COUR D ASSISES SU BRABAtVT.
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seraient augmentés. Mais ici ce n'était pas le
cas, puisque tout au contraire la caisse était
retenue par un voyageur muni dune carte de
faveur. Je crois, messieurs, que c'est là un
.véritable abus qui doit attirer l'attention de
M; le ministre. - -
i Ou écrit de Gand, 9 mars
L'Escaut et la Lys débordent de nouveau sur
..lous les points depuis Tournai jusqu'à Wet-
teren et depuis Harlebeke jusqu'à Gànd, les
deux rivières ne forment qiï'une vaste nappe
d'eau occupant toute la largeur de ces vallées.
A Gand toutes les écluses sont ouvertes
depuis plusieurs jours les eaux y avaient
atteint, dans la journée d'avant-hier, la côte,
de 14 centimètres au-dessus de la jauge d'hiver.
Pendant la journée d'hier, ni l'Escaut Au-
denaerde, ni la Lys Deynze, n'ont plus monté
cependant les pluies de la dernière nuit auront
encore produit un mauvais effet. A Gand, il y
a eu hausse de 13 centimètres^
La première chambre de la cour d'appel vient
de confirmer purement et simplement le juge
ment rendu par le tribunal civil de Bruxelles
qui condamne par corps M. Adolphe Bartels
payer M. Vleminckx, titre dédommagés-
intérêts, une somme de 10,000 francs.
mi sj'i
AFFAIRE DU COMPLOT.
Présidence de M. Lepage-
Voici les 3 lettres de Parent, exhibées'par M. Hody
8 juin i83g.
Monsieur,
La retraite de M. François m'avait fait prendre la
résolution de me retirer du nombre des agens,
n'ayaut pas l'honneur de vous connaître et crai
gnant de me trouver compromis; d'après la conver
sation que j'ai eue hier avec M. François et l'éloge
qu'il m'a fait de vous et de la haute réputation que
vous avez acquise au parquet de Bruxelles, je me
suis décidé vous offrir mes services. Veuillez donc,
monsieur, me comprendre au nombre de vos agens,
toujours sous le nom de Namur et avec la réserve
que je ne serai jamais mis en cause, particulière
ment devant les tribunaux.
J'ai etc.
Signé Parent, ex-colonel des volontaires.
3o juin 1840.
Je prends la liberté de me recommander votre
bon souvenir, j'espère que le zèle que j'ai montré
en tant d'occasions et que je continuerai montrer
pour vous être utile et l'état, vous déterminera
m'accorder une gratification dont j'ai un pressant
besoin pour payer mon logement et pouvoir vivre.
Pierre me trouvera tous les jours chez moi jusqu'à
9 heures.
J'ai, etc.
Spa, 17 juillet 1841.
Me trouvant ici chez mes parens pour toute la
durée des eaux, j'ai l'honneur de vous offrir mes
services, veuillez me faire savoir où je dois adresser
mes lettres pour ne pas être compromis.
J'ai, etc.
Suite et fin de la séance du 3 mars.
La cour entend les témoins Ilellemans charretier,
Parent journalier, Dumont relieur, Thys concierge
du local des finances, Adolphe Levae administrateur
du fonds spécial, qui tous déposent sur le transport
des canons.
Jean-Auguste Jones, carrossier. Le 21 octobre,
MM. Vandermeere, Vandersmissen et Parys sont
venus chez moi, et ont demandéà me parler en par
ticulier, je les ai fait entrer au salon et j'ai fait
chercher mon frère. Quand nous avons été réunis,
l'un de ces messieurs, je ne puis pas dire lequel des
trois, m'a dit qu'il avait un service important me
demander: il ajouta qu'il s'était trouvé dans un
grand embarras, que deux pièces de canons qui leur
appartenaient avaient été déposées l'hôtel des
finances. Que M. Levae voulait les en faire sortir et
qu'il ne savait où les mettre j il me demanda si je
pouvais leur prêter une remise, je leur "dis que les
ouvrierscircùlant partout ces canons ne seraient pas
en sûreté dans une remise j'ajoutai que j'étais en
marché pour la location d'un magasin qui pourrait
probablement leur couveuir. C est alors qu'ils me
dirent que ces pièces étaient destinées un mouve
ment, que les brfjions joueraient bientôt de la clari
nette dans les rues de Bruxelles, et que du reste le
mouvement-'avait toute chance de succès. La con
versation roula j^nsuite sur d'autres objets et ces
messieurs partirent. t
Ap rès leup départ,nous avons réfléchi, mon frère
et moi; nous'avions été fort attachés l'ancien
gouvernement, mais en présence d'un gouverne-
.établi nous ne pouvions coopérer un mou-
jous décidâmes alors
il. Vander-
11e
fiqïïeceiui ne
.uypl
Lé. Iendemau4piatin*de Créhen vint chez moi et
me demanda sile^nagasin était prêt pour les canons;
je lui disque nous l'avilhis refusé et je l'envoyai chez
M. Janssens-de Cùype^ il me dit en partant que si
Parys venait, de lui dire d'aller le retrouver.
De Créhen est revenu une seconde fois, et il
m'a témoigné sa joie que les canons fussent placés
cliea Tilmont. Enfin il est revenu le 29, m'annon-
çant que la nuit il y avait eu un conseil des minis
tres, et qu'un huissier qui avait écoulé la porte
était venu lui dire qu'on avait décidé de l'arrêter et
qu'il avait passé la nuit démolir un four boulets.
Depuis l'arrestation de de Créhenune femme est
venue m'apporter une lettre par laquelle de Créhen
me demandait deux ou trois cents francs pour des
objets qu'il m'avait vendus je ne savais pas ce
qu'elle voulait dire; je la renvoyai et lui rendis la
lettre.
Cette déposition est suivie d'un long débat dans
lequel les trois accusés Vandermeere, Vandersmissen
et Parys opposent une dénégation formelle tous les
dires du témoin.
Le témoin interpellé par M. le président sur
l'honneur, sur son serment, sur ce qu'il y a de plus
sacré, déclare persister.
Le général Vandermeere a communiqué une let
tre qui lui est arrivée d'Angleterre en présence de
deux témoins qu'on nomme, le témoin aurait dit: le
général Vandermeere sera pendu et je tirerai la
corde.
Le témoin nie formellement ce propos.
L'audience est continuée demain.
La séance est levée 3 heures.
Audience'du 4.
Parent demande la parole pour prier la cour de
charger M" Orts, d'office, de continuer sa défense,
la conversation qu'il a eue avec cet avocat lui ayant
appris qu'il désirait ne plus être chargé.
M" Orts déclare être la disposition de la cour,
prêt sacrifier sa répugnance personnelle aux de
voirs de sa profession la condition que les trois
accusés principaux comme l'accusé Parent accèdent
cet arrangement. Il prie le jury de croire que l'in
cident actuel n'a d'autre motif que des considé
rations personnelles entre lui et Parent et que son
opinion sur les charges d'accusation est encore au
jourd'hui ce qu'elle était du jour où il a accepté la
défense.
M. le président dit qu'il n'y a pas lieu désigner
M® Orts, d'office que ce changement est sans motif.
M® Ortsdéclare rester aux débats et remercie lepré-
sident et la cour des bienveillans témoignages qu'on
a rendu sa loyauté.
Après la.confrontation de Schepens et de Meys
avec Vandewalle père 011 appelle le témoin Henri
Jones.
Il rappelle presque entièrement la déposition de
son frère; quant aux propos tenus ou prélendùment
tenus par Vandermeere, Vandersmissen Parys,
sans pouvoir préciser par lequel des trois les propos
avaient été tenus, il n'anl entendu les accusés
parler des moyens d'exA&ttion, ni son frère lui
rapporter qu'on lui en/eanrparlé lui.
Jones, père, ne saiJAbsolument rien directement,
mais uniquemput^^^les conversations de ses deux
fils.
J.-J. Janssei^We Cuyper et Stéphanie Pancoup
déposent sujj^^R'marche faite par Parys et de Cré-
en location un magasin appartenant
?àrys nie cette circonstance. De Créhen
"souvient pas. [La suite au prochain N".)
On remarque dans la déposition du doc
teur Demoor dit le Messager de Gandque le
major de Saegher, a déclaré avoir reçu l'ordre
du ministre de In guerrede lui procurer des
preuves, de lui donner des témoins du complot,
et que c'était pour cela qu'il avait conduit l'ac
cusé Joseph Vandersmissen dans l'estaminet où
M. Demoor se trouvait, pour le faire causer
devant lui.
Cette partie de la déposition du témoin,
ayant excité l'indignation de l'auditoire. M.
l'avocat-général de Bavay a trouvé la conduite
de de Saegher très légitime.Oui, a répondu
Me Roussel, et profondément immorale! Tout
est légitime par la force.
M. Demoor a déclaré en outre que le major
de Saegher était connu avant l'affaire pour être
criblé de dettes, et que depuis il avait trouvé
moyen d'en acquitter plusieurs qui dataient de
de deux ou trois ans.
Le major de Saegher que l'on n'accusera pas
d'avoir volé de l'argent au moyen duquel ses
dettes ont été payées est venu déposer son
tour'que M. Vandersmissen lui a dit que l'in
tention des conspirateurs était de s'emparer du
roi et de la reine et de les décapiter même
dans le cas où Louis-Philippe voulût intervenir
en leur, faveur qu'il a dénoncé le com
plot au ministre de la guerre qui lui ordonna
ainsi qu'à son fils de rester dans F affaire et de
trouver des preuves.
L'accusé Joseph Vandersmissen a donné
l'assertion du témoin le plus éclatant démenti.
Le témoin Xavier Spruyt a déclaré que de
Saegher lui a proposé de le faire dans le com
plot. De Saegher nie le fait et prétend avoir été
au moins mon nom que tu es -si digne de porter; mais tu te res
souviendras de moi, n'est-ce pas Juana Ce souvenir te consolera,
car tu es ce que j'ai le plus aimé au monde.
Pour la première fois, peut-être, la crainte du danger brisa cette jeu
ne femme énergique, quand elle entendit ces paroles qui semblaient
lui prédire que bientôt l'éternité allait la séparer d'un objet si cher.
Oh ne le crois pas, murmurait-elle, d'une voix pleine de
larmes, nous avons échappé tant de dangers, pourquoi u'échap
perions-nous pas celui-ci cesse de te livrer ces tristes presse 11-
timents, ils amolliraient ton courage.
Juana cherchait ainsi rassurer le capitaine elle était loin
pourtant d'être rassurée elle-même.
Il y a chez les âmes délicates et élevées un don de divination qui
se trompe rarement et que Ton appelle communément la seconde vue.
Le capitaine s'arracha des bras de Juana avec un profond dés
espoir et se rendit son poste.
L'action était peine engagée qu'il tomba, frappé de plusieurs
balles autrichiennes.
I.es regards fixés sur les hauteurs occupées par la division Auge-
reau, malgré la distance qui la séparait des combattants, Juana avait
vu tomber le capitaine. Un moment ses yeux se fermèrent, elle se
sentit défaillir, mais une idée la ranima s'il était temps encore de
le rappeler la vie, de l'arracher de ce lieu de carnage
Elle s'élança sur le champ de bataille, en bondissant comme une
lionne blessée, et, au milieu du feu le plus épouvantable, parvint
sur le plateau, où, au milieu d'un monceau de cadavres gisait le
corps de son amant. Elle le découvrit bientôt et se jeta, comme folle,
sur ce corps inanimé couvrant de baisers et de larmes, ces lèvres
glacées, ce front pâle et sanglant.
Le feu continuait toujours.
Tous les efforts furent vains J>our arracher des bras de Juana cet
amant adoré qui n'offrait plus ses regards qu'un cadavre défiguré.
Cette poitrine où si souvent, elle avait reposé sa tête, était déchirée
par les balles ennemies. Rien ne saurait dépeindre 1 horrible dés
espoir de la jeune femme. Elle s'empara du corps du capitaine, et
s'éloigna de cette scène de destruction avec son triste fardeau.
Le feu n'avait pas cessé.
Les français remportèrent une brillante victoire; la 51* avait fait
des prodiges, mais qu'importait tout cela Juana maintenant
qu'elle avait perdu son amant
Elle'fit transporter le corps du capitaine Michel Oneille et le fit
inhumer dans le caveau de sa famille.
Andréas Uberti était mort depuis quelques mois. Juana habita
seule cette demeure qui lui rappelait des jours de bouheur passés
pour jamais.
Elle allait, chaque jour, prier sur la tombe qui renfermait les
restes de son amant.
Dieu prit sans doute en pitié, ses tortures, car un soir d'hiver,
quelques passants étonnés de trouver une femme étendue sujvtine
pierre funéraire, s'en approchèrent et voulurent la rcleyep'- Elle
était morte.
C'était Juana! elle venait d'expirer sur la tombe d/^apilainjiv