NOUVELLES DIVERSES. On écrit de Bruxelles Le sieur J. Tabon chapelier et fournis seur d equipementsmilitaires, domicilié Marché aux Herbes, avait disparu depuis plusieurs jours. Dimanche dernier, son cadavre a été trouvé asphyxié par submersion dans les en virons d'Anvers. On attribue ce suicide un dérangement d'affaires. Mardi dr, M. le ministre de la guerre de Liem a pris possession de son portefeuille. A onze heures du matin, il a.reçu tous les chefs de division et a signé une foule de pièces. Le général Vandermeere vient de faire signifier M. le procureur-général la liste des témoins décharge qu'il se propose de faire entendre dans l'affaire du complot. Il est certain que M. l'avocat-général de Bavay soutiendra l'accusation. On assurait avant-hier que M. Fernelmont procureur-général, pren drait aussi la parole dans celte cause politique. Nous ne savons trop ce qu'il y a de fondé dans ce dernier fait. Émancipation Dans sa séance de vendredi dernier, le conseil communal de Yerviers a décidéla majorité de sept voix contre une, qu'une adresse serait votée aux chambres législatives pour les supplier de rejeter le projet de loi qui tend accorder au roi la nomination des bourgmestres en dehors du conseil. M. Lejeune a développé les motifs de sa pro position et il a été vivement soutenu par M. Hauzeur. Quant aux membres du collège éche- vinal, ils se sont abstenus de voter, parce qu'ils envisageaient la question comme sortant des attributions des conseils communaux. MM. LejeuneKaison et Hauzeur ont été dé signés par le conseil pour présenter un projet d'adresse. On mande de Hasselt: Dimanche dernier, la gendarmerie, assistée du garde champêtre de la commune de Zolder, a découvert et arrêté dans une grange Stockroyele chef présumé de la bande de voleurs qui depuis quelque temps désole les villages des environs. 11 a été écroué le même jour la maison de sûreté civile et militaire de Hasselt. Le ministre des travaux publics fait con naître que pendant la fermeture des barrières, pour cause de dégel, les grosses marchandises, comprises au tarif n" 2, ne seront acceptées au transport qu'en destination des points desservis par les chemins de fer. (Moniteur.) Le Courrier Belge annonce que MmB veuve Buzen refuse de prendre toute nourriture. On dit que c'est sur la désignation même du général Buzendans son dernier écrit adressé au Roique M. le général de Liem a été nommé ministre de la guerre. Le capitaine bondit sur sa chaise son mouvement fut si violent, qu'il renversa sa tasse de thé. Il releva le voile vert qui couvrait le visage de la marquise. Vous, Suzanne! dit-il, vous, Suzanue! madame la marquise. Et il considérait les yeux noirs, toujours beaux, quoiqu'ils eussent quarante-trois ans, le front blanc et les lèvres toujours roses de Su zanne. Une vie tranquille et douce avait prolongé sa jeunesse. Oui, c'est moi, dit la marquise, et quoique je sois veuve, j'ai été presque aussifidèle que vous, car je vous ai toujours aimé. Si je n'ai pas répondu vos lettres, c'est que d'abord je n'ai reçu que les premières, et que, ne sachant cette époque ni lire ni écrire, il me répugnait de mettre entre nous un intermédiaire forcé. Vous m'aviez couseillé de retourner Rouen c'était impraticable; vous ne savez pas combien une famille normande est sensible la perte de soixante louis. On ne m'aurait pas reçue chez moi; je demeurai Paris. Il fallait vivre cependant. Un jeune marquis qui i;c voulait ni servir la république ni passer l'étranger, s'éprit de moi; je vous aimais, je n'eus pas de peine demeurer sage. Alors M. le marquis de Belle-Chasse me proposa de m épouser devant l'autel de la Rai son. Le motif de cette offre était facile deviner le marquis satis- fesait ainsi sa passiou et fesait un acte de civisme. Je démêlai aisé ment ce calcul, et dans le simple motif de le conduire, je lui signi fiai qu'il ne m'amènerait devant l'autel de la Raison qu'après m'a voir épousée par l'entremise d'un prêtre non-assermenté. M. le marquis y consentit par peur; ainsi, pour donner un gage la répu blique, il fit une action plus dangereuse cent fois que son mariage avec moi n'était rassurant pour lui. Comme je vous dis, je ne l'ai mais pas, et je vis bientôt que celait un être faible qu'il fallait Le ministre de la guerre a reçu le 10 du c4 les principaux officiers de la garnison de Bruxelles. M. de Liera a prêté serment depuis avant-hier. La musique des Guides et celle des autres régiments de la garnison s'étaient réunies hier au soir pour donner M. le général de Liem nouveau ministre de la guerre une sérénade monstreaux flambeaux. Tous les abords de la rue de la Sablonnièreau coin de la rue Royaleétaient encombrés d'amateurs et de curieux. La Tribunede Liège, parle en ces termes, de notre nouveau ministre de la guerre Le général de Liem, qui vient d'être appelé la direction du département de la guerre est un militaire plein de zèle et de capacité. Offi cier d'artillerie au service hollandais il a quitté Maestricht, où il était en garnison, au com mencement de la révolutionet c'est ses talents seuls qu'il doit l'avancement rapide qu'il a obtenu. Larmée trouvera en lui un digne représentant de ses vœux et de ses besoins et la Belgique un ministre sincèrement dévoué ses institutions et ses lois. M. de Liem est neuf daus la carrière politique il n'est pas ora teur non plusmais il possède une expérience et un excellent jugement, et, sous ce rapport, nous ne pouvons que féliciter le ministère de l'avoir choisi. La presse ministérielle poursuit sans re lâche ses attaques contre la constitution. On lit dans le Courrier Belge Nous croyons la constitution insuffisante pour donner au pouvoir l'unité et la force, sans lesquelles une bonne administration pu blique est impossible nous invitons les légis lateurs futurs la réformer de manière consolider la monarchie et le gouvernement et nous ne faisons en cela rien que de très-juste, de très-légal, de très-libéral! Quelle audace (Lynx.) Les armes et munitions devant servir de pièces de conviction dans les procès du com plot, seront disposées en trophée au milieu du prétoire. Les deux places de l'hôtel des finances, au rez de chaussée, occupées en der nier lieu par l'atelier de M. le sculpteur Jeholte, sont disposées pour servir de chambres de témoins. Un horrible événement est arrivé au bourg de Chenay, près Melle (Deux Sèvres)dans la nuit du 26 au 27 janvier dernier. La femme d'un maître de postequi habite cette localité était couchée auprès de ses deux petites filles, qui dormaient dans un beçceau. dominer pour éviter d'être malheureuse avec lui car il n'^ a pas de pire domination que celle des gens faibles. J'échappai facilement ce danger, et pendant vingt ans il a été mon humble serviteur. M. le marquis, qui ne savait rien faire au monde que regretter sa noblesse perdue, est mort mal propos deux ou trois ans avant le retour de ceux qu'il appelait ses maîtres, et il a fait de moi en mourant une riche douairière; j'ai, mon bon Charles, des maisons Paris, j'ai des rentes placées sur l'état, j'ai enfin, deux lieues de Rouen, la superbe terre de Belle-Cliasse. A ce moment le jour vint ou peu près MIle Lise entra dans la pièce ou étaient la marquise et le capitaine, pour leur dire qu'une diligence passait l'instant même dans Yernon et qu'elle avait des places offrir Mm« la marquise et M. le capitaine. Le bon capi taine, en regardant la femme de chambre, la trouva moins jolie qu'à son départ de Paris. Capitaine, lui dit la marquise, il est impossible que vous alliez jusqu'à Caudebec sans souffrir beaucoup; vous êtes blessé et vous n avez point de billet d'hôpital, vous allez venir Belle-Chasse. lia proposition fut acceptée, et les souvenirs d'un premier amour sont si forts et si doux le capitaine était toujours un si bon homme, que M. Thiéry ne quitta la terre de Belle-Chasse que pour aller voir son vieux père et prendre les papiers indispensables. Il re tourna ensuite auprès de la marquise et il l'épousa ainsi le pauvre officier demi-solde devint un riche propriétaire. Quelques jours après la noce, un gros individu veste bleue et casquette d'estracan se présenta dans leur salon l'issue du déjeûner. u Pardon, excuse, monsieur et madame, dit-il ayee un sourire narquois, vous ne me reconnaissez pas Elle fut réveillée au milieu de la nuit par les plaintes de l'une d'elles, qui se trouvait malade elle prit une allumette chimique, s'en servit pour allumer une chandelle, et la jeta sans pré caution dans la ruelle du lit. Après avoir donné quelques soins son enfant, elle éteignit sa lumière et s'endormit. Bientôt des cris perçans la réveillèrent; l'allumette chimique, qui n'était pas éteinte, avait mis le feu aux rideaux du lit. Cette malheureuse mère fut saisie de terreur en voyant le berceau de ses deux filles embrasé. Elle se précipita au milieu des flammes pour les arracher la mort. Le feu était tellement vio lent qu'elle ne put, malgré tous ses efforts, parvenir jusqu'à ses enfants dont elle entendait les gémissemens. Elle s'élança plusieurs re prises au travers les flammes avec un courage héroïque mais chaque fois elle fut suffoquée par la fumée. On accourut son secours, et on l'entraîna loin de ce lieu de désolation. Les flammes après avoir consumé les rideaux, gagnèrent le plancher et embrasèrent rapide ment la maison. Ce ne fut qu'avec beaucoup de peine qu'on parvint se rendre maître de 1 incendie. Le propriétaire de la maison était Lusignan la nouvelle du malheur qui venait de le frapper, il se rendit de suite chez lui, où il arriva 7 heures du matin. Sa maison était alors entièrement détruite ses deux petites filles étaient mortes dans les flammes, et sa femme, plongée dans le plus grand désespoir, avait les bras et le visage horriblement brûlés. On écrit de Pesth le 29 janvier Les états du comitat de Pesth se sont réunis hier en assemblée générale extraordinaire. 11 y a été donné lecture d'un décret royal, par lequel S. M. désapprouve hautement plusieurs inno vations introduites par ce comitat dans l'admi nistration de la justice, et les déclare nylles et sans valeur. Cette affaire a produit une grande sensation sur l'assembléelaquelle assistaient aussi plusieurs membres de la députation du royaume réunis ici. 11 a été décidé après de vifs débats, qu'il serait adressé S. M. des repré sentations respectueuses. (Gaz. d'Augsbourg.) On lit dans le Morning Herald La revue qui a eu lieu Wolwich, en présence du roi de Prussedu prince Albert et du duc de Wellington, a été magnifique. On a montré au roi les canons pris aux Français par le duc de Malborough la bataille de Malplaquet; ils sont placés près de l'entrée du dépôt; S. M. a examiné avec beaucoup d'intérêt le plan des fortifications de Gibraltar. On a tiré, en présence de S. M., plusieurs fusées la congrève; cet exercice a charmé le roi qui, diverses reprises, s'est écrié Encore Le départ du roi a été louchant. S. M. après avoir pris congé du duc de Cambridgea serré Non, mon ami. C'est moi qui suis le conducteur. Ah dit la marquise, le conducteur qui nous a fait arrêter sur la grande route de Rouen... Eh bien il n'y a pas de mal. Eu vérité, madame voilà une personne raisonnable... ils ne nous ressemblent guère aux grandes messageries! ils veulent me faire payer la roue que les brigands ont cassée, et je viens vous demander un certificat... Très-volontiers, mon ami, lui dit le capitaine, sans lui laisser le temps d'achever comment vous nommez-vous Jean Crochart. Jean Crochart! dit le capitaine. —•Jean Crochart! répéta Mm® Thiéry, avec cet air dédaigneux que les femmes ont toujours pour les hommes qui se sont trompés sur leur valeur. Jean Crochart, un ancien maquignon? Oui, madame, pour vous servir. Eh bien, mon ami, descendez l'office, mon mari vous enverra le certificat que vous demaudez, et si l'administration des message ries s'obstinait vous faire payer la roue cassée, écrivez-moi, je vous rembourserai. Jean Crochart obéit, et il quitta le château de Belle-Chasse sans se douter d'avoir jamais refusé la main de Mra# Thiéry, ni par quel chemin bizarre le hazard avait conduit Suzanne et Charles Thiéry, et les avait ensuite réunis l'un et l'autre, après leur avoir fait ac quérir l'un peu de gloire, l'autre, une grande fortune. Marie AYCARD.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2