corn d'assises du bradant. 3 de grandscapitauxfurent engagés dans cette branche d'industrie, et la fraude que les mesures le«^ plus énergiques n'avaient pu réprimer, cessa tout coup et d'elle-même. En i835,on éleva lès droits 4ocentimes, et enfin en 1840 a 60 centimes par hectolitre de macération et par a4 heures de travail. La fraude qui pendant dix ans avait été complètement nulle, reparut tput- à-coup; de grands et laborieux efforts mettent seuls en ce moment les distilleries indigènes même de lutter contre la concurrence étrangère; en effet, dans un rayon de six huit lieues des frontières de France, il n'existe actuellement entre le genièvre et -les eaux-de-vie françaises qu'une différence de prix de 4 5 centimes par litre (et il est évident qu'à un prix égal le consommateur donnera toujours la préférence l'eau-de-vie de France); la moindre augmentation de droits serait donc de nature rui ner,au profitde l'étranger, une industrie intéressante non-seulement par elle-même, mais encore _par l'influence qu'elle exerce sur les prix des céréales, par l'excellente nourriture que ses déchets four nissent aux bestiaux, surtout dans le tems de cherté des pommes de terres et par conséquent sur le bien- être des cultivateurs et sur la valeur de la propriété foncière. Le but financier que le gouvernement se propose ne serait donc pas atteint, car la quantité fabriquée serait infiniment moindre si toutefois, au bout de quelques années, la fabrication indigène n'était tota lement anéantie. Le résultat moral ne sera pas obtenu, puisqu'au moyen de la fraude on continuera vendre les produits étrangers au prix auquel nous vendons actuellement nos produits indigènes. En résu mé, les soussignésespèren t a voirdémonlré i° que l'intérêt privé n'a pasdicté leurs observai ions; 20 que la répression de la fraude est impossible; 3* que le double but du gouvernement ne serait nullement atteint, et 4" qu'une augmentation de droits amènerait nécettairement la ruine, au profit de l'étranger, d'uneindustrie qui, utilisant de grands capitaux, est de nature exercer une puissante in fluence sur la prospérité de l'agriculture, principale source de richesse pour les habitants de nos pro vinces essentiellement agricoles. Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de notre considération distinguée. On écrit de Fumes12 mars Une violente tempête a régné ici dans la nuit du mercredi au jeudi, elle a duré jusqu'à jeudi midi. Elle nous présageait des désastres •ur mer aussi venons-nous d'apprendre que plusieurs navires ont fait naufrage sur la côte de Dunkerke. Deux chasse-marée ont été pous sés sur nos côtes l'un sans chargement avait flotté assez longtemps la hauteur de l'endroit dit la Panne lorsqu'à dix heures et demie du matin il fut violemment chassé tout près des dunes de la Panne on ne sait si l'on pourra le renflouer; il y a fort peu de dégât, tout l'équi page est sauvé et garde le navire. L'autre, char gé de sel gemme présentait déjà aux flots un flanc ouvert tout l'équipage était sur le point de périr, lorsque des matelots du service de sau vetage se sont jetés l'eau et les ont sauvés la nage. Ils ont eu quelque peine arracher le capitaine de sa cabine où il s'était retiré dans son désespoir et l'ont porté dans une maison de Coxyde on désespère de ses jours. On ne peut trop louer le courage héroïque qu'ont mon tré ces hommes qui devaient fendre les flots écumans pour arracher les malheureux nau fragés une mort certaine on a même peine concevoir comment un matelot de Coxyde sans le corset de sauvetage, a osé braver la mer jusqu'à trois fois, obligé qu'il était toutes les fois de nager assez longtemps autour du navire avant de pouvoir en retirer un de ces malheureux que la fatigue avait énervés. Les dernières tempêtes ont tellement réduit les dunes que leur aspect actuel tromperait ce lui qui ne les a pas vues depuis l'été. Il y en avait une surtout qui se faisait remarquer par la hau teur de sa pointe, celle située près du hameau la Panneelle se trouve aujourd'hui nivelée la hauteur des autres. Un commencement d incendie s'est manifesté hier, dans la matinée, chez M. Malou-Vergau- wen sénateur. Dès les premiers tintements du tocsin, les pompiers et la gendarmerie nationale sont arrivés sur les lieux. Grâce aux prompts secours, cet accident n'a pas eu de suites fâcheuses. Ce matin un caporal du 5e régiment de ligne, a grièvement blessé d'un coup de sabre la têteun vieillard de 70 ans qui cheminait pai siblement dans la rue de Lille. - Les miliciens de la levée de 1840, apparte nant au 2e régiment d'artillerie et au 5e de ligne, ont quitté notre ville ce matin pour retourner dans leurs foyers. Le 8 de ce mois, la nommée Marie Panne- coucke, âgée de 50 ans, demeurant Poperin- ghea été retirée noyée de son puits où elle s'était jetée par suite d'aliénation mentale. Le lô, une chaîne de 12 mendians valides a été conduite au dépôt de mendicité Bruges par la correspondance de la gendarmerie. mrm 1 On écrit de Gand 11 mars L'ouragan d'hier a exercé beaucoup de rava ges le pignon d'une façade a été abattu par le vent^ rue du Pont-Madou un grand nom bre de cheminées ont été également abattues dès toits fortement endommagés et des arbres déracinés en divers endroits. La baraque de M. Fougeroux, cobstruite la plaine Saint-Pierre, a cédé la violence de la tempête aussi bien que celle de M, Ponsolle. Nous n'avons fort heureusement aucun mal heur plus grave signaler et il n'est pas no tre connaissance que quelqu'un ait péri victime de cet ouragan. AFFAIRE DU COMPLOT. Présidence de M. Lepage. Audience du 7 mare. M. l'avocat-général déclare que l'homme qui ac compagnait le général Buzeri chez le fondeur de boulets Werry était un huissier de salle nommé Heerscl. La cour entend les dépositions assez insignifiantes de Ceuppens, Bauwens, l'épouse Malaise, Friard. Seghers, officier en non-activité, actuellement directeur d'un établissement d'imprimerie, a donné asile Parys qu'il croyait poursuivi pour dettes. Mad. Vandersmissen est venue trouver Parys et l'a engagé avenir Etterbeek. Il aurait répondu avec impatience. P.-G. de Saegher, major pensionné, Etterbeek. Dans le courant du mois d'août dernier, je rencontrai le général Vandersmissen qui m'a dit tiens, te voilà, mon vieux! Eh bien, comment vont les af faires? Je répondis que je n'étais pas très-heureux. Il m'a dit cela va changer; et puis beaucoup de paroles en l'air, et il partit. Cinq ou six jours après, je reucontrai Joseph Vandersmissen, il me dit qu'un complot allait éclater, qu'il était dirigé par MM. Gendebien, Ducpétiaux, Feigneaux, Jollrand, et aussi par les généraux Vandermeere et Vander smissen et par de Créhen et Parent, et que l'on devait venir de Gand avec 25,000 hommes. Je me mis rire et je dis: mais que ferez-vous? dans trois jours vous auriez 5o mille français sur les bras. Il me répondit: oui, mais nous prendrons le roi et la reine et nous enverrons une estafette au i*oi Louis-Philippe pour lui dire que s'il envoie des troupes nous ferons décapiter le roi et la reine; il m'engagea d'aller voir son frère; je ne voulus pas y aller, mais je dis si votre frère veut venir demain au Parc, j'y serai j'y fus en effet, l'ex-général Van dersmissen y était aussi; il me confirma ce que son frèrem'avait ditetil ajouta Vous serez commandant de place aussi vrai que vous êtes là avec votre canne. Je me dis alors: il paraît que la chose s'échauffe, elle devient sérieuse; je vais mettre ma ville natale feu et sang, et je vais exposer mes deux fils qui sont en activité être assassinés dans les rues! Je vis qu'il n'y avait plus hésiter; je me rendis chez le ministre des affaires étrangères. On ne voulait pas me croire. Il me renvoya au ministre de la guerre qui ne voulût pas me croire non plus. Vainement je lui disais; j'en suis certain; il me répondit: Eh bien! il faut rester dans l'affaire et trouver des preuves. Ma position devenait délicate je restai pourtant et je continuai voir Vandersmissen j'eus une autre conversation avec Joseph Vandersmissen, qui me dit que le mouvement aurait lieu le lendemain; j'avertis le ministre, et comme il n'y eut rien, le ministre me dit le lendemain vous voyez bien qu'il n'y a rien vous me parlez de complot, ce sout des contes en l'air. Le frère de l'ex-général Vandersmissen m'avait dit: allez chez mon frère, il vous remettra cinq ou six cents francs pour lever des hommes; j'allai chez le général et il me remit cinq pièces de dix florins. Alors j'allai chez le ministre et je lui dis: vous voulez des preuves, en voilà, voilà de l'argent le ministrem'a çlit: calmez vous, car j'étais exaspéré, conservez ces pièces d'or, mais ce ne sont pas des preuves. v Joseph Vaçdbersmissen que j'avais assez mal reçu quand il m'j>vaît parlé d'un complot qui n'existait pas, me rencontra la porte de Namur, me demanda si j'étais encore fâché, et pour prouver qu'il ne m'avait pas trompé, il médit qu'il avait vu une lettre du général Daine dans laquelle ce général di sait Mon cher Auguste, j'ai terminé mes inspections et je vous attend de pied ferme. M. le président. L'affaire devait d'abord com mencer le 1 d'après votre déposition écrite, pour quoi a-t-elle été reculée? R. Parce qu'il était venu un nommé Grégoire qui avait demandé parler au général Vandersmissen et qui avait apporté un con- tr'ordre. Ce Grégoire avait annoncé que le roi de Hollande avait demandé que le mouvement fût retardé. M. le président. Témoin, je vous adjure sous la foi du serment de déclarer en conscience, si l'un des ministres, celui des affaires étrangères ou celui de la guerre, vous ont dit de pousser au complot et vous ont dit d'y rester pour trouver des preuves? R.On m'a toujours dit seulement de chercher des preuves. D. Le nommé Van den Plas, éditeur du Lynx, ne vous a-t-il pas parlé aussi du complot? R. Oui, il m'a dit que si je succombais il prendrait soin de ma femme et de mes enfans. La dame Vandersmissen 11'est-elle pas venuechez vous le jour de l'arrestation de son mari? R. Oui, mais je ne l'ai pas vue,c'est mon fils qu'elle a parlé; elle lui a dit que l'affaire n'était pas encore manquée.- que les Capiaumonl viendraient, que la tenue était la blouse etle bonnet, et que le cri de ralliement serait.- A bas la calotte! A bas les minislres Allons aux Petils-Carmes déli vrer les prisonniers! D. Vous n'avez pas vu Mad. Vandersmissen R. Non, j'étais chez moi, j'avais dit que je ne vou lais voir personne de lafamillede Vandersmissen. D. Qui vous a parlé de Guillaume II? R. C'est Joseph Vandersmissen; il m'a dit que l'on avait envoyé un homme Guillaume II pour lui demander s'il con sentirait reprendre le sceptre: Guillaume II aurait répondu que si l'armée seule le rappelait il ne pour rait pas venir, mais que si le peuple l'appelait, il viendrait, et qu'il aurait bientôt soixante mille hommes sur la frontière. D. Reconnaissez-vous ces cinq pièces de dix florins? R. Je ne les reconnais pas, mais j'ai remis M. le juge d'instruction les cinq pièces de dix florins que m'avait remis Vander smissen. D. Vous avez conduit votre fils chez le ministre de la guerre? R. Oui, mon fils avait reçu des propo sitions, je l'ai conduit chez le ministre de la guerre qui lui a dit, comme moi, de rester dans le com plot. D. Le ministre ne lui a-t-il pas donné la permission de se mettre en bourgeois? R. Oui. M. le président. Joseph Vandersmissen, qu'avez- vous dire? R. Je suis stupéfait de ce que je viens d'entendre; j'ai rencontré souvent le témoin, il me parlait sans cesse de sa profonde misère, il me mon trait ses bottes déchirées et me disait qu'il n'avait pas un franc pour pourvoir sa subsistance. J'ai pu lui parler du mécontentement, messieurs, mais je ne lui ai jamais dit autre chose. M. le président. Et vous Dominique Vandersmissen? R. J'ai rencontré fort souvent le témoin il me par lait souvent de sa position malheureuse; je lui répondais, que moi aussi j'avais été privé de ma

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2