NOUVELLES DIVERSES.
EXTÉRIEUR.
FRANCE.
Dans les derniers jours on n'avait remarqué
aucun changement notable dans l'humeur du
général Buzen.
On assure qu'hier vers midi il a-été remis
une personne qui jouissait de toute sa confiance,
différentes lettres dont une était adressée au
roi et une autre Mme Buzen
Parmi les pièces qu'il a remises en cet instant
une personne dévouée, se trouvent assure-t-on,
ses états de service et différents documents
propres servir*tle réponse une publication
récente qui présentait, sous un jour peu favo
rable. une partie de sa carrière militaire et qui
paraît avoir été répandue un grand nombre
d'exemplaires dans l'armée. Observateur
fichiste sur cet événement une autre version
avant de se rendre Laeken les ministres,
réunis hier matinavaient cru devoir inviter
M. le général Buzen donner des explications
qui prévinssent une interpellation parlementaire
devenue inévitable. Le généralirrité de cette
demande se serait emporté jusqp aux voies de
fait vis-à-vis de l'un de ses collègues, et c'est
la suite de cette scène que, laissant le conseil
se rendre Laeken il est rentré sa maison
du boulevard de Louvain où le suicide a été
consommé.
Hier, entre 3 et 6 heures du malin a été in
humé au cimetière de la commune de St-Josse-
ten-Noodela dépouille mortelle du général
Buzenministre de la guerre.
Conformément sa volonté exprimée dans
une lettre qu'il laissa M. le capitaine Lavise
son aide-de-campcette triste et lugubre céré
monie s'est faite sans pompe aucune et avant le
point du jour.
Le convoi était suivi par quelques amis inti
mes, qui seuls avaient été avertis. Deee nombre
étaient M. le général d'Hane et M. Quetelet.
Des sanglots furent la seule oraison funèbre de
cet homme de bien. Indépendant
Nous extrayons du Courrier ce qui suit:
A M' le Rédacteur en chef du Courrier-Fanal.
Monsieur
Dans l'espoir de mettre fin aux bruits mal
veillants qui, malgré vos louables efforts, con
tinuent circuler sur les causes de la mort
volontaire du général Buzenje vous prie de
vouloir annoncer au public que je suis en pos
session de documents propres confondre ses
calomniateurset que je m'occupe d'un travail
qui sera publié avant la reprise des séances
législatives. Ces documents ne laissent aucun
doute sur la véracité des états de service de feu
le ministre de la guerre, non-seulement quant
aux grades qu il a successivement occupés dans
l'armée françaisemais encore quant la qua
lité de membre de la Légion-d'Honneur, qui lui
fut décernée, par l Empereurle 6 août 1813.
Veuillez ajouter que, dès présent, j'offre
d'exhiber ces pièces authentiques tous les gens
honnêtes. On concevra sans peine que je ne suis
point disposé recevoir chez moi les assassins,
quels qu'ils soient, d'un [homme qui m'avait
honoré de son amitié.
Agréezetc.
Gér,\rd.
Bruxelles, 7 février 1842.
M. le ministre de la justice par arrêté du
27 janvier, a nommé médecin principal de la
maison de correction de Sl-Bernard M. Henri
Noppe, médecin de bataillon au 12e de ligne.
Le Sénat est convoqué pour lundi14 de
ce mois 2 heures.
Des explications d'une nature fort délicate
ont eu lieu, nous assure-t-on, entre M. le comte
de Briey et M. Falck au sujet de la rédaction de
l'acte d'accusation dans l'affaire du complot.
On a cru que le sens de certain paragraphe
de cette pièce était de nature laisser planer de
vagues soupçons de participation éloignée contre
le roi de Hollandeet on remarquait en même
temps que ces suppositions étaient laissées dans
une ombre assez habilement ménagée pour qu'il
ne fut pas possible d'y voir une accusation for
melle ce qui rendait difficile et compromettante
une demande d éclaircissements formels.
On s'est expliqué amicalement et les rapports
restent dans les meilleurs termes. {Globe.)
L'accession du Luxembourg hollandais
l'union douanière allemande vient enfin d'être
consentie par le roi des Pays-Bas. La ratification
a été portée Sa Majesté prussienne Londres,
par M. Rochussen ministre des finances néer
landais. Rarement, peut-être, est-il arrivé qu'un
traité commercial ait eu, en aussi peu de temps,
des destinées aussi diverses. Nous nous pro
posons d'en donner prochainement l'historique
nos lecteurs, d'après un document émané, il
y a quelque temps, de la chancellerie de Berlin.
Pour le moment, arrêtons-nous ce fait l'en
trée du Luxembourg dans la ligne allemande.
Voici dans quels termes la ratification grand-
ducale aurait été donnée
Le traité est conclu pour la durée d'un
an; si, celte année écoulée, le roi grand-duc
trouvait bon de résilier l'engagement, il ne
pourrait conclure aucun traité d'un autre
côté, qu'après un délai de quatre années,
dater du jour de la renonciation.
Le pape a tenu le 24 janvier un consistoire
secret où, après une courte allocution, il a
proclamé cardinaux les prélats Massimo, Acton,
VannicelliCorsi et le priuce de Schwarzem-
berg.
On lit dans le Morning-Chronicle
Une insurrection formidable a eu lieu dans
la province de Paraïbo au Brésil. Celte
insurrection dont nous recevons 1 instant la
nouvelle, menaçait de s'étendre aux frontières
septentrionales de l empire. Le vice-président
de Paraïbo a été tué d'un coup de feu au mo
ment où il paraissait sa fenêtre. La plus
grande terreur régnait dans le pays les habi
tants riches s'étaient enfuis la plupart avaient
cherché un refuge Fernamboue, emportant
avec eux tout ce qu'ils pouvaient transporter.
La femme du vice-président de Paraïbo avait
presque partagé le malheureux sort de son
mari. Cette nouvelle a été apportée Liverpool
par le capitaine Alsop, de la Rosalie, partie de
Paraïbo, le 28 décembre.
Il n'est bruit depuis quelque temps du scan
dale soulevé la Préfecture de la Seine par le
système de dilapidation et de corruption qui
vient de donner lieu l'arrestation de plusieurs
employés.
Le fonctionnaire qui est le plus compromis
de cette affaire'est M. Hchef de la voirie,
qui est en prison et au secret. Deux autres chefs
de bureaux sont suspendus provisoirement,
d'autres sont en état de suspicion. On pose des
scellés partout. Le procureur du roi procède
tous les matins aux interrogatoires des accusés.
Voicidit-on, comment l'autorité a été mise
sur la voie de ce qui se passait l'hôtel de ville.
Un employé de la préfecture de la Seine avait
été misil y a quelque temps la retraite
cause de sa mauvaise conduiteil appartenait
la division de la voirie. Rentré dans la société,
cet individu chercha se créer une iudustrie et
entra au jeu de paume de la.rue Cendrier, là,
plusieurs billets de banque fuient pris dans les
poches des habits des joueurs, plusieurs vols
furent commis enfinsur une dénonciation
l'employé de l'hôtel de ville fut arrêté et conduit
la Conciergerie où il est encore, altendantles
prochaines assises.
Dans l'instruction ouverte contre lui on n'a
pas manqué de rechercher ses antécédents.
L'accusé sachant que les employés de la préfec
ture ne l'avaient pas ménagédénoncé les
malversations du bureau de la Grande-Voirie.
On a vérifié ses déclarations et l'on a découvert
qu'un particulier ayant livré sa maison la ville
qui en avait besoin, avait reçu 100,000 francs,
tandis que l'on était censé lui en avoir donné
125,000. 25,000 francs avaient été donnés
titre de pot de vin M. H.... On parlait beau
coup d'une multitude d'autres affaires tout aussi
scandaleuses.
Chérubini, âgé de 82ans, quitte la direc
tion du Conservatoire de musique de Paris,
qu'il occupait depuis 48 ans.
On écrit de Foix (Arriége):
Une épouvantable catastrophe effet des
rigueurs de la saisonvient de plonger dans la
désolation notre arrondissement.
Le 26 janvier, cinq heures du malin, une
énorme avalanche se détachant de plus de 500
mètres de hauteur, rencontra dans sa marche
le hameau d'Artigues, de la commune d'Auzac,
situé au pied des montagnes élevées qui sépa
rent la France de l'Espagne.
L'avis de ce désastre ne parvint au maire
d'Auzac que dans la soiréeassez tard et le
1815 fut une année de trouble, où les passions politiques agitaient la
population, et durant laquelle le nouveau gouvernement songeait pl u-
tôt aux opinions des citoyens qu a leur santé, La diligence était arrêtée*
Monsieur, monsieur l'officier, s écria la marquise, sauvez-nous
s'il vous plait.
Très-volontiers, madame, répondit le capitaine Tliiéry en se
débarrassant de son manteau. De quoi s'agit-il
Des brigands, monsieur reprit la marquise j des brigands On
dirait que nous sommes ici dans la forêt noire.»
Le capitaine mit la tête la portière et il vit que la diligence était
entourée de quinze ou vingt gaillards bien montés et bien armés, le
postillon était descendu de cheval, le conducteur avait quitté son
siège, et tous deux étaient liés de manière ne plus pouvoir faire de
résistance. Trois ou quatre de ces audacieux voleurs étaient déjàsur
Timpériale où ils défaisaient les paquets j d'autres avaient coupé les
traits des chevaux et avaient brisé une roue de la diligence qui, d'un
moment l'autre, pouvait perdre l'équilibre et se renverser.
Madame, dit le capitaine, il m'est impossible de vous servir, la
place est attaquée de façon ce qu'il faut nous rendre sans coup
férir, moins de mourir rn héros sur le champ de bataille, çt je
vous avoue qu'il serait très-pénible pour moi, qui ai toute la vie
alfronté le feu des soldats ennemis, de périr sur une grande route,
et de la main d'un voleur, encore. Je suis d'ailleurs sans armes et
blessé au bras droit.
Il parlait encore, quand le chef de la troupe ouvrit la portière et
pria le capitaine et sa compagnie de vouloir bien descendre.
c Messieurs, dit le capitaine en se plaçant devant la marquise et
sa femme de chambre, il y a deux choses que je ne supporterai pas
vivant c'est une insulte ces dames et de voir arracher de ma poi
trine cette croix que j'ai gagnée au prix de mou sang.
Vous garderez votre croix, monsieur, lui dit poliment un des
voleurs, mais vous me donnerez votre montre.
Volontiers, répondit le capitaine en tirant de son gousset une
assez belle montre en or.
Quant ces dames, dit encore le voleur, ellcsn'ont rien craiu-
dre si elles veulent être raisonnables, si elles veulent nous donner
leurs bourses, leurs chaînes d'or, et surtout, ajouta le voleur en
s'approchant de la marquise, si madame veut me confier ce petit
bijou qui orne sa jolie main.
C était un grog diamant, un solitaire, qui glissa du doigt encore
effilé de la marquise dans la main calleuse du voleur. Tout fut
achevé dans un instant, les paquets faits et placés sur leschevau*#
qui, montés par leurs hardis cavaliers s'éloignèrent au galop.
Il était peu près minuit. Les voyageurs sé rassemblèrent sur la
grande route, ils délièrent d'abord le postillon et le conducteur at
tachés dos dos, puis ils avisèrent au moyen de continuer leur
route, ou au moins de s'abriter pour la nuit. Ilcureusemçnt on n'avait
qu'une petite dislance parcourir pour arriver la ville de Vernon
le capitaine prit le bras de la marquise, et au bout d'une demi-
heure de marche Mme de Belle-Chasse était assise auprès dùn bon
feu, vis à-vis du capitaine, et tous les deux savouraient une tasse
d'excellent thé soustrait par la femme de chambre aux investiga
tions des voleurs. Ils étaient seuls la marquise regardait d'un
œil triste sa main veuve du diamant qu'on lui avait enlevé, et le
capitaine cherchait vainement sa montre dans son gousset.
Au fait, dit Mrae de Belle-Chasse, en se parlant elle-même,
il ne me venait que du marquis,
Et moi, dit son tour le capitaine qui l'avait parfaitement
comprise, je ne la tenais que d'un horloger, et elle n'était pas aussi
bonne qu'il me l'avait assuré.