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JOURNAL D'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
1" ANNÉE» N° 36.
JEUDI, 2 SEPTEMBRE 1841.
INTERIEUR.
FEUILLETON DU PROGRÈS.
M^l IR-A.Cn. (Suite et Fin.)
w
On s'abonne Ypres, rue du
Temple, 6, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
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daction doit être adressé,franc»,
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et le Jeudi de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
Quinxe centimes par ligne.
YPRES, le I Septembre.
Les griefs dont nous avons parlé dans notre
dernier n° se résument tous en un seul l'obsé
quieuse et servile obéissance toutes les volontés,
tous les caprices du parti de lépiscopat, qu'ont
montrée la plupart des cabinets qui se sont suc
cédé depuis dix ans.
Nous avons dit que ce parti se compose ex
clusivement de séides aveugles d'ambitieux
sans conscience traînés la remorque par Nos
Seigneurs les évêques nous tenons le prou
ver, et nous allons, cet effetpeser un un
ses divers éléments.
En première ligne nous trouvons certains
membres du clergé qui occupent le haut et le
bas de l'échelle hiérarchique. Ce sont des pré
lats dont l'ambition démésurée est lame de
celte ligue anli-nationaledes prêtres ob
scurs dont la soutane cache mal l'ignorance et
le manque complet de savoir-vivre. Échappés
aux travaux du village, aux études fastidieuses
des séminaires ils se sont trouvés tout-à-coup
dans une position que l'esprit religieux du peu
ple environne de respect. Trop dédaigneux de
littérature profane pour se rappeler le bon La-
fonlaine et sa fable de l'âne chargé de reliques,
ils se sont laissé aller des chimères de vanité.
Arrogants avec le vulgaire qu'ils regardent du
haut de leur dignité, ils sont les exécuteurs
aveugles des ordres absolus de leurs supérieurs.
Vienueut ensuite des membres de l'aristo
cratie nobiliaire, dont quelques-uns portent
des noms justement célèbres dans nos annales.
Descendants dégénérés de nos grandes familles,
sans nulle valeur individuelle, ils se font les
Irès-humbles serviteurs de Nos Seigneurs es
pérant bien après leur moisson de dîmes de
mains-mortes, etc., trouver glaner quelques
petits privilèges féodaux, quelque droit de taille,
de corvée, que sait-on
Ceux-ci seraient des fous moins dangereux
qu'amusants s'ils ne prêtaient l'appui de leur
nom et de leur fortune au parti qui travaille
sans relâche l'avilissement de leur pays.
Le reste la masse du parti consiste en une
grande partie des populations de nos campa
gnes. Elles subissent le joug de la tyrannie mo
rale la plus odieuse. Des menaces de tout genre
leur sont faites sans cesse rien n'est épargné
pou. leur inspirer une sainte terreur. Sans
compter que souvent de charitables pasteurs
trouvent moyen de ruiner complètement, de
réduire la besace ceux qui leur résistentils
ont toujours leurs ordres la colère de Mon
seigneurquelque chose de vague de mys
térieux, de terrible, comme lesYeux de l'enfer
ou ceux de la très-sainte inquisition,
Nous ne parlerons pas des journaux de la
faction épiscopale. Presque tous sont rédigés
par des létrangers mercenaires en effet quel
est l'écrivain belge qui oserait prêter sa plume
de pareilles œuvres, et qui ne reculerait pas
l'idée d'une communauté d'opinions avec le
Courrier-fanal
Il y a peu de jours nous nous plaignions de
l'injustice avec laquelle on traitait nos fabricants
de dentelles et du peu de cas qu'on semblait
faire d'une industrie qui a sa place parmi les
plus remarquables du pays. Il paraît que les
Valenciennes commencent attirer l'attention.
Voici ce que nous lisons dans divers journaux
On remarque l'exposition de l industrie une
paire de gants en dentelle. Les difficultés d'exé
cution ont dû être surmontées par un travail
de patience et d'attention étonnant. On voit sur
un billet qui accompagne ce joli produitqu'il
a été commencé par deux fuseaux et fini par
douze cents. La maiu délicate, fut-ce une main
royale, laquelle ces gants semblent destinés
tant cause du fini du travail qu'à cause de leur
haut prix probablen'aura janiais eu d'atours
plus séduisants. Le dessin est pur et bien exécuté.
A côté de cette œuvre de fantaisie exposée par Nl.
Duhayon-Brunfaut d Ypres brillent des dentel
les du même exposant et de M. Verleure aussi
d'Ypres. Nous avons ou i dire des connaisseurs
que la palme leur reste, bien qu'elles figurent
côté des riches et magnifiques dentelles de
Bruxelles et d'autres localités. Ce qui fait donner
par certaines personnes la préférence celles
d'Ypres, c'est une différence de procédés dans
la fabrication.
Un serment politique. Personne n ignore la
part que les membres du clergé belge ont pris
notre régénération politique. Les uns ont éffeillé
la révolution par la parole sainte; les autres,
plus ardents, se sont dépouillés de l'épie pour
endosser la cuirasse et les mains qui venaient,
d'élever l'hostie ont saisi le mousqueton et élevé
la barricade. Confiants dans l'avenir sentant
battre nos cœurs aux mots de patrie et de liberté
nous étions heureux et fiers de voir le prêtre par
tager nos dangers pour fonder notre nationalité;,
nous ignorions alors qu'il se réserverait après }a
victoire la part du lion, et que pour lui la liberté
était le marchepied du pouvoir nous ignorions,
que tandis que nous chassions un roi les armés
la main, il venait, lui se parjurer, et trahis-
sait .un monarque auquel il avait juré fidélité.
En voici la preuve
Formule du serment contenu dans la bulle
Quodjam diudu 15 des calendes de septem
bre 11157, qui fait partie du concordat conclu
le 18 juin 1857, entre le S' Siège et S. NI. le
Roi des l'aysrBas
Dans la maison de Maître Fierin, la joie était peinte sur
tous les visages c'est que ce jour là devait se célébrer le mariage* de
Michel Vau Hai t et de Marie Fierin. La confrérie de St. Sébastien
fière de son confrère Michel, se joignit au corlège^qui conduisit les
futurs époux l'église de St. Martin. Celte Kns encore le Prévôt
Christophe de Dixmude, avait revêtu des,habitssacerifôtaux resplen
dissants d'or et de pierreries, réservés pour les jours de grande, solen*
nité. La vaste basilique était de nouveau*reitîplie
mense de bouigeois armés, d'ouvriers pt de jfcbhntlon-
moins par la curiosité, que par l'intérêt vWitaU^jjft»cyi M'jcIl i
au sort des (lancés.
Quand le prêtre, s'adraçsanl
rin, fille de Jean, conseùlez-yo
me, devant Dieu et devantJpsJiOjS en4j|r„ hfcric I••«•"saillit*, elle
jeune fille, sa main dans UVtfànjte «lu l'i.VredeWinler, eîle avait seiiij
Toi* distincte bien qa*alléréC,u* éj.aule. la jeune fille a.fit làuhé
ments que ne put reprimer ,H l;ui Michel évanoui s'en allait la dé-
tous les points du temple, /tois, te voilà enfin eu mon pouvoir; ma
Pendant que cette scèqe.déjà ma main a. immolé le-misérable pour
un spectacle d'une autre naWiinU liant toijussi lu deviens ma pruiç,
Le magistrat en vertu df
gués Jean Van Oultre,
i'^ apj-aire uic',cL
gant la puissante ^wotection, car
z-yous £àuvé.-«-- Sauvés, s'écria*
de Winter, le Gantoisj comparaître devant son tribunal. L'accusé
y avait paru «onduit par un peloton de la garde bourgeoise; les priva
tions et le manque d'air avaient altéré sa santé, mais son regard avait
conservé toute sa fierté, toute,son arrogance.
Pierre de Winter dit Christian Lotin, chef du magistrat de la-
ville avec te titre de Voogd, vous êtes accusé d'avoir assailli traitreuse-*
ment Micheb Van Hartet Marie Fierin dans les environs du Zaèl-
-v
hof d'avoir tenté de les assassiner. Qu'aVe/.-vous répoiidre.
Rien, fit dédaigneusement Paccusé| je snis bourgeois de Garni, je
iNHchel Vah liai t qù pairs. -- Tu n plus de sang semblable
un fantôme vengeur. Ls-ce toilôi ou Ion ombre s'écria Pierre
épouvanté, -r- C'est motmoi Miclu-l an Hait, repartit le jeune
'est apparue elb- m'a dit NI icln l. jfve toiMarie est eu péril va
haitf e! je uic r-uis seuli revivre, la barque était près de la rive,
Birsfbicés une ni réveiiue.- comme par miracle, et me voiciinfâme
prêt te punir de toutes les trahisonsLierre avait lâché Marie
il a\ ait jusqnes là retenue.La jeune fille éperduene sachant où
fuir, se précipita tlans les fossés en sécriaiil, Vierge Marie, vous
que j ai priée si ardemment dans votre chapelle de Meuve-Église,
ayez pitié de moi En cet endroit le fossé est très large et piofond.
Par une protection toute spéciale de Noire Uauie, la jeune fille n'alla
pas^m fond de Peau, elle surnagea, une uiain divine a était étendue
vers elle. En voyant du rempart la jeune fille eu péril, André Pael-
Lcs préparàlif» étaient achevés, le bourreau était prêt. Au bas de
l'échafauii étaient rangés les frères de Tordre des récollets et le»
memlkes de la conft érie pénitents blancs. Ces derniers, vêtu?
J(Xigue^BbÉé$ blaii<rtnfs'f^vaientfa tête «ouverte d'un capuchon
lem vôUait-^tfèrftîeïit le visage. Detfx#'o** r'ét;v
quées Pend mit des'foj^j tefreuf'la'eI^déra fengUmps V
immense croix eta debout sur unismias de décuinbreS, sa fi,
de bourgeois wKe longs cheveà x •noitHétombanl en désordi
lenaieut
nx:-semblaient lancer «les flammes.
il u'iVail conservé€pie lescui^ard's, sa poitrinedécc
du sang qui couîait.de sa récente bhtssiwe il s'appu^^rr
rapiere. Est-ce une ombre se demandai t Pierre - bonum
me, s'écria-t-il enfiu<;qui.que tirsois, je te co ubadi ji.-
lépée la mains'avança sur Michel; Mais Atiditë Paeldfi
hommes avaient atleintle rivage ils se précipitèrent sui mi j
voulut fuir mais la main de Dieu s'étendait sur lui, Tépol
glaçait ses membres. Reudgdoi s'éciia Michel qtii, l avait «ufJ
premier rends-toi répétèrent les Y prois qui Pebtouraieàt <i|
part. Le Ganlois bondissait île l'âge mais tout»; résistance était i nu
tile... Il fut fait prisonnier el enfermé dans les cachots du Zaelh of.
La joie des Yprois fui graude quand ils apprirent cette non
mais elle fut plus grande encore «piaud il fut fcouuuque le brave/
cbel Van llart était sauvé et que sa blessur» était peu danger'
[Là suite au prochain(r r J
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