La discrétion est lame de l'administration des postes; c'est son principe essentiel, c'est son honneur. Il Faut qu'on trouve en elle les garanties les plus complètes de sécurité; sa délicatesse doit être l'abri de toute espèce de doute ou de soupçon. Qu'elle viole un secret, un seul, fût-ce le moins important, aussitôt fel'e perd la confiance publique et tous les intérêts prennent l'alarme. Transformer la poste en instrument politique, y introduire un honteux espionnage, serait-ce le moyen de maintenir la bonne renommée de l'institution, d'en faire ressortir la moralité? Pourquoi l'adresse d'une lettre serait-elle sacrée, quand l'adresse d'un journal ne l'est pas? Si vous livrez aujourd'hui le secret de mes con victions politiques, qui me répond que demain vous respecterez le secret de mes rapports privés, de mes relations d'affaires, d'affection, de famille? Observateur M. le général ministre de la guerre vient d'adresser la circulaire suivante aux lieutenants- généraux commandant les divisions de cavalerie légère et de cavalerie de réserve, aux généraux commandant les divisions territorialesaux inspecteurs-généraux de l'artillerie des fortifi cation^ et du corps du génie et du service de santé, ainsi qu'au colonel cdtnmandant la gendarmerie Bruxelles, le 18 février 1812. Messieurs, J'ai remarqué que les chefs de corps, oublieux de la hautesurveillance que leur impose l'art. 128 du règlement sur le service intérieur, laissent passer inaperçus, comme appartenant la vie privée, des faits de nature compromettre la dignité de l'officier. Voulant que l'épaulette soit toujours une garantie d'honneur et de moralité, je suis décidé appliquer avec fermeté, tous ceux qui s'en écarteraient, les dispositions delà loi du 16 juin i836, sur la position des officiers et la perte du grade. J'ai, en conséquence, l'honneur de vous inviter, messieurs, donner connaissance de ce qui pré- cède aux corps sous vos ordres et me signaler immédiatement tous les actes qui pourraient diminuer la considération due l'armée, en y joignant les propositions que vous croiriez devoir faire pour que la répression ne se fasse pas attendre. Le ministre delà guerre, DE liem. On lit dans le Journal de Louvain Un fait auquel nous croyons devoir donner de la publicité, c'est que l'on quête pour l'univer sité catholique jusque sur les bancs du collège des Humanités. N'est-ce pas faire une sorte de violence morale que de demander quelques misérables centimes des enfants sur qui on exerce une autorité absolue et qui leur raison ne permet pas encore d'apprécier l'institution pour laquelle on les dépouille de leurs petites épargnes Répartition des étalons dans la province de la Flandre-Occidentale. Le ministre de l'intérieur, vu les propositions de M. l'inspecteur-général des haras, arrête: Art. 1er. Les stations des étalons du haras de l'état, pour la saison de monte de l'année 18-42, sont composées et placées de la manière sui vante savoir A Ooslcamp, les étalons: Bachelor,de 1/3 sang; Perfectionde 1/2 sang. A Courtrai, les étalons: Grey de pur sang, non tracé; Pretenderde 1/2 sang. A Ypres, les étalons: Neptune, de 1/2 sang; Kiny Williamde 1/2 sang. Art. 2. Les étalons partiront du dépôt central de Tervueren pour se rendre leur destination, dater du 22 de ce mois. La monte seia ou verte dans chaque station deux jours après l'arrivée des étalons. Art. 3. La saillie des étalons est gratuite mais ne sera donnée qu'aux jumens dont les propriétaires présenteront au garde-étalons un certificat signé par un vétérinaire diplômé constatant queces jumens sontsainesel propres une bonne reproduction. Art. 4. Par exception l'article précédent il sera perçu un droit de 23 francs pour la saillie de l'étalon Maroon. x Le nombre de saillies de cet étalon est borné, pour cette annéevingt. Lesjumens de pur sang auront pour la saillie la préférence sur celles de 1/2 sang. Tout pro priétaire qui aura 1 intention de faire saillir une jument par cet étalon devra le faire connaître l'inspection spéciale du haras, àTervueren, avant le 13 avril prochain. Art. 5. M. l'inspecteur-général des haras est chargé de l'exécution du présent arrêté. Dieu sait comme les journalistesles li braires, les écrivains français, tous gens fort délicats, comme on sait, crient, depuis quel ques années, contre ces voleurs de Belges qui s'avisent de réimprimer leurs romans immoraux. II paraît cependant, si c'est là une industrie peu honnête, que, nos voisins tout en protestant contre notre contrefaçon ne se font aucun scrupule de contrefaire les impressions anglaises. Voilà que les journaux anglais nous apprennent que les libraires de Paris sont tout aussi corsaires que les libraires belges; que la contrefaçon des livres anglais se fait dans le centre de la civili sation, sur une vaste échelle, que le brigandage littéraire de nos voisins du Sud désole leur commerce par la masse de leurs importations, et que les libraires de Londres demandent au parlement des mesures répressives contre ce coupable trafic. O Françaispeuple le plus spirituel de la terre, verrez-vous toujours la paille qui se trouve dans l'œil d'autrui, lorsqu'une poutre crève le vôtre? {Belge.) Hier matin ont commencé la première chambre de la cour d'appel les plaidoiries en cause de M. Adolphe Barlels contre M. Vle- minckx, administrateur général du service de santé de l'armée. M® Jules Bartels a plaidé pour son frère, et Me Mascart, pour la partie civile, envers laquel le, par jugement du tribunal de lre instance de Bruxelles, le sieur Bartels a été condamné par col'ps dix mille francs de dommages-intérêts. On écrit de Gand, 21 février Par bref du 14 janvier 1842, S. S. le pape a élevé Mgr. Louis-Joseph Delbecque, évêque de Gand, aux dignités de prélat domestique, d'é- vêque assistant au trône pontifical et de comte romain. CHAMBRE DES tiEPRÉSENTANTS. Séance du 21 février. (Présidence de M. Fui Ion.) La séance est ouverte deux heures et un quart par l'appel nominal, la lecture du procès- verbal et l'analyse des pétitions. ■M. Kervynau nom de la commission char gée d'examiner quelques pétitions relatives la construction du canal de Zelzaete, en propose le renvoi M. le ministre des travaux publics et le dépôt sur le bureau pendant la discussion de ce projet. Ces conclusions sont adoptées. M. De Roo par motion d'ordre demande qu'après les travaux publics, on mette immé diatement l'ordre du jour le projet de loi relatif aux lins dont le rapport a été fait de puis plusieurs années. M. Delfosse. Il faudrait au moins que M. le ministre dé l'intérieur fut présent. MRogier. Je ferai observer que la chambre a déjà décidé qu'elle s'occuperait des indemnités. M. Rodenbach. Le rapport de cette loi est fait depuis longtemps. Je ne vois pas d'incon vénient ce qu'il soit rais l'ordre du jour après la loi sur les indemnités. La chambre décide qu'elle attendra la pré sence de M. le ministre de l'intérieur. L'ordre du jour appelle la suite de la discus sion du budget des travaux publics. Mle ministre des travaux publics dépose sur le bureau un rapport avec des plans, indi quant les routes aboutissant au chemin de fer, tant celles construites que celles construire. L impression en est ordonnée. M. le ministre de Vintérieur. Puisque j'ai la parole, je dirai quelques mots sur une pétition qui demande que le chenyn de fer passe par I hielt. Je dirai qu'il faut d'abord connaître si les villes et les communes voudront y contribuer. On passe la discussion des articles. Chapitre 1er. Administration centrale 146,860 fr. Adopté. Chapitre 2. Section lr®. Ponts et chaussées, 2,630,000 fr. Plusieurs membres réclament des routes pour leurs localités. MM. d'Hoffsmidts, d'Huart et Zoude, ap puyés par M. De Theux demandent qu'il soit donne suite la décision de la chambre qui a renvoyé l'examen des sections, une proposi tion faite en 1840, et aux termes de laquelle la Songerais-tu nous quitter,ne plus nous voir Je ne vous quitterai jamais, M. Bernard, et, s'il le faut, je de viendrai votre servante.... pour vous regarder un peu plus souvent... Qu'est-ce donc que tu as, Gabrielle, et pourquoi me cacher le véritable motif de ta douleur Ce molif-là est bien simple, M. Bernard, je m'en vais vous le dire, puisqu'il vous plaît de le savoir ce matin, en faisant mon service habituel, j'ai coudoyé le beau dressoir de Mrae la marquise et j'ai brisé, d'un seul coup, ces superbes assiettes, vous savez ces plats si magnifiques et si rares que vous appeliez vous-même, Ce me semble, des merveilles de la poterie florentine!... Jugez de mes regrets, de ma désolation et de mes craintes un pareil trésor, dont il ne reste plus que des misères, était destiné Sa Majesté, notre maître tous, M. Bernard, et voilà comment il est arrivé une pauvre fille d'offenser la personne d'un roi de France!... Quelle faute et quel malheur. Une faute et un malheur qui m'enchantentGabrielle! s'écria l'ouvrier; oui, c'est le ciel qui m'inspire, et Dieu lui-même a daigné me parler par la bouche! j'avais promis ma Suzctte de ne plus songer la gloire des célèbres potiers de Florence; mais il me sied aujourd'hui de manquer la religion de ma promesse, dans l'intérêt d'une femme qui a été sa meilleure amie, et qui est encore la bien faitrice de ses enfants; Gabrielle, vois tu cette terre, cette boue que j'ai ramassée, en tressaillant de joie, dans les environs de la ville Eh bien il y a là de quoi remplacer, sur le dressoir de la marquise toutes les royales merveilles que tu as brisées A compter de ce jour, Bernard travailla, du malin au soir, avec nne ardeur, avec un devoûment, avec une passion infatigables il épuisa les dernières ressources, les dernières économies de celte chère Gabrielle, qui l'encourageait, dans sa difficile besogne, de ses regards, de ses baisers il chercha longlems le précieux secret que nul encore n'avait su retrouver dans toute l'Italie; enfin, la flamme passa dans le four une dernière fois l'artisan jeta un cri terrible, un cri de victoire, et il étala, d'une main convulsive, sur les tables de son atelier, les premières et les plus belles de ces fantaisies admirables qui ont immortalisé le nom de Bernard de Palissy! Ces premiers vases rustiques de Bernard furent placés par Gabrielle dans le dressoir de la marquise; la ville tonte entière vint s'extasier devant le meuble de cette grande dame, et le roi de Fiance récompensa publiquement le simple ouvrier qui avait doté la nation des magnificences de cette merveilleuse industrie; Henri 111 paya la dot de Gabrielle Bernard de Palissy, qui était protestant, mourut, dans un cachot catholique, d'une façon horrible et singulière Un matin, peu de jours après son arrestation, un geôlier ou un bourreau osa porter la main sur l'illustre prisonnier; il découvrit, en fouillant dans les draperies de son pourpoint, un vase émaillé aux armes royales, et qui était'peut-être l'invention la plus remarquable de Bernard de Palissy, Qu'est-ce que cela? demanda le vilain émissaire. Mon chef-d'œuvre! répondit l'artiste. -h Donne le moi Tâche de le prendre A ces mots, une lutte affreuse s'engagea entre le protestant et le catholique [le vase royal échappa des mains de Bernard et passa dans les mains de son adversaire... Éperdu, furieux, hors de lui, le prisonnier saisit le bout de sa chaîne pour en frapper l'audacieux voleur... Mais, au même instant, Bernard de Palissy tomba tout ensanglanté sur les dalles de sa prison, blessé inort par ce misé rable qui venait ^de briser, sur la tête de l'artiste, le chef-d'œuvre qu'il destinait au roi de France! Louis LURINE.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2