NOUVELLES DIVERSES.
EXTÉRIEUR.
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FRANCE.
ESPAGNE.
les principes qui ont présidé l'application de
la loi du 29 janvier 1840.
Dans la seconde partie, nous avons examiné
l'application qui a été fait de ces principes.
Cette partie est divisée en deux savoir, l'ap
plication faite par l'ancien cabinet qui avait
acheté les deux navires, et l'application faite par
le cabinet actuel.
Dans la troisième partie, après avoir examiné
ce qui a été fait, nous avons examiné ce qui
restait faire, et nous vous proposons un projet
ainsi conçu
Art. 1er. Il est ouvert au gouvernement un
crédit de 1,600,000 fr. sur l'année 1841, pour
parfaire avec la somme restée disponible sur
l'article 2 du chapx 14. même exercice, le prix
de l'acquisition du navire la British-Queen.
Art. 2. Il est ouvert au gouvernement, 1° un
crédit de 230,000 fr., exercice 1842, pour sub
venir aux fra is d exploitation de,la British- Qu.ee?ij
2° un crédit de 130,000 fr., exercice 1842,
pour couvrir l'intérêt de l'amortissement du ca
pital employé l'acquisition de la Brilish-
Queen.
Art. 4. La loi du 29 juin 1840 est rapportée.
Ce rapport sera imprimé et distribué. La
discussion est fixée au lundi 13 février, jour
auquel la chambre s'ajourne.
31. Pêeters dépose sur le bureau le rapport
sur le budget des travaux publics. L impres
sion en est ordonnée et la dis'cussion fixée aprlk
la Britisch-Queen. La séance est levée.
Une première moitié des pièces de la procé
dure dans l'affaire du complot, interrogatoires
des accusés, dépositions des témoins, etc. vient
d'être signifiée chacun des huit prévenus.
Celte pa'rtie du dossier ne contient pas moins
de 22,000 ligues d'écriture, l'autre moitié sera
signifiée incessamment.
Au dernier concours pour le grade de
médecin de bataillon, sur les huit médecins-
adjoints qui se sont présentés l examen, M. le
docteur Legcos a obtenu la grande distinction
MM. Vanhoeter et Verbist, la distinction, MM.
Delmol, Marchai et Jonniaux ontaussi été reçus.
On assure que le comte Lehon ambassa
deur belge Paris est rappelé. {J- de Hrux.)
Le magnifique billard échu au Roi dans le
tirage des lots composant la souscription de
l'exposition des produits de l'industrie nationale,
vient d'être placé dans le palais de S. M.,
Bruxelles. L'architecte du Roi a commandé
M. Tempels, le fabricant de ce beau meuble
le porte-queues et les autres accessoires. On dit
que ce billard est destiné au jeune duc de
Brabant. D'autres objets également gagnés par
le lloi, tels qu'un forte-piano, un buffet, etc.,
ont aussi été transportés kdans les appartemens
de S. M.
On nous assure que, dans l'audieni?e que
le roi des Français a accordée il y a quelques
jours, M. le comte Le Hon, S. M. Louis-Phi
lippe lui a dit que l'affaire de son frère ne devait
pas avoir d'influence sur sa position officielle.
S. M. aurait ajouté avec bonté qu'il était assez
malheureux sans un pareil contre-coup. M. Le
Hon a recueilli aussi, dans Cette triste occasion,
des témoignages précieux de la bienveillance
de la famille royale. Emancipation
EKIIATA,.
Il s'est glissé dans le dernier N° du Pbogrès,
deux grossières erreurs de chiffres que nous
devons rectifier.
Dansl'arlicle Budget communal, page 2, colonne
1, ligne 48, au lieu de 17,538 fr., lisez 7,538 fr.
Même article, même page, colonne 2, ligne
27, au lieu de 357,580,56, lisez 36,057,86.
Une lettre de la Guadeloupe, écrite par un
officier de marine, annonce la mort de Boyer,
président de la république dHaili. Il est
craindre que l'on ne veuille sous ce prétexte
différer le payement de la dette qui a été con
tractée envers la France; cette complication
mettait toute la Guadeloupe en émoi et il était
fort question de faire partir pour Haïti une di
vision de notre ^escadre des Antilles.
Une émeute a eu lieu àOporto, le ^jan
vier, en faveur de la charte de don Pedro. La
troupe est restée neutre. Laffaire s'est termi
née par une pétition que la municipalité adres
sera la reine pour obtenir le rétablissement
de celte constitution.
11 est question Vienne de nouvelles né
gociations entamées par la famille des Bourbons
pour marier le duc de Bordeaux aussitôt qu'il
sera entièrement rétabli de sa chute. On parle
toujours d'une princesse russe comme devant
épouser le prétendant français. On ajoute même
que l'empereur Nicolas, après avoir longtemps
hésité donner son consentement, a cédé aux
instances d'un certain baron français qui est le
négociateur officiel de la ^famille exilée de
Kirchberg.
Au reste, la santé du prince se rétablit trés-
difficilement et sa jambe continue êtré d'une
faiblesse extrême. On ne croit pas qu'il puisse
monter cheval avant le mois de mai.
*1
-v
On se demande ce qu'il est advenu des nom
breuses révélations de Colombier et de Brazier:
Elles ont donné lieu, comme on sait, au retour
Paris de plusieurs des condamnés dans l'affaire
Quénisset. On disait que l'on avait fait des dé
couvertes importantes. Cependant on n'entend
plus parler de cette affaire. Boulay et Rousselot
ont été rendus la liberté, la commission d'en
quête de la Cour des pairs s'est dissoute et l'on
peut regarder désormais l'affaire Quénisset com
me entièrement terminée.
Les journaux annonçaientil y a quelques
jours, que le nouveau budjel que devait présen
tes M. Humana, offrirait encore en déficit la
somme énorme d'environ 30 millions.
M. Humann a présenté hier son budjet et il
se félicite de ce que le déficit pour 1843 ne sera
que de la somme minime de 27,447,135. Encore
pour arriver celte réduction, il faut qu'il éva
lue pour les recettes un accroissement de
42,428,818 fr. et qu'il réduise les dépenses de
45.928,9511 fr. Or il pourrait bien arriver qu'à
la présentation de la loi des comptes,ilyeutchan-
gement dans les deux termes.
Nous demandons du reste comment il se fait
que le déficit qui était énorme lorsqu'il s élevait
30 millions, soit si minime lorsqu'elle est de
27 millionsl/2, c'est-à-dire lorsqu'il n'y a qu'une
différence de 2 millions et demi.
La liberté de la presse est une vérité Madrid
comme Paris. Un avis émané de la rédaction de
FHuracan annonce la suspension momentanée
de ce journal par suite de l'arrestation de
l'arrestation de imprimeur. Quoique gravement
malade celui-ci a été arraché de son lit et
transporté sur un brancard la prison de ville,
où il est resté sans communication avec le
Prenez mon bras maintenant et souvenez-vous de votre serment.
Vingt minutes après ils s'arrêtèrent. L'homme masqué introduisit
une clef dans la serrure d'une porte basse et entra silencieusement
en conduisant Deslanges par la main.
Il le fit entrer dans un appartement faiblement éclairé et lui dit
tout bas en enlevant le bandeau qui couvrait ses yeux Quoiqu'il
vous arrive Patience et discrétion.
Destanges ébloui d'abord par ce prompt passage de l'obscurité
la lumière, distingua peu-à-peu les objets qui l'environnaient. Il
aperçut l'extrémité du riche appartement dans lequel on l'avait
introduit si mystérieusement, une forme blanchâtre couchée sur
une dormeuse placée devant un feu presqu'éleint mais lorsqu'il
s'avança pour la considérer de près, cette forme se développa lente-
temeut et se redressa.
C'était une jeune femme enveloppée d'un peignoir blanc mais
la blancheur de ses épaules et de son cou effaçaieut entièrement celle
du vêtement. Un demi-masque en satin noir couvrait l'extrémité
supérieure de son visage qui devait être beau en juger par la forme
gracieuse de son menton arrondi, et la pureté des lignes de cette
partie de sa figure. Son front large et élevé dépassait presqu'en entier
Je demi-inasque. Oh 1 oui, cela devait être un bien noble visage i
Monsieur Destanges, dit la jeune femme d'une voix remplie
d'émotion, vous avez été fidèle la parole que j'ai reçue de vous
sans cela vous ne seriez point ici.
Depuis quinze jours la jalousie tyranuique de mon mari me
tient renfermée dans cet appartement, en proie aux inquiétudes
de l'absence et aux souffrances de la maladie. Cependant toutes vos
démarches ont été surveillées votre insu je sais qu'elles n'ont eu
qu'un but, celui de me revoir sans compromettre mon repos ni ma
sûreté Eh bien, vous en êtes noblement récompensé, Eugène
ajouta-t-elle en lui tendant la main, car je puis vous le dire sans
crainte et sans regrets Je vous aime.
Ah! madame, c'est une bien noble et bien douce récompense
en effet s'écria Eugène, fou de bonheur, en pressant doucement
la jeune femme contre sa poitrine; récompense laquelle j'osais
peine aspirer et que vous m'offrez vous-même avec une franchise
si gracieuse, mais, pourquoi ce masque doit-il voiler encore votre
charmant visage suis-je donc condamné ne vous connaître jamais,
et ne comprenez-vous pas tout ce qu'elle a de bizarre et de triste
pour moi, cette passion que j'éprouve pour un être, adorable sans
doute, mais qui s'entoure mes yeux d'un mystère aussi impéné
trable.
La jeune femme s'avança silencieusement vers le guéridon où une
bougie répandait sa douce lueur, et l'éteignit en disant ensuite
Eugène
Les jours d'épreuve ne sont pas encore passés.
Elle détacha son masque mais l'obscurité qui enveloppait l'ap
partement ne permit pas Eugène de distinguer ses traits.
Le silence de la nuit ne fut plus interrompu que par le bruit de
leurs baisers et de leurs soupirs. La pendule sonna trois heures.
Il est temps de nousséparer, dit lajeune femme en se dégageant
des bras qui l'étraignaient voluptueusement.
Je ne te quitterai pas^insi! s'écria Eugène d'un ton résolu, le
mystère n'est plus possible entre nous.
Ce mystère doit pourtant rester éternel s'écria une voix forte
et agitée par la fureur.
La porte venait de s'ouvrir violemment et Eugène eut peine le
temps d'apercevoir le domino vert que déjà ses yeux étaient cou
verts d'un bandeau et sa bouche bâillonnée. Il entendit encore un
cri horrible que jeta la jeune femme et la cbûte d'un corps qui tom
bait pesamment sur le parquet.
Destanges fut emporté dans un cruel état d'angoisses, on le jeta
dans une voiture, et quelques moments après on le déposa la porte
de son logis. La voiture s'éloigna rapidement.
Trois semaines s'étaient écoulées depuis cette scène étrange.
L'opéra donnait son dernier bal.
Une demi-heure avant l'ouverture des bureaux, Destanges se pro
menait avec un ami dans les galeries qui aboutissent ce théâtre. 11
venait de lui raconter pour la vingtième fois les circonstances bizarres
de cette aventure, lorsqu'il s'arrêta tout coup, comme frappé de la
foudre.
Le domino vert était devant lui
-h J espérais te rencontrer, dit-il Eugène, je te cherchais, car je
voulais te remettre ceci moi-même.
En parlant ainsi, il lui mit dans les mains une lettre de forme
longue et étroite, cachetée de cire noire, et disparût.
Destanges ouvrit la lettre en tremblant. C'était un billet de
faire part d'un décès. Tous les noms en étaient soigneusement
découpés.
Il n'y restait que ceci
M.
Monsieur le comte de Monsieur le baron et Madame la
baronne de ont l'honneur de vous faire part de la perte
douleureuse qu'ils ont faite dans la personne de Madame la comtesse
de leur fille et épouse, décédée le 4 mars 1859, au
château de âgée de 26 ans.
L'obit solennel aura lieu le
La figure de Deslanges se couvrit d'une pâleur livide et une fièvre
brûlante s'empara de lui; son ami le reconduisit rue St George.
Il resta couché pendant un mois en proie au plus affreux délire.
Lorsqu'il revint lui, il apprit qu'un inconnu était venu le visiter,
et avait déposé, en partant, une boîte sur la cheminée.
Cette boite contenait un masque en satin noir doublé d'une soie
blanche entièrement tarnie par la transpiration.
Eugène le reconnut; c'était celui de la jeune femme.
Ses soupçons se portèrent sur l'homme masqué qui l'avait intro
duit dans l'hôtel de la jeune comtesse. Ce fidèle serviteur avait
voulu, saus doute, laisser au malheureux jeune homme un dernier
souvenir de cette femme aussi malheureuse que coupable, et dont
il ne devait jamais voir les traits, ni entendre prononcer le nom.