It EXTERIEUR. ANGLETERRE. ESPAGNE. FRANCE. En attendant qu'il le soit, Quénisset restera la conciergerie. On lit dans un journal d'Angers, du 27 janvier Un horrible sinistre vient d'avoir lieu sur la Loire. Le bâteau vapeur le Riverainn° 1 qui se rendait de Nantes Angers, a fait explo sion Ancenis. Le bruit s'en est répandu dès hier au soir Angers, dans la ville, et particu lièrement au spectacle, où il était l'objet des questions que de toutes parts 'ipn s'adressait avec inquiétude. Aujourd'hui il est désastreu- sement confirmé. L'explosion a eu lieu Ancenis pendant l'escale. La chaudière a éclaté, on ne sait encore sous l'influence de quelle cause, et la vapeur s'est répandue avec fureur dans le bâteau. *Les premières, où plusieurs personnes se trouvaient déjeûner en ce moment, sont peu près res tées intactes; mais presque toutes les personnes qui se trouvaient aux secondes et plusieurs de celles qui se tenaient sur M'entrepont ont été victimes. Vingt cinq personnes, selon les uns, et plus de trente selon d'autres, ont été atteintes. Les trois chauffeurs, nous assure-t-on, ont été tués sur le coup, et leurs corps disloqués et mis en flambeaux. Neuf ou dix passagers sont dans un état peu près désespéré, et le reste plus ou moins grièvement blessé, mais non sans espérance de salut. Le capitaine a été contu sionné, mais très-légèrement. Le patron a eu les mains et plusieurs autres parties du corps assez vivement brûlées. La panne du bâteau a été également brûlée. Les victimes de ce sinistre ont été extraites des chambres dans un état affreux de mutilation et de douleurs. Pour pénétrer jusqu'à elles on a dû briser les stores* la vapeur rendant im possible le passage ordinaire. Elles ont été por tées l'hôpital et dans des ambulances im provisées. Tous les médecins non-seulement d'Ancenismais des environs ont été mis en réquisition pour le pausement. Nous ne savons pas encore les noms des morts ni des blessés. Le corps du bâteau où a eu lieu l'explosion n'a pas été atteint, et n'a fait eau d'aucun côté. P. S. On cite parmi les personnes mortes, victimes du sinistre, M. Lemaître, juge de paix au Lourroux Béconnais. Le bruit de la mort du maréchal Soult que l'on avait répandu hier la bourse n'est pas confirmémais il est malheureusement très-vrai que l'illustre maréchal est dangereuse ment malade. Il est attaqué d'une hydropisie de poitrine. Hier, deux heures, le comte Lehon, mi nistre plénipotentiaire de Belgique, a eu l'hon neur d'être reçu par le roi. {Moniteurparisien.) Hier au soir, vendredi, une proposition a été faite au cerèle Grâmmont pour demander 1 expulsiorft"de M. Lehon, ambassadeur de Uéopold ,vqui faisait partielle ce cercle depuis plusieurs années. {Mode.) Le baptême du prince royal s'est terminé par un grènd festin. A huit heures, la reine est entrée dans la, salle du banquet, appuyée sur le bras du roi •de Pr usse. La reine a pris place au centre de la table, ayant sa droite le roi de Prusse et sa gauche le duc de Sussex. Le prince Albert était placé vis-à-vis de la reirte. Plusieurs toasts ont été portés au prince dè Galles, au roi de Prusse, la reine, au prince Albert. Le roi de Prusse était placé table la droite et le duc de Sussex la gauche de la reine. Le soir il y a eu concert la cour. La cérémonie du baptême a été dignement célébrée dans la capitale par des illuminations et surtout par des larges distributions de nour riture aux indigents. Il est impossible de rien imaginer de féérique que l'éclat de la riche vaisselle sortie pour cette fois des gardes meubles un seul article un faisan, dont le plumage est imité au moyen de pierres précieusesvaut trente mille livres sterlings. Un seul vase placé sur un buffet proximité de la reine est évalué trente mille liv. st. Au dessert on a porté les toasts du prince de Galles, du roi de Prusse, de la reine et du prince Albert. Lord Willonghby d'Eresby a été informé par le lord chambellan que la reine ouvrira le parlement en personne par un discours pro noncé du haut du trône. Le siège pour le roi de Prusse, qui se rendra dans l'assemblée sépa rément et en corlége sera placé la droite du trône, et S. M. prussienne sera reçue avec les honneurs rendus aux têtes couronnées. A gau che du trône des sièges seront réservés pour les duchesses de Kentde Glocesler et de Cam bridge. De fortes bandes de malfaiteurs ont paru dans la Manche, armées jusqu'aux dents, elles font les coups de feu pied ou cheval avec les troupes et la garde nationale mises leur poursuite. A Solsona, en Catalogne, il règne un froid tel que tous les moulins sont arrêtés. Le vin et jusqu'à 1 eau de vie gèlent dans les bouteilles. On passe le Cardener cheval sur la glace. pas agiter publiquement les vices qui pourraient se trouver dans sa propre arme, attendu que, comme on sait, tout officier est compétent pour indiquer ses supérieurs militaires les amélio rations qui lui paraîtraient nécessaires dans l'arme où il sert, et peut témoigner par là son intérêt pour le service. 11 n'yaqu'unjeuneofficier qui ait pu ignorer les améliorations essentielles qui, depuis plusieurs années, ont été introduites dans l'artillerie, et d autres projetées, mais qui, par suite de difficultés, n'ont pu encore être adoptées. On ignore s'il a été pris d'autres me sures contre l'auteur de l'écrit eu question. les loups. On raconte avec terreur les nombreux désastres occasionnés par la présence d'une bande de loups dans les bois situés au sud du département du Pas-de-Calais, et notamment dans les cantons de Ras et de Bertincourt. Dans ce dernier, ils ont pénétré dans plu sieurs bergeries et y ont commis de grands dégâts. Dans celui de PasHébuturnedes enfants jouaient au bord du village, la chûte du jour, quand tout coup un de ces terribles animaux se présente eux ils fuientmais, en courant, une petite fille de neuf dix ans tombe. Le loup se jette sur ellel'éventre et Remporte. Les cris d'horreur poussés par ses petits ca marades appellent du secours; on s'arme de bâtonsde fourcheset l'on poursuit la bête. Chemin faisanton trouve les souliers de la pauvre enfant, et dans le bois son corps sans viehorriblement mutilé. j». Grâce au ciel dit la Quotidiennele senti ment public se réveille Fiyaro flétrit les tur pitudes; et les croix d'honneur décernées au îoman impur, au feuilleton effronté, sont sif- flées ni plus ni moins que la rosette d'officier, la plaque de grand officier ou le cordon de com mandeur jetés aux traitans juifs et aux loups cerviers. A la bonne heure! voilà un indice de réac tion. Mais il prouve que vosseigneurs et maîtres sont arrivés la limite extrême et la débauche politique. La réparation des scandales est appelée par la conscience publique il eut été plus heûreux de ne pas laisser la fortune et l'honneur de la France des hommes capables d'en faire un trafic sans exemple dans toute notre histoire. C'est par erreur que les journaux ont annoncé le départ de Quénisset pour le Mont Saint-Michel il n'a pas quitté la conciergerie. Le lieu de sa déportation n'est pas encore connu. ma toilette, mes œuvres inédites, tout, même ma riche, ma superbe, ma précieuse bibliothèque, qui se compose d'un volume des chan sons de JBéranger, ajouta Gustave tout bas, tout bas. -h Je consentirais, fit Tours, si j'avais des garanties. Écoutez, monsieur, dit Gustave d'un air pénétré: si au jour fixé je ne paye pas la somme que je vous dois, ainsi que les intérêts, ainsi que les intérêts et les intérêts des intérêts des intérêts, je m'engage payer ma majorité et sur les biens que j'ai hérité de ma mère, une somme six lois aussi forte que celle que je vous doisLe père Escompte sourit l'espoir de faire une bonne opération. Gustave ajouta d'un ton humilié comme je suis léger de mon naturel et dépensier par caractère, vous vous obligez de votre côté vous présenter chez moi au dit jour, accompagné de deux témoins, faute de quoi notre engagement est nul. Et qui plus est, si je me rendais cou pable d'un oubli aussi impardonnable, je m'engage ne jamais réclamer les sommes que vous me devez aujourd'hui!.,. Écrivons, fit Tours. Gustave écrivit au trente de ce mois je payeraietc., etc..- Toutes les conditions stipulées furent minutieusement minutées, l acté fut fait en double, sur timbre, daté, signé, et Gustave s'échap pa en riant aux larmes, en sautant de joie. L'ours s'était pris dans sou propre filet, car le billet portait pour date le 1er février 185... Le 29, fin courant, nous déjeûuions familièrement avec Zizine quien sa qualité de grisette consommait une foule de biscuits de Khcims, d'œufs la coque et de verres de Frontiguan quand nous entendîmes resonner sur lô palier, les pas lourds du père Escompte et de ses deux témoins: nous allons rire s'écria Gustave j la porte s'ouvritme voici dit Tours, eh bien oui, fit Gustave vous voilà. Êtes-vous disposé satisfaire votre engagement? Sans •doute, mais nous ne sommes que le 29 du mois et je ne me suis obligé payer que le 50. Le père Escompte regarda son billet, il pâlit d'abord, il devint pourpre... Monsieurdit-il, la déloyauté est un vice. et l'usure est un crime, s'écria Gustave... Les tribunaux punissent les escrocs. Et les usuriers, ajouta Zizine en riant au nez du vieil avare. Oh les lois, la charte Puis-je vous offrir un verre de Frontiguan dit Zizine en s'approchant du père Es compte qui ne prononçait que des phrases incohérentes telles que celle-^i: les lois protègent... la charte.... et l'industrie l'agriculture, eto., et nous, nous chantions le galop du postillon. Bientôt le père Escompte se retira mais jamais il n'osa poursuivre Gustaveil craignait avec raison d'être condamné lui-même pour usure. Quel ques années plus tardGustave devenu substitut du procureur du roipaya les sommes qu'il avait empruntées au père Escompte. Cette histoire prouve 1° qu'il est utile parfois d'avoir un calen drier 2° qu'on pourrait fort bien traduire ce proverbe latin ad grœcas calendas solverepar, payer au 30 février. Si le trente Février a été^utile un de mes camarades, le vingt neuf a causé bien des désagréments un autre de mes amis qui a nom Théodore. Cet estimable jeune homme est né le 29 février de Tannée bissextile 183.... Les savants qui s'occupent de statistique ont calculé pour déterminer la population du globe, combien d'êtres humains naissent par seconde, par minute par jour, par mois par an par période de 10 années! eb bien je gage qu ils ont négligé souvent de tenir compte du 29 Février qui ne revient que tous les quatte..,. Fiez-vous donc aux calculs des savants. Mon ami Théodore qui n'est pas un savant par ce qu'il est trop gentil et trop aimable, est donc né le vingt neuvième jour de Février d'une année bissextile. Les parents avaient coutume de célébrer chaque année, par uue petite fête de famille, l'anniversaire de chacun de leurs enfants. Théodore dout l'anniversaire ne se présentait que tous les quatre ans, perdit donc d abord de ce chef peu près 35 pour cent. Quand on lui demandait exactement son âgé, il était obligé de répondre j aurai douze ans dans deux ans, ou bien, il y a deux ans que j'ai dix ansLes étrangers s écrièrent: est-il simple et naïf pour son âgeDans la suite cette circonstance anormale fut cause d'une foule de quiproquos, ainsi mon ami serait-il plaindre si sou mal heur n'était commun bien d'autres et même SS. Romain, Co- lombiu et Julien dout on célèbre la fête le 29 Février. A propos de saints, voici une petite anecdote que je veux vous con ter en terminant.Un paysan qui avait le grand désir de se sanctifier, résolut d'aller confesser un gros péché qu'il avait sur la conscience il s'adressa au grand pénitencier qui lui donna pour pénitence de jeûner pendant un mois; le paysan avait, comme ses confrères, l'habitude de marchander toujours et partout, aussi se hâta-t-ilde ré pondre son confesseur c'est-trop, mon père, je ne puis promettre de jeûner plus de huit jours. Il se lève du confessionnal et s'en va ayant fait quelques pas, il revient mou père, dit-il, voulez-vous encore huit jours? --Mon enfant on ne marchande pas ici comme au marché.—Eb bien! coutentez-vous de trois semaines. Le père ne répondit mot et continua lire sou bréviaire. Puisque vous ne voulez rien rabattre, dit enfin le paysan, je jeûnerai un mois; mais je vous avertis, mon père, que ce sera pendant le mois do Février au moins je n'aurai que vingt huit jours de pénitence. Amen.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3