INTERIEUR.
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i- mû. nb io.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEIHENT.
FEUILLETON.
V
JEIDI3 JUIN <841.
INDIFFÉRENCE EN MATIÈRE DE POLITIQUE.^
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cepteurs des postes du royaume.
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1TPKCES le 3 Juin.
De toutes les plaies qui notre époque ron-
gent le corps socialune des plus dangereuses
est sans contredit l'indifférence en matière de
politique. Elle devient bientôt mortelle
nos gouvernements parlementaires car la con
stitution y a tracé chaque citoyen ses droits
et ses devoirset le concours de tous est indis
pensable pour le salut de la patrie.
Les législateurs de l'antiquité, ces grands
philosophes, dont la sagesse est devenue pro
verbiale, avaient senti toutes les calamités qui
pouvaient être la conséquence de cette apathie.
Ils décernaient des peines contre les citoyens
qui dans un temps de troubles ne se décla-
raient pas ouvertement pour un des partis.
Leur objet dans ce règlement admirable
était de tirer les gens de bien d'une inaction
funeste de les jeter au milieu des factieux
et de sauver la république par le courage et
l'ascendant de la vertu.
Parcourez nos villes et nos campagnes, in
terrogez des citoyens de diverses classes parlez
leur des affaires politiques, et vous serez étonné
souvent de la justesse de leurs réponses et de la
vérité de leurs raisonnements mais en général
tout se borne aux paroles et il en est bien peu
qui consentent soutenir leur opinion par des
actes.
En effet ne voyons-nous pas tous les jours
des hommes honorables et instruits se refuser
obstinément l'acceptation de toute place et de
toute fonction sous le prétexte égoïste qu'ils
vivent tranquilles et heureux sans ambition
tandis que la carrière politique est pénible
parcourir et ne leur offrirait d'ailleurs aucune
compensation
C'est en matière d'élection surtout que l'in-
tdifférence est coupable que d'électeurs négli
gent l'exercice des droits précieux que les lois
leurs donnent, et si l'on cherche les tirer de
leur apathierépondent que peut faire une
voix de plus ou de moins? ce que peut faire
une voix de plus ou de moins mais une voix,
une seule voix peut donner au pays tel repré
sentant plutôt que tel autre et dans les cham
bres l'acceptation d'eçe loi n'à-t-elie pas sou
vent dépendu d'une Vpx D'ailleurs beaucoup
d'électeurs raisonnAt^e la mêrfee manière il
est évident que la répnion de tous ces votes
formerait un nombre fort importantet qui
serait de nature faire pencher la balance du
côté de la raison et du bon droit.
Car les hommes qui s'abstiennent de prendre
part aux affaires publiques quels sont-ils
Sont-ce des exaltés, des ambitieux, des hommes
aux passions vives, irraisonnées, mauvaises?
Non sans doute ce sont pour la plupart des
hommes sages et paisiblesdes hommes qui
les éludes et l'expérience permettent de com
prendre et de raisonner les intérêts de l'État
des hommes qui par leur position et l'estime
générale qui les entouresont même d'ex
ercer une influence salutaire en un mot
les hommes indifférents sont en général ceux
qui pourraient le mieux et le plus efficacement
servir leur pays.
Qu'est-il résulté de cet état de choses Nos
luttes électorales qui ne devraient être que des
luttes d'influence raisonnéese sont changées
en luttes d'adresse. Certains meneurs, trop sdh-
vent revêtus d'un caractère respectable qu'ils
compromettent sans renards ni pudeur, se Van
tent hautement de l'agilité avec laqiielle ils
escamotent un billet pour y substituer un autre.
Ils comptent avec orgueil le nombre de dupes
qu'ils ont faites fiers de leurs honteux succès
ils traiten t leurs électeurs avec le dernier mépris;
les parquent dans un coin de la salle comme
un vil troupeau les surveillent avec sévérité et
arrogance, et s'abaissent rarement jusqu'à leur
faire connaître pourquoi et pour qui ils ont
voté.
Le résultat de pareilles élections est facile
deviner. Et pourtantsi les citoyens sages mais
indifférents dont nous venons de parler, con
sentaient se mêler ces groupes, profiter de
l'influence qu'ils ont acquise par leurs talents
et leur modération s'ils voulaient expliquer
hautement pourquoi tel candidat est préférable
tel autre ils seraient compris et crus car
nous le disons avec orgueilun jugement droit
et un bon sens toute épreuve sont des quali
tés que l'on admire généralement chez nos po
pulations flamandes.
Espérons que le souvenir de nos fautes pas
sées ne sera point perdu pour nous; l'expérience
est un grand rfiat^e profilons des leçons qu'il
nous donne déscteHcfoiiA tous dans l'arène poli
tique écoutons la voix de notre conscience qui
nous prescrit des devoirs agissons avec con
viction laissons nos adversaires les moyens
honteuxles manœuvres méprisables servons-
nous d'une seule armede la raison notre
triomphe tardif peut-être mais assuré sera
glorieux èt durablecar%ce sera le triomphe de
\a justice cl dtfla tslfité.
2u^>r
Nous recevons une lettre doht nous extrayons
les passages suivants
heure orphelinfut recueilli pur un prêtre de ses parents qui le mit
au'sémiuaire de Fontainbleau où il passa sa jeunqo^u£l$|fVcircon-
HEGESIPFE MOREAU. stance, qui aurait dû revivre poîir le pocte cotWio un touchant
Il y a une année peine, le bruit courut dans Paris qu'un poète, souvenir, ne laissa au contraire dan^sou cœur qu'un sentiment amer
un nouveau Gilbert, venait de mourir l'hôpital. Ce poète n'était
autre qu'Hégésippe Moreau, dont un volume, le Myosotis, publié,
quelques mois auparavant, avait fait connaître le nom et le talent.
Ap rès rétonneraent douloureux où'un tel événement jjètgJ^Âionde
littéraire, on dut se demander quelles causes, quuj coh&MfroiçU: cir
constances l avaient produit. 11 importait
quelqu'une de ces imprévoyances aveugf&s dont lé
parfois coupableou bien s'il s'agissait d'un tort iedivi
quelque sorte volontaire. Fallait-il,1 demander compte,1,
la mort d'un poète, ou bien n'accusermie Yce poète lui-»
triste destinée? fa vérité ne tarda pas^Tire connue, et
que, pour cette fois, la société doit jjfe déchargée d-
avait là
end
et e
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vit bit-a
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?m«jdès d
cide. "q comité tli
L'histoire de Moreau, la différence près des^-ffis "aol?.1 a |"0
ressemble exactement, pour l'enchaînement des péripéties fatales, T-
celle de la plupart des poètes qui. Tout précédé dans une voie d'in
prudence et de malheu:. C'est ici comme ailleurs la même témê°D
qui fait affronter une mer orageuse, ce sont les mêmes éc.ueils n-f*
connus où l'on échoue, c'est le même naufrage sans abords où nul! V
planche de salut ne s'offre pour secourir le paSSager •'ceménl
Ilégésippe Moreau, lié Provins en 1809-^ lvcflJS ,'t?nt-ils vieille
bJonu qt youSj te
i plus tard se-- faisait jour dan*
cU<££ugra,litudey il faut lavai
flairé la cl
M'empor'Jvagissant dfi:
t fPfdïrsAreloijî que Moiit
Slupides, icoglâns que ch.
v jStfuntpour Us pachas di
Je "suais a traîner les plis
Le ramait me brûlait obm
Regrettait mon enfance
T égtainai^ dans 1 annui
i r
pe de déjà monta?
le
e qui vient de naîtreJ
robe de prêtre j
!s geôliers
[e essaime par milliers j
e diocèse
;lise française,
noir manteau
ie un sçcn-henito-y
a libre misère
jours comme un rosaire.
ui le retenaient, Moreau s'échappa du sémi-
et y apprit l'imprimerie. Puis, après je he
lue qui lui valut quelques inimitiés dans sa
iur Paris, poussé par sa fatale étoile la
téraire. là, comme on le pense bien, les
yint attendre, fctf gloire qui est lentene
moins JcjjJGOIl p «AD gte l'appelait de
'épopÇji hi* a. Youé dès loij
i ljloreàu déposait l'expressif
k. -
son profond découragement dans ces vers de la même pièce que nous
avons déjà citée r
visité ParisParis sol plus aride
Au malheur suppliant que lès rocs de Tau ridé
'X Où PàW manque aux aiglons méditant leur essor;
éGù^Jfgfeie^taleàtscahotés par je sort
Trébuchant^" fa* finde secousse en secoîifeSéf
Contre la fosse ouveijç où disparut Escousse
plus en s'abordaql qu'un salut s'offrir
Le sajut jnq^céiFïçresil faut mpur
^Plusieurs anné
chaque jour di
'inévitable de l,.;1vOS m 01
sans cesse otr^ c^)tanl ps|
réalités de sa c-e n'avais y
suivant qu'il ei.t^'yanle
horisonmais c?' y
d'une politique/; J âll^lltoirc j
aux barricades df\£la 8e 1 esP^nc
envie'?'-*,. l,.artjS'e
H, A lt:?krJeA
Jaisscraitj
v'c 'habilucîf
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