JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT année. - n° 89. INTERIEUR. COUR R ASSISES DU,BRABAHT, FEUILLETON. ^it. eoîido, Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franco, l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. prix des insertions. Quinze centimes par ligDC. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. prix de l'abonnement, pur trirçieatre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 0-00 Prix d'un numéro 0-25 YPRES, le 5 ITIars. ASSOCIATION GÉNÉRALE POUR I/ENCOÇRAGEMENT DU SERVICE MILITAIRE. II semblait, il y a quelque temps, que la chambre des représentaisl'occasion du budjet de la guerre, aurait s'occuper de l'association générale pour l'encouragement du service militaire. Cette société, la simple inspection de son intitulé, semblait bien digne d'attirer toute; la sollicitude des représentans de la nation en effet le but annoncé est géné reux et patriotique. Mais hélas latet anguis in herbâ il parai- trait maintenant que si la chambre eût jugé convenable de s'occuper de la dite société, il se fût agi de toute autre chose que d'éloges donner. On se disait l'oreille il y a quinze jours, on se dit tout haut aujourd'hui, que le titre si vertueux, que nous avons mis en tête de cet article, n'était bien réellement qu'une antiphrase que celui auquel l'association, d'après son genre d'opérations, a des droits in contestables, est cet autre association générale pour la démoralisation complète de l'armée. Nous allons donner les détails qui nous sont parvenus, et qui établissent ces droits d'une manière péremptoire. L'auteur des statuts de la société anonyme dont il s'agit, a trouvé un moyen très-ingénieux, qui a de plus le mérite d'être fort simple, de réaliser des bénéfices de 100 200 p. sans courir le moindre risque Engager par de magnifiques promesses les sous-officierscapo raux et soldatsdont le terme est expire, prendre service pour la sociétémoyennant des primes variant de 600 1100 francs. Fournir ensuite ces mêmes sujets, comme rem- plaçans, au prix de 1,600 2,400 /K, voilà tout le secret. 11 faut avouer que cette manière d'opérer est admirable par sa simplicité. Mais pour déterminer des sous-officiers et même des soldats, accepter les offres qu'on leur faisait, il fallait avant tout leur persuader qu'ils ne seraient nullement considérés comme remplaçans; car, dans l'armée belge, il existe au cœur des soldats une aversion si profonde pour celte qualité, qu'elle aurait, sans nul doute, surmonté toutes les tentations. Rien n'était donc épargné pour leur donner celte conviction. Cependant, qu'arrivait-il A peine avaient-ils pris un engagement pour l'as sociation, qu'ils se voyaient inscrits aux matri cules Un tel remplaçant pour un tel. Si cet état de choses avait duréil se serait trouvé qu'au bout d'un certain nombre d'années les corps d'officiers, dans les armes oû les emplois vacans sont donnés en majeure partie aux sous- officiers, eussentétécomposés, presqu'en entier, de remplaçans. Vous, moi, nous autres bour geois, enfin, nous aurions fort souvent eu le plaisir de reconnaître parmi MM. les officiers qu'on voit en société, nos remplaçans ou ceux de nos frères. Singulière façon d'encourager le service militaire Les actionnaires de Vassociation générale por teurs de cinq actions, pour lesquelles ils ont versé 250 francsont touché, eu trois ans pour intérêts et dividendes, 1300 francs! Quand par le temps qui court on gagne aussi gros sans rien exposer, et pour ainsi dire sans mise de fonds, ce ne peut guère être qu'aux dépens de tiers. Or, les tiers lésés sont évidemment ici les sous-officiers, caporaux et soldats engagés •par les soins paternels de la société. Certes il est fort encourageant pour ces pauvres diables, de voir MM. les actionnaires réaliser, leurs dépens, d'aussi beaux bénéfices. Il est vrai qu'ils ont pour fiche de consolation l'hôtel des invalides, dont on commence, dit-on a jeter les fondemens. Lors du tirage au sort des objets exposés au bénéfice des pauvres, la belle serrure offerte par la province, était échue la Société de la concorde qui avait pris cent billets. La commission de la société vient d'offrir cette serrure M. le curé de St. Nicolas, qui se pro pose d'en tirer bon parti lors de la construction de la nouvelle église. S Les jeunes artistes sous la direction de M. Piccolo, ont fait jeudi passé leurs débuts en cette ville. Ces jeunes enfans que nous avons pour ainsi dire vu croître en âge et en talents, ont fait encore de nouveaux progrès. Il y avait du monde cette première représentation. La seconde représentation, (abonnement cou rant), aura lieu lundi prochain nous croyons pouvoir assurer qu il y aura foule. Dimanche 6 marsl'occasion de la mi-ca rême il y aura bal et tombola la société de la concorde. La société de Guillaume-Tell donnera aussi un bal paré et masqué. De nombreuses cartes d'invitation ont été distribuées la jeunesse dansante de notre ville. AFFAIRE DU COMPLOT. (Suite.) Séance du i" mars. Présidence de M. Lepage. Les accusés au nombre de 9, arrivent dans 4 voi tures escortées de gendarmes, 9 heures. Chaque voiture renferme en outre deux gendarmes. Le général comte Vandermeere et le major Parys ouvrent la marche. De Ct'éhen est en uniforme. Comme la séance d'hier, tous les accusés sont dans une tenue des plus soignées. La cour entre en séance. M. le président prévient que parmi les témoins plusieurs fonctionnaires avaient démandé ne pas prendre part aux débats, ce qui a été accordé. M. le général Brias obtient la permission de s'absenter pendant 8 jours, la con dition qu'il n'approchera pas de la salle d'audience LE S AYANT. (Suite et Fin.) Après avoir désiré la richesse, l'intention de la femme qu'il aimait, Frédéric songea, pour lui plaire, la popularité, aux hon neurs et la gloire, il dit aftieu aux travaux faciles qui devaient lui donner un peu d'argent, et il se livra tout entier ces laborieuses recherches qui avaient si bien commencé la célébrité précoce de son nom; ce n'est pas tout il y avait une place vacante l'Académie des sciences de Vienne, et la capricieuse Mignon obligea le modeste Frédério présenter sa candidature aux suffrages des illustres confrères. Dans l'opinion des vrais savans, des princes de la science, le choix de l'Académie n'était pas difficile, et l'unanimité des votes allait faire sortir, coup sur, le nom de Frédéric Kœrner, du fond de l'urne académique... Mais, hélas! l'opinion projpose et l'Académie dispose! Il fallut un véritable savant, pour remplacer un homme d'un vaste génie; on lui donna, pour successeur, un chimiste qui dansait merveille, un médecin qui chantait ravir, un philosophe qui plaisait aux dames, un courtisan de tout le monde que vous connaissez déjà, le cousin de Frédéric Kœrner, un pédant la mode, saupoudré de sottise et qui se nommait Alexandre-Joseph Koypell Il n'y a pas très-loin de Vienne Paris? En apprenant cette incroyable nouvelle, Kœrner faillit mourir, force de stupeur, de honte et de rage; mais cette fois encore, Fré déric se consola bien vite, en tête tête avec sa divine Mignon, qui trouva, pour le consoler et le distraire, des prodiges d'esprit, de gaîté, d etourderie et de finesse. Chose étrange! un jour, le plaisant académicien dont il s'est agi tout l'heure, Joseph Koypell, osa venir frapper la porte de Frédéric Kœrner; il pria la vieille servante du logis de 1 introduire âuprès de M*®* Mignon; il entra dans la chambre de la jeune fille, et pendant une heure, je ne sais trop pourquoi, l'insupportable visiteur s'avisa d'ennuyer, voix basse, la pauvr.e orpheline qu'il avait impitoyablement chassée... A l'issue de ce mystérieux entretien, Koypell se fit accompagner par Mignon jusqu'au seuil du laboratoire de Kœrner, et je vous laisse deviner toute la surprise, toute la secrète colère de Frédéric, la première vue de cet homme qui avait toujours été son rival, son détracteur ou son ennemi. Koypell salua son cousin de la façon la plus amicale; il prit un siège que l'on ne daignait pas lui offrir il se mit parler d'abord de la pluie et du soleil il parla ensuite de la science qui ne lui devait rien, de l'humanité qui ne lui devait pas graud'chose, et il termina son fastidieux monologue par la question suivante Que faites-vous donc là, Kœrner, les yeux fixés sur cette pau vre bête qui n'en peut, mais Vous le voyez, répliqua Frédéric je fais une expérience in animât vili... J'ai voulu éprouver sur ce chien malade l'efficacité terrible d'une poudre de mon invention. Vous l'avez empoisonné Oui... Je l'ai foudroyé Quel est ce poison? La tojfana des jésuites... Dont vous avez retrouvé la recette Dont j'ai deviné le principe! Maintenant je suis sûr de» tésul tats possibles de cette affreuse découverte une parcelle, un rien de cette poussière végétale... et vous tuerieux un homme, en le frappant aussi vite et aussi bien que la foudre. Diable c'est dangereux....

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 1