JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. DIMANCHE, 13 MARS 1842. Feuilleton «lu Progrès. a\ i lrB ANNÉE. N° 91. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT par trimestre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franco, i l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTiO^. Quinae centimes par ligne. IVIIIII _I K. YPRES. Quelques uns de nos, amis ^k*aignent de ce que nous ne nous occupons élections communales qui doivent avoir d'octobre prochain. Nous croyons pouvoir les rassurer* ment cet égard, jy est vrai que nous né" tenons pas d'assemblées secrètes, que nous ne faisons pas de mystérieuses démarches auprès de certains électeurs. De pareilles mesures f répugnent ay parti libéral qui marche toujours la tête haute, et qui n'aura jamais recours de ténébreuses manœuvres pour obtenir la victoire. D'ailleurs les libéraux parlent élections partout où ils se rencontrent, ils émettent hautement leurs idées et leurs opinions sur celle affaire. Nous croyons que cette manière franche et loyale d'agir est Dien préférable celles de leurs adversaires. Au jour du combat nous ne ferons pas dé faut et si nos efforts peuvent contribuer organiser la bataille, nous ne négligerons rien pour qu'elle soit glorieuse et définitive. Que les libéraux se rassurent doncque chacun travaille pour le bien-être de notre ville. D'ailleurs nous avons l'œil ouvert sur les travaux de nos adversaires. Nous savons où, quelle heurp, se tiennent les conciliabules. Nous connaissons les listes que l'on y a adoptées d abord,, les modifications que ces listes ont subies ensuite. En un mot, nous sommes avertis de tout; et si nous nous abstenons de publier pour le moment tout ce que nous savons, c'est que de graves motifs nous en font un impérieux devoir. La roule d'Ypres la frontière de France, que les intérêts de notre arrondissement récla maient depuis tant changées, vient enfin d'être décrétée. Le tracé par Yoormezeele, Kemmel et Neuve-Eglise a été adopté par le gouvernement. Celte bonne nouvelle a été reçue avec joie Ypres car celte voie de communication sera espérons-lepour notre ville un avantage immense. Honneur aux fonctionnaires qui par leur énergie et leur persévérance ont contribué amener enfin cette décisio^jà Dai des toits enao^HJHHl est 1 est guère qui n'aient éprouvé qùSî^îe'mésa-" venture. On a craint un instant de voir crouler sous les efforts du vent l'antique maison de bois qui fait le coin de la grand'place de la rue de Lille. Cet ouragan a rappelé aux vieux bourgeois la terrible journée du 111 brumaire. (Tn nous assure que l institution d'un-conseil de pryd'hommes, dont nous avons parlé plu sieurs reprisesne i rdei ,pas être décrétée. Espérons que nos nu.gi.irats ne négligeront rien pour faire jouir au plutôt nos industriels des avantages que cet utile établissement semble promettre. Il y a peu de jours, en exécutant quelques réparations l'ancienne chapelle qui sert de puis nombre d'années de magasin fourages pour la cavalerie, on découvrit dans les caveaux plusieurs cercueils renfermant des squelettes. Les bruits les plus divers se répandirent aussi tôt; après un mûr examen on reconnut que ces squelettes étaient ceux de quelques capu cines qui avaient autrefois leur couvent en cet endroit. Jeudi a eu lieu la distribution des prix aux jeunes élèves de l'éfcole primaire gratuite dite la Loge. Cette belle institution communale produit les plus heureux résultats. De grandes améliorations y ont été introduites depuis quelques années. Dans l'une des dernières séances du sénat, l'honorable M Malou-Vergauwen s'est plaint de l'abus qu'on fait des caries de faveur délivrées au chemin de fer; a cité des détails qui ne font guère honneur la délicatesse et la géné rosité d'un miiîis.re d'état, gouverneur de province. M. Malou-Vergauwen s'est exprimé ainsi Je partage tout-à-fait l'opinion qu'ont exprimée nos honorables collègues M. le comte l de Quarré et M. le comte Vilain XI1II l'égard .des cartes de paveur, et je dois ce sujet vous rapporter un fait dont j'ai été témoin. Je me suis présenté la station de Gand, il n'y a pas tr js-longtemps, avec un honorable membre de la chambre, M. B. Dubus. Étant monté dans une diligence, j'ai vu qu'une des caisses était absolument remplie; je me suis lourqé vers l'autre, qui était entièrement vide. J'allais m'y placer, lorsque le garde me dit que je ne le pouvais pas, que celte caisse (de neuf places) était retenue par un ministre d'Etat. Naturellement, je sortis et allai me mettre dans une autre diligence. Mais je fis la réflexion que si rien n'était plus simple que de retenir neuf places alors qu'on les payait, il est assez sin gulier de se réserver une caisse entière de- diligence. si l'on est seul et qu'on voyage avec une carte de faveur. Peut-être, me disais-je aussi, M. le ministre d'état se trouve-t-il en nombreuse compagnie. Arrivé Bruxelles, je jetai les yeux sur cette diligence j'en vis descendre des personnes fort honorables, mais coup sûr il n'y avait pas dix-huit voyageurs. Je dus en conclure qu'il y avait eu bon nombre de places de perdues car enfin puisque l'entrée de cette caisse m'avait été interdite, il est probable qu'elle l'eût été et l'a été d'autres personnes, et, par conséquent, il y a eu, dans ce convoi, neuf places dont on aura't pu tirer parti et dont lÉtat n'a rien retiré. Je crois que chacun doit être libre de prendre tel nombre dé places qu'il veut. Si quelqu'un veut arrêter dix-huit places pour lui seul, tant mieux dix-huit places de payées et une seule d'occupée, il y a là double profit, ce serait très-avantageux l'État, ses produits en JUANA UBERTL. [Suite et fin.) Juana, la tète haute, les yeux élincelants, une main contre son cœur, l'autre sur l'épaule de son amant, s'écria d'une voix vibraute 11 est innocent, messieurs! il est innocent, car, moi, moi seule je suis coupable. Il n'est point entré violemment dans notre maison, je vous le jure par Notre Seigneur mort pour nous sur la croix, car l'échelle qui lui a servi pour y pénétrer a été placée par moi-même la fenêtre de mon appartement vous le voyez bien, messieurs, s'il y a ici quelqu'un de coupable, c'est moi, et puis celui qui par un odieux mensonge... Elle se retourna pour désigner Uberti. U avait disparu. Profitant du moment de trouble occasionné par l'entrée de Juana, il s'était esquivé. I/accuvation tombait d'elle-même par la fuite de l'accusateur. Camar^C) je doyen des capitaines Michel, en lui serrant alta^ueuscnvîit ies majngj grâce cette bellejeuns fille, le mystère se trouvqéclairci. Nous t'acquittons l'unanimité, quant la pré vention de violation de domicile. N'est-ce pas, messieurs Sans doute! s'écrièrent les officiers tout d'une voix. Et quant cette bellé personne, ajouta un grognard en re dressant sa moustache de l'air d'un fin connaisseur, il faudrait être bien stupide pour ne pas voir qu'elle acquitte également cet heureux Michel de toute autre accusation quelconqueJe m'entends, suffit Le capitaine Michel rendu la liberté, s'occupa avec activité de son mariage, car Juana refusait obstinément de rentrer chez son aïeul. Dans l'intervalle la demi-brigade reçut l'ordre de partir pour Finale et Savone. Dès lors Michel et Juana n'eurent plus le loisir de songer leurs projets de mariage. La belle et intrépide jeune fille accompagna le capitaine pendant toute la campagne, se trouvant tantôt aux arrière-gardes, tantôt aux avant-posles. Elle assista aux combats de Voltri et de la Madone, aux batailles de Millesimo, Montenotte, Mondovi et Dègo, et traversa la Bormida. Ensuiteeurent lieu le passage du Pô, le com bat de Fombio, le blocus de Pizzighilone, le passage du pont de Lodi el le combat de Borghctto, où la 5e compagnie de grenadiers passa le Mincio la nage sous le feu de l'ennemi. Juana partit avec la demi-brigade pour l'expédition de la Romagne. Nous voici au 16 et 18 thermidor (5 et 5 août 1796) sur les champs de bataille de Castiglione, où les français se battirent peu- dant trois jours. Le 18 la poiute du jour on prit les armes. L'action devait être décisive. Wurraser forma deux lignes de 50 55,000 hommes. Il avait devant lui lex français rangés aussi sur deux lignes de 20 ;x 25,000 hommes. La division Augereau couronnait les hauteurs en avant de Castiglione; cette position était des plus importantes. C'est là que se trouvait le capitaine Michel. Agité par de sombres pressentiments, il avait embrassé Juana, avec effusionla veille au soir. Si je succombe demain, lui disait-il, comme m'en avertit urie voix intérieure, je mourrai avec le regret de n'avoir pu te léguer i ara

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