques de Raphael et qu'il amène au palais. Nous l'avons vue. Le procés suit son cours. On rira. (La Gazette, du 19 Novembre 1899). SOCIÉTÉ DES ANCIENS POMPIERS PROGRAMME du Concert suivi de Redoute qui aura lieu Dimanche 26 Novembre prochain, a 7 heures pré- cises dn soir, au local de la Société, rue du Séminaire. pe Partie. I Les Enfants d'Ypres, mar- che. üh. De Wulf. II Si j'étaisRoi, ouverture. Adam. III Le Défilé des Petits Soldats de Plomb. H. Moerman. IV Boccace, fantaisie. G. Bender. V Propos de bal, valse lente. H. Moerman. 2me Prrtie. I Romance chantée parM. Bartier. II Air varié pour Clarinette par M. Cailliez. III Chansonnette dite par M. Mail- liard. IV La Traviata, Septuor pour Saxo phones. V Romance chantée parM. Bartier. Jme Partie. LA FLUTE ENCHANTÉE Pantomime en un acte. 4me Partie. REDOUTE. M. Anglès, professeur de Langues vivante8, nous fait savoir qu'il inaugu- rera le Lundi, 4 Décembre prochainj AUMÖNERIE MILITAIRE DB LA ■■ww■iiiiMi11iiiiiniiii iii immui ■iiiiiimi iiimiiihui ii

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De Strijd – La Lutte (1894-1899) | 1899 | | pagina 1