JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. lra ANNÉE. N° 93. DIMANCHE20 MARS 1842. cour d'assises du bradant. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT par trimeatre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-35 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé, franc». A l'éditeur du journal, Ypres. - Le Progrès puait le Dimanche et le Jeudi d»-chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. IITEBIEIIK.. 1PBES, le 19 Mars. Jusqu'à ce jour nous nous sommes contentés de combattre de toutes nos forces les derniers projets de loi présentés par le ministère, et qui tendent la destruction complète des fran chises communales. Nous nous sommes abstenus d'exprimer notre opinion sur le pélitionnement des corps municipaux contre ces projets, parce que, tout en appelant de nos vœux les mesures qui peuvent les faire rejeter par la législature nous ne trouvions pas que la marche suivie fut bien rationnelle. En efFet, il semble que dans celte question les magistrats en exercice soient parties intéressées. Cependant, le danger devenant imminent, rien ne doit être négligé et nous croyons que c'est aux électeurs qu'il appartient d'exprimer aux représentons de la nation, ceux qui tiennent d'eux leur mandatla répugnance qu'inspirent ces lois anti-nationales. Nous en gageons donc les électeurs d'Ypres donner l'exemple d une telle démarche, qui trouvera des imitateurs partout où il est des amis du pays et de ses libertés. Le mal qui tourmente les gouvernails actuels, en France Le souci de leurs jours, le rêve de leurs nuits, c'est l'anéantissement complet de la presse op posante maladie grave, et qui n'a pas le mérite d'être neuve. Tous les gouvernements qui se sont succédés depuis 1793, en ont senti les atteintes les déportations du directoireles tribunaux spéciaux, les prisons d'état de l'empire la censure et les procès de tendance de la restauration, étaient autant d'efFets de cette fièvre, dont l'issue n'a jamais manqué d'être funeste. La Belgique, comme toujours, a senti les effets de la contagion. C'est derniè rement, l'occasion d'un événement déplorable, que se sont manifestés les premiers symptômes. Il paraît toutefois qu'on veut s'en tenir pour le moment garolter les communes le bâillon viendra plus tard. Lucienn^ljevosvfùve Goemanprévenue d'assassinat sur la personne de son marivient d'être extraite de la prison d'Ypres et conduite Bruges, pour y paraître devant les prochaines assises. Les débats continuent dans l'affaire du com plot. Le ministère public a terminé son réqui sitoire; la parole est àJMe de Ronsdéfenseur de l'accusé Yandersmissen. La cour de cassation a remis lundi prochain son prononcé dans l'affaire Mathieu. On lit dans le Fanal M. CHA.VAETE. Yoilà un hofbme d'action Voilà un vrai libéral M. Chavaete poursuit son œuvre avec une constance de Spartiate. Il nous écrit au jourd'hui que par l'entremise de M." le général d'Hane de Steenhuyseil ne tardera pas obte nir une audience de S. M. pour lui dévoiler la conduite de M. Van Volxem, minisire de la justice. 11 termine par ces paroles remarquables Messieurs, je vous prie d'annoncer la na- tion Belge et l'Europe civilisée, que je ferai mon entrée dans Poperinghe, le 17 courant, et que j'irai attaquer Charles-Jeàn-Sérâphin Coene. N'y mettez pas de retard, Messieurs les rédacteurs, je me confie en votre bravoure ordinaire. Les départs de la British Queen pour New-York sont définitivement fixés aux 4 mai, 7 juillet et 7 septembre. Le comité secretd'aujourd'hui de la chambre des représentans est annoncé comme le dernier, les délibérations sur le projet de loi concernant les indemnités étant considérées comme terminées. Après l'adoption, huit clos, des divers articles du projet, la séance sera rendue publique, et il sera passé au vole sur l'ensemble. CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. La chambre des représentans s'est réunie le 16, une heure, en séance publique: après l'appel nominal et la lecture d'une pétition rela tive la loi sur l'établissement des prud'hom mes, M. de Theux est monté la tribune et a déposé le rapport sur le projet de loi sur la nomination des bourgmestres. Les conclusions de ce rapport dont M. de Theux a donné lecture sont conformes pour le fond au projet présenté. M. Pirmez a ensuite déposé le rapport sur le projet de loi tendant accorder une pension viagère de trois mille francs la veuve du gé néral Buzen. La section centrale a conclu l'unanimité l'adoption du projet. Ces rapports seront imprimés et distribués, et la chambre fixera ultérieurement la discus sion des deux projets. AFFAIRE DU COMPLOT. Présidence de M. Lepage. Audience du i o mars. Mad. veuve Morialmé, cabaretière, rue d'Argent. C'est chez le témoin que logeait de Créheu. Ce témoin déclare que, quelques jours avant son arrestation, de Crében a montré dans l'estaminet deux, billets de banque qu'il disait être de 1,000 fr. chacun, mais elle a'a pas vu ces billets.-A» sujet d'un chapeau que l'ai» devait acheter pour la femme quidemeurait avec de Crében, la veuve Morialmé entendu que l'on disait qu'il n'y avait rien de trop beau pour la femme d'un colonel d'artillerie hollandaise. Le témoin s'explique très-vaguement au sujet des armes qui se trouvaient chez de Créhen et de la selle dont elle ne peut indiquer précisément l'entrée dans la maison. C'est elle qui a fait vendre celte selle. De Créhen. J'ai montré mes appointemeus qui formaient deux billets de 100 francs et j'ai dit en£>laisantant que c'étaient deux billets de 1,000 fr.; quant la date de l'entrée chez moi de la selle, je lie puis le dire, elle a élé portée par mon domestique. La veuve Morialmé croit que les billets étaient violets. David Blum, ingénieur, employé par la société du domaine de Postel et associé dans celle entreprise. »-Ce témoin a été cité uni quement pour donner des renseignemens sur la situation financière du général Vandermeere; il avait annoncé dans l'instruction que des effets lui avaient été remis en payement de ses appointemens que ces billets avaient été remplacés par d'autres, et il avait ajouté que des créances d'ouvriers étaient restées en souffrance, et avait cité en particulier un maître briquetier qui depuis quatre ans n'avait pas obtenu ce qui lui était dû. Le témoin, interpellé l'audience, reconnaît qu'il s'était engagé verser pour sa part contributive dans la société une somme de 42,000 fVancs, qu'il n'a versé qu'un à-compte, et qu'avant même l'échéance des appointemens qu'il reclamait, il avait reçu un exploit de mise en demeure duquel il résultait que le général Yandermeere ne se regardait pas comme son débiteur. Le témoin Kessels est introduit. M. le président charge l'interprète de lire et de traduire, pour la forme, l'arrêt de l'acquittement de la cour d'Anvers en faveur d'Herman Kessels. Herman Kessels. Il lui faut tout prix une répa ration de l'avocat Roussel. 11 demande acte de ce qui a été dit. Tous les officiers de la garnison sont indignés. Un vif débat s'engage. M. le président, d'une voix ferme je maintiendrai les droits de la défense et du témoignage. Le témoin s'emporte. Le président lui enjoint de déposer desfaits de la cause. Il lui donnera ensuite la parole pour s'expliquer. M. Kessels dépose du mécontentement qu'a ex primé Vandersmissen, avec lequel il est person nellement lié. Il rapporte les propos de Vandermeere et Parys sur les plaintes de l'industrie, sur l'avantage de rappeler Guillaume II. 11 a cherché les dis suader. Le peuple ne veut plus des Nassau la Hollande ne veut plus de restauration belge. La France interviendrait et Vandermeere a dit que Daine marcherait, qu'il était fort gêné. Vander meere a répondu qu'on mettrait de côté Buzen, Lahure, Strooykens. 11 a cité Gendebien comme chef d'un gouvernement provisoire. Quand le témoin a revu Vandermeere, celui-ci lui a battu froid, disant vous avez tout révélé au ministère de la guerre, je le sais d'un haut fonction naire de la maçonnerie. J'insistai pour savoir son nom. Il me promit de me mettre en sa présence. Il a dit ensuite avoir la certitude que le rapport n'était pas fondé. Un officier dont il ne sait j^as le nom lui a parlé d'un projet d'incendie chez le bourgmestre, au ma gasin des fourrages, etc. Le témoin parle avec une vitesse qui permet peine de le suivre. 11 n'a rien dénoncé au ministre delà guerre, regardant ses propos du jour comme des absurdités, bien que les accusés en parlassent sérieusement. Sur les interpellations du président, il précise les circonstances de ses voyages de Brux elles Liège, ses visites chez les accusés, etc. Il n'a dénoncé personne au ministre, et c'est la somma tion expresse qu'il a parlé de leurs projets après avoir fait promettre au ministre qu'il ne les arrête rait pas s'ils renonçaient leurs projets. Plus tard il a été considéré comme non-révélateur, arrêté et mis au secret pour ne pas avoir tout dit. Mais le

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