JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 35 -v lre ANNÉE. N° 96. On s'abonne Ypres, rue du Temple, 6, et chez tous les per cepteurs des postes du royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par tri mettre. Pour Ypresfr. 5-00 Pour les autres localités 6-00 Prix d'un numéro 0-25 JEUDI, 31 MARS 1842. Tout ce qui concerne la ré daction doit être adressé,franco, l'éditeur du journal, Ypres. Le Progrès parait le Dimanche et le Jeudi de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. Quinze centimes par ligue. INTERIEUR. - YPRES, le 30 Mars. Dans notre dernier N° nous avions annoncé sans commentaires, la nomination de M. Deneckere aux fonctions de commissaire de l'arrondisse ment d'Ypres. Nous voulions attendre les actes du nouveau fonctionnaire pour approuver ou blâmer le choix du gouvernement. Une feuille d'annonces de cette ville a inséré dans son dernier N° une réclame où cet ex-membre de la députation permanente est présenté comme aya nt rendu de grands services iarrondisse ment et son chef-lieucomme appartenant cette grande majorité d'hommes modérés sans influence desquels l'esprit de parti porterait le ravage et la désolation dans le pays. Il est étonnant que l'auteur de la susdite réclame n'ait pas cité l'appui de ce panégy rique certains actes posés par M. Deneckere tant comme échevin de la ville d'Ypres, que comme membre de la députation permanente et notamment la conduite tenue par lui dans l'affaire de la communication pavée d'Ypres avec Neuve-Eglise. 11 est vrai qu'alors le nou veau commissaire eut pu s'écrier avec le bon Lafontaine Rien n'est si dangereux qu'un imprudent ami, Mieux vaudrait un sage ennemi. M. François Iweins vient d'être nommé par le conseil communal, membre du bureau de bienfaisance en remplacement de M. Delmotte. Nous approuvons le choix qui vient d'être fait, car nous avons tout lieu de croire que les pau vres trouveront en M. F. Iweins, non-seulement un protecteur zélé, mais encore un adminis trateur sage sur qui l'esprit mesquin de coterie n'aura jamais d'empire. Par arrêté royal du 25 mars, M. Th.-Ch.-F. Donny-Vandaele est nommé secrétaire de la chambre de commerce d'Ypres, en remplace ment de M. De Haerne dont la démission est acceptée. M. le lieutenant-général Du vivier a demandé, dit-on, sa retraite pour ancienneté de service. Plusieurs aytres généraux vont être mis la pension pour les mêmes motifs. Le jury du Brabant a prononcé le 25 son verdict dans l'affaire du complot qui a occupé la cour d'assises pendant 23 audiences. Cinq accusés, MM. Vandermeere, Vander- smissen, Verpraet, Van Laethera et de Crehen ont été déclarés coupables. Ont été acquittés MM. J. Vandersmissen Parys, Parent et Mme Vandersmissen. MM. N andermeere, Vandersmissen, Verpraet et Van Laelhem ont été condamnés la peine de mort. M. de Créhen a été mis en liberté, le jury ayant reconnu qu'il se trouvait dans le cas prévu par l'art. 108. Le jury du Brabant a rempli sa tâche aveo I fermeté. Convaincu de la culpabilité d'une partie des accusés, il n'a pas voulu offrir la Belgique le spectacle d'un acquittement géné ral, en présence de faits d'une nature criminelle et dont l'existence était matériellement prouvée. Le gouvernement, (nous l'avons reconnu dès le mois d'octobre)', a fait son devoir, en prévenant l'explosion d'un complot qui eût cau sé la Belgique un incalculable dommage. Le jury a fait son devoir, en punissant les au teurs du complot. Maintenant il nous reste une tâche plus douce remplir, c'est d'implorer la clémence royale en faveur des condamnés. La cour a dû leur appliquer la loi pénale dans toute sa rigueur. L'humanité de Léopold nous est un sûr garant qu'il ne refusera pas d'user d'une des plus belles prérogatives de la Couronne. M. le général comte Vandermeere, M. le gé néral baron Vandersmissen MM. Van Laethem et Verpraet se sont pourvus en cassation. L'opinion générale est que la peine prononcée par la cour sera commuée en celle du banisse- ment. M. le baron de Crassier, nommé secrétaire- général du département de la justicea prêté serment avant-hier en cette qualité entre les mains de M. le ministre de la justice et a immé diatement commencé ses nouvelles fonctions. Différens journaux ont annoncé que le sieur Guillaume Mathieucultivateur Waterloo venait d'être arrêté et conduit dans la prison Nivelles du chef de menaces proférées contre le maréchal Robertpour avoir témoigné dans le procès de la cour d'assises. Nous pouvons assu rer que cette nouvelle est dénuée de fondement; G. Mathieu est paisible chez lui s'occupant ex clusivement de l'exploitation de sa ferme. On nous assure que vendredi au soir, M. Jo bard rédacteur du Courrier belgea reçu un soufflet., boulevard de Waterloo, d'un officier de notre armée. {Belge.) Par arrêté du 26, le sous-intendant militaire de première classe Pierre-Jacques-Jean-Baptiste Parys est mis au traitement de réforme. Nous apprenons qu'il a reçu ordre de partir immédiatement pour Nieuport. Les considérants de cet arrêté seraient pui sés dans la loi du 16 juin 1836, concernant la position des officiers. Bien qu'acquitté raison des faits qualifiés crimes qui lui furent imputés, on ferait M. Parys application de la disposition qui commine certaines peines contre les officiers de l'armée pour avoir (ce sont les termes de la loi) entretenu des relations d'intimité avec des gens qui manifestent des opinions contraires la monarchie constitutionnelle. Le ministre des travaux publics fait connaître que les plans inclinés, d'Ans Liège, seront livrés la circulation Le 18 avril prochain pour ce qui concerne les marchandiseset Le 1er mai suivant pour ce qui concerne les voyageurs. On écrit de Paris que le roi et la reine des Belges sont attendus mercredi soir dans cette ville où ils doivent être accompagnés de MM. le comte d'Hane de SteenhuyzeVan Praet et de Mad. la baronne de Stassart. Leur séjour y sera dit-on, de 15 20 jours. Lorsque dernièrement nous avons fait re marquer l'étrange physionomie du procès qui vient de finir, lorsque nous avons signalé le scandale de ces» débats, et l'odieuse intervention de la police dans ce complot et dans ce procès, nous ne nous attendions pas ce que la sévérité des jurés viendrait mettre dans tout son jour l'immoralité et les dangers de certaines prati ques usitées dans l'exercice de la police. Le rôle de cette administration, qui devrait avant tout consister prévenir les attentats, devient pour ses agents une occasion de les provoquer, de les préparer, de les surveiller, de les entre tenir en les développant. Tantôt ce sont des agents provocateurs^ tantôt de simples espions, tantôt des agents endormeurs. Quant aux premiersnous ne dénonçons pas leur action car si elle a eu lieu c'est d'une manière occulte, et elle n'a pas été révélée. Mais les agents en- dormeurs Ceux-ci ont assisté le complot sa naissance ils ont caressé l'égarement des coupables, entretenu la folie de leurs espé rances ils leur ont inspiré de la sécurité l'égard d'une police qui se faisait aveugle et qui n'a ouvert les yeux que lorsque les soins des endormeurs eurent emmené le complot sa maturité, c'est-à-dire lorsqu'il y a eu un crime et de» coupables. La mission de la police est donc de fomenter des crimes comme si elle n'en avait pas assez découvrir comme s'il fallait, coûte qui coûte, des hôtes pour les bagnes, une pâture pour la guillotine. Mais nous n'avons pas suivi jusqu'au bout la mission des endormeurs arrêtés avec les prévenus, lorsqu'ils ne peuvent être simples témoins, ils subissent d'abord les mêmes vicissitudes, sont acquittés avec eux, mais jamais condamnés en vertu d'un certain article 108 du code pénal qui fait jouir les révélateurs de cette immunité. Ce scandale s'est montré dans toute son immo ralité pendant ce procès. Sans les endormeurs

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 1