JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
NOUVELLES DISSES.
1re ANNÉE. N° 42.
JEUDI, 23 SEPTEMBRE 1841.
INTÉRIEUR.
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PRIX DES INSBtTIOHS.
Quinze centimes par ligue-
YPRES, le 22 Septembre.
Nous voyons une preuve de la démoralisation
complète dont sont atteints nos voisins de France,
dans les scènes sanglantes et anarchiques dont
leur pays est actuellement le théâtre, et surtout
dans la profonde indifférence avec laquelle ils
semblent les considérer. L'issue quelqu'elle
puisse être ne préoccupe personne.
La manière dont on s'est hâté dans certaines
localités de saisir le prétexte du récensement
pour faire de l'opposition ultra-énergique, sem
blerait annoncer une grande irritation mais
ceci est tout local. Nous le répétons, ce qui
nous frappe chez nos voisinset ce que nous
regardons comme un symptôme très-alarmant,
c'est leur profonde indifférence pour le gouver
nement qu'ils sé sont donné en 11130.
S il est en France des partis qui, tout prix,
veulent amener un nouveau bouleversement, il
est certain que leurs adhérens, communistes ou
carlistesforment dans la nation une fraction
infiniment petite ce sont ces quelques agita
teurs et le gouvernement proprement dit qui
se livrent sans cesse de nouveaux combats la
nation ne prend parti ni pour l'un ni pour l'au
tre, elle regarde et attend sans sembler prendre
le moindre intérêt ce qui se passe.
militaires presque tous déserteurs, dont deux
sont prévenus de tentative d'assassinat.
Le 18 du courantle commissaire de police
de Poperinghe a opéré l'arrestation des nommés
Victor Delpierreâgé de 26 ans, et Louis Ver-
schave, âgé de 27 ans, tous deux ouvriersqui
s'étaient présentés dans un cabaret de cette ville
pour y faire changer des pièces fausses de 5 fr.
a m r-1 - -
On a extrait aujourd'hui de la maison d'arrêt
de cette ville, pour les transférer Bruges, huit
M. Myttenaere,' second vicaire de la paroisse
de S1 Martin d'Ypresvient de recevoir sa no
mination de premier vicaire Ostende. C'est
une perte pour la ville. M. Myttenaere est un
prêtre instruit et éclairé remplissant avec zèle
ses honorables fonctions. Pendant le peu de
temps qu'il est resté parmi nous il a su se con
cilier l'estime de tous les habitants.
Cet ecclésiastique était chargé par l'évêque
de Bruges de donner l'enseignement religieux
aux élèves de notre collège communal il s'en
acquittait de manière se faire regretter.
M. Bossaert, vicaire de S4 Jacques, le remplace
S1 Martin l'autorité supérieure ecclésiastique
ne tardera pas sans doute désigner celui qui
doit lui succéder dans les fonctions qu'il rem
plissait au collège communal.
n=3XgX&—
Le ministre des travaux publics fait connaître
qu'à dater du 21 septembre, et pour faciliter les
travaux qui s'exécutent sur la section de Brux
elles Malines, dans le but de garantir le che
min de fer de tout danger d'inondation deux
modifications seront apportées aux heures de
départ des convois, savoir
1° Le convoi partant 4 heures 45 minutes
de Bruxelles pour Liège, partira 4 heures 30
minutes;
2° Le dernier convoi d'Anvers pour Bruxelles,^
partira 7 heures du soir.
M. le major Duyker,en garnison Maestrjcht,
vient d'être nommé colonel 4<command«M les
troupes fédérales du grand duché de Luxem
bourg et du duché de Limbourg, qui doivent
former 3 bataillons.
M. de Montbelancien mairedeToulouse,
ancien ministre de Charles Xsignataire des
ordonnances et amnistié par le ministère Molé
est arrivé le 13 Toulouse, venant de Kirch-
berg. Il se propose de passer quelques jours
dans sa famille, qu'il n'avait pas vue depuis 1830.
Tous les journaux s'accordent dire que,
dans les rassemblemens tumultueux dont Paris
vient d être le théâtrecette partie de la jeu
nesse populaire que l'on appelle les gamins
était en très grande majorité. Pourquoi s'en
étonner? Onze ans se sont écoulés depuis la
révolution de juillet les gamins de ce temps-là
sont devenus des hommes les nouveaux ont
entendu chanter ce beau verset de la Mar
seillaise -
Nous entrerons dans la carrièrey
Quand h os aiués n'y seront plus. v
Ils ont mis profit ce bel enseignement qui
pour être venu d'en haut, ne leur est plus tombé
du ciel. {France.)
La Gazette d'état de Prusse relate la mau
vaise organisation deVTirailleurs de Vincenq^s^,
et ajoute en même temps que les njanœuvrés a
la course qifon a voulu essayer dans ce corps.,
sont contraires toute bonne règle militaire
un tirailleur ne pouvant guère tirer juste
échauffé par la course et par des manœiTfr'ês de
course,-(jui ne sont qu'une lisible fantaisie
mililaire,.jsans pouvoir offrir aucune bonne ap
plication dans la guerre. La Gazette d'état ra
conte aussf avec" des détails affligeons comment
ces corps hâtivement formésexténués par des
marchés forcées et peu acclimatés en Afrique
ont perdu sur le sol africain une grande partie
de leur force effective. Les critiques dont la
Gazette d'état accompagne cet état de choses
pey 31 3_-£TO^ ÔDieuWêcria la vaille tille éR#am«t dansses nmius
-n if. tournant aulôur île la hbrnè peu près comme l'bironilellt: vole au-
LENIAST Dis LALET. tour de son uiéfj Dieùï ifti enfant un bel ent'.uil
Dans la rue Chapon logeait, il y a vingt-huit, ans, une couturière Babet n'aimait pas les animaux, mais eu-revanche eltdbhnait les
qui occupait les combles d'une assez grande matent; M11" Babet vi- enfants; elle n'avait'jamais trouve de pénible dans son célibat qui)
vait dans nue aisance qu'elle devait tout entière son travail; car ce ta,privation d'èh e mère... Le
hasard luioBrait un eufant abandonné,
n'était pas nue de ces jeunes grisettes qui font le lundi, vont la- vqiAaliuit peut-être périr dans la rue iuiAe dnsoiii. M1 Babet prjjL
Chaumière ou au jardiu Titre le dimanche et vivent ilanï semaine 1(? beècbkù et' mont'a'Shpz ell^ avec eçt hôte inattendu. C était un
sur la pension qu'un père de province fait son-fils l'étudiant. Babet "petit garçon, gros et graS; du reste point ilcsigueqni pût le faire re
avait quarante-huit ans depuis trente aqs là moins elle faisait ma». i$oi^iaitie, un berceau dosier, des langes communs et qui ne or-
iiiro iii lue nnrrAniinfi; iilll'llt miP.IHIH ITÏÎîrnili*
cher du même pus la sagesse et la cou turé U aimait ni le§ perroquets,
ni les chats, ni les carlins, ni les pedts.oiseagxi^tait dojjç<^ compa-
tLisante, ne causait jamais avec stpTnrie seul»»
imperfection elle preùaiUlu ta1^*^
cruelques jours auprès il elle pOur savq
était pratiquée une poche invisible
d'argent. Toutes se'srelJiVsé&ep
réglées. En été, a cinqTie>ifes ,vëlL
elle étrenuait la laitière' qui quéj
hiver, elle dçsceutUit.n.sL\ h.
usages, était
la laitière n'était p
rue, puis elle toun:
pots de crème, et elle vit
rnti ouvrit et dpns Itr
- -ja
L Uabet, eh bien! je lui servirai
làf ou ne, me le réclamera pas.
ans un» premier moment d émotion
doublé mesure de lait,
laitière, la voisine vous a donné un
laieut aucune marqt
Tout fait al*
inèrê et du moins,
Ceci était dit as^ez
ihet descendit ensûil
Je vois ce que c'est,
e sès petits chats.
leet\ Babet ne répondit rien, mais remontée chez elle et écoulant les
*-*près elle; en premiers vagissements de l'enfant, bile comprit qu'elle ne pourrait
fidèle ses pas cacher longtemps son trésor et elle se décida dans l'intérêt de sa
fe la rtiain-, réputation raconter tout le inonde sou aventure. Et alla d'abord
chez le commissaire de police, qui loua sou humanité; elle montra
ensuite l'enfant toute la maison, ses amies, ses connaissances et
nomma l'enfant Joseph -, c'était suivant elle un nom heureux; le pre
mier qui le porta fut, il est vrai, vendu par ses frères^mais il devint
dans la
plaçait ses
langes qu'elle
id
- J
par lasumun granoministrc; or^ Joseph n'aurait point de frères
ou du niôijis u'cjÉ^'roiinaîti a jamais; il ne serait donc jamais vendu
jranédx il- lui rçstail» encore la chance d'être un jour ministre.
Datisla ïnie Ghâpbû où ©et evénemeutr lit, beaucoup de bruit, on
«obstiné n'appeler jamais'Joseph' qiic lèûfant de IL.bel.
L'eiiftint deii^bei vint comme un champignon, et a me que u«
sou appétit naApnt çties frais de sa prcjnièro éduf^tion
t.iicn lJla dépende 4 e" Babet, le hasard voulut que la 1*1'ne OU a]tf
eût luujour.s travail et un travail plus lucratif qui»-JvCn.r
uiauquaif..^j^jtégarder couimeune faveur dd|
toujours les
VAt-
ictions. Tandis p^ue le pjnstai k'v/
dissait, son inrelhgeiioc et son;e bw i^refle
•it bien joueur, il aimait bien ce, daV ^nilé di
de ky ue Chapon, mais il aimait Babety savaachinr er'ie* (lj
ineuçait écrire. A neuf ans Joseph suivit en q. "entive. I
classes d'un bon pensionnat,et quinze quoiqu il nV/J'autrc^
Iial)et,son éducation était complète; alors il entra daiisi'ii p
de commerce, où sa jolie figure et ses l>«nnes quatités l*i\i»ae
nir un avancement-rapide. Quelque temps après Babet
n'avait lien et ne laissait donc rien au jeune homme qu«Ipfet
U»r d'une tendresse saus homes et la mémoire d'uuebienfV fu J
blime, si l'on considère sa position et sa pauvreté mais Jo^^k|
vait heureusement se passer d'elle, il faisait tous, les jours sou 1
Le petit enfant abandonné sur une borne de la rue Cï Hpon j 4
vcliu un homme-, il avait'' - gcnce, de Ai
1 9. am*