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INTERIEUR.
V ANNÉE. N° 73.
DIMANCHE, 9
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V I
JOEMAL D'ARES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
LE LIBÉRALISME.
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On s'abonne Ypres, rue du
Temple, 6, et chez tous les per
cepteurs des postes du royaume.
fRIX DE L'ABONNEMENT,
par tri mettre.
Pour Ypresfr. 5-00
Pour les autres localités 6-00
Prix d'un numéro 0-25
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YPRES, le 8 Jauvler.
Que les temps sont changés. Lors de la révo
lution la Belgique se disait libérale tous
voulaient la liberté la plus étendue la plus
large, tellement qu'elle menaçait de dégénérer
en licence et en anarchie. BourgeoisNobles,
Prêtres n'avaientqu'un seul cri celui de Liberté.
La seule crainte qui les agitait alorsétait que
la Constitution n'eut mis quelques entraves
cette liberté qu'on voulait illimitée.
Onze années se sont écoulées depuis cette
époque, et oe nom de libéral qu'on prenait alors
qpmme un titre glorieuxexcite maintenant chez
ijrv parti un sentiment de haine et de colère
jalouse. Cette liberté désirée par tous, mainte
nant qu'on la possèdeest trouvée pesante.
On croit n'avoir rien de mieux faire, que de
l'abdiquer en faveur du clergé. Encore si l'His
toire nous apprenait que la dominaiTon des
Prêtres est douce et tolérante s'en
faut qu'un pareil fait se tro dans
les fastes des Nations.
Quels sont donc les causes (^^^TJngement?
Les vrais libéraux sont-ils devenus intolérants?
Menacent-ils d'opprimer leurs adversaires au
nom delà liberté? Non, ils ne désirent que
la Constitution et les garanties consacrées par
elle. Ils sont disposés Ta défendre contre toutes
les attaques. Tous les jours ils donnent des
preuves des principes d'ordre et de modération
qui les animent.
Si les libéraux n'ont pas changéceux qui
alors usurpaientee nom ontfaitcertesdu chemin
et ont démasqué nettement leurs plans et leurs
projets. Après avoir invoqué en 1830 la liberté
d'enseignement maintenant au nom- de la
Religion ils en réclament le monopole. Ils ont
voulu la libertéd'association, et toute association
qui n'est pas formée sous leurs auspices, est en
bulle leurs calomnies et leurs invectives.
La liberté de s'associer ne leur suffit plus, on
veut, pour un établissement d'instruction, res
susciter la main-morte, privilège odieux, et qui
depuis son existence, a traîné sa suite d'into
lérables abus. Enfin la Religion se trouve par
tout tout se fait au nom de la Religion et la
Belgique, pour peu que ce système continue,
sera opiprimée au nom de celte Religion qui,
son apparition a donné aux hommes les pre
mières idées de liberté.
L'article de la Constitution qui consacre la
séparation du pouvoir temporel et spirituel
est violé chaque jour. Les Évêques lancent des
mandements électoraux et interviennent dans
les affaires pureme.nl politiques. L'expérience
des siècles est-ellé donc oubliée par nos hommes
d'état? Combien de guerres civiles la confusion
des deux pouvoirs n'a-t-elle pas occasionnées?
N'est-ce pas là une des causes indirectes de la
Réforme? Ce qui a coulé pour établir tant de
troubles et de^sang, aujourd'hui on l'abandonne,
ou manque d'ériergie, pour maintenir ce principe
si salutaire, et qui garantit aux deux pouvoirs la
plénitude de leur action.
Le libéralisme, disent nos adversaires, est im
puissant fonder. Et où avez-vous vu cela
Toutes les institutions anciennes, même là où
vous étiez les maîtres, n'ont-elles pas été modi
fiées dans le sens du libéralisme Maintenant
que vous voulez fonder un gouvernement en
Belgique qui agisse sous votre impulsion, n'avez-
vous pas dû suivre la marche des idées libérales?
Pourriez-vous faire revivre les institutions an
ciennes que vous affectionnez cependant, et
que vous tâchez de refaire partiellement? La
faculté d'organiser et de fonder, que vous re
fusez au libéralisme, lui est si inhérente que
vous avez dû vous abaisser devant sa puissance.
Le libéralisme n'a rien d hostile aux croyances
ni la religion. 11 se meut dans un cercle pure
ment politique. Les adhérents de toutes les
sectes peuvent être libéraux, car il est de l'es
sence de ce système d'assurer tous une égale
part de liberté.
Cessez donc ces vaines déclamations contre
une opinion qui est celle de la majorité instruite
de la nation. Vous avez encore assez de puis
sance pour empêcher que le bien se fosse, mais
vous n'en avez pas assez pour arriver au but de
vos désirs. Nous avons pour nous les sympa
thies du siècle, et vous n'en arrêterez pas la
marche progressive.
'V
Dans la soirée du 4 de ce mois, un incendie
a eu lieu Staeden. Trois maisons appartenantes
la veuve Vandamme, ont été la proie des flam
mes les meubles, une partie de bois et de foin
ont été détruits. La perte est évaluée 480 fr.
pour le mobilier seulement. Le feu s'est com
muniqué au toitpar une crevasse qui se
trouvait dans une des cheminées.
Le 6 de ce moisle nommé Joseph de Rou-
baix, jeune homme, âgé de 10 ans, demeurant
Dickebuscha été trouvé noyé dans l'étang
situé près de ce village et dont il porte le nom.
Boite du Progrès,
Pollinchovc, le 8 janvier 1842.
A Monsieur le Rédacteur du Progrès,
J'ai appeler l'attention du public et surtout de
l'autorité judiciaire, sur un guet-à-pens des plus
lâches.
Vous n'ignorez pas. Monsieur le Rédacteur, que
le nom de'inployé de la douane est abhorré de la
plupart des gens de la campagne, cette sorte de gens
s'imagine que c'est lin être nul qu'ils sont obligés de
nourrir leurs dépens en pure perte, aussi en toute
occasion le font-ils sentir au douanier, soit par pa
roles, soit par actions, de là souvent des querelles
qui presque toujours ont des suites déplorables.
Je reviens au fait
Le 26 décembre dernier, un employé des douanes
du poste d'Elseudamme, revenant d'Oostvleleren,
où il avait été reconduire un de ses camarades, s'ar
rêta au cabaret tenu par le sieur Vaneeckesitué
un quart de lieu du village, pour y prendre un verre
de bierre; peine fut-il entré et eut-il adressé quel.
feuilletori <lu Progrès,
ADOLF DE DACHSBURG.
TRADITION ALLEMANDE DU 12e SIÈCLE.(Suile.)
II.
Depuis la mort de son père, Adolf trouvait son château triste et
désert. Les tournois et la chasse, ses plaisirs favoris ne lui offraient
plus de distraction. Le sombre ennui s'était emparé de lui et le con
sumait lentement.
Leuthold qui remarquait avec douleur les progrès de ce mal hor
rible chez son élève, lui dit un jour
Quittons le château, Adolf, tout y retrace ton esprit, un
malheur présent, un bonheur passé. Eh bien voyageons.
Voyageons, dit le comte. Et il retomba dans ses rêveries.
Mais le fidèle Leuthold s'occupa avec tant de diligence des apprêts
du départ, qu'en peu de jours tout fut disposé.
Ce tumulte, ces préparatifs réveillèrent le comte de son engour
dissement, et le firent songer confier, pendant son absence, la
direction de ses domaines un homme capable et respecté dans la
contrée.
Il appela le révérend P. Augustin, sou châpelain, lui fit part de ses
projets, et lui demanda son avis sur le choix qu'il voulait faire.
Le rusé moine, espérant que le choix tomberait sur lui, commença
sans hésiter, sa propre apologie, et chercha tromper l'inexpérience
du comte, pour s'emparer de l admiiiistratiou de ses nombreux do
maines. Mais craignant cependant de s'être montré trop découvert,
il ajouta avec un air de résignation modeste c'est un bien lourd
fardeau, seigneur comte, que celui de diriger les oorps quand on a
la direction des âmes.
Aussi je ne compte pas vous accabler sous ce double poids,
répondit Adolf en souriant, vous donnerez, comme auparavant, vos
soins spirituels mes vassaux, et le châtelain d'Ebergau se chargera
de l'administration générale.
Y songez-vous s écria le moine, avec un regard pitoyable
Ebergau n'a-t-il pas été l'ennemi de voire père
Père Augustin, dit le comte d'une voix sévère, mon choix est
fait préparez-vous obéir votre nouveau maître, comme moi-
même.
Je me suis laissé prendre au piège, pensa le père je me suis
trahimais il ne faut pas que l'on puisse dire cela d'un moine
Seigneur comte, reprit-il haute voix, le loup est un mauvais
berger!
Leuthold qui était présent, et qui n'avait cessé de regarder le
moine en ricanant, s écria enfin
Le vieux bouc voudrait devenir berger, et tondre également le
loup et les moutons
Le révérend père redressa vivement son cou tors, lança un regard
de vipère sur son interlocuteur, et sortit sans répondre.
lise retira dans son oratoire, pour y méditer un de ces projets don1
la superstition et la crédulité du bon vieux tems rendaient l'exécu
tion facile.
Le comte Adolf et Leuthold se dirigèrent cheval vers Ebergau.
Ils trouvèrent le châtelain dans les meilleures dispositions. Tous le«
arrangements nécessaires en pareil cas furent pris, et le comte ayant
reçu de Dillmar le serment, qu'il gouvernerait les vassaux de Dachs-
burg comme ceux d Ebergau, prit congé de lui.
Et, maintenant que tout est prêt, dit Leuthold, dis-moi que^
pays tu veux parcourir d'abord.
Je me suis peu éloigné du château paternel, répondit le comte,
mais toi, qui as beaucoup voyagé dans ta jeunesse, conseille-moi.