adversaire, un surveillant car leurs pouvoirs n'émaneraient pas de Ta même source. Le pou voir exécutif a besoin d'unité pour avoir de la force et, d'après lesy'stèmeque l'on propose, le collège, pouvoir exécutif de la commune, n'en aurait aucune parce qu'il ne serait pas homogène. Un bourgmestre isolé et seul contre les membres du collège, du conseil, les électeurs et les habitans d'une communeverrait son action paralysée, et tous ses efforts n'auraient pour résultat que de le rendre de plus en plus impopulaire, et de créer de nouveaux ennemis au pouvoir dont il serait le mandataire unique. Ainsi, dii point de vue gouvernemental même, le projet nous parait mauvais et inadmissible. Nous pourrions donner ici bien des exemples, citer bien des cas où l'exécution du projet de loi deviendrait difficile, dangereuse et impos sible; mais nous croyons en avoir suffisamment démontré tous les vices nous nous contente rons des réflexions si simples que nous venons de soumettre nos lecteurs on nous accusera peut-être d'être pâlesmais nous ne sommes pas de ceux qui ont recours des invectives, des phrases plus ou moins françaisespour se donner une certaine couleur. Nous préférons des faits des motsdes arguments solides de sottes déclamations. En rendant compte de la discussion du bud get pour cette annéenous avons promis de revenir sur l'article qui allouait une certaine somme pour l'établissement d'un conseil de prudhommes. Voici l'origine, le but et les avantages de cette institution. Les conseils des prudhommes existaient déjà antérieurement la révolution française, mais cette institution fut supprimée, comme tant d'autres, par les assem blées qui se succédèrent rapidement cette époque. Lorsque l'industrie et le commerce commencèrent se relever, la ville de Lyon s'adressa l'empereur pour qu'il rétablit cette institution; et une loi du 18 mars 1806 répondit aux vœux des industriels de cette ville, en éta blissant de quelle manière ce conseil serait forméquelle jurisdiclion lui serait déléguée. L'avantage qui en résulta pour le commerce, engagea Napoléon l'étendre toute la France dont la Belgique faisait alors partie. Par ses décrets du lljuin l809etdu20 février 1810, il ordonna que le conseil des prudhom mes serait institué par un décret impérial, sur la demande des chambres de commerce, com muniquée au préfet (gouverneur de la province), et après qu'il aurait été constaté que les déve- loppementsde l'industrielerendaient nécessaire; que les prudhommes seraient élus dans une assemblée générale des marchands, fabricants ouvriers, et que chaque conseil, composé de 5, 7, 9 ou 15 membres et 2 suppléants destinés remplacer les décédés ou démissionnaires, serait renouvelé partiellement chaque année. Ces conseils exercent, outre la jurisprudence contentieuse, un pouvoir de conciliation, et sont, une paire de gants de chevreau. Je vous demande pardon de ce pas mieux m'exprimer; mais il n'y a que huit jours que je suis en France, j'ignore entièrement la langue. Une paire de gants de che vreau de deux francs dix sous, bien cousus. Me comprenez-vous bien? Je suis réellement honteux et confus de m'exprimer aussi mal, mais quand on est étranger et qu'on n'a jamais appris une langue.... Mais, monsieur, dit la marchande, je vous comprends très-bien. Ah, madame, vous êtes mille fois trop bonne. Il y avait en face de l'élude un monsieur possesseur d'une assez jolie femme que nous nous plaisions regarder; mais le monsieur, un jour, parut mécontent de notre admiration, fit retirer sa femme de la fenêtre, et probablement lui défendit d'y reparaître, car nous ne la vîmes plus. Nous épuisâmes contre cet Othello toutes les for mules de la malédiction, et nous fîmes tous d'horribles sermens de nous venger de lui. Dupin se chargea de la vengeance. Il était 8 heures du soir, en hiver; nous sortions de l'étude, quand au détour d'une rue nous aperçûmes notre ennemi. Dupin nous quitte, bâte le pas, se place côté de lui, mais un peu en arrière nous ne devinions pas ce qu'il allait faire mais je vous laisse juger notre élouneraent et notre effroi quand nous lui voyons asséner un énorme coup de canne sur le chapeau du voisin. Le voisin se pour ainsi dire, aux tribunaux de commerce, ce que les justices de paix sont aux tribunaux civils; quoique leur juridiction contentieuse, suivant quelques interprètes, leur ait été enlevée par l'article 105 de la constitution cette insti tution n est pas sans utilité car les prudhom mes applanissent les difficultés entre les fabri- cans et les ouvriers sont les gardiens des marques et vignettes des négociansdon nent. leur avis sur les questions qui peuvent s'élever ce sujetet garantissentpar suite de ce dépôt, chacun la propriété de son indus trie. La ville d'Y près qui, par les soins de ses ma gistrats municipaux, possédera bientôtnous l'espérons, un conseil de prudhommes, pourra apprécier les avantages qui résulteront de cette institution, surtout pour une industrie qui de puis quelque tems s'est élevée son ancien état de splendeur grâces au travail, aux efforts et au mérite de nos négocians Yprois, dont quelques uns ont reçu exposition générale des produits de l'industrie une récompense que l'autorité locale vient de rendre plus flat teuse encore, en leur décernant des médailles co m mémorati ves M. le colonel Vandammecommandant le 2me régiment d'artillerie en garnison en cette ville, vientd'ètre nommé, ad intérim, inspecteur général de l'arme, en remplacement de M. le général-major de Liem, nommé ministre de la guerre. Des officiers de la garnison membres de la Société de la Concorde, ont donné samedi dr line soirée dramatique où les sociétaires seuls étaient admis. La salle de spectacle convenable ment arrangée et éelairée d'une manière bril lanteavait un aspect de fête inaccoutumé. La réunion était charmante. La plupart des amateurs qui ont bien voulu prendre part la représentation se sont acquittés de leurs rôles avec une verve et une facilité remarquables aussi les applaudissements ne leur ont pas fait faute. Celte soirée a été une des plus agréables dont on se souvienne Ypres. Une société de sous-officiers de notre garnison a donné mardi 14, une représentation au bé néfice des indigens. Toutes les personnes qui y ont assisté ont été enchantées de leur soiréte. On nous annonce l'arrivée de la troupe du théâtre royal de Maeslricht. Nous espérons, qu'après les débuts, il ne sera pas impossible de former une liste d'abon nements qui mettra cette troupe même de donner umeertain nombre de représentations. Plusieurs individus laissent le soir, stationner, même sur la grande place, leurs brouettes de vant les cabarets où probablement ils vont faire retourne en fureur. Dupin porte la main la forme de son propre chapeau, se retourne aussi et lui dit Avez-vous senti quelque chose, monsieur? Parbleu, mousieur, si j'ai senti quelque chose, mon chapeau est crevé. Eh bien, monsieur, dit Dupin en désiguaiit uue fenêtre au hasard, c'est de là; j'ai reçu également un coup... j'en suis tout étourdi... ce sont des pots de fleurs. On verrait les morceaux. Alors, c'est autre chose..., mais c'est une infamie d'assommer ainsi les passants. Oui, c'est une infamie. Mais je ne souffrirai pas!.... Ni moi. 11 faut monter. Faire du bruit. Oui, allons. Dupin, voyant son homme au degré d'exaspération convenable, frappe violemment la porte do la maison où est la fenêtre dési gnée; on ouvre, il s'incline et laisse passer le voisin. Le voisin entrt. Dupin, au lieu de le suivre, referme la porte par-dessus lui et re commence frapper. leur estaminet. Cet usage a de graves inconvé nients pour les promeneurs. Nous avons reçu plusieurs réclamations ce sujet et nous es pérons que la police locale prendra des mesures pour faire cesser cet abus. On nous assure que l'on s'occupe des plan tations faire au jardin du palais de justice et que celte promenade pourra, d'ici quelque tems, être ouverte au public. I Vendredi, 11 février, a eu lieu une première distribution de pains et d'argent aux indigents, par les soins de la commission directrice de la tombola. Deux mille cent vingt pains et douze cent quarante et un francs ont été répartis entre les pauvres honteux et ceux secourus par le bureau de bienfaisance et par la commission des hospices civils. Nous croyons que la com mission désirant secourir la classe indigente actuellement sans ouvragefera une seconde distribution sous peu de jours. Deux ruches miel ont été volées dans la nuit du 9 au 10 du courant, chez Pierre-Jean Descamps, jardinier S' Jean-lez-Ypres. Le voleur vigoureusement attaqué par les abeilles dont il venait violer le domicile, a abandonné sur le champ de bataille un toupet ressort métallique qui a été saisi comme pièce de conviction. Nous avons annoncé dans notre dernier N° qu'un enfant nouveau né avait été trouvé noyé et presque en putréfaction dans un fossé le long de la route d'Ypres Poperinghepres que vis-à-vis le cabaret nommé le Cornet de Poste. La mère vient d'être arrêtée et écrouée en la maison d'arrêt de cette villedimanche 13 février. Elle s'appelle Marie-Thérèse Goude- zeunc, âgée de 26 ans, née Passchendaele et demeurant Vlamertinghe. Elle est en aveu. ^-wio&asm Voici quelques nouveaux détails sur Devos, Lucienne-Victoire, épouse Goeman, demeu rant Wytschaete, accusée d'assassinat sur la personne de son mari. Orpheline, elle fut placée très-jeune chez de vieilles gens qui alors occupaient la petite ferme dont ils étaient propriétaires. Ces personnes infirmes étaient très-bien soignées par celte fille, et, par reconnaissance, leur mort, ils lui léguèrent leur petit bien. On avait dit que le ménage était fort uni, mais d'autres informations ont été données la justice et, loin de s'accorder, mari et femme se prenaient souvent de querelle et paraissaient vivre en mésintelligence. une première descente de la justice sur les lieux, la femme Goeman avait déclaré qu'on n'avait plus trouvé ses deux mantelets qui pen daient dans la chambre où son mari avait été assassiné, et qu'ils paraissaient avoir été volés. j On tire le cordon une seconde fois, il referme la porte et fait coups de marteau un effroyable tintamare. Le portier sort de sa loge pour voir la cause de ce tumulte, il trouve le voisin. Qu'eSt-ce que vous faites là Moi rien. Oh rien, vous êtes un farceur, vous voulez rire et bien, moi aussi, je veux rire. Il prend son tire-pied et bat le voisin le voisin se défend et ri poste; pendant le combat, Dupin ne cesse pas son bruit la porte. Enfin, après s'être immodérément gourmés, ils s'expliquent il s'agit desortir et de corriger le mauvais plaisant. Mais, chaque fois qu'on tire le cordon, Dupin referme la porte et recommence frapper. Il les garde prisonniers ainsi jusqu'au moment où un homme se pré sente pour entrer dans la maison. Dupin lui abandonne la place; l'homme frappe, on ouvre, le voisin et le portier lui sautent la gorge et assaisonnent les coups dont ils l'accablent d'épithèles injurieuses. Ce n'est qu'au bout d'un quart d'heure qu'on commence s'en tendre et qu'on reconnaît un innocent locataire de la maison qui rentrait trauquillement se coucher. Caliban. [La Caricature.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2