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articles pleins d'intérêt des annales de la société
d'émulation de Brugesainsi que par les con-
stans et laborieux efforts de M. Octave Delpierre,
nous nous étions déterminés faire une excur
sion sur cette terre de Flandre., jadis si puissante.
Bruges fut naturellement notre première
étape; mon compagnon et moi ayant y voir
d'anciennes connaissancesqui devaient nous
sèrvir de guides dans nos visites artistiques. Le
pjps beau temps nous favorisa et nojus pûmes
successivement aller admirer les magnifiques
tombes de Charles-le-Téméraire et de sa fille
les nombreuses et riches églises, l'élégant hôlel-
de-villedont les niches sont veuves de leurs
comtes et comtesses, l'antique chapelle du saint-
sang, et plusieurs autres monumens remar
quables auxquels nous ne nous arrêterons point,
vu qu'ils ont été signalés mainte fois au public
depuis quelques années.
Mon compagnon, qui était peintre, me rap
pela que nous avions oublié la célèbre cheminée
sculptée du Palais de Justice, dont le moule en
plâtre nous avait frappé au Louvre. Notre
attente ne fut point trompée. Rien ne peut
donner l'idée de l'aspect imposant produit par
cet admirable morceau de sculpture du XVIe
siècle. On semble voir siéger dans cette sombre
salle, ces austères magistrats du Franc, dont
les résolutions avaient du retentissement jus
qu'au fond de l'Europe. Au milieu des graves
réflexions qui venaient m'assaillir, je fus distrait
par un éclat de rire de mon compagnon. Je me
retournai, demandant la cause de cette gaité
qui me paraissait intempestive. Devine si tu,
peux, et choisis si lu l'oses, me répondit B.; tu
crois voir devant loi une cheminée, n'est-ce pas?
Eh bien tu te trompes. Que veuxstu dire?
Notre Cicerone vient de nous raconter que tout
récemment un orfèvre de Bruges voulant
comme chacunfaire de la science historique
s'avisa un beau matin de soutenir dans une
brochure que cette cheminée n'est autre chose
qu'un arc-de-triompheet que les magistrats
qui en ordonnèrent la construction dédaignant
de marcher dans la voie commune, et de
choisir pour y élever ce monument, une de
leurs nombreuses et belles places publiques
préférèrent se chaufferies pieds devant le tro
phée destiné rappeler la gloire de Charles-
Quint et le dévoûment des magistrats jju Franc.
Sans doute, Jnterrompis je une idée aussi
bizarre n'est venue l'auteur qu'à la suite de la'
découverte de documens bien authentiques
Nullement des inductions plus ou moins
hazardéesun coqdes médaillor
armoiriessont ses preuves. C'est
occasion pour la critiquede
archéologues et des antiquaii
ont-ils adoptés celte explicatif
uns, dit-on, ont pris la
s'étonnent que le roi de FÉ
d'empressement faire mos
perpétiier le souvenir de I
çaisPavie. D'autres, mou
qu'au XVIe siècle, cé|
de sculpter de net
témoin céfic
geois, et ont pensé qu'une cheminée ne peut
pas être davantage un arc-de-triomphe qu'un
chandelier ne serait une marque d'honneur
donnée par ses compatriotes un guerrier
fameux. Au petit nombre qui pourrait encore
ajouter foi la singulière hypothèse du savant
argentier, on ne répond plus, dit-on, que par
le mot de Molière: Vous êtes orfèvre, M. Josse.
La dernière livraison de l'ajbum pittoresque
de Bruges par M. Octave Delepierre contient
un article où l'on a renversé les argumens en
faveur de l'arc-de-triomphece qui vraiment
ne valait pas la peine.
Depuis l'avènement du nouveau ministère,
on remet sur le tapis la question d'un traité de
commerce avec la France on revient au projet
d'une communaulé douanière enlre les deux
pays. Le Constitutionnel de Paris publie ce
sujet une correspondance particulière de Brux
elles dans laquelle on annonce qu'on est eu
train de reprendre sérieusement les négociations
diplomatiques. Celte correspondance pourrait
fort bien n'être qu'un acte de compérage et une
déception de plus ajoutée tant d'autres dé
ceptions. <f
Bruxelles, le 0 Mal 1841.
Vous savez que l'Angleterre a ratifié ces jours-ci le
traité passé av\c t» Prussestipulant au nom de
toutes les puissances de l'union douanière germa
nique, traité qui assimile, pour les avantages assurés
au pavillon et la marchandise les pays de l'union
qui n'ont pas de ports, Geux qui-en ont, c'est-à-
dire qui reconnaît la confédération dédouanés établie
par la Prusse, comme unité commerciale etnavi-,
gante, et fait jouir tousetchjacun desétats confédérés
des avantages assurés aux plus favorisés d'entre eux;
et qui assimile la navigation fluviale la navigation
maritime, en lantqu'îls'agitdes ports,des bâtiments
ou des cargaisons d'une des nations de l'union
germanique. Ce traité, qui est connu diplomatique
ment Paris et Bruxelles depuis deux mois
environ c'qgt-à-dire depuis l'époque laquelle il a
été signé (le 2 mars), paraît avoir vivement préoccupé
les deux cabinets, et aussitôt qu'on a su Paris que
la'ratification ne rencontrait pas d'obstacle, on a
hâté le voyage du roi des belges dans cette capitale
voyage qui aurait pu être retardé d'une quinzaine; et
une fois le roi Léopold Paris, on y a appelé, non
aussi sans quelque hâte M. Smils, directeur de la
banque de Belgique, dont le départ précipité a, par
parenthèse, intrigué alors bien des intéressés de cette
institution, et éveillé les susceptibilités d'unesociété
rivale. jmjf*
Déjà, il y a peiivie temps, et sous le précédent
^ministère de M.*, de" MnolejuîeréM. Smits al
conduit Paris
de Tirlemont où vient d'avoir lieu la célébration
des fêtes jubilaires de la Sle-Croix
«Après celte cérémonie (la cavalcade) le
public fut admis voir la belle toile que notre
excellent artiste de Keyser a peinte pour l'église
de S'-Germain.
11 est bien difficile d'analyser une compo-
posilion aussi capitale que celle-là: il faut la
voir la revoir, pour se pénétrer des beautés de
premier ordre qu elle renferme comme vous
l'avez dit, ce tableau représente le Christ après la
descente de la croix,déposé sur le giron de Marie.
Quelle triste et lugubre vérité dans la pose
du Christ mort! Quel fini de dessin dans toutes
ces lignes si multipliées! Que de difficultés
vaincues dans tous les détails de cette dépouille
divine Quelle admirable expression dans celte
belle figure de la mère de Dieuqui semble
offrir au créateur suprême le sacrifice de la vie
de son filsen prononçant ces mémorables pa-^
rôles Fini volontas tua
De Keyzer a achevé cet admirable tableau
après son retour d'Italieoù il était allé s'in
spirer par les tableaux des grands maîtres.
Un journal anglais explique en quelques
lignes remarquables ce qui a déterminé le gou
vernement de la Grande-Bretagne abandonner
le monopole; on verra que ce gouvernement y
est amené en quelque sorte par la nécessité
La loi des céréales, dit le Morning-Chronicle
est une exploitation des pauvres par les riches
et cela suffit pour qu'elle soit une énormité.
Mais la question est plus grave aujourd'hui que
jamais. En effet le gouvernement brésilien est
sur le point de nous former le marché de ce
pays si nous ne consent- is recevoir les pro
duits du Brésil chez nous. Qu'on ne perd pas
de vue que les monopoles du sucre, du bois de
construction et des céréales, ne sont que des
parties d'un même tout. 11 est impossible de se
prononcer en faveur des monopoleurs du sucre
sans se déclarer virtuellement en faveur des
monopoleurs du blé. Quel est le but des mono
poleurs C'est de piller le peuple sans avoir
aucunement égard aux intérêts généraux du
pays.
Si le monopole ne cesse pas, nos re!atiotB%.
commerciales avec l'Allemagne le Brésil et les
États-Unis s'en ressentiront infailliblement.
Ajoutons que nos relations commerciales avec
l'Espagne gagneront beaucoup l'abolition des
^monopoles. Le sucre est aujourd'hui aussi né-
Lcessaiofcà la_vi(i"(1îrs hommes que le blé, et les
^du sucre des Indes occi-