EXTERIEUR.
FRANCE.
PORTUGAL.
cordialement la main au prince Albert et l a
embrassé sur les deux joues avec beaucoup
d'émotion. Le roi a ensuite serré la main du duc
de Wellington, qu'il a gardée une minute dans
la sienne; et, en disant adieu S. G., le roi
avait les larmes aux yeux. Au moment où S. M.,
dans une embarcation préparée cet effet s est
rendue bord du Firehrand l'artillerie a tiré
des salves et le public a applaudi. Le prince
Albert n'est parti que lorsque le Firebrand a
pris le large.
C'est aujourd'hui qu'a eu lieu en l'église
de Saint-Georges, Londresle mariage tant
de fois annoncé par les journaux anglais, du
prince Nicolas Esterhazy fils de 1 ambassadeur
d'Autriche Londresavec la jeune et belle
comtesse Sarra Villiers, fille aînée du comte de
Jersey. Le père du royal époux n'ayant pu as
sister cette Cérémonie cause d'une attaque
de goutte qui le retient Ratisbonne, a envoyé
la fiancéeun diadème du plus grand prix.
On évalue les cadeaux qui lui ont été faits a
plus de 200.000 fr. Son trousseau, l'un des plus
beaux sortis des ateliers de Vouillon et Ce, a été
exposé pendant 3 jours. La famille royale le
duc de Wellington et la noblesse ont été le voir.
Avant son départ de Londres, le roi de
Prusse a fait envoyer par son trésorier plusieurs
sommes pour les indigens des différens districts
manufacturiers. Ce ne seracertesqu'une
goutte d'eau pour la quantité d'infortunes mais
ce mouvement honore le prince, d'autant plus
que les paroles qui ont accompagné cet acte
de bienfaisance sont empreintes dune noble
charité Je ne puis quitter l'Angleterre, a dit
le roioù j'ai été si cordialement accueilli
sanâ exprimer combien je compatis des souf
frances que je ne puis guérir mais du moins
je veux donner mon obole.
Samedi leF janvier, il a été commis
New-York, un assassinat dont les détails sont
horribles. Un irlandais nommé Thomas Tappan,
se prit de querelle avec sa femme propos d un
seau d'eau que celui-ci voulait aller chercher
la pompe voisine, malgré la défense de Tappan.
Des paroles ils en vinrent aux coups. Le mari
ayant fermé la porte s'empara d'une chaise
qu'il brisa sur la tète de sa malheureuse femme.
Il prit ensuite un manche balai qui vola
aussi en éclats sa victime était tombée san
glante et évanouie sur le plancher: il lui déchira
le corps. Elle respirait cependant encoreet
pour l achever il lui asséna sur la tête plusieurs
coups de marteau.
Lorsqu'elle fut morte, il la jeta sur le plan
cher et la foula aux pieds. Il se coucha ensuite
côté d'elle, déclarant qu'il attendrait le retour
de sou fils pour se couper la gorge. Ce drame
affreux avait duré près de cinq heures et avait
eu pour témoins le fils, jeune enfant qui avait
pris la fuite avant que l'assassinat fut consommé,
et une femme qui était malade et couchée dans
la même chambre elle avait d'abord fait quel
ques efforts pour intervenir et appeler du se
cours mais les menaces de Tappan l avaient
forcée de demeurer spectatrice silencieuse de
tant d horreurs.
Lorsque le pauvre enfant se hasarda rentrer,
il se heurta contre le cadavre de sa mère et
contre le corps de son père qui dormait dans
une mare de sang. Des officiers de police vin
rent ensuite et s'emparèrent du meurtrier, qui
ne fil aucune résistance et ne manifesta aucun
regret, aucun repentir.
On lit dans le Moniteur parisien
M. le comte Lehon ambassadeur de Belgique
en France est parti pour Bruxelles.
Son absence ne doit être que d'une courte
durée.
On s'attendait ce départmais générale
ment on ne croit pas la seconde partie de la
nouvelle.
Nous apprenons que M. le juge d'instruc
tion chargé d'informer dans l'affaire du duel du
général Levassent", a autorisé déjà depuis plu
sieurs jours la mise en liberté, sous caution
de M. le major du 20" léger, l'un des témoins
du général, et de M. le capitaine Perreti, l'un
des témoins de M. Arriglii.
Nous lisons dans le Siècle
Aujourd'hui, dans quelques bureaux, la dis
cussion du budget a conduit examiner diverses
propositions venant se résoudre en accroisse
ment de dépenses et se rapportant au ministère
des affaires étrangères. On a trouvé fort extra
ordinaire la désignation de plusieurs des nou
veaux consulats qu'il serait question d'établir
et beaucoup plus extraordinaire eucore l'aug
mentation proposée du traitement de certains
agens diplomatiques. Nous savons que la diplo
matie française en général n'est point libérale
ment rétribuée et il n'entre pas dans nos idées
de réclamer tout prix de petites économies
qui tournent en définitive contre les intérêts
de la France.
Mais si l'on avait proposé les augmentations
là où elles sont le moins justifiées s'il s'agissait
par exemplede faire allouer vingt cinq mille
francs de plus M. le marquis de Dalmatie
ambassadeur Turin et d'augmenter de dix
mille francsau profit de notre ministre
FrancfortM. le marquis de Chasseloup, et
probablement sans son aveule traitement
qu'il suffisait des hommes vieillis dans la car
rière comme MM. Reinhart et Deffaudisn'y
aurait-il pas lieu de s'étonner
Une lettre de Belley annonce que, dans
la nuit du 31 janvier au 1er février, le village
de Cressin (Ain) a été détruit par un incendie.
Le National recommande M. Villemain
le professeur de savate du duc d'Orléans
Il est bien surprenant, dit-il, que Michel
Pisseux n'ait pas encore reçu la croix d'honneur,
Pisseux l'aura; il serait injuste de l'avoir don
née l'Homère de la savateet de la refuser
Achille-Pisseux.
La police vient d'envoyer tous les agens
de la force publique le portrait lithographié
d'un individu dont les traits ont un caractère
de noblesse assez remarquable, et qui est re
cherché pour avoir fabriqué et mis en circu
lation de faux billets de la Banque de Prusse,
ce sont ses complices qui, dernièrement, ont
été arrêtés Passy dans un atelier où ils se
livraient ce travail clandestin. Au bas du
portrait se trouve le signalement de l'inculpé.
On lit dans le Courrier de Lyon4 février:
Depuis deux jours le tribunal de police
correctionnelle de notre ville s'occupe d'une
affaire qui peut faire, en dehors de notre ville,
l'effet des bâtons flottants, mais qui, la con
sidérer suivant sa véritable importance, doit
perdre infiniment de ses proportions au pre
mier abord, elle paraît avoir quelque chose de
commun avec la politique en examinant bien,
et quoiqu'il s'agisse d'association illicite, ce
serait, lui faire infiniment trop d'honneur que
de l'assimiler ces grands procès de sociétés
secrètes qui ont eu un si grand retentissement
en France.
Ce n'est pas que le titre de cette association
ne soit des plus ambitieux, elle est intitulée:
La Charbonnerie reformée mais l'étiquette
du sac est des plus menteuses et les gens qui
ont cru trouver de l'intérêt dans les minces dé
bats que cette affaire a soulevés ont été com
plètement désappointés.
Il y a dans celle-ci ce qu'il y a toujours
dans celles de ce genre, du ridicule presque
autant que de l'odieux mais nous devons dire
dans l'intérêt des prévenus que cette fois le ri
dicule domine de beaucoup l'odieux.
Les Mutius Scevola les Publicola qui po
sent maintenant en police correctionnelle nient
comme de simples prévenus toute participation
au délit qui leur est imputé et n'étaient quel
ques dépositions de témoins, il n'y aurait pas le
plus petit prétexte réquisitoire leur égard.
Cependant, il est juste de dire que l'un
d'eux nommé Vindrys'est reconnu l'auteur
d'une pièce, en forme de catéchisme, qui a été
lue'l'audience par M. le président, pièce dont
nous devons faire connaître les principaux
extraits.
D. Quels sont les parasites dans la société?
R. Le nombre en est infini. Ce sont
1. Les propriétaires des capitaux, des mai
sons, du sol;
2. Les avocats
3. Les avoués et huissiers;
4. Les juges et généralement tous ceux qui
sont chargés de faire exécuter et respecter les lois;
5. Les constructions des murs de clôture
de toute ligne dé démarcations entre les pro
priétés.
Le tribunal a rendu son jugement dans l'af
faire de la C/iarbonnerie réformée. Le tribunal
a condamné:
Bourrât cinq mois de prison, Briquemont
et Picot quatre mois, Durand, Corsand
Maillet, trois mois de la même peine, et tous
les six 30 fr. d'amende. Vindry, Rey, Buisson
(Charles), Buisson (Benoît), Sauge, Nagelin,
Margueron, Gentil, Carie, Diré, Jeunin, Gibert,
Dufour, Guebier, Didié (Pierre), 30 fr. d'a
mende. Vermont dix joursd'emprisonnement
pour détention de munitions de guerre. Tous
les susnommés étaient présents.
Léon, Dumont, Nibert; Michalon, Blache,
Gros, Belle, tous prévenus fugitifs, trois mois
d'emprisonnement et 30 fr. d amende.
Sont renvoyés <5e la prévention Didié cadet,
Vermorel (du chef d'avoir prêté sciemment son
domicile), Labranche, d'Anjou Durié, Ber
nard, accusés présents.
Lucas Louis, Gonnard, Dauphiné, Poulet,
Gajeur, Valin, prévenus fugitifs.
Après le prononcé du jugement, les con
damnés, ainsi que les prévenus acquittés, sont
reconduits dans la prison de la Rohanne entre
deux haies de soldats et escortés d'une ving
taine de gendarmes.
Un journal prétend ce matin que Quénisset
n'a pas encore été transféré au Mont St-Michel
et qu'il est encore la conciergerie.
M. Chérubini vient d'être nommé, parle
roi, commandeur de l'ordre royal de la légion
d'honneur.
Mme la comtesse de Zea-Bermudez, femme
de l'ex-président du conseil de Ferdinand Vil,
est décédée hier Paris.
M. le ministre de la guerre vient de mettre
300,000 fr. la disposition d'officiers qui sont
allés en Angleterre, afin d'acheter des étalons
pour être placés aux dépôts des haras, entre
tenus par le ministère de la guerre dans les
départements éleveurs.
Nous recevons de Lisbonne, en date du 31
janvier, des nouvelles importantes.
Le 27, la charte de don Pedro a été proclamée,
Oporto. Un gouvernement provisoire a été
nommé M. Costa Cabraiancien ministre, en
est le chef.
Cet événement qui paraît devoir produire de
graves conséquences a excité Lisbonne une
vive sensation. Tous les ministres ont donné
leur démission. Dona Maria l'a reçue et a com
posé sur le champ une nouvelle administration,
la tête de laquelle est le duc de Palmella. Les
autres ministres sont, dit notre correspondant:
Pour les finances M. Joseda Silva Carvalho
Pour la guerre le baron de Campenha
Pour la marine M. Jervis d'Astonguai.
On n'avait pas nommé encore les ministres
de l'intérieur et de la justice.
Leduc de Terceira a refusé d'entrer dans le
nouveau cabinet.
On dit Lisbonne que la cause de la démis
sion des ministres est leur manque de confiance
dans les dispositions secrètes de Dona Maria
relativement au mouvement révolutionnaire
d'Oporto.