ANGLETERRE.
Quoique les journaux allemands continuent
de donner M. Boutenieff le titre et le carac
tère d'envoyé extraordinaire et de ministre plé
nipotentiaire de Russie Constanlinople nous
avons quelques raisons de penser que ce diplo
mate distingué qui jouit au plus haut degré
de la confiance de son souverain est chargé
d'une mission spéciale auprès du gouvernement
françaiset que le désir d'établir de meilleurs
rapports entre Paris et St. Pétersbourg n'est
pas étranger sa mission.
Le choix de M. de Boutenieff, dont l'esprit
conciliant et le noble caractère sont suffisam
ment connus dans le monde diplomatique, font
bien augurer du résultat de son arrivée Paris.
On lit dans un journal
M. de Kisseleff, ministre plénipotentiaire
de Russie Paris a reçu le 1er janvier au
matin, et non le 30 décembre, comme l'a rap
porté un journal, l'ordre de ne pas paraître aux
Tuileries i'odbasion du jour de l'an. Tous les
gens de l'ambassade russe furent immédiate
ment transformés en courriers extraordinaires
pour porter tous les sujets russes qui se pro
posaient d'aller au château, un extrait du
message de leur empereur. Un seul russe s'est
présenté chez le Roi il n'avait pas été prévenu
assez tôt. 11 fut fort étonné de n'y rencontrer
aucun de ses compatriotes; et son étonnement
redoubla lorsqu'on lui apprit la subite indis
position de M. de Kisseleff.
On nous assure que la conduite de M.
Périer, qui, le 6 décembre, l'occasion de la
fête de l'empereur Nicolas, avait le matin fait
annoncer une indisposition, et qui le soir s'était
montré dans plusieurs lieu*publics, avait tel
lement exaspéré l'empereur Nicolas, que dans
sa colère il avait voulu rappeler de Paris toute
l'ambassade russe, mais que s^s ministres lui
avaient fait entendre que, dat
semblables, il était beau
ne faire usage que de la loi du
L'affaire de M. Le Hon, ex-notaire, pré
venu d'abus de confiance et d'escroqueriç. est
fixée au 18 janvier. Tfqis audiences doivent
être consacrées aux débâlsf Trente-huit parties
civiles figuœront au procès, indépendamment
d'un nontîïj£ considérable de témoins. Parmi
les parties <n$iles se trouvent les noms les plus
considérables et entre autres ceux de la famille
Dupaty, Castelbajac, de Santère, de Rohan, de
Duras, etc. Les sommes réclamées par les par
ties civiles en cause s'elèveut 2 millions
219,443 fr. (G. des Tribunaux
Immédiatement après la séance de la
chambre des pairs, M. Cauchy, greffier en chef,
s'est rendu la prison du Luxembourg pour
notifier Quénisset, Colombier et Just
Brazier la commutation de l'arrêt qui les avait
condamnés la peine de mort.
M. Foulquier, de Bordeaux, vient de
faire un pas immense la science optique, s'il
^circonstances
iOuverain de
on.
faut en croire le Co\irifer de la Gironde. Il a
trouvé le moyen de reproduire l'effet'des cou
leurs par le daguerréotypeet a tiré une vue
de Saint-André, oii'il a résolu ce problème sur
lequel la sciencess'était arrêtç.
On apnonçe que la reiûe des Belges doit
venir passer incessamment une quinzaine de
jours Paris, elle est attendue dans les der
niers jours du mois.
La promenade des éludians sur les bou
levards pour rendre visite M. l'abbé de Lamen-
naisavait sans doute donné quelques inquiétudes
l'autorité, car on remarquait hier sôh- un
grand nombre de patrouilles de la garde mu
nicipale, surtout dans les quartiers des Tuileries
et du palais royal.
A Bergues, on est occupé démolir la
tour de l'ancienne église de l'abbaye de St.
Winoc4; ainsi va disparaître le dernier vestige
de ce IJfonument religieux si célèbre dans l'his
toire de la localité.
Le Moniteur doit annonceè sous peu de
jours l'état de la duchesse de Némours. On dit
qu'elle compte accoucher la même époque
que la reine des Belges.
On dit aujourd'hui que ce ne sera pas M.
Dumon (du Lot), mais M. Fould qui sera chargé
de faire le rapport de la commission de l'adresse.
On ajoute que la chambra des députés ne se
réunira pas avant le 22 courant pour entendre
le travail de la commission.
M. Peelun des oncles de sir Robert Peçl
vient de mourir subitement d'une attaque d'apo
plexie il laisse une fortune évaluée 50 millions
de francs.
Le correspondant parisien An'Times pré
tend que la mésintelligence entre Louis-Philippe
et le czar est plus grave qu'elle ne le semble
elle ne mènera sans doute pas une rupture
mais il sera difficile, dit-ilde rétablir les ap
parences, au moins du vivant du roi des Français.
La force navale de la Grande-Bretagne,
dit un des journaux de Londres, la plus consi
dérable du monde consiste en 590 bâtiments
de guerre portant de 1 120 canons chaque
de différens calibresen service actif ou en
commission. Sur le nombre des navires compo
sant cette flotte immense, 105 sont des navires
vapeur armés en guerre construits d'après
les meilleurs principes de la science pour le.
service actif de la mer. Pour manœuvrer cette
flotte considérable en temps de paixil y a
23,000habiles matelots, 2,000moussesetl4,000
soldats de marine. Ce nombre sera toutefois
considérablement augmenté les vaisseaux qui
ont reçu l'ordre de se mettre en commission
pour la Chine, ayant reçu leur complément
d'équipages.
On écrit de Londres que le prince de
Capoue, frère du roi de Napîes, est sur le poin t
d'être emprisonné pour dettes et qu'il a sollicité
la médiation de lord Aberdeen, en déclarant
qu'il était prêt d'accepter les conditions que lui
a dictées le roi son frère, pour opérer une ré
conciliation. On sait que le mariage du prince
avec miss Pénélope Smitt est la^caiise de la
querelle survenue entre les deux œeres*.
Le Globeprétend que sir Robert Peel et
sir J. Graham seraient favorables un système
de mitigation^'ou modification des J^Jis des
céréales, tandis que les autres mçrnbres, du
cabinet se retranchent dans les lois. Il serait
possible qjfren présence du parlement le minis
tère, entouêé d'une force numérique considé
rable, ne trouvât pas d'autre moyen de marcher
que de faire un appel au système de, ses adver
saires et de se iapproprier. Dans quelques
mois peut-être, le parti tory, aujourd'hui com
pact, sera divisé, faible, sans ardeur. Ce sera
un gouvernement aominé par l'opposition.
Le bruit court que le but de la réunion
des ministres l'Hôtel de sa grâce le duc de
Buckingham est de décider sa seigneurie
abandonner une grande partie de sa loi des
céréales bien aimée, et l'on ajoute que le duc
ne cédera pas selon toute apparence. S'il n'a
pas le talent, il a du moins toute l'entêtement
des Granville. Il y aura peut-être une dissolu-
lion du cabinet et peut-être la reconstruction
d'un nouveau avant l'ouverture du parlement.
[Sun.)
Les personnes qui accompagneront le roi
de Prusse Londres, sont le comte de Stolberg,
les généraux, de Natzmer, de Rœder et de
Branchitsch, l'évêque Neander, le conseiller in
time Muller et une si£p assez nombreuse sans
compter M. de Meyerninck, maréchal de la cour
du roi.
Nous tirons des journaux anglais quelques
détails officiels sur la prise d'Amoy Les canons
qui ont été pris sont tous de fabrication chinoise,
l'exception des 16 qui sont de fabrication
anglaisemais qui doivent être très-anciens
quoiqu'ils ne portent aucune date; 3 canons de
fer ont crèvé pendant qu'ils étaianl manœuvrés
par les Chinois.
Nous avons trouvés 153 canons de fer non
montés, presque tous de petit calibre et portant
de 3 6 livres.
Voici le détail de l'artillerie dans l'île d'Amoy,
24 pièces; idem de Golongsoo, 76 pièces; dans
les batteries au sud-ouest de la baie41
Liltle Gone 15. Total 343. Canons non
montés (sans affûts) 157. Total général, 500.
Nous avons eu, parmi les troupes de l'expé
dition 9 hommes blessés, savoir 2 dans le 18e
royal irlandais et 7 dans le 49e régiment. La
citadelle contenait 5 magasins servant d'arse
naux, dans lesquels nous avons trouvé une
grande quantité de poudre, avec toutes sortes
de matériaux pour en fabriquer des armes
si l'on y aitue comme des enfants, l'on s'y bat comme des hommes.
Je viens de m'en convaincre par moi-même, répondit Dachs-
burg, et si je puis juger tous les chevaliers de France, d'aprèsle baron
de Gaiban, je déclare hautement cette nation la première parmi les
braves.
-h Adieu donc, sir chevalier, dit Raoulpuisse la terre de Dane-
marck vous être moins fatale qu'à moil
Les deux chevaliers se serrèrent cordialement la main, et se sépa
rèrent.
La saignée a produit son effet, dit Leuthold, tu as complètement
guéri le noble baron.
Je n en crois rîen, répondit le comte; aussi ne lui ai-jeplus par
lé des ongles de sa mie.
Ainsi donc, nous allons trouver de la besogne en Danemarck?
continua Leuthold,quelle aubaine
La fille du roi Christian doit être une personne bien parfaite,
murmura Adolf, puisque ce chevalier français a avoué qu'elle est la
plus belle des femmes.
Leuthold qui entendit ce petit monologue, s'écria en riant
Adolf, Adolf, tu es fort comme le chêne, tu te bats comme le
lion, mais en amour tu n'es qu'un enfant. Voilà que tu aimes la
princesse Edvilha, sans Lavoir jamais vue.
Je l'aime, dis-tu sais-je seulement ce que c'est que l'amour
Toi, qui en parles si souvent, saurais-tu bien me le définir
Leuthold répondit un moine de Dachsburgqui sait lire et grif
fonner m'en a donné un jour cette définition.
L'amour est dans tout, et il n'est dans rien l'amour ressemble
toutet ne ressemble rien - mais, comme cette définition me paraît
peu satisfaisanteje vais t'en donner une de ma façon. Voyons
quoi vais-je comparer l'amour? Eh bien, l'amour ressemble cette
pierre ponce avec laquelle je polis ton armure...
Leuthold fut interrompu par les éclats de rire du comte.
Oui, continua Leutholdpuisque l'amour ressemble tout, il
doit ressembler aussi la pierre ponce, et mieux que cela, je vais
leprouver.C'est une masse poreuse qui a mille coins, et autant de per-
tuis, de sillons et de cavités; son extérieur ne promet pas toujours
grand'chose, mais elle use et polit parfaitement; l'amour et la pierre
ponce ont donc cela de commun. Tous ces pertuis pourraient bien
n'être que des cellules dans lesquelles les amants amassent et d'où ils
tirent le miel du bonheur. .Mais parlons d'abord des ooins. Il y en a
de plusieurs soi les. Les uns polissent d une façon douce et bienfai
sante, nous les appelerons noble orgueil qui cherche briller aux
yeux de sa mie de l'éclat de belles actions, estime de soi-même
quand on voit que les autres nous regardent comme un terrain fé
cond, où l'on peut semer hardiment aveo la certitude de recueillir
une ample récolte. D autres coins frottent plus rudement, et polissent
cependant leur manière. Tel coin brûle comme la pierre iufernale;
ç'esl un remède énergique. Qu'un amour mal entendu ait précipité
quelqu'un dans un abîme de malheurs et.de honte, il est tel coin
qu'il suffit de lui passer une ou deux fois sur le cœur; il lui rafraî
chira la mémoire, et le garantira des rechûtes. Passons maintenant
aux cavernes. Une poudre grise qui vole aux yeux des filles et les
aveugle sur les défauts de leurs amants; plus une gelée noire, glis
sante, susceptible de s'étendre prodigieusement, on l'appèle méfiance;
un mélange rougeàtre, assez semblable du sang figé; la chaleur de
la main d'une femme le fait fondre, et le rend fluide; celà se
nomme jalousie. Plus, des gouttes d'un aspect aussi innocent que
l'eau empoisonnée des Italiens, mais non moins dangereuses; je les
nomme langueur elles tuent lentement. Plusune poussière d un
jàune-verdâtre, que je nomme pruderie, elle chatouille le nez des fil
les jusqu'à ce qu'elles éternuent, sur quoi l'amant leur dit Dieu
vous bénisse et passe son chemin plus
Je te fais grâce du reste, dit messire Adpjf*-en interrompant le
bavard; voici que nous approchons delà mer; bientôt nous serons en
Danemarck, je verrai là si ta définition esf juste.
Nos aventuriers s'embarquèrent le lendemain sur la mer Balti
que, et après une heureuse traversée, descendirent enfin en Dane
marck, où de hautes destinées les attendaient.
(La suite au prochain n9)