journal d îmes et de l'arrondissement.
INTÉRIEUR.
feuilleton du Progrès
1
ANNEE. N° 74.
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JEUDI, 13 JANVIER 184
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Le Progrès paraU lç iymaécbe
et le Jeudi de chaqiie Semaines
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Quinze cSntimes par ligne.
- o
YPRESt le 12 Janvier.
LA MAIN-MORTE.
Le Journal du Commerce d'Anvers, a pu
blié un article sur la proposition Brabant-fou-
bus, qui lui a été communiqué par un catholi
que modéré. L'auteur nous a fait des révélations
curieuses sur cette proposition qui a divisé
l'épiscopat, et qui menaçait de diviser le parti
catholique lui-même.
11 paraît que le Journal du Commerce était
bien informé, car peu de jours après, le Cour
rier, journal ministériel, a confirmé par un ar
ticle qui doit lui avoir été communiqué, tout ce
que le journal Anversois avait avancé.
La proposition a été soyjjïlèe la cour de
Rome, et le résultat de l'exàùiena été une dés
approbation formetle. Ainst^j^jftte mesure re
poussée par les libérauxa été. désapprouvée
par le St. Père, et on ne peut croire que c'est
parce que le souverain pontife est hostile àf l'en
seignement donné par le clergé.
Un autre fait ressort dés j^ep-ations du
journal nSinis^jpriel. c'est que 1-, i^rersité catho
lique n'a nullément besoin de ce privilège pour
exister. Loin de là. les ressources vont toujours
en augmentant. Les journaux du clergé qui ont
avancé que la main-morte était indispensable
cet établissement, se voient maintenant démen
tis.
Enfin il résulte de ces explications que cette
proposition a été faite l'insu de la cour de
Rome, et qu'elle n'était au commencement qu'un
coup départi, pour renverser l'ancien ministère.
Mais depuis, un homme y a mis une insistance
que sa position et son intérêt particulier expli
quent, mais riexcusent pas.
Il paraît cependant, qu'il y a eu hésitation,
malgré le désaveu formel du souverain pon
tife, et que le retrait de la proposition n'aura
lieu qu'avec regret.
L'abandon de cette prétention doit récom
penser les libéraux des efforts qu'ils ont faits aux
dernières élections. Si le parti libéral avait été
battunul doute que la proposition Brabant-
Dubusn'eût été votée une immense ma
jorité.
Si les faitsavancés par le Courrier sont vrais, et
nous n'en doutons pas, ne pouvons-nous pas de
mander, si MM. Dubus, Brabant eW?êW« quanti
sont les représentants de la nation ou les com
missaires des évêques? Où est leur indépen
dance, s'ils sont obligés de faire et dé tetiçer
des propositions sur l'ordre du clergé? jSî. la
cour de Rome se mêle de nos affaires intérieu
res, où en est l'indépendance de la Belgique? Il
était inutile de faire une révolution, pour voir
réduire notre patrie l'état de province romaine.
Ainsi qu'il avait été annoncé, l'Exposition des
objets offerts pour^Ja Tombola s'ouvrira le 16
janvier. La commission s'est assemblée, il y a
quelques.jours, pour prendre une décision con
cernant l'arrangement de la salle et des objets
donnés par les personnes charitables.
L'exposition sera très-bien, ce qu'on dit,
et nos concitoyens ont encore fait preuve d'une
philanlropbie éclairée et d'une charité inépuisa
ble. Elle restera ouverte jusqu'au 24 janvier
inclusivement.
Le tirage des objets exposés est fixé au 30
janvier. Les Colonels du 2me d'artillerie et 5me
d'infanterie ont offert les musiques de ces ré
giments pour embellir cette fête. Tout fait
espérer que le but des efforts de la commission
sera atteint et que d'amples ressources seront
sa disposition pour secourir la classe néces
siteuse.
Quelques personnes se sont informées quand
aura lieu la distribution des billets de loterie.
Pendant l'ouverture de l'Exposition, des com
missaires seront chargés de les émettre aux
personnes qui, touten désirantde gagner quel
ques jolis objets, voudront contribuer au soula
gement de la classe nécessiteuse.
Le tribunal correctionnel de Bruxelles, pen
dant l'année 1841a prononcé 1477-jugemens.
Les deux individus qui ont été pris en fla
grant délit pour vol de bijouteries commisà l'aide
de fausses clefs et avec effraction, chez le sieur
Dumont, fabricant de caisses de montres, rue
des Alexiens, se nommentMoïse-Jacobs, Andries,
et Marcus Aron, tous deux juifs de naissance.
Les objets déposés au greffe correctionnel du
•tribunal, pour servir de pièces de conviction,
sont: 3 montres en or 7 en argent 5 un frag
ment de montre en or. et 11 id. en argent une
chaine double en or de 3/4 de mètre 5 pen
dants d'oreilles et 3 bagues en or et plusieurs
autres objets. Parmi ces objets se trouve un fer
qué l'on nomme pied de chièvre.
L'année qui vient de finir n'a rien eu de
trop fâcheux pour notre marine dans le cours
de l'année le port d'Anvers a perdu 6 navires
c'est plus qu'en 1833et en 1837, mais beaucoup
moinsqu'en 1836,1838, 1839etl840, et moins
aussi que la moyenne des pertes des dix années
précédentes. En 1836, il y a eu Anvers 102
journées de tempêtes ou d'ouragan, en 1839,
71 joursen 1840, 39 jours et en 1841, 33
jours seulement.
On écrit de Pesth (Hongrie), 26 décembre
La peine de mort sera abolie en Hongrie.
La députation de la diète a résolu de faire au
gouvernement une proposition formelle cet
égard. Il est aussi question d'abolir la peine du
bâton.
Jeudi, vers trois heures et demie du
matin, la diligence Van Gend, venant de Tour-
nav, et contenant 13 Voyageurs pour Ath et la
route jusqu'à Bruxelles, a éprouvé un accident
assez grave arrivée sur le territoire de la
commune de Lignes, la roue de derrière du
côté droit cassa, la voiture versa immédiate-
ADOLF DE DACHSBURG.
TRADITION ALLEMANDE DU 12e SIECLE. [Suite.)
III.
Le comte de Dachsburg chevauchait côté .de Leuthold. Quatre
écuyers et dix varlets composaient sa suite, et se tenaient quelques
pas de distance.
La troupe aventurière avait quitté le manoir depuis douze jours,
et messire Adolf commençait se plaindre de la monotonie du
voyage
Eh quoi! dit-il son fidèle Leuthold, nous avons quitté Dachs
burg, pour courir la recherche de quelques aventures; voici douze
jours que nous sommes en marche, et je n'ai pas encore rompu une
lance, ni brisé une épée
»- Regarde donc là bas, Adolf ne vois-tu rien dans le lointain?
demanda Leuthold, si je ne me trompe, voici de quoi te distraire.
Leuthold ne se trompait pas en effet car, peu d'instants après, un
chevalier d'une taille majestueuse et ûère, monté sur un puissant
destrier, et armé pour le combat, s'était arrêté quelques pas en face
de Dachsburg.
Lorsque le comte l'eut considéré attentivement, il dit en se tour
nant vers Leuthold
Voici un noble aventurier, qui, sansdoute, a fait quelque vœu,
car son écu est noir et sans blason.
Le chevalier étranger s'avança fièrement vers le comte, et, d'une
voix forte, mais polie, lui dit, en mauvais allemand
>—Je déclaré les ongles de ma Dame les plus beaux parmi les
merveilleux.
De quelle contrée venez-vous, seigneur chevalier? demanda
Adolfen riant de cette étrange provocation.
Je viens du Danemarck, répondit l'inconnu. J'ai vu la 611e du
roi Christian, la princesse Edvitha; j'avoue qu'elle est la plus belle
des femmes, mais, ses ongles sont au dessous de la perfection de ceux
de ma mie. Je l'ai prouvé, sir chevalier, et vous pouvez vous en assurer,
en comptant les armures bosselées, lesépées brisées, et les tronçons
de lance que portent mes varlets.
Le soleil d'amour a fait darder trop vivement ses doux rayons
sur la tête de ce noble homme, dit Leuthold, bas Adolf 5 il y a fait
germer quelques grains de folie. Romps une lance avec luiet taché
de le saigner quelque peu peut-être est-ce la trop grande abondaucc
de sang qui lui trouble le cerveau.
Seigneur chevalier, dit le comte j'allais en Danemarck; ce que
vous venez de me dire de la princesse Edvitha a redoublé mon im
patience j'ai hâte d'y arriver. Cependant puisque les ongles de la
dame de votre cœur m'en barrent le chemin, je saurai bien me
l'ouvrir avec mon épée.
Champ libre cria Leuthold de sa voix retentissante, lorsqu'il
vit le comte armé.
Les deux champions ayant baissé leur visière, prirent leurs
distances, et, un signal donné, s'élancèrent l'un vers l'autre, de
toute la rapidité fougueuse de leurs chevaux.'
Le choc fut terrible. Les lances volèrent eh éclats, les chevaux se
redressèrent en reculant sur les jambes de derrière mais aucun des
chevaliers n'avait bougé.
Tous deux immobiles, tous deux la tête haute et faisant briller
leurs regards menaçants travers la visière du casque ils semblaient
ne faire qu'un seul et même corps, avec leurs coursiers haletants.
Leuthold était émerveillé de tant d'adresse et de vigueur.