Elle retourna alors vers sa victime, et lui porta encore plusieurs coups, qui firent en effet cesser les cris du malheureux Goeman il avait cessé de souffrir. Dans la nuit du 15 au 16 de ce mois un in cendie a éclaté chez le sieur Debacker, fermier au hameau Terrest, commune de Clercken la ({range, l'étable, une vache et le fourage ont été la proie des flammes. L'on ignore la cause de ce sinistre. Le dégât a été évalué 600 francs la maison était assurée. Ce n'est que le lundi 28 de ce mois que la cour de cassation chambre criminelles'occu pera du pourvoi de Melchior Mathieu, condamné mort par la cour d'assises du Brabant en no vembre 1841 pour assassinat commis sur la personne de l'instituteur Polchet, le 10 juin 1832, Waterloo. Cette affaire demandera au moins six audien ces y compris celles consacrées au délibéré. Les moyens invoqués l'appui du pourvoi sont au nombre'de trente-cinq, ce qu'on assure. C'est M. Dewandrepremier avocat-général qui portera la parole dans cette grave affaire qui doit soulever une question de la plus haute importance.pour l'institution du jury, relative ment ses devoirs, ses droits et ses prérogatives. 11 s'agira en effet de décider si le président des assises ou la cour avaient le droit d éliminer le jury d'Hauregard par la raison que celui-ci s'était rendu sur les lieux du crimependant le procès, pour s'assurer de certains détails ex pliqués par un des témoins, et si les magistrats avaient en outre le droit de remplacer ce juré par un des jurés supplémentaires qui avaient été nommés en cas de besoin vu la longueur présumée des débats. Me Dolez, membre de la législature et avocat près la cour de cassationdoit soutenir le pourvoi, et, ainsi que nous l'avons annoncé, c'est M. le conseiller Cents qui est chargé de présenter le rapport de cette volumineuse pro cédure. On lit dans la Gazette de Liège: Il n'est bruit en ce moment en ville que de nombreux divorces qui se préparent. Il n'y en a pas moins de douze en instance devant le tri bunal civil. Il paraît, ainsi què nous l'avons déjà an noncé, que c'est définitivement le 28 de ce mois que commencera le procès du complot, devant la cour d'assises du Brabant. M. le général comte Vandermeerenqui figure au complot comme le principal accusésera assisté de M® Iluffel du barreau de Gand, et de M® Vanderlon du barreau de Bruxelles. Cet accusé vient de terminer ses mémoires qui révèlent, assure-t-on, des faits curieux et jusqu'aujourd'hui inconnus sur les hommes et les choses depuis 1830. On lit dans le Journal de Bruges Nousavons la satisfaction de pouvoirannoncer àiuos lecteurs que le conseil communal de notre ville va être saisi d'une proposition de la part comparable aux inventions les plus délicieuses des célèbres ciseleurs de Florence. La réputation de Bernard devint immense dans toute la province; les plusnobles seigneursdu Beauvoisis daignèrent l'appeler au secours de leur magnificence et de leur orgueil; le chapitre de la métropole lui vota des remerciuients solennels et une somme d'argent considé rable, sans attendre, pour les vitraux de l'église, le dernier rayon de soleil de sonétincelante palette les gentilshommes lui disaient, avec une familiarité pleine d'admiration et d'estime Mon cher artiste Les bourgeois lui disaient avec respect Monsieur Bernard Les pauvres, qui connaissaient tous sa charitable demeure, s'inclinaient jusqu'à terre, en le voyant de loin passer dans la rue; les femmes et les jeunes filles le trouvaient bien jeune, bien fier et bien beau; une grande dame, une marquise opulante, le força d'accepter dans son liôlel un logement et un atelier magnifiques; quel bonheur 1 Eh bien le bonheur de Bernard ne fut point de longue durée je ne sais quel maudit réve de l'aveuir nuisait aux réalités bien heureuses de son présent chez lui, sans doute, les vanités de l'ima gination chassèrent la modestie de l intelligence et du travail la iccherche de ce qu'il n'avait pas encore lui fit oublier ce qu'il avait y d'un *9e ses conseillersl'effet de provoquer une pétition adresser aux chambres, contre le projet de loi ayant pour but de conférer, au roi le droit de nommer le bourgmestre en dehors du conseil communal. Nous espérons que nos conseillers commu naux suivront les exemples si vraiment patrio tiques de Verviers, Liège et Namur et qu'ils se joindront ces trois villes pour protester contre l'anéantissement de nos libertés communales. On écrit de Gand le 16 Les travaux de construction du palais épis— copal opt été adjugés hier au sieur Mignon pour la somme de 115,000 fr.; l'estimation de ces travaux était de 127,500 fr.:, il a donc eu un rabais de'12,500 fr. Il y avait vingt soumissions. Le rédacteur du Patriote-belge a été ap pelé le 17 dr, dans la matinée chez M. le juge d'instruction Louvat pour s'expliquer sur son altercation avec M. Booncapitaine de place. La version du Fanal était conforme la plainte de l'officier si tant est que la plainte n'ait pas plutôt été calquée sur le roman du journal. Quoiqu'il en soitvoici le résumé de l'inter rogatoire-: Je n'ai pas même songé mar cher sur le pied de l'officier que je connaissais mais avec lequel je n'avais eu de relations obli geantes ni désobligeantes il m'a connu aussi bien qu'il soutienne le contraire, Gand et Bruxelles: je le prouverai par témoins. Lors qu'il m'eut querellé, je restai d'abord comme ébahi. 11 réitéra son apostrophe.' Je compris alors de quoi il était question et je lui demandai s'il avait commission de me chercher querelle. (Suivent les détails de l'information donnée au procureur du roi.) C'est tort que M. Boon prétend que je portais poignard ou pistolet. Je ne porte pas, je n'ai jamais porté d'armes sur moi. Je tenais ma clef la main, s'il a été tou ché, c'est pendant que je passais la main de l'une l'autre de ses épaules pour lui arracher ses deux épaulettes. Un coup de clef appliqué volontairement aurait eu des suites plus graves. J'ai infligé au capitaine un affront moralmais seulement après avoir reçu un coup de lui. Je ne l'ai pas frappé. La clef ne devait servinque pour autant qu'on se mit plusieurs contre moi. Je n'ai agi que dans les limites de ma défense personnelle. (Suivent les noms des nombreux témoins.) Je suis resté plus d'une minute sur la place après la disparition du capitaine. Si j'avais été armé, comment croire que ni le lieutenant de place, ni deux officiers des guides, ni la police ne m'auraient arrêtélorsque volontairement et haute voix je me mettais leur disposition. Nous doutons que celte affaire aille aux tri bunaux. En tout état de cause on comprendra que l'absence des poursuites ou notre acquitte ment doit entraîner la destitution de l'officier. [Lynx.) CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Séance du i4 février. (Présidence de M. Fallon.) La chambre a continué la discussion du rap port de la section centrale sur l'achat de la British-Queen. déjà, c'est-à-dire le repos, la réputation et la fortune il tua ses plus doux souvenirs, pour mieux vivre, en secret, avec deux cour- tisannes divines qui ont trompé bien des amans de ce monde l'imagination et l'espérance Dès ce moment, c'en était fait du pauvre ouvrier le rêveur am bitieux avait pris sa place, et je vous laisse deviner quelles furent, pour Bernard et pour sa famille les tristesses d'une pareille métamorphose. Bernard commença par interrompre ses travaux de peinture l'église métropolitaine; il renonça toutes ces petites merveilles qu'il savait ciseler avec tant de goût et d'élégance; il ferma la porte de sa maison ses oamarades, ses amis et ses protecteurs; il n'eut aucune pitié des larmes de ses enfants, ni des caresses de sa femme et il se cloîtra dans son atelier, pour se livrer de nouvelles éludes des travaux mystérieux, des expériences où l'or, la terre et le feu devaient jouer un beau rôle. Le bruit de ce cruel changement, dans l'esprit et dans les habitudes de Bernard, ne tarda point se répandre dans toute la ville; il sembla tout le monde que Ber nard était devenu fou par orgueil ceux qui avaient admiré son talent se moquèrent de sa soudaine folie; les gentilshommes A la fia de la séance, M. le ministre des affaires étrangères a présenté deux projets de loi le premier est relatif l'achat d'un second bâteau vapeur pour le service du passage d'eau la police maritime. M. le ministre des finances a présenté égale ment quatre projets de loi les trois premiers sont relatifs aux distilleries, au droit sur le genièvre et aux boissons distillées, le quatrième a pour but d'ouvrir au gouvernement un crédit pour faire face des dépenses résultant de con damnations judiciaires. Tous ces projets ont été renvoyés l'examen des sections. Séance du 16. Le séance est ouverte midi et demi par l'ap pel nominalla lecture du procès-verbal et l'analyse des pétitions. M. le comte de Renesse. Les pétitions sui vantes sont adressées la chambre. Le conseil communal de Courcilles demande la réunion de cette commune au canton de Gosselies. Le conseil communal de Tirlemont demande qu'il soit crée par la province du Brabant un 4e arrondissement judiciaire dont Tirlemont serait le chef-lieîi. Des habitants de Mabonpré demandent continuer de faire partie du canton de Bastogne. La chambre de commerce de Bruges demande de nouveau la discussion du projet relatif au canal de Zelzaete. Des propriétaires et négociants de Tilleux, demandent faire partie du canton de Seraing. Le sieur Torreborre, directeur des barques faisant le service entre Bruges et Ostende. etc., demande une indemnité pour les pertes qu'il a essuyées en 1830, et par l'établissement du chemin de fer. Les sieurs Demoulin et Collier, nés Belges, demandent pouvoir exercer en Belgique avec les diplômes qu'ils ont reçu en France. M. Dedécker demande que l'on donne lec ture d'une nouvelle pétition de M. Obert. M. Lebeau. Je demande que l'on suive les prescriptions du règlement. M. le président. M. Dedecker iusisle-t-il sur sa demande M. Dedecker. Je ne sais pas ce qu'il y a dans celte pétition. M. le président. Il n'y a pas autre chose que ce qui est dans l'analyse. M. Obert demande la chambre d'être admis faire la preuve des faits signalés dans sa pétition d'hier, au moyen de pièces qu'il a entre les mains. Voix nombreuses Non, non. M. le président. La pétition est renvoyée la commission des pétitions. L'ordre du jour appelle la suite de la discus sion du rapport de la section centrale relative ment l'achat et l'exploitation de la British- Queen. Il soutient que le contrat du 28 avril 1840 stipulait que si M. Van de Weyer n'acceptait pas avant le 24 mai, ou s'il oubliait d'accepter dédaignèrent de lui tendre la main les bourgôis ne le saluèrent plus avec respect les femmes le virent passer avec bien de l'indifférence pour sa jeunesse et pour sa beauté les petits garçons s'avisèrent de le poursuivre coups de pierres dans la rue, et les pauvres eux- mêmes oublièrent le seuil de cette maison bienfaisante, qui réalisait naguères les bonnes et saintes paroles Frappez et l'on vous ouvrira En dépit des clameurs, des haines, des injures et des privations de toutes les sortes, Bernard continua de travailler pour l'aveuir, le plus mystérieusement qu'il lui fut possible; sa femme et ses enfaus continuèrent souffrir et l'adorer Un soir, comme il s'était enfermé, selon sa secrète coutume, dans le sanctuaire impénétrable où il cherchait quelque grand œuvre, Bernard entendit frapper tout doucement la porte de son atelier, de son labaratoive il demanda d'une voix tremblante Qui vient là? -h C'est la misère! lui répondit sa femme. Qu'elle entre répond Bernard en ouvrant la porte... Que me veux-tu Je veux du pain pour tes enfants! s'écria la malheureuse Suzette.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2