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NOUVELLES DIVERSES.
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Il y a plus tle 60 ans, que la ville non con
tente de creuser des puits de 12 pieds de pro
fondeur. fit forer la terre plusieurs endroits
jusqu'à 180 pieds. On y enfonça des tuyaux
sur lesquels on construisit des puits jusqu'à
40 pieds de profondeur, le tout afin d'éviter
que l'eau des couches superficielles ne pût y
pénétrer. Tous ces efforts furent inutiles;
I on obtint la vérité de l'eau en abondance
mais toujours d'une qualité morbifiquenau
séabonde et d'un goût désagréable.
Tous les travaux que pourraient faire exé
cuter les magistrats pour procurer leurs ad
ministres une eau de source potableseraient
inutiles.
11 est possible et j'aime croire comme on
l'assurequ'on a obtenu un bon résultat en
creusant dans la cour de l'hôpital militaire
d'autant plus que cet établissement est situé au
point culminant de la ville: d ailleurs il n est
pas la première exception. Il existe depuis long
temps deux trois puits même dans la partie
basse de la ville oû l'on trouve de l'eau d une
assez bonne qualité mais chose étonnante c est
qu'à 20 pas de là on a essayé en vain d'obtenir
le même résultat.
Nous ferons remarquer notre correspondant
qu'eu admettant tout ce qu'il avanceet nous
admettons tout cela sans restriction: il n'infirme
rien de ce qui a été dit dans l'article intitulé
Puits d'eau de source qui nous a été communi
qué il y a quelques jours. Tous les faits qu'il
allègue, tendent au contraire faire voir que
l'auteur de cet article a parfaitement jugé l'état
fies choses. En effet que voulait-il? Que
la régence d'Ypres s'occupât de fournir ses
administrés, et surtout ses administrés pau
vres une eau inoins insalubre que celle dont
ils sont réduits faire usage. La question
était donc celle-ci existe-t-il sous le terrain
d'Ypres des sources qu'on pourrait utiliser?
D'après la lettre de notre correspondant, il
est constant que ces sources existentqu'on en
trouve aussi bien dans la ville basse qu'au point
culminant. On peut donc en négligeant tout
fait la question géolçgique sans s'occuper
de la nature et de la direction des couches
inférieures,-qui font qu'on trouve des sources en
tel endroit et point en tel autre, les chercher
où elles sontdans les différents quartiers de la
ville; creuser des puits établir des pompes et
rendre ainsi un immense service une partie
nolable des habitants.
Nous terminerons en jais*»t remarquer
l'auteur de cette lettre, qu'il ne s'agiVpasdu tout
A.<le donner chaque habitant un puits dqns sa
maison ce qui serait sans doute une chose
aussi utile qu'agréable, mais dont la régence n'a
pas s'occuper.
Malines a aussi son journal. Nous recevons
le 2e numéro du JOURNAL DE MALINES
Cette publication de même que la nôtre, s'im
pose comme premier devoir une opposition éner
gique tous les actes qui tendraient directe
ment ou indirectement enfreindre le pacte
fondamental.
C'est avec une vive satisfaction que nous
voyons se multiplier les organes de l'opinion.
Espérons que bientôt toutes les villes de la
Belgique sauront ainsi énoncer hautement leurs
besoins et leurs principes.
Nous ne pouvons assez recommander aux
amis d'une sage liberté d'encourager et de
propager de tous leurs moyenscet élan de l'es
prit public car, notis l'avons dit dans un de
nos précédents numéros, des institutions de
1830, une seule est,intacte, LA LIBERTÉ DE
LA PRESSE, et c'est d'elle que nous devons
attendre le salut de toutes les autres, si elles
peuvent encore être sauvées.
Sous le titre Des derniers événements et de la
situationla Revue Nationale publie un article r^r-
inarquable de logique et de précision.
Le sénat s'y Irouve vertement tancé. On y justifie
le but de son institution. Mais ce corps étant formé
en dehors des classes moyennes, comment peut-il
poser un antécédent qui pourrait, par ses consé
quences, devenir subversif de toute la machine cons
titutionnelle? Ne serait-ce pas une négation des droits
reconnus cette portion pius ou moins considérable
du pays, qui est appelée par le cens électoral agir
sur le gouvernement par la représentation nationale?
L'auteur montre que ces essais d'aristocratie sont
plus dangereux aux classes privilégiéesplus dange
reux surtout l'opinion catholique, que tous les
ministères possibles.
Passant ensuite d'autres points, il repasse les
phases des derniers événements et apprécie le mi
nistère actuel. Celui-ci n'a pas même l'honneur
d'être un cabinet de transaction. En effet les causes
de l'Union cathohco-lihéraledont il a des veilléités
de refaire les bases, n'existent plus. Le libéralisme
seul, des deux opinions concilier, lui serait resté
fidèle.
Enfin le nouveau cabinet a été créé surtout pour
favoriser les candidatures du parti catholique. Mais
en courant une victoire d'un moment, l'opinion
dite catholique se prépare de grandes défaites.
Parmi d autres excellents articles que contient
le dernier numéro du Journal de Louvain
pous rémarquons ce qui suit
En 1829le parti catholique traitait de ca
lomniateurs ceux qui l'accusaient de ne péti
tionner en faveur de la liberté de l'enseignement
3ue dans le but de parvenir au monopole et
'anéantir les établissements de l'état.
En 1841, le même parti traite de calomnia
teurs ceux qui l'accusent de vouloir le rétablis
sement de la dime.
C'est la même tactique.
Déjà dès avant 1830 et nous pouvons dire
dès la discussion sur la loi fondamentale de l'an
cien royaume des Pays-Bas les rétrogrades
avaient conçu la pensée du rétablissement des
institutions qui existaient en Belgique sous le
règne de la maison d'Autriche. Ils n'avaient
garde cependant de faire parade de leurs pré
tentions; tout se tramait dans l'ombre, en se
cret, lorsqu'en 1332 une circonstance fortuite
dévoila la trame ourdie par les suppôts de l'Ar
chevêché.
Une lettre de M. de Bobiano fut trouvée dans
la boutique de MM. Vanlinthout et Vanden-
zande; on y lisait
Préparez les esprits rétablissement d'une
Université Catholique Louvain.
Deux années pins tardl'établissement de
l'état était renversé et l'Université Catholique
établie.
Et la dîme Dira-t-on.
Ecoulezami lecteur. En 1831 un dé
puté catholique écrivait ses commettants les
mots suivants
Je veux la dotation du clergé comme une:
juste indemnité des biens dont il a été spolié par
la révolution française.
La dotation c'est chose délicate jusqu'ici
devant les chambres au moinson n'a pas
encore osé agiter la questionmais je me sers
des termes de M. de Bobiano et je me dis que
la lettre du député de 1831 équivaut ceci
Préparez les esprits au rétablissement de la
dîme considérée comme dotation.
Nous avons eu l'Université Catholique, grâce
la préparation des esprits par M. de-Robiano
nous aurons la dîmesi Dieu prêle vie au mi
nistère de Monsieur le comte Bomain et de Jean-
Baptiste Nothomb de Petange en Europe.
Les chefs des différentes légions électo
rales de notre arrondissement ont été prévenus-
quesi un électeur de leur commune devait
éprouver quelque perte par suite de son dépla
cement, il recevrait une indemnité. Qui la
payera cette iudëmnité? Existe-t-il peut-être-
déjà un fonds spécial remboursable sur le pro
duit éventuel dè la dîme?
Généralement de quoi se compose le clergé1
des campagnes nous allons tâcher de répondre-
i im
Pauvre Gilbert, que tu devais souffrir!
mais peut-être sans trop songer, même alors, que la destinée du mal-
heureux satirique serait un jour la sienne.
Pourtant, si Moreau eût voulu plus tard, quelque repo*g£guclque
bonheur modeste eussent pu encore lui être assuré#. Il jfèn faillaît
que toute ressource lui manquât absolument. Il fut successivement
maître-d études dans un eollége et rédacteur du Journal de* jeunes
Pêrstiiin**. f (MJt il se lassa de ces conditions. Une dame qui s'inté
ressait vive ni rut son sort, lui offrit de l'argent pour acheter un
iriuieur, mais Moreau, égaré plus que jamais, refusa, et
|€cux qui ^lousjout esquissé la vie de Moreau,- ceu*.
rfautes et sympathisé le plus pour ses
au moins singulier ,fut que, s'il aVait
[dépense aussitôt sans travaillerparce
KiVs de la vieCe sera là, en vérité,
adietions d'une époque Où l'on a vu
fdu peuple vivre sans remords dans une
cLquî se proclame puritain et effecle le
jkaux jdoissânce du sybarite. Lorsque peu
entrer dans l'imprimerie dfc M. Bélhtinc,
n'était déjà plus É^ÉÉnourla simplicité
mille» C'en él
Hésésippe Moreau avait une faculté poétique bien supérieure son
organisation morale, et qui.cn vérité le rendait digne d'un meilleur
sort. C*étaitil faut le dire,un poète d'une autre trempe que bien
des rimeurs fêtés et prônés chaque jour .dont l'œuvre, plus expéri
mentée qnenaïvè, n'aura rien débattre coup sûr avec laqtostérité.
Jl y dans le Myosotis .dont des pages resteront, des morceaux
*d iule éiiergie adipira\>le[.çt ffanjtres d'une grâce exquise où l'expres
sion concise effo^fre 'toujours h affreusement la penséeoù la philo
sophie s'unit parfois l'imaginat J>n, la raison la couleur. Bien qu#
l'ensemble n'ait pas ptécisérutu| ce cachet d'unité et d'originalité
tlérisive qui distingué les poète$ souverainement consacrés-, il réVele
pourtant trop de véritable iiisp&qjion et de franche mélodie pour ne
pas frapper vivement. Le caractère géuéral du tarent de Moreàti
rappelle Béranger, dont il semble avoir voulu s'inspirer plus particu
lièrement. Cette préoccupation Béranger est surtout sensible d ns
deux pièces placées sous l'invocation de son nom, dont l'une, rar ième siècle ou la sanglante /ven^sismoderne qu'on croit entendre. Il
donne ses strophes une allure plus dégagée saus nuire l'harmonie.
Comme Béranger, Moreau professe un libéralisme agressif, fron
deur des rois et en général de toute aristocratie comme luiil aime
le peuple, se montre; admirateur passionné de la liberté républicaine
et de la gloire impériale il a aussi ses moments d'indévotion et ses
couplets contre le ciel; enfin il chante l'amour, le vin, la gaieté y
tout cet assessoife obligé de la philosophie épicurienne vautée par son
modèle.
Bientôt, il est vrai, le poète prend un autre ton il citante sur un
I ode entièrement opposé il ajoute sa lyre anacréolique la corde
lîé l'imprécation et du désespoir tout côté des pages les plus frai-
ches et ftjrplus joyeuses se trouvent des morceaux empreints d'une
misantropiè sombre. Le gai chantre de tout l'heure accuse, maudit
maintenant; il aiguise l'ircm^, il^ance l'anathème. Ce n'est plus lp
spirituel refrain de Bérangerjm ai s bien l'ardente satire du dix-huit-
portée en 1828nous met, paSsa date déjà anciennesi
première de l'imitation. Du reste Moreau ne sn^orne pas
le génie et la uuise du cliausouuier lyrique poj
sitions; il en reproduit encore en disciple li|
tantes. Un grand nombre des jjièces du Jlfyl
chose que des odesjou ricschansqos la façoif
aussi bien «que par le fond des ic ées et la lia
forme qui est pure"detteincisi
jiiêmc sobj iétéi Su nent1 liez, M»
^se rapprocher davantagede l'é|
»«t aisé de voir que les douïèurs et les amertumes parisiennes ont
r A f
p se par on reconnaît qu^'uneN bi?e meurtrière a souffle travers
Je jardins i uiis du poète jet les a desséchés. Sou patriotisme a aussi
■■ccent hi'-'h diffétfehCtf ces heures; la couleur en est plusassombiic,
•re plus menaçante il quitte lisiblement les plaines de la
.onde pour s'égarer sur les bancs (fè la Montagne.
Puis encore et parfois dans le même morceauquelques lignes
d'intervalle, Uî vers se radoucit, le sentiment se tempère, l'inspi
ration entre dans une sphère meilleure. Et vraiment nous aimons
mieux ainsi l'auteur de Myosotislorsque son iambe tourne l'élégie,