ne s adressèrent plus aux feuilles libérales qu'en
les appelant les journaux des loges, les jour
naux des maçons, etc. Ceci avait pour but
d'empêcher la presse libérale de prendre la dé
fense des sociétés proscrites pour ne pas avoir
l'air d'accepter les qualifications qu'on lui jetait.
Celte manœuvre a réussi en partie. Nous ne
nous y sommes pas laissé prendre et nous sou
haitons que d'autres n'en soient p^s dupes plus
longtemps. Toute société, maçonnique ou autre,
tout citoyen qui sera en butte de semblables
vexations, trouvera en nous un défenseur. Si
nos prélats catholiques ne se lassent pas de
faire servir leur ministère de paix et de conci
liation faire naître partout la discorde et le
scandalenous ne nous lasserons pas d'élever
la voix pour les traduire au tribunal de l'opi
nion publique.
M. Van Zuyle/i De Nyevelt. L'obligeance de ce
fonctionnaire.env^rs les personnes qui se sont
trouvées emrapport avec lui depuis qu'il est
Ypres, le fera regretter. Nous ne connaissons
pas encore son successeur.
La Belgique est placée entre deux grands
systèmes d'union commerciale qui se la semble
disputer en ce moment.
Les journaux français d'une part, les jour
naux allemands de l'autre, nous allèchent qui
mieux mieux. Comment s'en tireront nos diplo
mates
Dans notre précédent numéro nous avons
rapporté en passant que M. Boffiaen d'Ypres,
élève de j'académie de peinture dirigée Namur
par M. Marjnus, a emporté le 1er prix de
paysaye, Bruxelles. Ce jeune peintre annonce
les meilleures dispositions, de l'avis des con
naisseurs qui nous en avons entendu parler.
Nous donnent ci-après avec plus de détails que dams le précédent
N* le résultat du concours de pigeons voyageurs envoyés Pari3
GG lieues de poste ),,par la société des Éclaireurs de IVoe. Ils ont
été lâchés»le 19 à8 beures29 nqnutesdu matin.
Le premier prix a .été remporté par Mr AAeben12 heures 45
minutes; le 2"?e par Mr,Keyarts, une beuie 17 1/2 minutes; le 5IDe
par >Ir Meuleman, une heure2G minutes; le 4,ne par Mp Bossaert,
une heure 27,1 2 minutes ;.lc 5,ne par Mr A. Aebenune heure
51 minutes; le Gn* également par Mr A. Aeben, 2 heures 4 1/2 mi
nutes; le 7me par Mr de Waeghenaere, 2 heures 5 1/2 miuutes
le S®» encore par Mp A. Aebcu, 2 heures 57 minutes et le 9me par
2Vir Keyarts, 2 heures 37 1/2 minutes.
Le même jour 8 heures du soir 20 pigeons étaient déjà inscrits
sur le tableau ce destiné au local de la société.
Le conseil provincial de la Flandre Orien
tale a ajourné la session prochaine, l'examen
de la proposition de MM. Van den HufFel et
consors sur la réunion douanière de la Belgi
que la France.
Le conseil a clos sa session samedi dernier.
L'opinion du Mémorial de la Sambre est
citée par le Journal des débats l'appui d'un pro
jet d'alliance commerciale entre nousetla France
La feuille belge qui se publie dans un de nos
plus grands centres d'industrie, doit avoir ou se
créer, siéjleveut, une autorité toute pàrticu-
•Jière dans eetle question. Nos journalistes-dan
dys de la capitale, non plus que M. Jean Jobard,
ne sont en position d'éclairer l'opinion en ce
point comme le Mémorial de la Sambre.
Par arrêté royal du 21 juillet, M. Auguste
Vjjb Zuylen De Nyevelt, percepteur de la poste
aux lettresà Ypres, est nommé en la même qua
lité Bruges, en remplacement de feu son oncle
Résumé du rapport sur F état de F administration
dans la Flandre Occidentalefait au conseil pro
vincial, dans la session de 184 i,par la dépululion
permanente. (Suite.)
Gardes-champêtres. Le service en est très-satis
faisant. La plupart montre un dévouement et une
rigueur exemplaires. Plusieurs sont cités avec éloge
par le rapport pour avoir montré du courage contre
les malfaiteurs. Le fonds de la caisse de retraite au
9 janvier i84i, donne un chiffre de fr. 2,833-g4.
On ne peut Etire droitvu l'état des ressourcesla
demande du commissaire d'arrondissement d'Ypres,
d'étendre le bénéfice du règlement sur les pensions,
aux veuves des gardes-champêtres.
Gendarmerie. La compagnie de la Flandre Occi
dentale est commandée par un capitaine, ayant sous
ses ordres trois officiers et 128 sous-officiers et gen
darmes. Elle se répartit en 19 brigades, comprenant
trois lieulenaticespelle de Bruges, celle de Cour-
trai et celle d'Ypres. Le rapport fait ressortir les
avantages d'une augmentation du personnel dans les
circonstances présentes; l'accroissement de la popu
lation, etc., militent en faveur de.demandes de
création de nouvelle brigade.
Passe-ports. Pendant 1840 il a été délivré
296 passe-ports l'étranger, dont 179 moyennant
paiement du timbre et 117 gratuitement.
Chasse. condamnations pour délits de chasse
attestent qu'il faut un redoublement de rigueur. Il a
été payé plus de ports d'arme que les années précé
dentes ce qui prouve que la surveillance a été pas
sable. 5i lévriers sont portés au rôle. On prend des
mesures pour y porter d'office ceux qui n'y seraient
pas.
Pompes incendie. La province compte 72 com
munes qui possèdent ensemble 115 pompes incen
die. La députaliou s'est assurée que les pompes
foulantes dont Bruges et Ypres viennent de faire
l'acquisition, se trouvent eu bon état. La plupart
des localités rétribuent le service des pompes.
Descorps organisés existent dansles villes. Le rap
port regretleles sapeurs pompiers; ils existaient, dit-
il,avant la création delà loi communale.Les corps de
celte espèce qui ont été formés Bruges dans l'ori
gine de la révolution, servaient aussidit le rapport,
réprimer les excès de la populace, et les désordres
de tout genre qu'a engendrés cette révolution.
Règlements provinciaux. Des règlements conte
nant des^dispositions répressives ont été adoptés
pour la propagation de la vaccine et pour la fixation
de la cote des eaux dans le canal de Bruges Ostende.
Règlements communaux. Le rapport en prend
texte pour laire ressortir la nécessité de faire subir
une modification l'art. 78 de la loi du 3o mars i83(i.
Le droit accordéaux conseils communaux estexhor-
hitant et souvent incompatible avec les lois. La dé-
putation espère que la législature prendra l'inialive
cet égard.
Considérations générales. La province possède au
chef-lieu, une maison de sûreté civile et militaire,
destinée aux prévenus- et accusés criminels. Les
autres prisons existantes dans la Flandre Occidentale
ne sont que des maisons d'arrêts.
Maison de sûreté civile et militaire Bruges. La
direction est excellente. Les travaux permis aux pri
sonniers y sont pris cœur. On a dû toutefois cesser
le filage du lin vu la détresse de cette industrie.
Ceux qui y étaient occupés maintenant tricotent.
L'école est bien suivie; 011 doit des éloges l'insti
tuteur. Une maladie maligne a régné pendant quel
que temps. Les bâtiments sont en bon état.
Maisons d'arrêts. Leur service est satisfaisant.
Malgré la surveillance des géoliers, des prisonniers
se sont échappés qui ont été bientôt repris. L'auto
rité supérieure a fuit l'acquisition d'un terrain con-
tiguàla prison d'Ypres pour l'agrandir et y instituer
un atelier.
Maisons de passage. Elles sont assez bien sous le
rapport de l'entretien et de la propreté. Celle de
Thielt pourtant est en très-mauvais état. Les cham
bres ne sont, ni assez spacieuses, ni assez aerées-et il
serait vivement désirer que l'on pût obtenir un
local plus convenable. Le roi, dit le rapport, a alloué
un subside de 10,000 fr. pour la fondation d'une
maison de passage Ostende.
Milice. Le contingent de la Flandre Occidentale
pour i84i a été fixé par arrêté royal du 16 janvier
dernier 1,5g 1 hommes. Par arrêté royal du 3 fé
vrier dernier, les miliciens de la levée de i833 ont
été licenciés. Ceux de i835 appartenant cette pro
vince sont passés en leur place au i5° reg'de réserve.
L'appel l'activité de la classe de 1839 a eu lieu le
11 mars 1841. Dorénavant les miliciens seront in
corporés dans les armes spéciales au moment de
l'appel l'activité. Cette mesure obvie l'inconvé
nient des changements dans la taille et laçj'oissance
des individus.
DU REVENU PUBLIC EN ÏRANCE.
Par les chiffres mêmes que l'administration a
publiés sur le revenu des contributions indirectes
pendant le premier semestre de la présente an
née nous avons fait voir combien est ridicule
et vaine la glorification que s'adressent eirx-
mêmes ceux qui dirigent nos affaires. Nous
voudrions, certes, qu'ils eussent raison, et qu'en
effet notre situation financière fût rassurante
mais il n'en est pas ainsi malheureusement il
s'en faut de tout. Sans doute, le produit brut
des impôts de consommation s'accroît chaque
année mais qu'importe cela sipendant que
les recettes suivent une progression arithmétique
les dépenses suivent une progression géomé
trique
Robert, lui, avait voyagé et porté le mousquet dans les premières
années de la république mais, après trente-huit ans de travail com
mun, vous ne l'eussiez pas distingué de son confrère.
C'étaient de bien braves gens lçur vie s'est écoulée uniforme et
paisible comme l'eau du canal Saint-Martin. Leurs plaisirs peu coû
teux s étaient toujours bornés qune petite promenade le/dimanche,
interrompue par uue bouteille de bière et terminée par une partie
de domino. Par état ils écrivaient trop pour avoir le temps de lire
autre cho^e que la GazeUp des Tribunaux. Ouant^u spectacle, ili
étaient allés peut-être t;rois'foi$crTleur vieet une circonstai
avait empêchés d'y prendre'plaisir, la manière plus que rapide dont
les lettres s'écrivent au théâtre. Vos comédies! sériait Andréas,
ça n'a pas le sens commun. J'y ai vd'l'autre jour un tout petit jeune
■minute-
homme qui prétendait avoir écrit trois rôles en une
est-ce que c'est vraisemblable?.— Je ne connais, répliquait Robert,
que M. W... pour écrire comme cela /aussi vite que la parole. Et
encore! encore! i> reprenait Andréas, lequel avait vu la stéuographi^
de trop près pour y croire entièrement.
La loi 11'accorde pas de retraite aux commis-greffiers, mais l'usage,
plus humain que la loileur permet de présenter leurs successeurs,
lesquels leur font alors 1,200 francs de rentes pendant le reste de leur
vie. Lors donc qu'Andréas et Robert virent qu'ils ne pouvaient plus
aller, lorsqu'ils eurent pris toutes leurs dispositions pour se retirer
la fin- de Tannée judiciaireils passèrent les trois ou quatre mois les
plus heureux et les plus occupés de leur existence. Depuis plus de
audience. Que si d'aventure1
de mérite, et nous en connaissons
seraient pas les moins bons juj
immis-greffier se trouve un l^pame
Mm
ce cas et qui ne
i personne n'en sait rien
que la responsabilité qui pèse, sur eux £ôit considérable.
oi deux greffiers d'au'dieàcè tous deux avaient tren-
e, l'un, Andréas***, aif-cifil, et l'antre, Ro-
Ceci n'est pas un conte fait Vplaisir, c'est
Jiistoire d'hier*, et iious avons tous,connu ces-deux braves gcus
Palais comme deux débris du vieux temps au milieu des
J'" jeunes, inteliigens et aotifs appelé* partager leurs travaux.
"Vjrtg "jN;,.1 M V
réas avait écrit, et sa plaiaanteric quotidienne, trois
autant que M. de Voltaire, et Robert quatre fois au moins. e-
/i«Hl tous deux de bien braves genssobreséconomesrangésser-
I a tes, amis de la gaudriole, chacun d'eux avait une vieille femme
i as d'enfans. Je n'ai pas besoin de vous dire que tous deux pre
naient du tabac ;saus la poudre de Nicot, est-ce qu'il y aurait moyeu
de passer trente-huit ans cloué sur un. fauteuil èn basane? Vous
irouveriex.plutôt un pié sans berbc.qu'un greffier sans tabatière.
Andréas était enfant de la balle, son père, greffier en la chambre
:nelle du Châteletrépondit un jour Turgotqui lui disait
u.vou£devait causer bien de la peine, d'assister la question
re les patiens jusque sur la roue? Oh ouimonseigneur,
É-Ja peine ces malheureux-là criaient si haut et pariaient si
Mi-avait toutes )es peines du monde tenir son plumitif, a
dix ans ils étaient convenus de finir leurs jours ensemble. En réunis-
iànt leurs pensions et leurs économies, ils pouvaient se faire 5,800 fr.,
c'était plusqu'jfn'en fallait quatre personnes âgées pour vivre la
campagne et se donâèr le luxe d'une bonne de 50 écus. Andréas vou
lait un pays de chassese rappelant qu'il avait beaucoup aimé cet
exercice autrefois, et Robert les bords d'une rivière, se déclarant
passionné pour la pèche. Tous deui s'accordaient vouloir un pays
vignobleattenduqu'enfants de Paris, il leur semblait impassible
qu'on pûTbaire autre chose ses repas que du vin.
-
A peine arrivés, ils empruntaient chaquejnatin au parquet les
Petites affichesjorfrnarxage par excellence et glorieux de n'avoir
été une seule fois incrmi^P^et puis lè.f voilà passant en revue
toutes Ift petitesrt^aisons louer C'est trop cher, c'est trop au
nord, urf pays de loup, c'est trop près... c'est trop loin de
%ris, etc. Enfin, ils arrêtèrent leur choix sur une jolie petite mai
son sur la rive droite d& la Loire, ^ri^jiemin entre Orléans et
Biioi^. Dès ce moment, ils l'habitèrenî par la penséeet, je le dis
regret, le plumitif s'en ressentit. Au m ili en de l'audienceAndréas
laissait couler les témoins pour envoyer, par le garçon de salle,
Robert un bîtlet de cette importance tyPis 'doue! propos, nous
verrous passer les bateaux vapeur; et Robert lui répondait par la
même voie a Nous serons abîmés de fumée, Un quart d'heure
après, nouvelle missive irès-pressée Dis donc! propos-, nous
élèverons des lapins; et Robert répondait Ça dévastera tout.»
[La suite au prochain numéro.