JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. r ANNEE. - V 23. DIMANCHE18 JUILLET 1841. ANTIDOTE contre les omissions et les erreurs historiques de M. De Gerlache. '"4 Troubles de Toulouse. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franco, ait rédacteur en chef, Ypres. - Le Proyrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligue. YPRES, le 17 Juillet. L'irritai ion produite par les dernières élections commence se calmer. L'exaltation fanatique excitée chez les électeurs campagnards afin de les faire voler pour les candidats rétrogrades, s'affaiblit. Ces braves gens commencent s'expliquer les motifs qui gui daient leurs pasteurs quand ils leur faisaient envisa ger le triomphe des libéraux comme «ne calamité pour la religion. Ils sont convaincus maintenant, que personne ne songeait la détruirefermer ses tem ples leur bon sens leur fait voir qu'on les a trom pés, et que ce n'est pas l'intérêt de la religion quia l'ait agir certain partimais bien son esprit d'intolé rance et de domination. Ap rès la lutte, les deux partis se sont mutuelle ment reproché les moyens employés pour triom pher; mais le parti rétrograde, qui s'intitule modéré, doit seul encourir un blâme sévère aucun moyen qiielqu'odieuxqu'il fut ne l'a fait reculer. Il est inu tile de rappeler ici les abominables calomnies qu'il a osé répandre, par voie d'affiches et de circulaires, les attaques dont la vie privée des candidats libéraux a étél'objet. Ces faits sont patents et toute personne a pu juger de leur moralité. Comme le parti rétrograde veut toute force dé crier les libéraux, et les faire passer pour des hom mes violents et exaltés, les faits manquant pour prouver celle accusationmême aux yeux de ses adhérents les plus prononcés, il traite d'odieuse ca lomnie l'imputation que ses adversaires lui ont faite de vouloir rétablir les dîmes et les main-mortes. C'est là le thème que les journaux rétrogrades dé veloppent l'envi pour prouver la violence du parti libéral. Mais, dirons notts au parti dont ils sont les organes, puisque cette imputation vous met en émoi au point d'en faire un crime ceux qui vous l'adressentpourquoi ne pas désavouer d'une ma nière précise et claire le projet qu'on vous prête. M. l'évêque de Namur a écrit dans un mande ment, qu'il n'avait pas l'intention de rétablir la dîme; mais dans la constitution se trouve'un article qui dit les impôts ne peuvent être établis que par une loi et doivent être votés annuellement-.» Nous voudrions bien savoir ce-que peut faire ^intention des évêquesen présence de cet article de notre'pacte fonda mental. Pourquoi d'ailleurs enseigner dans le eaté- chismequeladîmeestduededroit divin,si vousn'avez aucune intention de la rétablir?Non, tout lebfço>%\ vous ne vous désistez pas de vos absurdes flrejels et si vousn'oblenez pas les dîmes et l.es maips-inorles, il n'yaurapas de votre faute. Depuis la révolution française le clergé s'est toujours- trouvé imi&Jjë" d'être rétribué par l'éjtatf il.a toujours reclaqfé con--. tre le mode em] l'état lui doit en qu'elle soit indépendante de l'autorité civile. Cela leur paraît tout simple et d'une exécution facile. Le rétablissement de la dime est le seul moyen de doter le clergé et les églises, et on peut en alléger la charge aux cultivateurs en dimiriuantd'un cin- qûième les contributions foncières. Comment le parti rétrograde ose-l-il crier la calomnie et écrire dans ses journaux que l'intention de rétablir la dîme que l'on prèle au clergé n'est qu'une manœuvre électorale et une invention des exaltés. Nos évêques n'ont-ils pas censuré amère ment quelques garanties constitutionnelles dont nous sommes fiers; n'ont-ils pas dit dans le juge ment doctrinal la liberté de la presse doit être re jet ée avec, horreur accepter la liberté de l'enseigne ment sous un prince qui n'est pas catholiqueserait trahir honteusement les plus chers intérêt.) de l'é glise; on ne peut limiter les pouvoirs qu'ont cet égard les évêquessans renverser l'édifice de la reli gion. Tous les belges ne peuvent être égaux devant la loi parce que ce serait manifestement coopérer l'asservissement de l'église catholique et soumettre la puissance spirituelle aux caprices de la puissance séculière. Concluons le clergé n'a jamais désavoué ces maximes hostiles nos institutions; pas plus que son intention formellement déclarée de rétablir les dîmes et les main-mortes, et il ne les désavouera pas car c'est là le fond de ses désirs et de ses espé rances. S'il né travaille encore que clandestinement pour, arriver ses fins, c'est qu'il ne se croit pas assez fort; c'est qu'il a grand besoin des électeurs campagnards qu'il s'aliénerait en leur laissant voir la perspective qui leur est réservée. Qu'une op position ferme et éclairée cesse de leur disputer le terrain pied pied, nos institutions nationales dis paraîtront, et la Belgique deviendra ce qu'était l'Espagne il y a quelques années, ou pire encore. Quand un écrivain publie un ouvrage qu'il donne comme histori que il faut que cet ouvrage soit bien réellement de l'histoire. Il lui est permis de se tromper sur quelques détails, sur certains faits de peu d'importance, mais il n'a pas le droit de mal savoir des évéue- remarquablement forte d'étudede logique et de raison. Quoique le genre de l'ouvrage prête peu aux citations, nous ne pouvons nous refuser le plaisir de donner nos lecteurs l'extrait suivant il s'agit des nouveaux évêchés que Philippe ÏI voulut instituer contrairement aux privilèges de nos provinces. M. De Gerlache qui semble fort approuver la mesurela défend assez longuement et dit entr autres On prétendit que ces pontifes, de la façon de Granvelle, seraient t> les instruments et les suppôts de l'inquisition espagnole ce qui était absurde et contradictoirepuisque l'inquisition même eût été destructive du pouvoir épiscopal, juge naturel en matière de foi. Voici maintenant l'Antidote L'opposition eut-elle tort de prétendre d'abord que les nouveaux pontifes seraient de la façon de Granvelle De celui qui avait con seillé Philipppe II dès l'année 1555, c'est-à-dire dès le commence ment de son règne, une politique intolérante et sévère envers les dissidents en matière religieuse De celui qui avait conseillé le re nouvellement et la confirmation des édits religieux et des instruc tions que Charles-Quint avait données aux inquisiteurs? Pour jeter quelque lumière sur cette question, que l'on recheroiie- rait en rsin dans-l'Introduction de M. de Gerlache, il faut savoir que le nonce du pape, le Capiccim de 1560, chargé-deTëxécîltïoS^— de la bulle relative aux nouveaux é'êchés, prit pour coadjuteurs dans cette importante affaire Antoine Perrenot de Granvelle, jusqu alors évêque dArras, mais, destiné au nouvel archevêché de Maliues avec 5000 ducats de revenu annuel; Pierre Curtius destiné au nouvel évéché de Bruges, avec 3000 ducats de revenu annuel; François Sonnius, destiné au nouvel évêché de Bois-le-Duc avec 3000 ducats de revenu annuel^ Viglius de. Zuichem président du conseil privé, et Philippe Négri, chancelier de la Toison d'or. -- Ainsi, sur les cinq membres çhbîsis par-lé* nonce pour l'exécution de la bulle, trois avaient un intérêt .direct la question soumise leurs délibérations. 5 Puis, parmi les candidats aux nouveaux évêchés, et même parmi les membres de la commission précitée, il y en avait, qui auparavant avaient exercé déjà les odieuses fondions dinquisiteur apostolique et royal. Tel étajt entr'autrqs François Sonnius, I« confident du gouvernement et son envoyé Rome. Auparavant il1 av&iCôlé inquisiteur apostolique et royal Utrecht. Tel était encore Guil laume Lindanus, nommé au nouvel évêché de Ruremonde. Auparavaut il avait été inquisiteur dans la Hollande et dans la Frise. Lorsque Philippe IIen 1565, eut consulté une commission composée de nouveaux pontifespour savoir s'il fallait ou non mo difier le système de sévérité appliqué jusque-là aux religionnaires ilsse prononoèrept pour le maintien des édits religieux, sauf quelques modifications insîgpifiaPtes.'OrTinquisition Gésareo-papale avait l'eclarjjfe iployé çoui1 payer les pensions que' iudetpitiié des biens que l'Nssemblée et au soulagement des pauvres. Eli 1814, il exigeait une dotation. Écoutons l&tauf oire des vicaires ca- pitulaires du diocèse de Gand. Ils désirent qu'on rétablisse tous les droits,-privilèges,exemptions et pérogatives dàftt jouissaient autrefois en Bekique, les évêquçs^prélats, chapitres, maisons de Lieu et autres instituions établissements ou fondations quelconques. Us prétendent surtout qu'une dota- tion soit ifyevocablement fixée pour le clergé et ments d'une hâiute gravité, dé défigurer les personnages historiques du premier plan. En prenant le titre dliisUn-ien, il s'est imposé une été créée en ve^tu A».çesédTts deCharles-Quint. -- Pourtant, malaé immense responsabilité morale. cette sérl«^|tol',„ il fiait'absurde 'et conlr'adiçtoire, ..'selon M. de f.'histoire doit fournûft l'homme qui en fait un- élude consoien- Gerlache, «-* prétend,e fiMces.pontifes.de la façon de GranreJI cieuse, un fil pour le guider dans le dédale des événements conlem- iraient les instruments et les suppôts de n^iisitwn H! an<J poraiiis en le mettant niêiue, par la comparaison, d'en apprtk ii-r la portée et les conséquences probables. I^historîèn qui; manquant sa mission, présente les faits sous un faux jour-, les tronque ou les sup prima, ressemble au guide ififrdèle qui chargé de vous conduire dans la bônpe route, che rchcrail vous égarer. L'ouvrage historique de M. De Gerlache n'est pas resté sans retei.- tissement; la haute positioude l'auteur lui donnait de 1 importance, D Antidote a donc rei -lu un véritable service en signalant les omis sions et les erreurs graves dont cette œuvre fourmille. La deuxième I .rtie qui vient de paraître comprend les règnes de Charles-Quint et de Philippe IIcette période si intéressante de notre histoire. Dans la préface du premier volume l'auteur annonçait que sa cri tique s'appesantirait surtout sur les 2 points suivants L'extrcme bienveillance que l'auteur de l'histoire des Pays-Bas montre dai^Jon introduction pour Charles-Quint, Philippe II et le cardinal Granvelle. Sa par^alité haineuse envers Guillaume le Taciturne, etc. Cette critiqi l*jue nous trouvons dans le 2e volume nous paraît ir de l'Antidote qui semble avôir fait de notre h' étude approfondie' consciencieuse, fait preuve dans cet d'un véritable talent d'écrivain. jSous régfettôn? qu'au lieu s occuper que de critique, il n'entreprenne pas d'écrire lui-inê taiyes périodes de nos annales; en évitant l'écueil ou vont écKôiïêr tant d historiens qui taillent et façonuent lesjhrénemenls selon lèâii's opinions personnelles et leurs idées souvent fort étroites, il obtien drait, nous n'en doutons pas, un sucoès brillant et mérité. Le ministère français met ses soldats en avant contre les citovensqui, l'abri de l'opposition decenl conseil municipaux aux mesures fiscales de M. Humann. ref sent de payer l'impôt ou y excitent. L'Écho du À'orJ apprend que le gérant de l'Émancipation de Toula" reçu la visite de 4 officiers d'arti 11qui le menace coups de bâton s'il continue parler des troubles de louse comme il 1 a fait jusqu'à présent. Le gérau

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