JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. INTERIEUR. JEUDI, 26 AOUT 1841. - I e ANNÉE. - N° 34. On s'abonne Ypb.es, rue du Templç, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-35 Tout ce ijui concerne la ré daction doit être adressé,franco, l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinie centimes par ligne. YPRES, le 25 Août. A l'occasion de la distribution des prix aux élèves du Collège de Dinant, Mr Pirson, bourg mestre de cette ville, a prononcé un discours tendant non-seulement signaler les vues am bitieuses et les projets d'envahissement du clergémais encore démontrer les dangers qui en peuvent résulter pour le pays et pour le clergé lui-même. Le Moniteur a reproduit ce discours. I n lisant dans .les colonnes de la feuille officielle, d'ordinaire si prudente, un document de cette force, on ne peut s'empêcher de faire de graves réflexions. Tous les journaux ont répété satiété que le cabinet actuel n'est pas né viable serait-il lui-même convaincu de cette vérité Compren drait-il que le parti rétrograde ne lui donne qu'un appui factice, intéressé et temporaire? Les résultats des dernières élèctions l'opinion publique qui se manifeste tous les jours avec plus d'évidence, lui auraient-ils fait voir enfin que les forces de ce parti diminuent de jour en jour et que son appui, fût-il aussi sin cère qu'il l'est peuserait impuissant le maintenir au pouvoir lors de la réunion des chambres? Tout le monde sait que l'avenir du cabinet est fort compromis la retraite d'un homme aussi prévoyant que Mr de Muelenaere en est une preuve irréfragable. Tout le monde sait encore que Nlr Nothomb veut conserver son portefeuille tout prix cette hypothèse parait donc assez probable. Quoiqu'il en soit, l'insertion au Moniteur du discours de Mr Pirson a vivement ému les hom mes du parti rétrograde: il nous a semblé dit le Journal de Bruxellesdans son n° du 23 11WH W MtMM-aaBEL «II- MWBCT-BWWM.IHII. .11. i—il FEUILLETON DU PROGRÈS. que la feuille officielle eût mieux agi en n'en- régistrant pas sans commentairesune es- pèce de profession de foi qui est de nature en provoquer Ce journal, principal organe du parti rétrograde, cherche ensuite com battre les argumens de Mr Pirson que signi- fie le reproche de domination dit-il, pour- quoi faire aux catholiques un crime d'user de droits qui sont accordés tout le monde... attaquer le résultat d une action modérée, légalec'est attaquer indirectement le droit même? A tout ce verbiage du Journal de Bruxelles nous répondrons-: le reproche de domination delà Belgique; comme citoyens soyez dévoués que nous vous adressons vous et aux vôtresavant fout votre pays. Jamais nous n'avons a la signification la plus claire et la plus songé vous priver de vos droits, car nous étendue partouten tout temps et en tous voulons franchement la constitution en tout et lieux, quand vous étiez les plus forts, vous pour tous, et s'il est un parti qui ait des arrière- avez voulu dominer exclusivement l'histoire pensées, vos propres colonnes pourront vous le est là pour l'apprendre ceux qui pourraient désigner. l'ignorer. Dans nos campagnes, de nos jours —Vous croyez peu la réaction que votre encore, des curés omuipotens despotes au imprudente conduite pourrait amener, ne venez Quand vous êtes les plus faibles vous vous montrez tolérans soumis et humblesvous semblez vous enfermer pieusement dans vos églises mais nous le savons de restevotre modération alors, c'est de l'impuissance. Nous ne vous contestons pas les droits dont nous jouissons nous-mêmes bien que vous ne payez pas votre part des charges imposées au reste des citoyens. Usez de vos droits, mais n'en abusez pas. Venez aux élections comme hom mes comme citoyens; mais cessez d'y venir comme ministres de Dieu. Comme prêtres obé issez Rome; comme belges obéissez aux lois petit pied, ne veulent-ils pas que tout fléchisse sous leurs lois? Ne cherchent-ils pas ruiner d'honnêtes instituteurs communaux en leur étant leurs élèvespour les placer dans des écoles dirigées par des béguines ignorantes et qui dépendent exclusivement d'eux? Combien de cabaretiers ont perdu tout leur avoir pour avoir osé leur résisterpour avoir fait danser }es jeunes filles, les jours de fête Ne vous voit-on pas proposer pour toutes les places qui deviennent vacantes, soutenir tou tes les élections des hommes qui sontje ne dirai pas vos partisans, mais vos créatures ces hommes, souvent vous les méprisez, mais qu im porte Us sont vos instruments. Et si vous ne, faites cent fois pis encorec'est que vpus n'en avez pas le pouvoir. n donc pas, d'un ton patelin, vous poser en mar tyrs, en nous disant quoiqu'il advienne nous préférons le rôle des victimes celui de persé cuteurs. «Vous n'avez rien craindre, les terri bles années de la terreur sont impossibles et vous le savez d'ailleurs, après la victoire, noUs, vos ennemis maintenant, nous deviendrions au besoin les protecteurs des ministres de Dieu per sécutés car jamais, nous aimons le répeter encor,e. nous n'avons combattu la religion, mais des hommes qui, oubliant leur caractère sacré, s'en servent pour la perdre et pour nuire la patrie. Le collège échevinal a fait publier samedi 14 de ce moisque la monnaie française de billqii J.n'a jxiint de cours en Belgique elle engage les Ses tendres caresses, ses élans si vrais d'amour paternel rachetaient toute une vie d'égoïsme et d'insensibilité. - Pendant sa longue, convalescence, Marie dont tant de marques de. rv«-Twwrw*. m m~a t'ffK tendresse avaient appelé la confiance, apprit tout son père son TOTUTDA©. -, i L amour pour Michel et ce quelle avait .souiieit. Jean rienu dont tes T- i j- i L i s«nlimentstavaient subi urié complété métamorphose, accueillit ces Une maladie longue et dangereuse, suivie d une penibfe Corivales- m 1 - 1 I rfM^MiTiTT aveux avi'ê n 11 c I (inn 11 n il I Ixniiff» il nr.imil SO clllli'l fllli-llt U Mai IC ils furent vigoureusement repoussés. instant toutes les milices Yproises furent réunies v. la plac«5,^.fac«. delà halle. Les capitaines firent ranger leurs corapa- jiVt& une touchante boule il promit solennellement Marie ici serait son* époux et qu'il bénirait leur uuionf. cence et d'un affaissement moral qui faisait craindre pour sa avait été pour Marie la suite doses Cruelles émotions. Jean Fierin, quand il se vit sur le point de pereh^son j^iWpie*«en- Yers la fin du moΣ de Mai, la ville d'Ypres présentait fant;le seul être qui lui inspirât uné affec^dg^itabje que la vanité, .inaccoutuqa^. Les tisserands avaient^cjuitlé leure métiers, tous tra- la soif de 1 or, et ses habitudes de des^j^jl^glpinèstique* étaie»tL^ baillaient avec ardeur a mettre les fortifications eu élat. On renfor- habiles étouffer, sentit fondre le bi^Je ^rain qui entoufgrpR'~' çaijtës palis- élargissait le- >11 relevait les remparts cœur. L'amour paternel t nom phjpi<, des fassions c/ui s'étaient .affaissés en plusieurs endroits - les femmes elles-mêmes avec une incroyable puissance. *6 jours ou nou- A genoux près du lit de -douleur ou la *pafJ #P®NÎarie cette lâlle. et fraîche jeune fille' devarit-qui s'euvr de félicité- gissait maiufts^ani pàl dernier soupir', il s'abandonnait à- ^irSdVmour et prête exhaler le 'désespoir. Il comptait avec d'inexprimable» an gOKS»-s blesj la tt eimuts de oAixur plein de dodees aflertirmsçjni la.-mort allait glaèer. 11" baisait ces joues décolorées, eus maiss.aanfignes, des larmes silcucitfcses cou laient le long de »esjours ridée?, de^sanglots comprimés brisaient sa poitrine. :i 4. iî 1 i' Tant que Marie fut en danger, il ne la quitta pas un instants Le jour, la nuit, il était toujours là, attentif tous ses mouvements, devinant ses moindres dâsiis, heureux de les satisfaire. Quand enfin 1; jeu fille revint A laVio' Jean j?ieiip sembla renaître ave S - elle. t siège soutenir. Toutes bips, avaient été employées Fan- née précédente la bataille de Rooz,ebeke par les armées du roi de France et du comte de Flandre. Les arsenaux étaient vides. Le ma gistrat avait envoyé Paris Henri Kanlin pour acheter tout le salpe- tref|u'il pourrait trouver; il avait fait publier en outre par toute la filandre une' ordonnance prescrivaut tout Yprois qui était absent de rei^ker dans sa patrie^ et ce sous peine de mort et de confiscation de biens.^ Le 8 du poois de juinvers le soirla cloche du beffroi sonna tout coup Fafarme^ct le cri de guerre retentit dans tous les quartiers de la ville. Les ennemis venaient de se présenter la porte au Beurre; mais le bravé capitaine André Paelding veillait «Y la défense de ce des premiers apprendre les armes. Jean Yau capitaines et les^lir^hommes des confréries, et le combattre vaillamment, tous prêtèrent ca serment a tous jurèrent par le corps d.i christ de mourir dre. Le-même sefnurit fût répété par les bourgeois fit lecture'd'une Ordonnance portant que qqiconqi cliement serait mis mort par la jnain «lu 13oup - 1 V - Depuis ce jgur les attaques se succédèrent avco fapidité, les efforts vinrent échouer conUe la-valeur des Yprois. M distinguait .entre tous par son courtigif et Sou sang frôidi Mari fière des éloges que Ion prodiguait son fiancé. Un- soir, mémoire est fidèle, c'était le 15me jour du mois Michelapi«\- combattu toute la journée, était venu trouver Marie; les ennemi courages sans doute, avaient cessé leurs attaques les canons muets, les flèches avaient cessé de pleuvoir sur la ville. Michel e Marie se promenaient sur les bords de 1 Yperlee, vers le chatea Comtes (Zaelhof), s entretenant de leur amour et de leurs espéra de bonheur. Lanuitétuit venue, les ténèbres s épaississaient sieurs fois Michel s était retourné, il avait cru ciitendr, homme qui semblait les suivre; mais 1 obscurité était telle pouvait rien distinguer,^liulu l ul Jflaiie firent eqjjbre^u. l i

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