INTERIEUR. (f i- mû. nb io. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEIHENT. FEUILLETON. V JEIDI3 JUIN <841. INDIFFÉRENCE EN MATIÈRE DE POLITIQUE.^ PHXS DEAU DE SOURCE. On s'abonne ]Fpres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 0-00 Prix d'un numéro Ô-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adrecsé,franco, au rédacteur en chef, Yprès. - Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligue. 1TPKCES le 3 Juin. De toutes les plaies qui notre époque ron- gent le corps socialune des plus dangereuses est sans contredit l'indifférence en matière de politique. Elle devient bientôt mortelle nos gouvernements parlementaires car la con stitution y a tracé chaque citoyen ses droits et ses devoirset le concours de tous est indis pensable pour le salut de la patrie. Les législateurs de l'antiquité, ces grands philosophes, dont la sagesse est devenue pro verbiale, avaient senti toutes les calamités qui pouvaient être la conséquence de cette apathie. Ils décernaient des peines contre les citoyens qui dans un temps de troubles ne se décla- raient pas ouvertement pour un des partis. Leur objet dans ce règlement admirable était de tirer les gens de bien d'une inaction funeste de les jeter au milieu des factieux et de sauver la république par le courage et l'ascendant de la vertu. Parcourez nos villes et nos campagnes, in terrogez des citoyens de diverses classes parlez leur des affaires politiques, et vous serez étonné souvent de la justesse de leurs réponses et de la vérité de leurs raisonnements mais en général tout se borne aux paroles et il en est bien peu qui consentent soutenir leur opinion par des actes. En effet ne voyons-nous pas tous les jours des hommes honorables et instruits se refuser obstinément l'acceptation de toute place et de toute fonction sous le prétexte égoïste qu'ils vivent tranquilles et heureux sans ambition tandis que la carrière politique est pénible parcourir et ne leur offrirait d'ailleurs aucune compensation C'est en matière d'élection surtout que l'in- tdifférence est coupable que d'électeurs négli gent l'exercice des droits précieux que les lois leurs donnent, et si l'on cherche les tirer de leur apathierépondent que peut faire une voix de plus ou de moins? ce que peut faire une voix de plus ou de moins mais une voix, une seule voix peut donner au pays tel repré sentant plutôt que tel autre et dans les cham bres l'acceptation d'eçe loi n'à-t-elie pas sou vent dépendu d'une Vpx D'ailleurs beaucoup d'électeurs raisonnAt^e la mêrfee manière il est évident que la répnion de tous ces votes formerait un nombre fort importantet qui serait de nature faire pencher la balance du côté de la raison et du bon droit. Car les hommes qui s'abstiennent de prendre part aux affaires publiques quels sont-ils Sont-ce des exaltés, des ambitieux, des hommes aux passions vives, irraisonnées, mauvaises? Non sans doute ce sont pour la plupart des hommes sages et paisiblesdes hommes qui les éludes et l'expérience permettent de com prendre et de raisonner les intérêts de l'État des hommes qui par leur position et l'estime générale qui les entouresont même d'ex ercer une influence salutaire en un mot les hommes indifférents sont en général ceux qui pourraient le mieux et le plus efficacement servir leur pays. Qu'est-il résulté de cet état de choses Nos luttes électorales qui ne devraient être que des luttes d'influence raisonnéese sont changées en luttes d'adresse. Certains meneurs, trop sdh- vent revêtus d'un caractère respectable qu'ils compromettent sans renards ni pudeur, se Van tent hautement de l'agilité avec laqiielle ils escamotent un billet pour y substituer un autre. Ils comptent avec orgueil le nombre de dupes qu'ils ont faites fiers de leurs honteux succès ils traiten t leurs électeurs avec le dernier mépris; les parquent dans un coin de la salle comme un vil troupeau les surveillent avec sévérité et arrogance, et s'abaissent rarement jusqu'à leur faire connaître pourquoi et pour qui ils ont voté. Le résultat de pareilles élections est facile deviner. Et pourtantsi les citoyens sages mais indifférents dont nous venons de parler, con sentaient se mêler ces groupes, profiter de l'influence qu'ils ont acquise par leurs talents et leur modération s'ils voulaient expliquer hautement pourquoi tel candidat est préférable tel autre ils seraient compris et crus car nous le disons avec orgueilun jugement droit et un bon sens toute épreuve sont des quali tés que l'on admire généralement chez nos po pulations flamandes. Espérons que le souvenir de nos fautes pas sées ne sera point perdu pour nous; l'expérience est un grand rfiat^e profilons des leçons qu'il nous donne déscteHcfoiiA tous dans l'arène poli tique écoutons la voix de notre conscience qui nous prescrit des devoirs agissons avec con viction laissons nos adversaires les moyens honteuxles manœuvres méprisables servons- nous d'une seule armede la raison notre triomphe tardif peut-être mais assuré sera glorieux èt durablecar%ce sera le triomphe de \a justice cl dtfla tslfité. 2u^>r Nous recevons une lettre doht nous extrayons les passages suivants heure orphelinfut recueilli pur un prêtre de ses parents qui le mit au'sémiuaire de Fontainbleau où il passa sa jeunqo^u£l$|fVcircon- HEGESIPFE MOREAU. stance, qui aurait dû revivre poîir le pocte cotWio un touchant Il y a une année peine, le bruit courut dans Paris qu'un poète, souvenir, ne laissa au contraire dan^sou cœur qu'un sentiment amer un nouveau Gilbert, venait de mourir l'hôpital. Ce poète n'était autre qu'Hégésippe Moreau, dont un volume, le Myosotis, publié, quelques mois auparavant, avait fait connaître le nom et le talent. Ap rès rétonneraent douloureux où'un tel événement jjètgJ^Âionde littéraire, on dut se demander quelles causes, quuj coh&MfroiçU: cir constances l avaient produit. 11 importait quelqu'une de ces imprévoyances aveugf&s dont lé parfois coupableou bien s'il s'agissait d'un tort iedivi quelque sorte volontaire. Fallait-il,1 demander compte,1, la mort d'un poète, ou bien n'accusermie Yce poète lui-» triste destinée? fa vérité ne tarda pas^Tire connue, et que, pour cette fois, la société doit jjfe déchargée d- avait là end et e c e sa on I vit bit-a ;f I .e sonv ?m«jdès d cide. "q comité tli L'histoire de Moreau, la différence près des^-ffis "aol?.1 a |"0 ressemble exactement, pour l'enchaînement des péripéties fatales, T- celle de la plupart des poètes qui. Tout précédé dans une voie d'in prudence et de malheu:. C'est ici comme ailleurs la même témê°D qui fait affronter une mer orageuse, ce sont les mêmes éc.ueils n-f* connus où l'on échoue, c'est le même naufrage sans abords où nul! V planche de salut ne s'offre pour secourir le paSSager •'ceménl Ilégésippe Moreau, lié Provins en 1809-^ lvcflJS ,'t?nt-ils vieille bJonu qt youSj te i plus tard se-- faisait jour dan* cU<££ugra,litudey il faut lavai flairé la cl M'empor'Jvagissant dfi: t fPfdïrsAreloijî que Moiit Slupides, icoglâns que ch. v jStfuntpour Us pachas di Je "suais a traîner les plis Le ramait me brûlait obm Regrettait mon enfance T égtainai^ dans 1 annui i r pe de déjà monta? le e qui vient de naîtreJ robe de prêtre j !s geôliers [e essaime par milliers j e diocèse ;lise française, noir manteau ie un sçcn-henito-y a libre misère jours comme un rosaire. ui le retenaient, Moreau s'échappa du sémi- et y apprit l'imprimerie. Puis, après je he lue qui lui valut quelques inimitiés dans sa iur Paris, poussé par sa fatale étoile la téraire. là, comme on le pense bien, les yint attendre, fctf gloire qui est lentene moins JcjjJGOIl p «AD gte l'appelait de 'épopÇji hi* a. Youé dès loij i ljloreàu déposait l'expressif k. - son profond découragement dans ces vers de la même pièce que nous avons déjà citée r visité ParisParis sol plus aride Au malheur suppliant que lès rocs de Tau ridé 'X Où PàW manque aux aiglons méditant leur essor; éGù^Jfgfeie^taleàtscahotés par je sort Trébuchant^" fa* finde secousse en secoîifeSéf Contre la fosse ouveijç où disparut Escousse plus en s'abordaql qu'un salut s'offrir Le sajut jnq^céiFïçresil faut mpur ^Plusieurs anné chaque jour di 'inévitable de l,.;1vOS m 01 sans cesse otr^ c^)tanl ps| réalités de sa c-e n'avais y suivant qu'il ei.t^'yanle horisonmais c?' y d'une politique/; J âll^lltoirc j aux barricades df\£la 8e 1 esP^nc envie'?'-*,. l,.artjS'e H, A lt:?krJeA Jaisscraitj v'c 'habilucîf fi J&A

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Le Progrès (1841-1914) | 1841 | | pagina 1