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JOURML D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INTÉRIEUR.
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FEUILLETON.
1" ANNEE. N" 60.
On s'abonne Ypkes, rue dn
Temple, 6, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
PRIT DE L'ABONNEMENT
par trinicsUt.
Pour Ypre»fr. 5-00
Pour les autres localités 0-00
Prix d'un numéro 0-36
JEUDI, 2o NOVEMBRE 1841
Toiit ce qui con terne la ré-
daction doit être adressé, franc*.
l'éditeur du journal, i Ypres. -
Le Progrti paraît Dimanohe
et le Jeudi de chaque semaine.
PRIX DES INSERTIONS.
Quinte centimes pr lignq.
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YPRES, le 24 Noveiubre.
A Monsieur T éditeur du Progrès
J'ai lu il y a quelque temsune lettre par la
quelle Monseigneur l'évêque de Bruges déclare ne
pouvoir donner un ecclésiastique pour enseigner
la doctrine chrétienne aux élèves du Collège com
munal de notre ville.
Je m'occupe peu de politique; les" rivalités des
partis ne m'intéressent guères mais je tiens avant
tout la religion de mes pères et j'en accomplis les
devoirs aussi bien que je le puis; aussi dois-je vous
avoue^ jjue ije ne puis comprendre la mesure qui
j^it^d'èlreprise.
Bcni effet, la pratique seule de la religion peut, me
rsemble-t-ilassurer l'homme la félicité éternelle
it.ls, bonheur en cette vie de misères c'est là une
que nul catholique ne révoque en doute; aussi
on s-nous par tous les moyens propager
«es doc frit) es de notre religion; car nul n'en
peut pratiquer les devoirs s'il ne l'aime, et pour l'ai
mer ne suffit-il pas de la counaître? C'est pour ce
motif que di toutes les missions confiées par notre
divin maître ses apôtres (dont les prêtres sont les
successeurs) la plus importante fut celle de cultiver
la vigne du seigneur, et d'apprendre tous ceux qui
les ignorent les préceptes sublimes de l'Évangile.
Ces réflexions si simples et si vraies ne suffisent -
elles pas pour rendre incompréhensible la décision
que l'on vient de prendre?
J'ai bien lu dans la lettre de Monseigneur les li
gnes suivantes cet établissement (le collège com
munal) n'offre pas toutes les garanties nécessaires
pour que nous puissions avoir la pleine assurance
que notre coopération puisse être utile; mais cha
que année des missionnaires zélés traversent les
mers et ne craignent pas d'aller travers mille
périls annoncer des peuples barbares la religion du
Christ. Ces courageux apôtres en quittant leur pa
trie n'ont pas pourtant la pleine assurance du suc
cès de leur œuvre; une simple espérance, une foi
ardente, un dévouement sans bornes leur suffisent
pour s'exposer tous les dangers. Les hordes sau
vages présenteraient-elles plus de garanties ces
hommes zélés qu'un établissement belge n'en peut
offrir notre clergé? Et les motifs puissants qui les
poussent n'exisleraient-ils pas, quand il s'agit de
conduire dans la voie du salut les enfans de nos
concitoyens catholiques?
D'ailleurs quelque.mauvais que l'on puisse sup
poser l'établissemeiit dont il s'agitce ne peut être
là, me paraît-il, un îitolif pour refuser d'y ensei-$>.
gner la religion. Le bon pasteur ne cherche-t-il pas'i*
ramener au bercail la brebis égarée La conver
sion d'un pécheur ne donnt^A-elle pas au ciel plus
de joie que la persévérance de dix justes? D'ailleurs
cette supposition est toute gratuite, et Ja preuve
c'est que le collège communal ne fut jamais peut-
- ce dans un élat plus prospère. Dimanche dernier
*j ai compté les élèves qui assistaient l'office divin;
ils étaient plus de 80 le collège épiscopal de Saint
Vincent de Paule en compte 65 et par ;i »x. il est
un grand nombre de jeunes gens de la c, ag if-
qui se destinent l'état ecclésiastique, et qui, pro
bablement, ont été placés là par ordre, eu attendant
qu'ils puissent être admis au séminaire. Dans les
rangs des élèves du collège communal j'ai remarqué
des enfants appartenant aux familles les plus nota
bles, les plus pieuses et les plus éclairées de la ville.
Ce fait seul suffiUpour démontrer combien sont peu
fondées les accusations si vives lancées contre cet
établissement. Un père catholique est en pareille ma
tière, un juge bien compétent du jour où il remar
querait que des leçons dangereuses commencent
gâter le cœur si impressionnable d'un fils qui gran
dit sous ses yeux vigilants, il s'empresserait sans j
doute d'y porter remède, «twleEeliopr 4on enfant^
d'une école pernicieu^.
Le Collège communal d'Ypres a produit un grand
nombre d'excellents tlèï^s,etdes succès-qu'ilsoblien-
linistère poù/raller i
MYixales.'wî
nent chaque année aux universités, aux écoles mi
litaires, du génie civil et des mines, doivent être un
titre de gloire et une bien douce récompense peur
les professeurs qui les ont formés. Plusieurs d'entre
eux parcourent avec éclat les diverses carrières qu'ils
ont embrassées, et se font remarquer non seulement
par leurs talents, mais encore par leur conduite ho
norable et leur piété.
Si je me suis.permis cette petite statistiqùe, veuil
lez croire, Monsieur, que mon intention n'est nul
lement de chercher nuire au collège de St. Vincent
de Paidej^çet établissement me paraît fort utile;
c'e^t une ridieV précieuse pépinière de prêtres zé
lés mon seul but a été de vous dire
pourquoiijm'est possible tle comprendre la me
sure arrêtée pat vêques. ^r"' y
L'autre"- jeur soumettais ces.&flexions jjn dqj&
mes l$iis g [ui se hâta c'Vfne répondre ont i peut
arracher aef prêtres ur s
appuyer et renforcer de institut
Mon ami est un fort hpavte bon?
guères plus d'esprit que moi au
qu'il avait pris la lettre une sang
ine empruntée sans doute un^jour
e la religion car employer un pê'tre^mrn'
aux enfants là vraie religion, est-çe là Pari r Si
son saint devoir qui est avant tout de propager le?
principes de l'évangile? En matièra^ommerciaie et
industrielle, je conçois fort bien la ajvslité'et la con
currence; je ne la conçois pas quand il t'agifdu sa
lut des âmes. 11 me semble quode telles idées rava
lent bien bas la religion du Dieu qui chagfca les mar
chands du temple. p*
Si, depuis le mois d'aoqt passéil avait été intro
duit quelque modification daa? Inorganisation du col
lège çonimuuSli je m'expliquerais peut-êlre k jue-
sure'én question. Mais Ifeut est resté de même Seu
lement quelques jeunes gens sortit venu augmenter
le nombre des élèves. A celte époque, cependant,-un
prêtre était chargé d'y enseigner iq'doctrine chré- -
tienne; si l'établissement offrait aj»rsj}es garanties
suffisantes, pourquoi ne les offrè-t*U plus deux mois
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UN PRISONNIER D'ÉTAT SOUS L'EMPIRE.
•La postérité n'est pas venue eiïtJbre pour Napoléon ies hommes
de mil hnit cent quinze en avaient fait un pygmée; ceux de mil
huit cent trente en ont fait un demi-dieu. C'est seulement dans un
avenir, pluséloiguépeut-être qu'on ne pense, et lorsque nos soi
nirs et nos traditions, nous autres contemporains, auumt pâxséj
que l'empereur, qui fut lui seul une dynastj,^
ment et toujours la place que lui assign
lilé.
Un fait incontestable, (c'est qi
Napoléon ne put se défendre, de l'é:
qu'éprouve' - tous cens qui sPnt ni(
Parmi ses I jutevRelles furent
pas qui *érnoigjHFîe ccH^|
rupture a\ruMfPape l ie
dont il ne craignit p 'Sjtfi
tère et d'une résiftytiou èv
d'un sceau fat»Alterner
sa fortune et son génie'
Déjà depuis euj
l'ordre de l'eni me
quittant Rome avàit c
rendit, sans cesser t
ayant refusé d'assister Jf la cérémonie religieuse du mariage de
Napoléon avec^Marie-lLouise, il fut immédiatement relégué Sé'njdn4; pris dp to
on lui défendit en mêxne temps de porter les insignes de sa dignité, priefyivjiï?
et il lui fut interdit dè correspondre avec le pape.
Calme ^1 milieu de cette tempête soulevée pSl'orgueil blessé de
Napoléon, Pie Vil puisait dans sa conscience et sa foi ia force né-
âire la luttqfpi'il avait soulenir.^Une sentence d'excommu-
l^oii fulminée contre l'empereur fût expédiée secrètement
évêques et cardinaux français, ainsi qu'au cardinal di Pietroj
p dont M. de Chabrol entourait le pape était assez bien
jldes personnes auxquelles la bulle avait été
de partir sans me donner même le temps de déjeune*-, et je n'ai rien
torde la route qu'on m'a fait faire d'une seule traite je vous
iuC tout, de me faire dounejr diner.
Monsieur le cairiltni$*rëppi*tlit Pàquesjfcous dinerezj
de la Force.
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nojpri^Z
J'auraLl'hj
souffrez i
sables.!
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e cette bulle y àrrivât.
motivé cependant pour
tlje, Napoléon donna Toi
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