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JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
I e ANNÉE. N° 51.
DIMANCHE, 24 OCTOBRE 1841.
s-/
LE MINISTÈRE A L'OUVERTURE DES
CHAMBRES.
FEUILLETON.
0
On «'abonne Ypres, rue du
Temple, 6, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIX DE L'ABONNEMENT,
par trimestre.
Pour Ypresfr. S-00
Pour les autres localités 6-00
ix d'un numéro 0-95
Tout ce qui concerne U ré
daction doit être adrefil, franc».
l'éditeur du journal, Ypres. -
Lo Progrès paraît le Dimanche
et le Jeudi de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
Quinte centimes par ligue.
OL
I
Y PRÉ S, le 23 Octobre.
Le 9 novembre les chambres s'assemblent de
plein droit. Peu de temps nous sépare de cette
époque qui mettra le ministère en présence de
la réprésentation nationale, congédiée assez ca
valièrement par lui son avènement au pouvoir.
Ce coup d'état au petit pied a permis des
hommes que la nation ri a point acceptésde
diriger pendant plusieurs mois les affaires du
pays pour ainsi dire sans contrôle et rien n'est
facile comme de dépenser les budgets que d'au
tres ont obtenu du pouvoir législatif.
Mais le temps approche où il faudra qu'ils
rendent compte aux mandataires de la nation
et de la manière dont ils se sont élevés au pouvoir
et de l'usage qu'ils en ont fait.
Dans une circulaire adressée aux gouverneurs
des provinces le ministre de l'intérieur M. No-
thomb, avait annoncé le cabinet actuel comme
formant un ministère mixle et de conciliation
le voilà l'œuvre depuis six mois et quelles
opinions a-*t-il conciliées? La division entre l'opi
nion libérale et rétrograde n'est-elle pas devenue
plus tranchée Les élections n'ont-elles pas ac
cusé dans le pays une fermentation plus grande,
une lutte plus vive entre les partis. La soi-disant
irritationqui a été le prétexte de l'adresse du
sénat, est devenue réelle, et ce ministère créé
dans le but de concilier les partis est impuissant
la calmer.
Parla missive dont nous parlons, M. Nothomb
engageait les gouverneurs diriger l'esprit pu
blic vers les intérêts matériels. Il y a longtemps,
Alcibiade en coupant les oreilles de son chien,
usait d'un pareil moyen de diversionet il
réussissait, en occupant les athéniens du chien
mutilééchapper aux reproches sévères que
méritait sa conduite désordonnée.
Le ministère en engageant le pays s'occuper
d'intérêts matériels, aurait dû diriger l'impulsion
qu'il donnait mais là encore il s'est laissé de
vancer par les conseils provinciaux qui par la
proposition d'une réunion douanière avec la
France, ont tiré le gouvernement do sa to«peur.
Alors M. De Muelenaerifcfatigué de sa haute
position et désirant voyager pour la guérison^
de la gastrite politiquelçlont il est atteint, est
parti pour Paris accompagné de M. Liedts et
Deschamps. Ce dernier a trouvé piquant de se
faire donner celte mission en récompense des
services rendus au parti catholique dans sa lutte
avec le ministère précédent.
Nous connaissons le résultat des négociations
entamées par ces messieurs elles ont été sus
pendues et probablement on n'en parlera plus.
Un concours obligatoire pour tous les collèges
subsidiés par l'état avait été décrété par le
ministère Lebeau et Ilogier. Tout le monde
rendait justice cette institution. La première
mesure du ministère nouveau a été de la vicier
dans son essence en la rendant facultative et
en l'étendant tous les collèges du pays. Les in
stitutions du clergé ont été invitées concourir,
aucune n'a daigné répondre l'appel. Le minis
tère pour s'excuser d'avoir continué ce concours
institué par son prédécesseur, a dit dans le
discours prononcé la distribution des récom
penses, que les collèges dirigés par le clergé
donnent une éducation plus morale que les
établissements de l'état.
A tous ces griefs le ministère n'a opposer
aucune institution créée par lui, aucune mesure
utile. Rien n'a été fait pour l'amélioration de
l'état matériel et moral du pays. Ah! nous ou
blions le changement du tarif du chemin de fer.
Le ministre des travaux publics aidé d'une com
mission, a modifié le tarif de M. Rogier, et grâce
une saison plus propice aux voyagesles re
cettes ont été plus élevées.
-C'est après avoir ainsi géré les affaires du
^aj's que le ministère se présentera devant
les chambres: on peut dire avec justice qu'il.,^^^
n'a pas'faitles affaires du pays mais celles du -
parti çatholjque.
Les .retrog' adés le souffrept et le soutiennent 1
en attendant mieux mais, la première occà:
sion favorable, ils l'abandjaaQeipatLes fiîjérjUix"
n'ont rien attendre *d*tin ministère qui a été,
formé en haine de leurs opinionî.; et seulement
parce que le* parti catholique n'osait saisir
franchement les rênes du pouvoir. Soutenu
par des amis tièdes et traité avec une sévère
impartialité par le parli libéral dont certains
de ses membres sont des transfugesle minis
tère supportera avec difficulté l'épreuve des
chambres. v*
La gendarmerie d'Ypres vient d'arrêter et"
decrtràer la maison d'arrêt le nommé Audart,
Çieah)cabaretier rtie dElverdif gheprévenu
MADAME PALMYRE. - {Suite.)
UN BAL DE LOUAGE.
Quelques jours après cette scène, Mme Palmyre donna une soirée
dansante.
Ce fut chez Mme Palmyre un bouleversement complet. On fit
enlever une cloison qui coupait en deux, une pièce assez grande. On
loua un piano, un canapé respectable des banquettes, des glaces,
des candélabres on étala toutes ces apparence» et on les fit briller
aux yeux, comme on fait étinceler un miroir pour prendre des
allouettes.
Tous les vieux meubles entassés dans une cliambte du fond con
fondaient tristement leurs regrets et leur poussière-
Et s'il fallait vous dire toutes les ruses que demanda cetje riçîfcsse
d'emprunt! des tableaux,et..quels tabl
pour cacher certaines partiesdu papier; ci
était substitue!* des taches de peint
canapé de coèdiivence avec les g|lent
les souris; des portes qui, seules, restée
semblaient s'étaler aveo Cynisme et
comme elle pouvait. J
reprise de fil d'or sur
Ces préparatifs dé
soucier, et il eût
ave je ne respù r Mi
avança douccw»'
leva les
- dit tout bas avec i
Marcel, reux-tu
tà la-fois.
Je n'en ai pas. v t T
M"»" Guérin ne se découragea pas et continua 'd une voi^ plus
douce encore
-- Tu aimes Cœlina.
Et si je l'aimais? dit Marcel en souriant et rtoqgii
Avoue-le.
C'est vrai.
Quand la pauvre mère, qui doutait encore et qui se f;
santé pouravoir pjt tyeu, se yit une rivale dans le cœur
sa jaloujie s'éveilla et elle dit d'un ton froid 3
C'est une petite fille bien gentille, mais si mal élevée.
A]ks le plaidoyer Commença
lie est si tffodeste!
sis bien que je ne serais
Ob un peu coquette. v*
lui P'*
EUe (^quelle! Elle est timide.
- Quand elle baisse les yeux.
Ah! vous voilà bien! Elle a les yeux grands, elle est hardie
*e les avait petits elle serait sournoise.
paresseuse et nonchanlanle
..Mie n'a pas l'activité mécanique des jeunes filles qui ne
t rien!
Et puis une mère
O— J'en étaissûr! Mme Palmyre...
C'est criblé de dettes.
Calomnie
Ce n'est qu un cri dans le quartier.
Calomnie
Caviton ne sait comment. c.
Calomnie! calomnie!
-- Calomuie si lu veux, répondit M01» Guérin avec dc« larme*
dans la voix. J'ai dû te dire la vérité je*
pas écoutée.
Marcel se leva, s'approcha de la fenêtre, {fédonna un air ét
battit la* mesure sur les vitres mais une larme roulait dans ses yeux.
'Le caractère de Cticiina, c'était l'honnêteté. Son âme pure laissait
voir au fond oette n^hle qualité, comme un flot limpide laisse voir
son lit de sable d'or*. Une fois que cètte jeune fille avait fait une
promesse, aucune torture morale ou physique n'eût pu la lui faire
IjretracEeriPoRrlHIe,'"unejpart&le était an fajt. Mme Palmyre
paissait, et W désirait dv'cllç^jj^son consentement c
ée. fn>ot prononcé, elfp suerait livié.-, étrcîgnant k..gn'*,
c«nH^fe/manvifes>'u^niais ce
.iWFvlèfY»*1 eu U'Iéi- de ce»»^P',
pris sur lui tous les frais. Il essayait de Aii\ rt
des plaisirs, cette passion qui prend facile;
des femmes froides, comme certaines fleur. "muujguait au
Cependant le salon de Mme Palmyre éta* 1Ia
jeunes demoiselles se redressaient avec1
regards et minaudaient de toutes les façons
monde, comme si les courtes manches faisaient
si on avait un beau visage pour les dimanche^
même qu'on a une robe parée et une riche coifTt
En entrant dans ce bal, un paysan encore tou
son village, n'eut pas hésité se croire parmi les gt1
volée; mais quiconque a vécu dans le monde civiliss
pris tout d abord que ceRixe était de mauvais aloi t '8e vu
sonnait mal. Il aurait reconnu tout de suite ces baronntS
détrempe, et tous ces fashionables au rabais: tous cesliltér|Je
de journaux d'annonces, et tous oes peintres dont le musée pj1
tuel est en plein vent.