JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTÉRIEUR. Ai Ie ANNÉE. N° 32. FEUILLETON DU PROGRÈS. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE LABONKEMEHT, par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 JEUDI, 19 AOUT 1841. Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,franco. l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES, le 18 Août. Une lettre datée d'Ypresinsérée dans le dernier numéro des Petites affiches de Courtrai, contenait une assertion que nous avons voulu vérifier et qui se trouve être fondée. Mr le Doyen de S' Martin a fait en effet une tour née pour dissuader les habitons de cette ville de s'a bonner notre Journal, et pour engager ceux qui le reçoivent y renoncer. Cette mesure doit avoir été résolue dans un con ciliabule tenu lors du dernier séjour Ypres de M. l'évêque de Bruges. Il y fut arrêté qu'on devait chercher par tous les moyens faire crouler le Progrès. Ceci tend prouver que nous ne laissons pas que d'inspirer ces Messieurs une certaine ter reur puisse-t-elle être salutaire C'est dans la même réunion qu'on décida de signifier aux notaires de la ville et de l'arrondissement de ne plus nous envoyer leurs annonces, sous peine d'en- C'ffffi'lY ta colère de Monseigneur. Quelques uns de tes Messieurs, plus désireux d'éviter l'effet de cette menace que soigneux de l'intérêt de leurs clients, se sont empressés d'obéir bien que ce soit le seul Journal qui offre une publicité suffisante. Souvent déjà, Mr le Doyen de S' Martin, nous avions été sollicité d'entretenir le public de vos faits et gestes, par des personnes que vos velléités d'in tolérance et de tyrannie avaient lésées 5 notre res pect pour le caractère dont vous êtes revêtunous avait seul empêché de lever contre vous le fouet de la publicité. Voici maintenant que pour nous récom penser de notre patience, de notre longanimité, vous venez nous relancer jusque dans nos foyers. Vous avez donc bien soif de faire du bruit dans le monde eh bien, soyez satisfait; nous allons travail ler votre gloire; s'il nous serait difficile de rendre votre nom célèbre, nous parviendrons peut-être le rendre fameuxen signalant au public quelques-uns de vos hauts faits. C'est vous, Mr le Doyen de S1 Martin, qui, lors des dernières élections, avez voulu priver de sa place un artiste employé l'église, parce que, certaines propositions que vous lui fîtes, il répondit qu'il vo tait suivant sa conscience. C'est encore vousMT le Doyen de S* Martin qui avez voulu ôter la pratique de l'église un de nos industriels qui travaille pour elle depuis des années, parce qu'il a voté pour des candidats qui n'étaient pas le* vôtres. Si ces actes d'iniquité n'ont pas été consommés, c'est la sagesse de MM. les conseillers de fabrique qu'il faut en rendre grâce. C'est vous, Mr le Doyen, qui menaçâtes, il y a peu de jours, un autre employé de l'église de lui ôter sa place, s'il ne faisait déguerpir de chez lui son loca taire.C'était un des excommuniés qui vous aviez refusé la bénédiction nuptiale. Quant au tort que vous avez voulu faire notre journal, nous vous mettons au défi, Mr le Doyen, vous et les vôtres, de faire bien pisencore. Travaillez, courez, suez, menacez, prêchez; nous vous certifions que tous vos efforts seront parfaitement inutiles. Le Progrès sera toujours là. 11 sera là pour vous rappe ler vos devoirs de chrétien et de prêtre que vous semblez oublier, pour signaler phaque tâche nou velle dont vous souillerez votreyobe. Si votre mémoire a gardé qttelque souvenir des auteurs que vous avez expliqués sur les bancs du collège, Mr le Doyen, rappelez vousThèdre, et sa fa ble du serpent et de la lime. A l'heure présente c'est vous, M' le Doyen, qui faites le serpent. N'est- ce pas abaisser par trop la dignité du décanat?- Les carmes du couvent de cette ville ont, pa raît-il, encouru la disgrâce de nos seigneurs les évêques. Ils sont atteints et convaincus du crime d'avoir montré quelque peu de tolérance et de charité chrétienne dans l'exercice de leurs fonc-,j tions sacerdotales. Plusieurs de ces bons pères ont été envoyés çn pénitence dans d'autres établissements. Le confessionnal et la chaire sont interdits tous les membres de l'ordre qui résident Ypres. Ces faits ne nous ont pas étonné; car nous sa vions que les pères carmes avaient osé désap prouver certaines mesures prises par l'épiscopat et dire que nos prélats, en poursuivant l'excom munication contre les membres des sociétés maçonniques de Xéquité. sortaient des limites du droit et Par arrêté royal du 13 aoûtM. Verrue- Lafrancq, fabricant Ypres, notre ancien repré sentant, a été nommé membre du jury de l'ex position des produits de l'industrie nationale. Cette nomination a causé ici une satisfaction générale; car, jusqu'à ce jour, Ypres n'avait pas été représentée dans ce jury et son indus trie avait été oubliée où traitée avec une coupa ble indifférence tel point que ses-industriels avaient renoncé exposer. On parlait beaucoup des dentelles de Bru xelles, de Malines, voire même de Bruges et de Courtrai: et les dentelles d'Ypres ces magnifi ques Yalenciennes qu'on ne fabrique nulle part avec la même perfectionétaient passées sous silence. Cette industrie qui attire chez nous les marchands de toutes les parties de l'Europe, oc cupe cependant 8000 ouvrières dans la ville d'Ypres et plus de 60,000 dans l'arrondisse*' ment. Nous espérons que M. Verrue saura faire v;fr loir les droits de nos fabricants et que justice letir sera faite. 'n m -'é - Il paraît que les protecteurs d» jeune Fiers appuyés par la direction de l'Académie de des- ont.adressé au conseil communal une de- 1 ;<r Dieu, paf le Buis dcjajcroix sur laquelle vous avez souffert pu: V i j sin Tl-IYI>AC«i. [Suite.) Pierre de "Winter était peine arrivé la porte de la villey que le bourgeois d'Y près avait fait appeler sa sî fier et si con tent qu'il ne pouvait contenir sa joie Marie s'écria le vieillarc^out 1 radieuxprenez cet escabeau et venez vous asseoir pràf do i une bien bonne nouvelle vou»*apprendre. Marie obéit. £11* vaitsi elle devait se réjouir 6 car, malgré la Jtt de son père, un secret pressentiment fwijlriailsouànie. Ma filla, con tinua le vieillard, quand je voyais niC8s^"»£sSei s'accroître"^, ihon crédit augmenter de jour ep^pnr, je Jfft réjouissais gaf je tout cet or sera un jour de Marie ma/ilk chér' cUeune des plus riches bémreres 4e'J|^and grand renom viendront solliciter k».Jtoanf si* tous ont connu ouvrier, je n$ puM Marie en sortiife Jour ocç^ipér d Marie, aujourd'hui tous mes vo pérances..... j a Marie sentit un Çri^sop y g Vous avez vu Fier». une des plus puissantes fatRilîœ Pierre de Winter vous Ah! s écria Marie stu homme..... mon père,je Marie fondait eu larmes. Jean 1 X dit-il, voua ne l'aimez pas, uoats vous l'aimerez. Vous eussiez voulu., peut-être qu il vous fit tic tendres déclarationsqu'il vous contât dé doux pçopoa? mais eu a-t -il lu loisir? les affaires' publiques n'absor bent-elles pas tousses mepents?.vous.l'aimerez, Marie,' car il vous fêserve un sort brillant. Eh que m'importe, mou Dieu Pierre sera hientôQe chef des bourgeois de Gainl et vous serez considérée hs femmes. Vous prendrez place la table des ri6- gens de Flandre, vous serez leur égale Mariema fillePierre s des^ilres; vos enfants, mes descendants, seront chevaliers, pflnt-êtr. Que m'importe, mon père, s'édria encore une 'ois la jeune fille. Oue vous importcj s'écria Jean, irrité d'uue ré- vousimporlc eh bien il m'importe moi Vie; ilVim- ve paques, ajouta ..V ■IHHHHini.*: Vie Marie était anéantie ses larmes côulaient en abondance; dans son trouble elle était incapable de forrnlT un projet, de suivre une idée. Parfois l'image de Michel se présentait elle Marie lui tendait les le s écriait Michel, mon bien aimé, viens mon secours... s'imaginanfrque le sacriflee était consommé, elle croyait voir eijle. Winter au regard dur et fier; elle reculait épouvantée..,, lin délire; elle s'écriait MichelMichelje ne suis pas coujfe- ujïèrfe 1 a voulu, mais c'est toi, toi.seul que j'aime. Se jetant elle tira de son sein le médaillon que son amant lui avait paqajfîet, le couvrant de baisers, elle siée lia mon âyo%.piLié de moi Vierge Marie, ma protectrice et ma m cdhsoialiôn des affligés, refuge des malheureux, ayez pitié de moi. O sainte£Ialie, ancre d des op^riinésjtr^ dette courj elleeû se ut, priez pour moi! Marie, 1 lé tout mal délivrez moil ^cpurçge fjje la'jei (p£*4Jafroune ne m'abam êt une mèiV à-t-elli r là Marie ne parut pas au repas du r pas de celteshstiu®*:; il pensa que la i de quitter sa ville natale oinpeuKétre ud gion étaient les mstifs de la conduite volonté Isî*inébranlable, <!is3l-*V< ie le veux..et cela sera car nos lois et nos mœurs J paternel une puissance laquelle rien ne résiste. Marie subissait tout le prestige de cette puissance I t-elle pas un instant résister aux volontés de son* j que la puissance divine amènerait quelqu'évènemeu qu'un miracle viendrait mettre un terme ses angohJ Elle désirait le retour de Michel avec impatience. de Pierre deWinter, elle l'avait sollicité plusieurs foil cette fatale journée, elle n'osait même plus prononcer amant dans la crainte de trahir son secret, et de vo gné d'elle pour toujours. Elle lui avait envoyé plus d'un messager, mais lod yfi

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Le Progrès (1841-1914) | 1841 | | pagina 1