3 Le général Vandei-meere. Le. témoin ne sait-il pas. que M. le général Buzen avait pour moi beaucoup d'amitié, etqu'il m'accordaituneestirac particulière? M. Gérard.Oui, je puis l'affirmer il y a va il même chez le général Buzen un chien qui venait du général Vandermeere, et qu'on nommait en plaisantant Vandermeere. (Rire général.) Le général Vandermeere. Le témoin en tend qu'on donnait le nom au chien comme souvenir, comme témoignage d'amitié? R. Oui, sans doute. M. Feigneaux, médecin. Ce témoin a été pour suivi pour l'affaire dont s'occupe la couret mis hors de cause par ordonnance de non-lieu. Il est interrogé sur la conversation qui aurait eu lieu au bureau du Patriote entre le major Kessels et lui, et déclare que c'est le major Kessels qui lui aurait dit Etes-cous des nôtres. Le major Kessels soutient le contraire. Interpellé sur sa conversation avec M. Coché- Mommens, il déclare qu'elle n'a pas eu d'autre sens que l'idée qu'il fallait se prémunir contre un com plot orangiste ne pas se laisser surprendre comme en i83i. Interpellé enfin sur sa conversalionavecPelseneer,,. il reconnaît lui avoir conseillé de ne pas garder dé billets de banque on parlait vaguement de mouve ment, et dans un pareil cas le témoin regardait comme sage de ne pas conserver des billets. Ch.-Th. de Guasco a été poursuivi aussi et détenu pour le complot. Interpellé sur ses relations avec Parent, il répond assez confusément. C'est lui qui, détenu avec de Créhen et autres, a écrit la déclaration contenantles propoâ que de précédons témoins prêtent de Créhen sur l'usage qu'il devait faire des canons et de la poudre. M. Vandewalle fils, agent d'affaires, a été aussi inculpé et mis hors de cause. M® Vanderton. Le témoin n'assislait-il pas, aux Petits-Carmes, dans la chambre de l'intendant Parys, la conférence avec le capitaine Seghers Le témoin. Oui, je n'étais pas d'abord dans la chambre, mais ayant entendu beaucoup de bruit dans la chambre de M. Parys, j'y suis allé. M. Parys m'a montré le capitaine Segers en me disant: voilà monsieur qui m'a donné l'hospitalité, auquel je remis un portefeuille et qui a abusé de 6,100 fr. qui m'appartenaient et que je lui avait confiés. M" Vanderton. Ne fit-il pas dans ce moment un acte humiliant? R. Oui, il se jeta genoux, mais je ne l'ai pas vu, c'est M. Parys qui me l'a dit. M" Vanderton. Segers ne fit-il pas une recon naissance? R. Oui, le lendemain il me la fit remettre par un tiers. M. l'avocat-général. N'étiez-vous pas en avance envers M. Vandermeere pour une somme de ,8,oi>o francs? 11. Oui, mais j'en ai été couvert en valeur ma satisfaction. D. Quelles étaient ces valeurs? R. Des valeurs avec lesquelles on peut faire de l'a rgen t. M. l'avocat-général. Dans l'interrogatoire du témoin comme inculpé, il a dit qu'il avait reçu des valeurs de Londres R. C'est cela. M. le président. C'était pour le compte du général Vandermeere. R. Oui, monsieur. M® Vanderton. Le témoin n'est-il pas venu chez moi dans mon cabinet me payer au mois d'août 20,000 fr. pour le compte du général Vandermeere? R. Oui, il s'agissait de billets de complaisance que le général Vandermeere avait consentis, il fut con damné payer; c'est M® Vanderton qui avait gagné le procès, et j'ai été payé chez lui; ainsi M. Van dermeere ne devait pas être embarrassé pour payer de petites sommes de 200 ou 3o<> fr. M. Van den Plas-de Ridder. M0 Bartels. Le major de Saegher n'a-t-il pas parlé du complot au témoin? R. Oui, il est venu me voir et il m'a dit qu'il se tramait un complot. M® Bartels. Le major de Saegher n'a-t-il pas montré au. témoin de l'argent et des billets de ban que? R. Non, mais il m'a rapporté qu'il avait reçu une récompense, parce qu'il avait révélé le complot et pour qu'il tache d.'en savoir les auteurs ou com plices. M® Bartels. Nous aurons un autre témoin. M. Bouvei. Ce témoin a été chargé de faire des démarches pour préparer le voyage de l'accusé Parent en Russie. C'est une déposition tout fait insignifiante. Lasserre, tenant l'estaminet le Contentdéposeque Parent fréquentait son estaminet et qu'il ne s'y occupait aucunement de politique. Un inspecteur du quai de la guerre et un cami onneur appelés pour attester que le 2*8 octobre l'accusé Joseph Vandersmissen s'occupait faire transporter un énormq bloc de marbre du quai sa scierie mécanique, se rappellent le fait, mais sans pouvoir préciser rigoureusement la date. C'est un clerc d'huissier qui dépose que le major deSaegerest venu dans l'étude de son patron, et qu'il a annoncé qu'il allait avoir de l'argent parce qu'il avait révélé le complot;. Les défenseurs renoncent un très-grand nombre de témoins cités et qui ne se présentent pas. Il ne reste plus que quelques témoins entendre. M. le président ordonne que les témoins HoyouLet Demoor seront rappelés pour être eje nouveau en tendus demain. Sur la demande de M® Bartels, M, le président ordonné que le témoin Demoor sera confronté avec les témoins de Saegher, père et fils. Le capitaine Seghers qui devait revenir l'au dience après avoir été chercher la copie d'une lettre qu'il voulait soumettre la cour, n'a pas reparu; vainement plusieurs huissiers ont été envoyés sa recherche, il n'a pas pu être trouvé. M. l'avocat-général annonce qu'if le fera chercher et au besoin amener par la force. L'audience est suspendue deux heures et demie et renvoyée demain neuf heures. Audience du 16. Le ministère public et la défense renoncent l'au dition de différens témoins. Un débat s'engage sur la çonvenàiîce d'entendre encore le général Du val de Blargnis, ancien chef de Parys. La défense l'énonce égalemeùt. v' J Seghers est au fit. Son audition est indispensable," M. le président ordonne qûe*M. le docteur A'nsroul soit requis de prêter serment et ct'çxamiaef l'étal du témoin. Houyoux est rappelé spr la demandede M:„Bartels. Il convient avoir été intimidé. De Saegher lui a dit qu'il allait exprès dans trois caba'rets du faubourg d'Etlerbeek pour faire voir qu'il n'était pas en ville cetLe heure. De Saegher lui a dit avoir reçu de l'argent, d'abord 5>o puis 1000, qu'il lui en revenait 1000 tous les trois mois. Le témoin lui a dit: si vous recevez cela du gouvernement je vous eu félicite. Le major a dit au témoin, le docteur Demoor est un vilain. Il a voulu me faire parler contre les Nypels. M® Jamar. Des habitués ont-ils menacé de quitter votre estaminet si le major de Saegher le fréquentait encore. M. le président. Ceci est allaire d'opinion. M. Gérard, substitut de l'uudileur-géuéral rendit la note de Chaumont. Le président en donne lec ture. La fin de la note est de la main du ministre. Le président déchiffre difficilement l'écriture. Tout est révélé. Le témoin sait que Chaumont a écrit au ministre de la guerre, en lui disant qu'il y allait pour lui de la vie. C'est le 27 ou 28 que Chaumont a demandé celte entrevue au ministre qui l'a reçu dans sa mai son hors la porte de Louvain. De Créhen reconnaît l'écriture de Chaumont. Parent demande la confrontation de l'écriture de Chaumont adressée au ministre de la guerre avec un billet du même Chaumont trouvé chez lui (Parent) Spa. Les pièces seront soumises fe défense. Le colonel Struykens, commandant d'armes de Bruxelles, n'y est pas. Seghers arrive. Il parait très-souffrant. Il remet au président, qui en donne lecture, la reconnaissance par laquelle il prie Parys de patienter jusqu'au i5 mars pour la restitution du dépôt. Celte lettre com mence par les mots Encore sous le coup de l'émo tion M® Vanderton en demande la signification. Le témoin dit qu'il fut stupéfait que Parys lui rede mandât immédiatement restitution d'un dépôt dont il lui aurait permis de faire usage titre d'emprunt. Seghers nie s'être jeté aux genoux de Parys. Il a dit seulement: pour l'amour du ciel ne me perdez pas. Seghersajouteque le colonel Struykens et d'autres officiers l'avaient accusé de réticence dans sa dépo sition raison d'un service qu'il aurait reçu de Parys. C'est la suite de ces reproches que Seghers a écrit la lettre par suite de laquelle il a été rappelé. Parys. J'ai envoyé M. Slas et ensuite ma femme réclamer le dépôt de Seghers. M. Stas, qui habite Gand, sera entendu, ainsi que la servante du témoin dont il donne l'adresse actuelle. Seghers. Voici ce qui s'est passé. Parys était au lit. Je lui annonçai que la justice entrait. Il demanda cinq minutes pour s'habiller.Mais,poursuivit il, j'ai des papiers compromellans. Brulez-les. - Ce sont des valeurs, Veux-je les remettre M. Stas ou Mad, Parys? Ils n'en doivent rieu savoir. Gard.ez-les donc et faites en usage. Parys. Seghers était pour moi un inconnu com ment aurais-je poussé ce point la confiance? C'est lui qui le premier a demandé mon portefeuille. Il l'a dit,M. Hermans," agent de change, et M. Van Geider fils. Le président ordonne que ces témoins soient appelés. M. Hermans, présent l'audience, dépose dans ce sens, Il est neveu.de Parys et cousin de Seghers. Le sons-lieutenant de Saegher n'est pas l'au dience. lie docteur Demoor nieavoit exprimé devant de Saeger un vœu en faveur de l'ancienne dynastie. II parle deproposjtenu par de Saegher père contre les Nypels. Le président, plusieurs reprises, lui rap pelle que ces MM. ne sont pas en cause. M® Bartels. Le témoin a-t-ûl entendu de Saegher parler d'extirper les Nypels. Demoor. Oui. M® Bartels. De Saegher a—t—il cherché vous cor rompre r De Saegher savait que j'étais en réclama tion auprès du gouvernement. IJl m'a dit si vous ne ménagez les Nypels, vo.us serez victime, car ils sont puissans. M. le président interroge Tandcrsmissen sur une lettre qu'il a écrite Parys et sur la réponse. Dans la lettre il s'agit de rêgrets pour la prospérité perdue de la Belgique et du désir de travailler son rétablissement; dans la réponse il s'agit d'un con cours actif, pour cause de position, et de l'aidequ'on peut attendre du parti. R. J'avoue les sentimens qu'exprime 111# lettre.A qui l'adressiez-vous A un ancien compagnon d'armes, je crois devoir taire son nom. Quel est ce parti R. Le parti re'unionisle. Tout le monde en France veut la limite du Rhin. N'est-ce pas le parti républicain Non:'-- Comment dono parle-l—on des progrès en Fra'nce et en Angleterre de ce parti? R. L'Angleterre peut avoir un parti républicain; elle u'a certaine ment pas de parti réunioniste. La parole est M. l'avocal-général. M. l'avocat-général rappelle d'abord le sentiment de surprise et de doute par lequel a été accueillie la nouvelle du complot ce sentiment il l'a partagé il ne pouvait comprendre que la paix était signée, que le roi de Hollande ayant 1111 ambassadeur Bruxelles comme le roi des Belges en a un la Haye, il fût possible de rêver encore une restauration orangiste. Mais sa surprise et ses doutes ont été dissipés par la lecture de deux lettres saisies, l'une d'elles au domi cile de f'ex-colouel BoiTemans, et qui toutes deux manifestent l'espérance d'qu très-prompt retpur du roi Guillaume. Le complot découvert,un au(re sentiment a surgi; d'abord on avait exagéré la puissance des çonspira- teurs, ensuite tout cela a été changé, ce n'était plus qu'une plaisanterie, il ne s'agissait que de petits canons destinés des fêtes. S'il eût été question de plaisanterie, dit l'avocat- général, la chambre de piises en accusation n'aurait pas envoyé les accusés devant la cour d'assises; la justice ne s'occupe pas de plaisanteries. (La suite au 'prochain JV°.) Par un arrêté du J3 mars, les ressorts des chambres de commerce actuellement existantes dans la province delà Flandre occidentale, sont réglés ainsi qu'il suit Chambre de Commerce de Bruges Les ar rondissements de Bruges et de Thielt. Chambre de commerce de Co\irtrai Les ar rondissements de Coqrtrai et de Roulers. Chambre de commerce d'Ostende Les arron dissements d'Ostende et de Furnes. Chambre de Commerce d Yprès Les arron dissements d'Yprès et de Dixmude. Le gouvernement se réserye de modifier la circonscription ci-dessijs si l'établissement de nouvelles chambres de commerce dans ladite province ou d'autres motifs le réclament. Un arrêté de M. le gouverneur de la Flan dre occidentale porte qu'à partir du 19, la navigation sera rétablie dans le canal de Plas- schendaeleà Nieuport. Un autre arrêté porte que les canaux de Bru ges Ostende et de Plasschendaele Nieuport seront baissés partir du 24 de ce mois ,fus- qu'au 2 avril inclusivement.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3