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INTERIEUR.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
lre ANNÉE. H* 25.
RÉPONSE Ail DERNIER MOT DU NOUVELLISTE
DES FLANDRES.
FEUILLETON,
On s'abonne Ypres, rue du
Temple, G, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
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DIMANCHE, 25 JIIILET 1841.
Tout ce qui concerne la ré
daction doit être adressé, franco,
au rédacteur en chef, Ypres. -
Le Progrès parait le Dimanche
et le Jeudi de chaque semaine.
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Quinze centimes par ligne.
YPRES, le 24 .Juillet.
Le Nouvelliste s'est enfin décidé mettre le
pied sur un terrain où nous l'attendions avec
impatience. Laissant, cette fois, les plates in
jures et les mauvaises facéties de ses correspon
dants libéraux-catholiques, il entreprend de
défendre par le raisonnement les actes d'intolé
rance que nous reprochons l'épiscopat belge.
Nous étions curieux de voir quels arguments
il avait faire valoir en faveur d'une cause aussi
évidemment mauvaise. Leur singularité dépasse
toutes prévisions. Son apologie des excommuni-
cateiirs n'est autre chose, d'un bout l'autre,
qu'un parallèle entre le clergé et l'association
maçonnique!
Cette fois encore Nouvellisteil ne faut
qu'un souffle pour renverser votre édifice. Qu'ont
de commun, nous vous le demandons, le clergé
catholique et la franc-maçonnerie Le premier
quoique sans attributions politiquesn'en est
pas moins un corps constituésalarié par l'état,
investi de fonctions importantes. L'autre se
compose de sociétés particulières 4ont l'exis
tencecomme celle de toutes les sociétés du
même genre est protégée par l'article de notre
pacte fondamental qui garantit la liberté d'as
sociation. Qu'allez-vous donc vous évertuer
chercher des analogies entre des choses aussi
dissemblables? Vous le voyez, une simple re
marque fait crouler l'échafaudage mal étayé de
votre argumentation.
Vous avez voulu résumer la discussion et
vous avez posé la question en ces termes le
clergé avait-il ou n'avait-il pas le droit d'ex
communier les franc-maçons?
Nous l'acceptons telle que vous nous la fait^,
Nouvelliste, et nous allons y répondre, ei
notre réponse sera votre condamnation. C'est la
nation entière que nous prenons pour
Oui le clergé avait le droit de fulminer cet
anathême. 11 avait ce droit physiquement. Car,
quelqu'odieux quelquedangereux que soient
de tels actes, il n'existe aucune loi, aucune
disposition pénale qui les reprime, qui atteigne
ceux qui s'en rendent coupables. Et c'est sur
tout cause de ce silence des lois qu'il im
porte de les traduire la barre de*l'opir.!on
publique. Bien des malhonnêtes gens s'en iraient
par le monde le front levé parce que la justice
ordinaire ne peut les atteindre s'ils pouvaient
se soustraire celte juridiction redoutable qui est
toujours là pour leur imprimer une inévitable
flétrissure.
Il s'agit maintenant d'apprécier la moralité
de l'usage qui a été fait de ce droit que nous
ne songeons pas contester. A cette fin nous
écarterons d'abord l'excusela fin de non rece
voir tirée de ce que nos prélats n'auraient fait
que remplir un devoir d'obéissance. Elle est
inadmissible. La conduite sage et prudente des
clergés de France et d'Allemagne auxquels ces
messieurs ne refuseront pas peut-être le senti
ment du devoir religieux et la connaissance des
saines doctrines, prouve qu'elle est dénuée de
tout fondement. Puisnous poserons notre
tour une question. Pourquoi les hommes qui
sont ta tète du clergé belge ont-ils excommu
nié les membres des sociétés maçonniques
ger la maçonnerie vous n'ignorez rien de ce
qu'elle fait, rien de ce qu'elle veut. Eh bien,
nous avons parcouru ses annuaires tout y dé
note un profond respect pour la religion. Nous
avons voulu savoir ce que font les maçons.
Nous avons su qu'ils s'occupent de progrèsd'a
mélioration moraleet surtout d'oeuvres phi-
lantropiques. Nous tenions connaître leurs
maximes, nous les avons trouvées, frappées
sur l'airain de médaillesimprimées dans dés
livres que tout le monde peut lire et elles res
pirent la morale la plus pure la véritable mo
rale évangéliquç. Pourquoi donc, 6 Nouvelliste,
vos patrons les ont-ils excommuniés?
Vous seriez bien embarrassé sans doute s'il
vous fallait répondre sincèrement cette ques
tion. Nous allons vous en éviter la peine.
Nos prélats qui se sont trouvés l'étroit
dans le sanctuairel'ont quitté pour se mêler
aux affaires du monde profane sans nul souci
de souiller leur caractère sacré. Ils ont cru voir
dans la révolution de 1830 un point de rehrous-
sement pour la nation belge. Ils ont espéré
l'entraîner aisément en arrière vers les temps
heureux de leurs privilègesde leur omnipo
tence dont les visions dorées troublent sans
cesse leur sommeil.
Dans'les hommes qui s'occupaient de "progrès,
d'amélioration morale ils ont vu des ennemis
ont
I I. servir
ter de vaines de puériles allégations. Ils ont qu'à la défense de la religion ils ont osé fulmi-
conserve quelques formes symboliques, elles ner rÂI,ATH|jIE; et iIs Cûmrajs un grand
rappellent, dit-on, l'antique origine de 1 mstitu- CRIME*!
tion qui remonte aux temps où le double des-
potisme politique et religieux était dans toute Leur ™nàuile a ete celle du juge prevan-
sa vigueur, et menaçait dé ses bûchers de ses' caleu'' CB" cml),oie P°ur SCrV"r,seS 7terets
tortures, les hommes de cœur qui osaient se Paonnes, ses minuties particulièresle pou-
ré, inir pour chercher un remède des maux voir clul <*t nnnis pour defendre la société^
incâlonlables. Voyez donc le beau myàlère! ÏPest une hectique qui ne npus a pas échap-J
L'article auquel nous répondons, prbuve jus- pé; du moment tjlu, ce coup d'état eut été dé-
iu l'évidence que Vous-memeNouvelliste, cidç dans les i
s .çoqeiliabulés épispopaux tous les
i rïorli Vbbiir/inl 11 n rl'nrnro Ile
MOEURS JUDICIAIRES. LES DEUJ
Senes ut ijiotin tiita recédant
Mon Dieu! oui; il en est ainsi depui^tewôillféiicemenfcdu jno'nde^
Certains hommes semblent ne com^pifÇour quelqife choHe danA
vie que sa partie la moins certaine^t*la moins aîma^>]c... sdEf^rnèfe-
saison. C'est sans le vouloir en une cufaîice^ii/àis
liesse et l'âge mûrils les sacrifïenl dans l'attente, d'une vieillesse
.y 'rj
que peut-être ils n'atteindront pas. ou .qu'ils u atteindront que pour
souffrir. fl(
Je ne suis pas bien sûr"qùe la iburnji Construise réellement par pré
voyance de l'hiver ses grenierçsi vantés; mais ce que jq sais bien,
c'est que la cigalequi chante et saute lout/l'étéme paraît infini
ment plus heureuse et pafr^onséquent plus sage. .Et puis, je ne vois
pas que depuis taiilôt six mille ans épie cela dure l'une de ces deux
espèces se soit'muîtiplîée par stute de SOn économieni que l'autre
se soit anéantie ou tpjême amoipdTiye par suite de spn imprudence.
L'hOmme est un animal thésauriseur-, et c'est ce .qui le distingue
des bêtes ordinaires fourmis part, bien entendu; mais en est-il
plus heureux Je ne le crois pas. Sam doute le proverbe a raison
Il faut garder une foire pour la soif mun, s'il ne dépend pas de
a durée .moyenne de la vie humaine est de. vingt-sept
ans tout aii plus,.n'est-il pas^trïMge de voir tant d'hom-
r trente ans des carrières qui ne leur présentent
4 qu'un jfrain deSablcYitiennej-éuTeiiçr/icm grenier!,
Il était\ine fo?S ~àeux greffiers. Quandtyt* djtJNféux greffiers^
tinguons, deux oommis-greflier^la djfj&êncç est grande. L'dg
r
taires, de? médecins et des avocats pat* amour de l'art, les artisan* qu'ils aient au par-ayant travaillé cinq six ans dans les lieu
même choisissent leur état, on ne se fait employé que pour manger avec des appointements de G00 1,000 fr.puis qu ils aient
Ai pain et se préparer une retraite. Parcourez tous les ministères, très cinq ou six ans greffiers d instruction 1,800 francs. Or
toutes les administrations, je vous défie d'y rencontrer un jeunecom- vous quelle est la vie d un greffier d'audience
mis qui fasse sa besogne avec plaisir; les vieux ne l'aiment davau- Le greffier d'audience, quand il s est couché la veille, se lève, lu
tage, mais elle fait partie de leur manière d'être, elle est devènue ver comme été, six heures, souVent il n a pas fini sa besogne a'
un besoin de leur natur*. a minuit, encore n'en viendrait-il pas bout s'il n'y consaciuiiJ^j
Au milieu de cette laborieuse oisiveté qu'on appelle la vie de bu- ses jours de congé et ail moins une nuit par semaine. Pas uik^^
reau, si le commis, la plume derrière l'oreille, la tabatière ouverte
le mouchoir déployé ou la prise entre le pouce et l'indexs'arrête et
se surprend penser soyez sûr qu'il pense sa retraite, qu'il sup
pute le nombre d'années, de mois et de jours, qui l'en séparent en
core, qu'il arrange sou avenir, qu'il dispose ses pl.""'*, et qji'il oublie
qui soit lui; il a quelquefois 28 jugemens minuter chaqtÉSj
avec les dires et interrogatoires, articles de lois et ordonnant
prfs; le tout sans blancs ni ratures. 11 est vrai que, parc
il n'est pas tenu d'écouter, et que pendant que IJon plaide il i
la taxe des témoins, dont le nombre. Jicuk s éleverju