EXTÉRIEUR.
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Des lettres particulières de Vienne, du 22 juillet,
donnent le relevé suivant approximatif comme on
le comprendra facilement, des faillites qui ont éclaté
dans cette ville depuis le commencement de la crise:
Le neveu de Steiner a failli pour fl. 1,400,000
Steiner et comp. 4,000,000
Gey-muller et comp. 8,000,000
Alexandre Poss. 60,000
L.-C. Smekal 60,000
Adolphe Léon 805000
Pierre Belloni 2,000,000
Moses Abraham 100,000
Osgi Askerogln 60,000
Veuve J.-W. de Thomanus et comp. 1,000,000
F. Falkenberg, banquier 200,000
Vollgrnber et Kœchel 100,000
Samuel de Majo 20,00o
Polack frères 100,000
Total 11. 17,181,000
La maison Sabatey-Semequi avait suspendu a
repris ses payemens, il est impossible de se procurer
le bilan exact de la maison Gey-Muller dont les
livres et la caisse ont été remis aux tribunaux.
Il se conlirme que notre place n'aura supporter
que quelques perles insignifiantes en conséquence
des iuilliles rapportées ci dessus.
FRANCE. - paris.
Nous avons appris nos lecteurs que M. Garnier-
Pagès, dépuLé de l'extrême gauche, décédé le mois
dernier, était remplacé parJVI. Ledru-Rollin. Voici
le discours que ce dernier a adressé aux électeurs de
la Sarlhe
Messieurs,
En répondant votre appelen venant vous, je vous dois
compte de ma foi politique.
Cette foi vive, inébranlable, je la puise la fois dans mon cœur
et dans ma raison.
I)ans mon cœur, qui me dit, àjla vue de tant de misères dont
sont assaillies les classes pauvres, que Dieu n'a pas pu vouloir les con
damner des douleurs éternelles, un ilotisme sans fin.
Dans ma raisonqui répugne l'idée qu'une société puisse im
poser au citoyen des obligationsdes devoirssans lui départir, en
revanche, une portion quelconque de souveraineté.
La souveraineté du peuple, tel est, en efFet, le grand principe
qu'il y^a près de 50 années nos pères ont proclamé.
Mais cette souveraineté, qu'est-elle devenue reléguée dans les
formules d'une constitution, elle a disparu du domaine des faits.
Pour nos pèresle peuple c'était la nation tout tutièrechaque
homme jouissant d'une part égale de droits politiquescomme Dieu
lui a fait une part égale d'air et soleil.
Aujourd'hui, le peuple, c'est un troupeau conduit par quelques
privilégiés comme vous, comme moi, Messieurs, qu'on nomme élec
teurs, puis pa* quelques autres plus privilégiés encore qu'on salue
du titre de députés.
Et si ce peuple, qui n'est point représenté, se lève pour revendi
quer ses droits, on le jette dans les cachots j
S'il s'associe pour ne pas périr de misère et^léfendre son salaire
insuffisant, on le jette dans les cachots.
Sicomme Lyon, dans les jours de funèbre mémoire, il écrit
sur son étendard Du pain ou la mort, on le mitraille, et l'on
calomnie ses restes mutilés.
Et ces cris de désespoir, on entend quelques voix parlies de la
tribune répondre; peuple, que veux-tu, que demandes-tu? n'es-tu
poiut souverain, peuple, n'es-tu point roi? Insultante dérision ni-
sérable ironie! le peuple roi! ils l'appelaient roi aussi, les Pharisiens
d'uuexantre époque, ce révélateur d'une religion nouvelle qui venait
piocher aux hommes l'égalité et la fraternité. Ils l'appelaient roi,
nuis en le flagellanteu le couronnant d'épinesen lui jetantla
face l'injure et le blasphème. Le peuple, Messieuis, c'est Yecce homo -
des temps mo.lernesmais soyez convaincus que sa résurrection eMB
proche il descendra aussi desa croix pour demander compte dejèûrs t
œuvres a ceux qui l'auront trop longtemps méconnu. Applaudisse
ments prolongés.
Voilà, Messieurs, le peuple, le voilà, $1 que!* upus lq fait le gou-
.r» 7£-'3
vernement représentatif. Jfc
C'est dire assez que ce syslèmwresbonoré, rorfgé par ijjjpKJI
tion, a fait sou temps et qu'il faptje changer, ^peinydobaqbirj
violente révolution. é'^ÉÉr d
Pour le changer, Messieurs, la réforme électofiue est le prendj
pas faire sans elle tout prpgrès pacifjque est ii^ossil^le. Cette;
réforme, il la faut radicale, qifceUoi.t*cftoyeu soit ^^jfeteurque le
député soit l'homme deJLa nation,'non*de la fortune, qjjjd soit dési
gné pour sa vertu.
Mais la réforme électorale que serait-elle, si elle n aboutissait
qu'à une transformation du régime représentatif? un vain motun
changement de gouvernans et d'ëtaUmajor Le pays exige davant|ge,
de grandes questionsont été posées et peuvent être rt^plues; de gran
des souffrances se sont révélées et demandent satisfaction la régéné
ration politique ne peut donc être qu un acheminement et un £Q(fyen
d'arriver de justes améliorations sociales.
C'est par cette tendance fraternelle et sympathique, Messieurs,
c'est ce point de vue élevé de l'amour du peuple que le parti dé
mocratique se distingue surtout et profondément des autres partis
écios de la révolution de juillet.
Considérez, en effet, la phalange doctrinaire, que veut-elle, où
tendent ses vœux
Elle invoque une espèce de légitimité factice qui n'a ni la sanc
tion du peuple, ni la sanction des vieilles traditions elle repousse le
droit divin et combat le droit populaire elle détruit une fiction mes
quine qu'elle crée son usage d'abordet ensuite celui de la bour
geoisie. Mais, dans cette pédante école, le peuple n'a pas sa place.
Le parti Thiers, où marche-t-il? Son chef l'a dit, l'a écrit. line
voit dans la révolution de juillet qu'une charte contractée en place
d'une charte octroyée, uue partie sans hérédité; au lieu d'une pairie
héréditaire. 11 considère la France comme irrévocablement liée par
les honteux traités de 1815, l'alliance vers l'Anglais comme un appui
nécessaireet la grande victoire des trois jours n'a dû amener ses
yeux qu'un changement de dynastie. Quant au peuple qui a remporté
cette victoire, il est un maiche-pied qu'on brise dès qu'on s'en est
servi poui monter.
Pailerous-nous de la fraction Barrot, qui n'est plus qu'une nu
ance du parti Thiers. Pour être moins corrompue que ct;lui-ci, pour
savoir mieux composer sa tenue, pour être plus amie d'un certain li
béralisme nuageux, s occupe-t-eile davantage de l'avenir du peuple,
dont la grande voix lui fait peur, vdix qu'elle veut essayer d étouffer
par l'adjonction des capacités?
i» Et le parti légitimiste, qui feint de se poser aujourd'hui au nom
du peuplepeut-il sincèrementet par je lie sais quel retour subit,
penser aux intérêts, aux droits de ce peuple qu'il a si longtemps op
primé 11 est bien vrai que, renti er dans la réalité politique, il allecte
nos principesnotre langage et parle de souveraineté du peuple, lui
de droit divin. Mais ces mots grimacent dans sa bouche; c'est le re
nard quise revêt, par nécessité,de la peau du lion. ^Bravo! bravo!)
Pour ces partis surannés ou bâtards, le peuple n'est donc qu'un
mot, c'est le comparse de la pompe théâtrale, c'est l'esclave antique
escortant le char du triomphateur. Bravo! bravo!)
Pour nous, Messieurs, le peuple c'est tout. Soulager ses misères,
ses douleurs voilà notre but. Passer par la questiou politique pour
arriver l'amélioration sociale, telle eat, je le répète, la marche qui
caractérise le parti démocratique en face des autres partis. (Très-bien!)
Et la première, la plus capitale des réformes, Messieurs, ccst
la révision de l'impôt? La révolution de 89 en a proclamé l'égalité,
mais la pratique donne ici a la théorie le démenti le plus cruel di
rect ou indirect, l'impôt écrase surtout les classes pauvres son as-
sie te et la proportion dans laquelle il est réparti doivent donc être
changées.
La plus pesante des charges, celle du service militaire, l'impôt
du sang, comme on l'appelle, n atteint que les enfams du peuple. Le
remplacement crée au profit des riches un odieux privilège, il énerve
les classes aisées, il affaiblit l'armée. En labo.iSoaiit, ou doublera les
forces vivfcs et productrices de la*nation, on la rendra plus compacte
cl plus redoutable vis a vis de l'étranger qui la menace sans cesse. A
côté de l'armée active se placera naturellement une réserve exercée
qui, au premier signal, volera sous les drapeaux.
Il est. Messieurs, une autre question d'une plus haute gravité
encore, d'où dépend l'avenir des suciéÉé.s modernes, la question des
salaires*
Quel esten effetcelui de nous quien parcourant nos cités
manufacturières, nos grands centres de population, ne s'est senti pro
fondément ému, ému jusquaux larmes, a l'aspect de ces hommes
privés de toutes jouissances, et trouvant peine dans le salaire d un
travail sans relâche de quoi satisfaire leurs plus impérieux besoins?
de ces jeunes filles, gagnant six sous par jour, et réduites chercher
daDS une prostitution froide et systématique le complément la
nourriture qui leur manque (c'est vrai! o est,vrai, de ces enfants
faibles et languissants, condamnés trouver avant l'âge, dans un tra
vail au-dessus de leurs forces, ce pain que le-père ne saurait leur pro
curer? de ces vieillards trahis par les ans, et qui on n'assure un
asile qu'après les avoir flétris par la prison?
Eh bien, Messieurs, enprésencede cesplaies honteuses de notre
société, eu-piésenpe de ces intérêts si.légitimes et si sacrés, que
v le gouvernement représentatif? M
Dàns la chambre, et poùr ne parler que de la dernière session
4 on s occupe de l'adresse d'abord. A cette époque "semble naître, cha
que année une lueur d'espérance, tuais* ce ne sont que t.™
des vanité,
pûentueuses, qurnlps artjbi t ions privées qui s'a gileut et s'eiitrechOqueu t^
•Xe projet, toujb^Ksi lueuaçaut, finit par un cdtapliment de plus en
jusj$¥file pou!
fuis vient
le,,et glorieuse^
ouiiloOiie de courage
itém[
tparè de Se
Jté% et la Fraj
conseil dlV^K> voit teri
(Applaudis:
PaiftrajL-1
uhs les ont jug<
donnait les autre
ce perfide jfrojet àL
l'œuvrel'exécution p!
m d'Orient au souvenir des Pyramides,
ic la France se sent rajeunir. L'armée
lariuépi ovijé demande uu signal, un seul
1 Anglais; mais on disserte, on né—
ndaut ce temps, bombarde Bey-
et le pavillon aux trois cou-
evant l'étrangerchassée du
déohoir sa prépondérance
Les fortifications obtenues contre l'invasion de l'étranger ne sont que
trop dirigées contre les libertés de la France. (Bravo!)
Voilà toute cette session! Et pendaut tant de longs jours,
qu'a t-on fait pour le peuplepour cette partie du peuple manquant
de tout, couverte de haillons, qui se presse sur le seuil et frappe la
porte? Licteurs! faites place ses maîtres, le budget n'est-il point vo
té? chacun des sénateurs n'y a-t-il pas pris part? ne s'esl-il point
gorgé pour soi ou pour les siens? Licteurs, faites faire place, que les
maîtres du monde aillent prendreaux champs, quelque repos pour
ce qu'ils n'ont point fait. (Broyants applaudissements.)
Jetterons-nous maintenant, Messieurs, un regard au dehors de
la chambre, sur le pouvoir lui-même?
Et tout d'abord, ce sont les glorieuses destinées de l'Afrique
confiées ausignataire de la Tafna. Et cette terre promise où tant d'es
prits pourraient trouver un aliment leur ardeur, tant de parias un
soulagement leurs misères, cette terre que les Phéniciens repré
sentaient par un épi, Ferickcomme symbole de la fécondité, qu'est
elle devenue sous une administration qui a des engagements avec
l'étranger? Un théâtre de gloire et de périls sans cesse renaissants
pour l'armée, un moyen de faveurs pour quelques privilégiés, un lieu
de dégoût pour des chefs valeureux qui font généreusement arrosée
de leur sang. Elle coûte enfin des millions, elle qui, aujourd'hui
pourrait presque en rapporter.
Et la presse n'a-t-eile point été traquée de toutes parts? Pour
ces lettres surtout dont on ne cherche même plus fauteur, pour ces
lettres qui n'ont laissé qu'une impression, mais mystérieuse, univer
selle, redoutable, née du rapprochement entre la diplomatie lâche et
perfide qu'on y exalte et la politique suivie depuis dix ans bravo!)
n'a-t-elle point, victorieuse de cette lutte, été reprise en vertu des
lois de septembre, de ces lois impies, parricides, portées par ceux-là
même qui avaient vécu de la presse, qui l'avaient indignement ex
ploitée, et qui font enchaînée d'autant plus sûrement qu'ils «connais
saient mieux tous les secrets de ses ressources et de sa puissance?
(Signes d'adhésion marquée.)
Le pouvoirenfinn'a-t-il point rendre compte de ces agita
tions nées comme d'un orage sur tous les points de la Franee, l'as
pect de charges nouvelles ajouter encore de si lourds impots?»
Mais, Messieurs, en mettant en regard de ce douloureux tableau
le programme de mes vœux, de ma foi politique, n'ai-je point oublié
pour m'abandonner de chères espérances les hommes au milieu
desquels votre confiance m'enverra.
Non, j'ai tout pesé. Je sais que ces doctrines de dévouement
sont traitées de folies par la majorité acquise tous les ministères,
quelles que soient leurs dilapidations, leur aveugle égoïsme. Je sais
que la vénalité, que la peur, la peur surtout, a tout infecté, et qu'en
tra »ées par ce débordement de corruption, des natures d'élite se
sont livrées au décoùragement. Je sais que, de toutes parts, les hom-
mesNjui vivent de cette honte se sont coalisés pour étouffer le moin
dre cri d'alarme.
Mais, loin de me laisser abattre par ces obstacles, je puiserai
dans le sentiment du devoir que votre mandat m'imposera, la force
de les surmonter. Je serai soutenu par l'illustre souvenir des grands
citoyens, que, selon les temps et les circonstances, votre patriotisme
a envoyés la représentation nationale lesSièyes, les Carnot, les
Benjamin-Constant, les Lafayette, les Cormenin, les Garnier-Pagès,
glorieuse cohorte sortie de notre collège en quelque sorte consacré
et si ma voix se brise dans le tumulte de tant de résistances intéres
sées, l'avenir, Messieurs, l'avenir qui est nous, se chargera de
développer les germes dont j'aurai, dans la mesure de mes forcez^
contribué jeter la semence.
C'est ainsi, Messieurs, que je comprends ma mission, pénible
^ej rude apostolat c'est ainsi que 1a comprenait ce noble et généreux
athlète, frappé dune mort si prématurée: là est sa gloire. Honneur
lui, Messieurs, honneur vous qui avez su le deveuir! Puisse-je,
en acceptant son héritage, succéder sa vertu! Mais si le déjfHV
ardent de se dévouer suffit au succès, croyez, Messieurs, que vous
n'aurez point armé un soldat indigne de cette grande cause de la
démocratiepour laquelle nos pères ont triomphé et que nous ne
saurious^ans hônte laisser périr.
On écrit d'Algérie 20 juillet, au Toulonnais
Le général Changarniqr, dont les préparatifs de
dépari élaieiit'enlièrement terminé»
Alger. Une explication a eu lieu eriî®
vérneur^énéral et a fait changer les p7
Les enKi.veitiens qui ont eu lieu C<
.Douerai, V m u i 1 1 e 111 la popu I a ti on 1
été assassiné sur le premier de ces poil!
en faction a été attiré'sur le parapet par i
faisài'eut les maraudeurs qui enlevaient ni
et a élé étendu raide mort pai», coup d<J
bout portant: Deux autres solPils o.u ét<ï
sonniers par les Arabes s^f- la route qui col
Beni-Méred.
gestion si brûlante? Les
obre, la main qui les
*)iit trop apprécié
aujourd'hui
lsc dissipe.
11 est question d'organiser des CQmpagnj
guérillas formées d'officiers et de soldats
minés pour donner la chasse aux luaraudqu, s.
Suivant les nouvelles les plus a-rentes
les Anglais avaient, pour la pretni|
l'Euphrale jusqu'à Bir ou lfiledscbik^|8<!
y a S ans, le colonel Chesney uvàïùfl
tentative, mais inutilement.
Jk
'JÙi