JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 1™ ANNÉE. N° 94. JEUDI, 24 MARS 1842. INTERIEUR. cour d'assises du bradant. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par tri mettra. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,franco. A l'éditenr du journal, Ypres. - Le Progrès paraît le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligne. YPRES le 23 Jflars. De tous les maux qui peuvent fondre sur un pays constitutionnel, certes le plus craindre est l'indifférence en matière politique. Alors le gouvernement, fondé sur le concours de tous, se trouve vicié dans son essence. Nos ancêtres si jaloux de leurs privilèges et de leurs libertés, connaissaient tous les dangers de cette coupable insouciance; celui qui ne prenait point intérêt la chose publique était signalé comme un mauvais citoyen maintenant cette apathie se trouve encouragée par un parti qui trouve dans cette tendance de l'opinion publique un puis sant auxiliaire pour l'exécution de ses projets. On exploite ce défaut d'énergie on en profite pour nous préparer au joug qu'on s'apprête faire peser sur la Belgique. Une classe de citoyens très-honorables est surtout atteinte de cet indifférentismeet ce pendant, par sa position, elle se trouve la plus intéressée prévenir les conséquences d'un mauvais gouvernement. Le fléau tend s'ac- croîlre depuis que nous avons un ministère qui a érigé l'indifférence politique en systèmeet qui repète qui veut 1 entendre que les affaires seules méritent une, attention sérieuse, qiiel'égoisme matériel suffit aux besoins moraux du pays. C'est là un moyen de démoralisation employé au profit de la faction cléricale par le ministère qui achète ainsi son appui. Pour qu'un parti use de tels moyens, il faut qu'il se sente bien peu d'avenir. La faction ré trograde vit au jour le jour, sans la moindre prévoyance. Elle veut le retour des abus et des privilèges que les tempêtes politiques ont em portés elle tâche de dénaturer nos institutions pour arriver un ordre de choses impossible de nos jours. C'est au profit d'une caste, dans 1 intérêt de quelques-uns, qu'on sème le trouble, qu'on empiète sur la constitution, et le but qu'on se propose est aussi immoral que les moyens employés pour l'atteindre. Qu'en arrivera-t-il cependant, si on laisse faire Le parti clérical dominera le pays, car déjà la majorité lui est acquise la chambre et au sénat. Les grandes communes seules ont entièrement échappé son influence; déses pérant de les tenir sous le joug par les élections, c'est leur charte qu'on modifie. Partout le parti rétrograde s'agite, intrigue, pour vaincre les libéraux en masse Si jamais il y parvient, nous aurons pour gouvernement une étroite théocratie, et l'asservissement de la Belgique sera consommé. Veut-on connaître ce qu'un pareil change ment de gouvernement peut avoir pour consé quences qu'on jette les yeux sur les états Boinains. Là git un gouvernement de vieillards, immuable sans force sans énergie obéré de dettes, sachant peine se faire obéir; la mi sère habite les palais les plus somptueux comme les plus humbles cabanes. Le commerce et l'agriculture s'y trouvent dans un état de déca dence impossiblé décrire; et qu'on songe cependant que ce pays, au moyen âge, était le plus instruit, le plus commerçant et le plus riche de l'Europe- La perte de la liberté a jeté l'Italie dans cet état de décrépitude. A Dieu ne plaise que nous supposions que la Belgique puisse tomlje'r dans un pareil abîme. L'énergie dont nos ancêtres ont donné tant de preuves se réveillerait en nous; on repousserait avec force un gouvernement traînant sa suite de telles calamités. Cependantles seules tentatives dn parti clérical pour parvenir au changement des lois fondamentales du pays sont déjà un malheur, et tous les amis de l'in dépendance doivent s'entendre pour les com battre. L'ambition démésurée de ce parti peut produire des troubles, qui sait? peut-être une révolution. 11 est donc de l'intérêt de tous les hommes modérés de n'être point indifférents mais d'employer toute leur énergie pour combattre l'oppression de quelque part qu'elle se présente. Le 17 mars la section centrale de la chambre des représentants a présenté son rapport sur le projet de loi tendant conférer au roi le droit de nommer les bourgmestres en dehors du con seil. Elle a encore renchéri sur le projet du gouvernement qui ne voulait user du bénéfice de cette loi que pour des motifs graves et la dépulation permanente entendue. La section centrale a trouvé que cette ombre de garantie mettait des entraves l'action du gouvernement. En même temps elle a, pour être conséquente, refusé la députation permanente le droit d'être consulté. L'honorable rapporteur de la section centrale qui est déjà comte mérite d'être créé marquis pour cette présentation du projet de loi qui doit restreindre davantage les libertés commu nales. Le conseil communal ayant décidé dans sa séance du 16 de ce mois, que des récompenses honorifiques seraient décernéestitre d'en couragement. aux bouchers de cette ville, qui, l'occasion des l'âques prochaines abattront le plus beau bétail, il a été procédé ce malin, par le collège des bourgmestre et échevins, la dis tribution de ces prix qui ont été remportés, savoir Par les frères Delurckpour le plus beau bœuf, la médaille en vermeil. Par les mêmespour le bœuf le plus gras après celui mentionné ci-dessus, le second prix consistant en une médaille en argent de grand module. Par le sieur Félix Debreu, pour la vache la plus grasse une médaille en argent. Par le sieur Pierre Vandromme pour la plus belle génisse, également une médaille en argent. Mouvement de l'état civil de la ville d'Ypres, PENDANT L'ANWÉE l84l. NAISSANCES. Sexe masculin, (légitimes,) Id. féminin, (id. S^je masculin, (illégitimes,) Id. féminin, (id.) Total des naissances, (non compris les mort-nés.) MORT-NÉS. Sexe masculin 229 228 46 36 457 82 539 14 Id. féminin12 Total 26 MARIAGES. 115 DÉCÈS. Sexe masculin 260 Id. féminin 295 555 Population de la ville d Ypres au 31 décembre 1841, (non com pris la garnison et les militaires sous les drapeaux). Sexe masculin 0,514 id. féminin9,278 Total 15,791 Le pourvoi en cassation de Melchior Ma thieu condamné la peine de mortest re jeté. AFFAIRE DU COMPLOT. Présidence de M. Lepage. Audience du 11 mars. (Suite.) Vandermeere croit que M. le juge d'instruction a oublié beaucoup de faits. L'atelier de Verwée n'était pas obscur. Les volets étaient fermés, mais la chambre est éclairée du haut. Il élait impossible de se cacher derrière un tableau de chevalet. Oui j'ai dit: Un moment plus tard, vous ne nous auriez plus trouvé; mais j'ai ajouté nous allions chez le procureur du roi. Le témoin ne se rappelle plus si l'atelier était éclairé du haut. Il croit effectivement que l'un de ces messieurs a dit: nous al Ions chez M. le procureur du roi. Le major Kessels rappelé dit que le ministre n'a pas voulu lui nommer son dénonciateur. Il lui a dit qu'il ne ferait pas d'arrestations si les conjurés se désistaient. Il a prévenu M. Wyns, bourgmestre, des projels d'incendie et de pillage. Il n'a rien imputé Aominalivement personne. Le témoin ajoute que le ministre lui a dit qu'il (le témoin) savait tout. Le ministre lui a dit en citant Vander meere et d'autres on vous a offert cent mille fr. et le grade de colonel. M. Ode, imprimeur, n'est pas absolument certain qu'il ait reconnu le général Vandersmissen sortant de chez lui avec de Créhen. Le "général Duvivier entendu Parys parler de renverser le gouvernement, c'était vers les fêles de septembre. Il a dit en présence de M. Ducliatel nous les f.la porte. M. Duchatel a répondu c'est un exalté. Parys refuse de s'expliquer. Tout le inonde, dit-il, comprendra mon silence.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 1