JOURNAL D'YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
JEUDI, 9 SEPTEMBRE 1841.
INTERIEUR.
L'ARCHEVÊQUE DE COLOGNE.
FEUILLETON.
H
i" ANNÉE. N° 38.
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cepteurs des postes du royaume.
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TPBES, le 8 Septembre.
Depuis l'origine des différens qui se sont
élevés entre la Prusse et la cour de Romeles
organes du parti catholique accablent d'éloges
le baron Droste de Vischeringarchevêque de
Cologne, et ne cessent de louer tout propos
l'honneur, la loyauté la piété et la fermeté de
caractère de ce prélat. Il y a quelque temps
ils annonçaient avec emphase que les catholi
ques de la Néerlande avaient fait hommage ce
martyr de la religion d'un crucifix de grande
valeur.
Des négociations sont entamées entre les
deux cours pour aplanir les difficultés soulevées
par l'archevêque concernant les mariages mix
tes; les journaux rétrogrades en font plus de
bruit que si! s'agissait d'un traité qui dût ren
dre la paix au monde. La grande affaire qui
retarde la conclusion d'une convention, c'est de
savoir ee qu'on fera de M. Droste. de ce ministre
d'un L>ieu de paix quiimbu des maximes de
nos prélats Beiges, lâcha d'insurger le duché du
Bas-Rhin contre 1 autorité du roi de Prusse. La
cour de Rome qui voit en lui un hommedisposé
fouler aux pieds les intérêts de sa patrie pour
favoriser les principes ultramontains, désire fort
qu'il soit replacé la tète de son diocèse le
gouvernement Prussien qui a été forcé de l'exi
ler, ne veut pas le réintégrer dans ce poste élevé.
Il peut être utile de jeter quelque lumière sur
les faits et gestes de cet archevêque; peu de
personnes les connaissent assez pour les appré
cier leur valeur, car les journaux rétrogrades
ont le plus grand intérêt dissimuler les torts
de ce prélat, afin de déverser tout le blâme sur
le gouvernement Prussien.
Son prédécesseur l'archevêque Comte De
Spiegel conclut le 19 juin 11133^ une conven
tion avec le gouvernement Prussien, en vertu
d'un bref du Pape Pie VIII du 23 mai 1R30, au
sujet des mariages mixtes. Les évêquesde Mun
ster, de Trêves et de Paderborn adhérèrent
cet arrangement. Peu de temps après l'arche
vêque De Spiegel mourut et le ministre des cul-
tes jeta les yeux pour le remplacer sur Tévèque
suffragant in partibus de Calamale baron
Droste de Vischering.
Avant de proposer celte nomination au roi
le ministre crut utile de pressentir Tévêque de
Calama par rapport la convention des maria
ges mixtes. Il écrivit donc ce sujet au cha
noine Schmulling une lettre confidentielle du
211 août l ii33par laquelle il priait ce digni
taire de l'eglùç de demander un entretien par
ticulier l'éréque de Calama. pour lui procu
rer l occasion cle s'exprimer verbalement envers
lui avec cette franchise et cette loyauté dont il
croyait le diyne prélat, capable, sur ce qu'il lui
mandait concernant les mariages mixtes.
L évêque de Calama envoya en réponse ces
ouvertures la déclaration suivante
Quant aux tentations de Vende de quereller
elles me repugueul tellement, je suis si c ii vaincu
qu'elles sont en contradiction si maniiesle avec les
préceptes et l'esprit du christianisme, je suis si pé
nétré du désir de vivre en paix avec tout le monde,
j'aime tant la paix et la tranquillité, que la crainte
de me voir succomber cet te tentai rbii,si,couli e mon
attente, elle s'approchait de moine mérite aucun
égard parreque, dans ce cas, comme dans tout autre,
j'ai foi dans l'assistance de Dieu. jjK
Concernant les mariages mixtes, déjà depuis long
temps je désirais vivement qu'on trouvât un moyen
d'écarter un point aussi difficile; c'est donc avec
pluisirquej'ai apprisl'accomplissementde mes vœux
et vo îs aurez lu complaisance d'assurer Son Excel
lence que je me garderai bien de ne pas maintenir où
même, si cela était présumable, d'attaquer,de révo
quer la convention conclue en vertu du bref du Pape
Pie VIII; que je rappliquerai avec amour et aménité.
Finalement vous aurez la bonté de me recomman
der Son Excellence, et de lui témoigner ma sincère
gratitude pour l'occasion qu'elle m'a procurée de lui
manifester avec une entière franchise qui m'est si
agréable, mon opinion sur cet te affaire.»
Traduction littérale.)
Munster, le 5 septembre i835.
(Signé) Baron Droste de Vischering.
Peu de temps après levêque de Calama fut
promu l'archevêché de Cologne. A peine avait-
il pris possession de cette nouvelle dignité, qu'il
lâcha d'annuller la convention conclue par M.
Spiegel. Il ne préluda point par ujm opposition
franche cette rébellion .mais par des menées
sourdes et des manœuvies déloyales. Le gouver
nement se voyant menacé de insurrection de^
provinces rhénanes excitées par ce prélat, ju
gea nécessaire de l'éloigner de son diotsèsè, et
de l'enfermer dans la forteresse de Colberg.
Voilà les actes que le parti rétrograde s'efforce
de justifier. L'archevêque n'était point forcé d'ac
cepter la convention de M. de Spiegel ou de la
maintenir mais, avant de le nommer un
poste élevéon lui avait exposé franchement
ce qu'on attendait de lui il y avait adhéré d#
son plein gré il avait assuré le ministre qu'il
maintiendrai!, lAcouyeulion stvgtc itfcieM/; ut,amé-
nite',et exprimé djyis les termes les plus vifs son
dévouement au gouvernement. v
Mgr. Droste loin d'avoir montré l'esprit de
i
EXCURSION EN BOHÈME PRAGUE. {Sein et Fin.)
Le lendemain de mon arrivée Prague, je m'empressai de tne
diriger vers une hauteur qui domine toute la ville et une partie du
cour.» de la Moldau. Le palais du Radschim et la cathédrale sont si
tués sur cette hauteur. La neige avait cessé de tomber; un brillant
floleil dont les rayons avaient tout l'éclat de ceux d'un sole 1 d 'été sans
lions dames tout au J)ju$, pas soutenu la guerre cou^e pjresi de candélabres destinés l'éclairer est vraiment prodigieuse. On
que toutes les puissance.» de 1 lùirope.et battu leurs arin 'es? De quel porte quatre"mille le nombre de bougies dont on fit usage lors du
génie ue fallait-il pas être doué jour lutter contrites £orce$ aussi deriïier b&l qtd fut aotiné; l occasrbn du couronnement de l eiupe-
iniposaiites j ei quelles (lUHçultés ne dul-il pas éprouver te créer nmrFerdinand.
des.
glorieuse de sept ans
.ressources pour entretenir cette lutte gl
S'il ne s'est pas signale par Và conception île'ces grands mouvements
qui firent la gloirc_el la fortune de
stratégiques pleîus de hardiesse qui firent là gioi
ISapo&yn, personne mieux que lui n'a connu l'art
Le palais, tenferme aussi une grande quantité <M tabh
is les plus ^emarquablès appartiennent I\'coJLeIlaafaiide;
lie'est lambrissée dctoilt» de Jortlacns.
en avoir l'ardeur, répandait des flots de lumière sur laVille et les.,nœuvrèB des troupes sur un champ de bataille, et les progrès qu'il
campagnes environnantes. Le panorama qui su détonfli majestueu-
sement du sommet de cette montagne est V}vuhe beauté iinposànte.
Des églises d'une architecture gothiquè, liés palais <1 un aspect gran
diose se font remarquer au milieu des groupe^ de mwisoiîs.»fccS" ty|.s
Idont U Ivloldau est parsemée contribuent etnlîellir'lé tabJcau-; c
- 1
|îles sont couvertes d'habitations et de' iardiii>aj»lcftlft d'arbres et
t. Dfus le
diriger les ma- L'Alloma
1 leurs* lal
riiabijjânons et de jardin:
d'arbustes, et doivent prertuire en4été
lointain, on Voit les hauteurs où fui li
l'on aperçoit le monuiSifepf élevé par
ses meilleurs géinu aux.dCe inouu
vieux uiaréfchal tombal
ment oùSaisissant iin drajr'tiù
i
troupes vers l'cndipil où le ft5U
Toute la Bohême est en qtL
qui rappelle çhaque pas, le
ces plaives qui furent témoi
peut s'eihpécher d'adtuin
Napoléon,il ne perd
îssa
itte dé
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ague,et
u de
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éori hii-mème. L'exempl
ijour.s dans l'histoire fcofïiuie
peut un pays d'une médiô'cre
lorsqu'il est dirigé par un
ouve sur la montagne
es souvenirs; il fut habité Le peuple eu fureur pénétra dausl apparh
Ce palais estsans contredit, un des magistrats étaient reunis. Ces derniers e;
l'endroit
ualre hisûaïen^' u nio-»
liait la tcle de sqs
ét second or dyjd0albj
le champ de bataille
•édéTic. En contemplant
ombreuses victoire., en ne
me. ùlis eï* parallèle avec
it, cyr bii,tcbef d'an Etat
^"ait ^eJ i C mil-
fit faire la tactique fuient utiles
(le U Pïùise SouS Frédéric li
fine preuve reuian
étendue, d'une
tiomme
Le
^>"1 j
IJAdis par les ro s
plus vaslrs édifices qui existentmais il ue présente rien de remar
quable sous le rapport de son architecture, qui n est ni élegante ni
grandiose. C'est un vaste bâtiment irrégulier renfermant plus de
;uit cents pièces et quatre grandes salles la salle du couronnement
qui est décorée avec une grande richessecelle où siègent les mem
bres des Etats du royaudic. L'ordre des paysans a aussi ses représen
tants la diète de Bohèmeet l'on remarque dans cette salle les
modestes bancs de bois qui leur sont destinés; ces bancs forment
contraste avec les sièges rembourrés des seigneurs et barons, La salle
de bal, dite 1 Espagne, est d'une dimension extraordinaire elle peut
coulcuir environ quatre mille personnes. La quantité des loslreset
JPPik .s,-:: -i
igjfc piws^l.e plusieurs des meille
j.^raniU.u;a}tres;m illVo! Vraimcut a^oir vu l^magnificp
dé V ieune, de Muuigk'ef ilé Dresde, poui se (Limer
du géuie"<le.R.nbeils de N'sjhdick, de Te^jkri, etc.
Nléns la ooor du ftjiilscliin» un monumènWrès-sii
placé où fat commis uu^Oirible attentat. Pendant
gieuses du dix-septièine siècle, Jes ma,gist«é. de Pj
ses d'avoir contraclûSine hllîance secrètByec 1
entenore leurs voix au milieu des cris d sr
excitée par le fanatisme; elle se rua sur eux.ct les pi
fenêtres. L'appartement où se passa cette scène tr'agii
servé religieusement daus le même état où il etaitàoet1
Le second étage du palais rappelle des souvenirs plus
fut habité par Charles X il y vécut d'une manière toute bourj
entouré de quelques serviteurs fidèles, qui ne l'avaient point
donné dans l'adversité. Les vastesapparlcmeutsdu Radschim, di,
de servir de demeure une cour somptueuse, élaiént fs u en
nie avec la situation du vieux roi déchu. Plus d
rant ces salles efc.es cours désertes nr du t.-il pas
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