VARIÉTÉS.
chambres que les grandes questions d'affaires.
Rien ne demande plus de lumières, ni plus d'at
tention, ni plus d'études. Mais ce sera pourtant
une condition que le débat viendra en temps
ulile, son jour et son heure quand tous les
élémens d'une question seront réunis, connus,
appréciés, c'est-à-dire quand il sera possible
la chambre déjuger et de se prononcer. Si les
intérêts engagés dans une question se livrent
un combat que la chambre a le droit d'appeler
un combat improvisé, et produisent, propos
d'un paragraphe de l'adressedes faits et des
chiffres que la majorité ne peut rigoureusement
discuter, nous n'aurons ni une séance politique,
ni une séance d'affaires, nous aurons une sé
ance stérile comme celle d'aujourd'hui.
Sur l'observation de M. Dumon, que le para
graphe 3 de l'adresse se borne exprimer, en
termes généraux le double principe de réfor
me et de protection qui doit diriger le gouver
nement dans ses transactions commerciales, le
paragraphe 3 a été voté, comme les précédens,
une majorité considérable.
Lorsqu'un député de l'opposition est la
tribune et que les députés du centre veulent
l'empêcher de parler, ils ne se gênent point
pour étouffer sa voix en criant Assez assez
mais lorsqu'un ancien ministre est là la tri
bune et que les partisans du ministère veulent
prendre des formes pour lui faire entendre
qu'ils l'écoutent avec impatience, ils ont trou
vé depuis peu une forme plus honnête de faire
taire l'orateur. Ainsi, peine M. Passy était-il
monté la tribune que tout le centre déjà en
nuyé du peu de mots qu'il avait prononcé
s'est mis crier de toutes parts Reposez-vous!
vous allez vous fatiguer. Ces interruptions ont
sans doute évité la chambre un discours plus
étendu du député de l'Eure. Car il paraissait
pénétré de la nécessité de réfuter de point tous
les argumens de M. Thiers.
On parle, dit la Gazette du Cologne, d'une
lettre autographe de Louis-Philippe que M.
Bresson aurait remise S. M. le roi de Prusse,
pour l'inviter passer par Compiègne lors de
son retour d'Angleterre.
On n'avait annoncé encore que des lettres
autographes de M. Guizol.
Une lettre de bonne source, arrivée en
ville, dit le Journal du Havre, annonce qu'il
est peu près résolu que le projet d'achèvement
du chemin de fer de Paris la mer sera présenté
dans le cours de celte session. On ajoute que
deux compagnies ont fait des offres de se charger
de l'entreprise.
M. d& Robelle, géçant du journal du
Bourbonnais, a comparu le 19 de ce mois de
vant la cour d'assises de l'Allier sous la préven
tion de délit d'offense envers la personne du
roi. Déclaré coupable par le jury, M. de Robelle
a été condamné six mois d'emprisonnement
et 4,000 francs d'amende.
Encore un coup porté la presse
une pluie de calembourgs
Papa Gobsec est un de ces esprits sérieux qui
n'aiment pas le rire et le laisser-allerSdçs jeunes
hommes de nos jours. Père Gobsec a fm tdù poste
lors de sa dernière garde... Pourquoi?... pa'rée qu'il
a trouvé un importun.... comme si l'on n'en trou
vait qu'au poste!!!
Le président. Que vous faisait donc le garde
national dont vous vous plaignez?
Gobsec. 11 m'a accablé de calembourgs", j'en
avais jusqu'aux yeux, moi qui ne peux pas les
souffrir.
Le président. Enfin, comment cela a-t-il pu
vous indisposer au point de vous faire déserter
votre poste?
Gobsec. Quand je suis entré, il m'a demandé
si je savais pourquoi les gens'décédés mangent du
bois? Je lui réponds que j'ignorais l'existence de
cette particularitéquoi il me dit que c'était
parce qu'on les trouvait morts dans leur bière,
mordant leur* bière*.
Le président. Il fallait lui dire qu'il vous
ennuyait.
Gobsec. C'est ce que j'ai fait, je lui ai dit qu'il
me gênait; cela il m'a demandé quel était le peu
ple le plus gêné? n'ayant pas pu lui répondre, il
me dit que c'étaient les Génois qui vivaient con
stamment dans l'état de Gênes, - gêne. (Rire genéx'al.)
Mon garçon, lui dis-je alors vous me dégoûterez
del'uuiforme. Ah! bah, reprit-il, il y a une ville
où les soldats n'y sont jamais... en uniforme, c'est
Hambourgparce qu'ils sont en bourgeois, Ham-
bourgeoi*. (Hilarité prolongée.)
Le président. Jusqu'à présent je ne vois rien
de bien obsédant.
Gobsec. Comment mais il ne s'en tint pas
là, il m'a raconté ses voyages, il m'a dit qu'il avait
été dans la ville la plus éclairée... Bougie., qu'il
avait mangé neuf omelettes dans la ville d'Eu,
œuf*....) qu'il avait bu avantde se coucher de vins de
Baune et de Nuits,bonnet de nuit qu'il avait vu
dans la Côte-d'Or l'évêque qui possède le plus de
cannes... l'évêque de dix joncs, Dijon., et qu'enfin
après s'être perverti dans la Chine, où le pays est
athée, thé.... il s'était converti Pontoise, lepays
dévot, des veaux.... (Longue et bruyante hilarité.)
Le président. Je comprends qu'un semblable
homme, ses trousses, était fort gênant, mais encore
une lois, ce n'était pas une raison pour abandonner
le poste.
.-Gobsec..Je voudrais bien vous y voir, si on
venait vous dire que l'araignée est l'insecte qui a le
plus de dispositions musicales parce qu'elle fait des
ouverture* de bête aux veines. Beethoven. (Longue
hilarité.)
Le rapporteur pense que malgré les excuses du
délinquant âfclofi'ftt£.e condamné.
I.e conseilufi inflige douze heures de prison.
Gobsec, s'en allait^. Comme' c'est agréable, 1
aller en prison pour uffcliotnhie qui vous dit que le-'
dos d'un bùçheroy petit sOrvir détourner de la
salade parce q^iest couvert de bois. (Éclats de rires
dans toute la salle.)
ANNONCES,
110 In)/a
van
te Rriet'en.
Opwoensdag, anFebruary >842, wezendeO.-L.-V.
Lichtmisse, ten 12 uren 's middags, zullen publiek
verkocht wordeti92 koopen Boomen, beslaende
in schoone en harte Iepen van 5 9 voet dikte,
Popelieren ter dikte van 4 8 voet, Eiken, Esschen
en Bollaerden, aile zeer dienstig voor wagen- en
kloefmaekersbrandhout, enz.; staende op de hpf-
stede en landen gebruikt door wed" Franciscus
Vandepulte, palende aen de calchiede van Ypre
naer Veurne; zeer gemakkelyk voor den transport
te weten
In de kleene Achterweide van oosten de stallinyen
3 Esschen en 14 Iepen verdeeld in 11 koopen.
In de groole Achlericeide
4 Popelieren, 2 Italianders en 1 Canada, verdeeld
in 5 koopen.
Longs de Vroedenhof-straet
33 Popelieren, 3 Bollaerden, 2 Eiken, 4 Italianders
en 1 Canadaverdeeld in 34 koopen.
In de haeg van de Peerde-weide
11 Esschen, 1 Popelier, 20 Iepen, 10 Eiken,
G Canada, verdeeld in 32 koopen.
Langs het Galgesluk, neveu* de calchiede
by de berberg de Krukke:
8 Iepen, verdeeld in G koopen.
In de Vjorweide
12 Iepen en 1 Eik, verdeeld in 4 koopen.
DezeVenditie zal gebeuren met redelyken tyd
van betaeling, mits stellende solvabele medekoo-
pers,.boven de bespreken die comptant zullen
moeten betaeld wordeti en op de conditien alsdan
voor te lçzen door den Greffier PECKELte Boe-
singhe die met deze Verkooping en ontvangst
gelast is. Men zal beginnen op de kleene achter-
weide hier vooren.
organiser somptueusement un magasin digne de l'illustre client dont
le uotn devait briller en lettres d'or sur l'enseigne. Ce qui était plus
indispensable encore, c'était de mériter la faveur dont le ministre
honorait le Tourangeau, et de gagner les bonnes grâces de son
excellence, dans l'entrevue du lendemain.
Rifolé ne ferma point l'œil de la nuit, tant lui préoccupait la pensée
de se trouver devant un si grand personnage. Il étudiait le salut
qu'il ferait, il répétait les paroles qu'il dirait, il sentait battre son
cœur d'émotion et de crainte en songeant que son ciseau et son
aiguille allaient tailler peut-être un habit de ministre j un habit
brodé un habit qni serait vu par l'empereur
Faut-il ajouter qu'il était sur pied dès trois heures du matin, et
qu avant cinq il se trouvait déjà tout prêt, rasé avec un soin extrême,
pittoresquement coiffé, vêtu de ses plus beaux habits, en culotte,
en bas de soie, le chapeau la main, et n'attendant plus pour partir
que la voiture de remise demandée la veille pour six heures.
Enfin cette voiture arrivéeRifolé embrassa sa femme qui vint le
conduire jusqu'à la porte de la rue, l'aida monter le marchepied,
et rentra émue, troublée, et priant Dieu pour que lien n'inter
rompit la prospérité qui venait de leur échoir.
Son cœur battait si fort, l'attente lui était si longue, l'anxiété si
pénible, qu'elle résolut, la fin, de recourir des travaux matériels
pour donner un peu de change son émotion.
Elle monta donc dans la chambre de son locataire, qui s'était
montré ce jour là plus matinal encore que Rifolé, et se mit faire
le lit et ranger le petit appartement.
Dix minutes s'étaient peine écoulées dans ces occupations,
qu'elle entendit un bruit de voiture. Elle accourut la fenêtre
c'était la remise de Rifolé.
tailleur, effaré et dans un indicible état d'agitation, grimpa
l'escalier quatre quatre, et s'élança plutôt qu'il n'entra dans la
chambre.
Je perds la tête s'écria- t-il je ne sais plus ce que je fais, ma bonne
amie. Je vais prendre mesure d'un habit et j'oublie d emporter des
mesures. Où trouver maintenant du papier couvenable pour en faire.
Tous les magasins sont encore fermés j car six heures et demi
viennent de sonner.
Ne le trouble pas de la sorte, mon cher Jacques, interrompit
Agathe en prenant la première feuille de papier qui lui tomba sous
la main en voici. Et elle remit deux feuilles de papier Rifolé.
C'est bien, dit ce dernier, je couperai et je coudrai mes mesures
en route. J'ai, du reste, tout ce qu'il me faut, des aiguilles, du fil et
des ciseaux. Adieu.
Arrivé dans l'antichambre du ministre, Rifolé eut tout le
temps nécessaire de tailler et de coudre ses mesures car neuf heu
res du matin étaient sonnées depuis longtemps, lorsque le valet de
chambre vint le chercher, pour le conduire au ministre.
Le tailleur s'attendait voir un grand seigneur, fier, brusque et
dédaigneux. Il trouva, au contraire un homme doux, bienveillant,
rieur, qui trouva du plaisir mettre l'aise le protégé du père
Lombois, et qui semblait s'intéresser au bavardage naïf du Tou
rangeau.
Rifolé prit la mesure d'habit en artiste qui sait son métier, et
demanda son excellence quel jour elle désirait essayer son
vêtement.
Mais le jour que vous voudrez, répliqua Fouché. Quand vous
serez prêt, vous l'écrirez mon valet-de-chambre,
Rifolé adressa encore quelques questions au grand dignitaire
de l'empire, sur la forme et la couleur de l'habit, salua jusqu'à terre,
sorlit, et se disposait monter en voiture, quand un huissier
accourut, le saisit par le bras, et sans lui donner la moindre expli
cation, le ramena dans le cabinet du duc d'Otrante.
Cette fois l'ex-orateur avait disparu pour faire place au ministre
de la police. Pâle, agité, il se promenait grands pas.
Où est la mesure d'habit que vous venez de me prendre de-
manda-l-il durement Rifolé.
Celui-ci, frappé de consternation, remit au "ministre la mesure
Fouché la décousit et la déplia,
En quoi ai-je déplu votre excellence? s'écria le tailleur, qui
voyait dans ce mouvement une disgrâce et la retraite de la commande
d'habit.
Silence, interrompit le ministre en rappixtehant la mesure des
morceaux que le tailleur en avait détachés tout l'heure. Oui, c'est
bien cela D'où tenez-vous ces papiers
Ma femme me les a donnés.
Comment se les était-elle procurés.
Je n'en sais rien.
Vous n'en savez rien. Pardicu, je trouverai bien moyen de vous
faire parler, mon garçon. Ce n'est pas la peine de faire le discret et
l'héroïque votre discrétion et votre héroïsme ne dureront pas long
temps.
Fouché, en disant cela, se pencha vers son secrétaire, lui mur
mura tout bas qnclques mots l'oreille, et se tournant vers un
officier de gendarmerie qu'il avait fait appeler
Que cet homme soit gardé vue, dit-il, qu il n'ait de commu
nication avec personne. Vous m en répondez Sur votre tete.
S. HENRY BEKTHOUl).
(La suite au prochain V°.)