y 3 vi La promenade ne devait pas être longue on avait promis de n'aller que jusqu'à Olivel mais au lieu de prendre le chemin qui y con duit, l'homme, parvenu au bout de la rue Dau- phinetourna la rue de la Mouillière et dispa rut avec les deux enfants. Pendant quelques jours, les recherches les plus actives de la justice n'ont pu faire décou vrir quel était l'auteur de ce rapt extraordinaire qui avait mis en émoi tout le quartierni ce qu'étaient devenues les deux jeunes filles. Le Journal du Loiretdu 31 juillet, donne les détails suivants sur un crime affreuxqui met en émoi la ville d'Orléans. On a arrêté mercredi au soir Férolles canton de Fargeauun homme que de fortes présomptions font croire l'auteur du rapt de deux jeunes filles, commis samedi dernier dans le faubourg Sainl-Mareeau. Cet individu se nomme Abraham Serein, âgé de trente-huit ans il fait férolles un com merce de grenailles et d épicerie, et sa femme y lient le bureau de tabac de la commune. Les antécédents de Serein dont les traits sont re poussants, sont loin de plaider en sa faveur. En 1832. i*»e jeune fille delà commune, qui venait de faire sa première communion, fut trouvée morte dans un champ; elle avait été étouffée .au moyen d'un tampon d'herbe enfoncé dans la boucha. Serein avait été soupçonné cTêlre l'au teur de ce crime; un commencement d'instruc tion avait même été fait contre lui mais les in dices de sa culpabilité n'avaient pas paru suffi sants pour qu'on y donnât suite. Aujourd'hui les présomptions qui s'élèvent contre cet homme .enat un caractère bien plus sérieux. Quelques personnes reconnaissent sa figure, et un garçon boucher reconnaît parfai tement une voiture qu'on a trouvée chez Serein pour être celle dans laquelle étaient les jeunes filles île plus, cette voilure porte dans diverses places et sur ses ridelles des traces de sang dont l'inculpé ne peut expliquer la cause, et qui l'ac cusent encoreen même temps qu'elles autori sent les plus alarmantes conjectures sur le sort des deux infortunées dont la trace jusqu'ici n'est pas encore trouvée. Jeudi malin l'inculpédans le trajeL qu'on lui fit faire travers nos rues pour le mener en prison, était escorté d'une multitude qui le cou vrait de ses malédictions. Quelques heures plus lard, après avoir subi un interrogatoire, il a été extrait de la maison d'arrêt et conduit, accom pagné de plusieurs magistrats, sur les lieux que l'on présume avoir été le théâtre du crime. A son passage la grille du pont, l'exaspération de la foule était telle qu'il a fallu toute l'énergie des gendarmes pour le préserver d'être écharpé. Jusqu'au soir le pont est resté couvert dégrou pés nombreux qui attendaient son retour. Lesparentsdes petites fi lies sont plongés dans une douleur tellement poignante que leur rai son en paraît affectée. Ou nous rapporte que quand pour retour fants voulait teau la main, et que les es ont au l'auteur de l'enlèvement des deux jeunes filles. Pressé de questions sur le lieu où il les avait dé posées, il déclara les avoir laissées au milieu des champs maie il nia qu'il les eût tuées. On se transporta sur le lieu indiquémais on ne trouva rien. Quelques traces de saug remarquées sur l'herbe faisaient eroire qu'on ne tarderait pas découvrir les victimes usais toutes les recher ches restèrent sans résultat. Arrivé FérolJes on procéda une visite minutieuse delà maison du coupable, et cet examen amena une décou verte importante, celle d'un de» souliers de la plus âgée des enfantsde son peigne et d'un ruban rose qu'elle portait, le tout souillé de ta ches de sangce qui donne lieu de craindre qq'après avoir satisfait sa brutale passionce monstre n'ait eu recours au meurtre pour s'as surer du silence. A son arrivée Orléans et la porte même de la prison, Serein, poursuivi par le peuple, n'a dû son salut qu'à l'énergique ré sistance des gendarmes. La voiture et le cheval ont étésur le point de tomber au pouvoir d'une foule exaspérée. C'eût été un malheur; car il faut que la justice ait son cours, et qui sait si la suite du procès ne mettra pas sur la trace d'autres crimes encore ignorés L'instruction se continue avec activité. L'illégalité flagrante et audaci^jse qiri venue frapper la po pulation si vive et si intelligente de Toulousen'a pas échappé 1* municipalité provisoire qui, fidèle ce sentiment d'amour de ses de voirs qui Ta constamment animé depuis sou entrée en fondions, a énergiquement protesté contre une violation aussi formelle de la loi. Voici cette protestation Les soussignés, membres de l'administration provisoire de la ville de Toulouse, en exécutionde l'art. 5 de la lui.du 21 mars 1831 Vu l'art. 27 de la loi municipale j Vu 1 ordonnance du 24 juillet 1841, qui di «out le conseil muni- cipal Attendu que cette ordonnance winfiirme U violation flagrante de l'art. 27 delà loi précité, en ce qu'en même temps qu'elle dirsout le conseil, elle ne fixe pas l'époque de sa rééUoliuu; Attendu que les fonctionnaires munioipwx. exerçant en vertu de la loine doivent pas se retirer devant une ordonnance qui mécon naît cette lai. Protestent contre ladite ordonnance et contre la prise de posses sion des fonctions ny ni ici pal es par des citoyens qui dans ces circon stances n'en sont pas légalement investis. Ils déclarent qu'ils continueront leur exercice jusqu'à ce qu'une nouvelle ordonnance, rendue dans les conditions de la loileur ait été dénoncée. Et sipar impossible, l'ordonnance malgré la violation de la loi vient être exécutée, ils ne se retireront que comme contraints, qui de droit la responsabilité de la violence qui pourrait être faite contre leurs personnes et la dignité de leur caractère. Fait au Capitole, le 30 Juillet 1841 Abiac,maire provisoire; J. Casc et J. Hoacoès, adjoints. Apeine cet acteélait-il rédigé et signé que -M M. le baron I.ejeune conseil municipal comme illégale. Noos persistons (lacs Celte piotes- tatiop. l es fonctionnaires que vous avçx nommés pour nous reinpl»- cer persistent prendre possession de 1a mairie. Nous avons résisté autant qu'il4 été en nous. Nous cédons maintenant U vioUucj morale qui nous est faite dansla personne de nus employés, que lu» menace de destitution s'ils continuent demeurer sou» pur ordi es. a Nous avons fait ce que nous devions aq conseil mnpipjp.») et nos concitoyens, toujours par amour de nos devoirs et par respect dç 1« loi. ta ci lé et la France jugeront poire conduite, Agréez, M. le préfet, l'assurance de notre batte oovsjdéiatiw. £es (onseillers rofnitipOW rnçmhrei ife le mu nicipalité proeituire. u Amie., mafia pur intérim; J. RoAnoès et J, Gxse. n Cette lettre venait d'élre transmisa il m. le préfet, lorsque plusieurs commissaires de police, la tête desquels se trouvait m. Délai aide Se présentèrent la municipalité, et vinrent la sommer, d'avoir quitter la mairie et abandonner leurs fonetions. Ce dernier acte de violence, dont la municipalité exigea qu'il fût dressé procès verbal, acheva de con ommer l'exercice de la contrainte et de la force par lesquelles M. le préfet a mis exécution Aine ordonnance entachée de l'illégalité la plus flagrante. ANNIVERSAIRE DE JUILLET- PÉPARTElfJENS. Le Moniteur annonce, d'après le télégraphe, que dans nos principales villes de France, les fêles do juillet ont été célébrées avec l'ordre le plut parfait. L'enthousiasme des populations, le Moniteur n'en parle pas. Nous suppléerons au silence du journal officiel. Déjà les journaux arrivés ce matin nousper- ineltent de renseigner nos lecteuj sà cet égard. JNyus compléterons cette chronique au fur et njesure quç les feuilles départementales passeront sous no# yeux l'Émancipation de Toolouto. La popula-ticsn de notre ville aurait eu aujourd'hui et demain cé lébrer le onzième anni versaire de la révolution de juillet. Mais hélas si elle trouve .des pleurs Fermer sur les mânes des hérosquipéi'ir-e nt vvetini«s deieur dévouement la libertés elle ne pourra s'empêche/ par nue succession naturelle d'idées,, de les est i met plus heureux,q,ue nousceux qui moMEoranJ aveç la foi qu'une ère nouvelle se ley.ait poftr Ja nation, que nous, forcés d'être témouis de la marche iuces- stMxt lu pouvoir vers le despotisme des .ancien# jOfSt'S. l'utilitaire de Toulouse. Depuis que la ré- Volulion a éclaté 11 ans se sont écoulés pendant lesquels on espérait que los fautes de la restauration auraient été réparées. Déception aujourd'hui, bien plus qu'en itS3o les abus de tout genre le despo tisme et l'arbitraire régnent plus puissans que ja mais. nos soldats citoyens n'aéré vu dans les rues. I.a po~ pujylion l»6rioljiAt#nt la privalioijjcomplètede di- maréohal fie camp en retraite; Léon Ducos, négociant; Astre, avoué yéf tissemètiej a profité ,*pOUr#é'livrer BU plaisir de la cour royale et Larrigaudièrc, agréé prè le tribunal decopji m7c\ *7, i autres rcllf H'omçnade, fun rayon de soleil qui slest bientôt qui venaient d'être nommés, le premier, inaire provisoire, les autres t. écli£s(% Quao|g fij joie et J'entllUflsiasme quid'or- laue. adjoints. par un arrêté de M. le préfet, en vettu,djl A' paragraphe de d i ilatVe, ^la($Biflp l'occasion de celle fètepopul l'art. 27 de la loi du 21 mars 1831se présentèrent daps le bureau nous ti'én avoh'sias aperçu îs»mbfC, du maire pour entier en fonctions. U protestation qu'on vient dé LEpLANtJJR DÉ ^MARTRES! -^Qu'on J10US dise C* lire fut remise par M. Arzao et ses adjoints. Ils se retirèrent et se LE GLANJ m/il est ad des conséquence# de juillet, comme souvent redit de- rençore. Nous eu Français dans ces jours de deuil, plétirons sur notre révolution de x«3o pleurons sur la perte de toutes nos libertés sur le présent qui nous menace et sur la mort de nos frères, qui avaient cru nous, léguer un autre avenir. le journal du havre.Cette annéela garde nationale a brillé par son abyence totale pas uil de HltG C/vl t I Cl I U f otrnn r n'n Jn.. 1 T n re hftùiifes tld manifestait par parvenus depuis la féintéj la prison Jeudi il était partit'' accompagné du pr reurdu voi et du ju que eomftiune on s airr dépositions d^s témoins sail Sereinét i'indig les cris le» plqS énergiques, lî nen perswiilt pas motnsdanÀ^on sfstqnîe .de dénégationèlats àilâpproehe-de^rft vilfa" àe sa paroij.se ht hottté lui a rare rompre îe si-x ilence. 'Dans la voiture mêmesetofi toifte apparence* le crime a été cbhsornmé. et où Se rein se trouvait encore. 'M- '«juge d'iustructfpflf a reçu ««s aveux. Il a efitifessé alojs qui! étiftt galité de l'ordonnance, y t qu'ils avaient mission de s'installer dans 'dons t( u j m iA^Ti tu' r toute COUSi ncKivélles fonctions. f vu lepomoi^ servir de jnârdlie- iiHiiiîcipalité persista dans sa protestation, et invita M. le baron d'i rilrigqnSj^è lotjf ordre cJjOeur» ''^rer ainsi que ceux qui le suivaient, sortir, ou bien user de lesser y 1 pourp' er? re possession de la mairie, s'iJ^croyaieut «<ifciyoir it. Ces mé.sj urs déclarèrent qu'ils n'avaient pas user de la U <]ni feraâ la meilleur^ pàrf'C. force, et ils sortirent; ni«fis ils allèrent imuiédiateinent, et d'une ma- vit enQliânt aux CJUC^lioil^ de preVQ^ance .SQÇ v nière sulueplice en quelque sorte, s'emparer'd un autre bu i eau qu'il CJUeSuOïlS de retO^me d CH'gîl 11 LSl|ljo|||£ fï aniL'J se tirent ouvrir par un sergent; (lelàj ils donnèreilt des «mires aux g( IHtOÎe, ajOULHCeS QnCU>f| S^clX «ge^dcï M A ;ls.de'b«treaux, et leur signifièrent, a L*nonuaîti d'autre autorité recueillir les- sous l'"JK' reconnais- VeUur* -- I.» miiuicjpalité provisoire les suivit dans le'bureau où ils s étaient «•établis, et lit appeler M. Dclaralde, commissaire spécial de jxjlice, pour dresser procès-verbal de lin italien illégale de m. le baron Le- lui étaient, enivrés, écrivit M. le préfet, la lettre suivante Tuolouae, le 50 juillet, lO.bcurgs lj2 du soir. il.le préfet, «i Nous avons protesté contre l'ordonnance royale qui dissout le <Çel' 'de célébr ce onzième anniversaire on a tue.la-presse dép. temenlale, en l'honneur de cetle^rande victoire pulaire de itiâo remportée par "la presse et par 1 peuple. le haro, de Caen.-— Nous nous rappelonsqu'i i83o et i83i la population saluait de Pteatx gouvernement issu de juillet. Le morne silence qu gardé aujourd'hui la garde nationale ne peut et comparé qu'à celui qui une autre époque i cueillit la duchesse d'Angoulême. bi le silencees leçon des goiivernemerits, une grande leçon a donnée aujourd'hui au pouvoir. 1<3

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1841 | | pagina 3