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FRANCE.
ANGLETERRE.
ESPAGNE.
Nous avons eu ce tableau sous les yeux jusqu'à
notre entrée dans le golfe de Honduras, où nous
sommes venus jeter l'ancre de 4 5 heures après-
midi. (Remarquez bien que nous avons six heures
de jour de différence avec votre longitude Brux
elles, de sorte qu'à cinq heures du soir ici, vous
avez onze heures du soir.)
Le 6, dans la matinée, il nous est arrivé bord
un nègre de Levistou, village situé l'entrée de Rio-
Dulce; il nous a servi de pilote pour nous conduire
dans la baie de Sanclo-Thomas au fond du golfe de
Honduras, où nous avons mouillé sur 5'brasses et
demie d'eau ici la mer est tellement tranquille
qu'on semble être dans un étang.
g janvier.
Pendant deux jours j'ai parcouru avec le capitaine
D., le docteur du navire et G., la partie du pays qui
se trouve au midi nous avons traversé, partir du
rivage, peu près 3/4 de lieue de foret, en pente un
peu sensible, et nous sommes arrivés dans la vallée
d'une petite rivière que nous avons remonté sur
une distance d'environ dix lieues et jusqu'au point
où le courant tombe pour ainsi dire de cascade en
cascade.
11 m'est impossible de donner une idée exacte de
ce terrain. Des bois, toujours des bois, composés
d'arbres gigantesques, inconnus eu Europe; deéTmil-
liers de plantes et d'arbrisseaux de dimensions pro
portionnées celles des arbres; les plantes prennent
racines les uns dans le solles autres sur les arbres
mêmes d'où elles projettent vers la terre de longues
lianes ressemblant des cordes, et tout cela si touffu
qu'il faut être armé d'une hache pour se frayer un
passage. Vous ne parcourez pas dix mètres de lon
gueur sans rencontrer des arbres renversés dont les
troncs plus ou moins pourris vous barrent lechemin.
Le second jour de cette reconnaissance, j'ai tué en
deux coups de fusil un serpent de i mètres 4o cen
timètres de longueur; il paraît qu'ils sont assez
nombreux, car le capitaine D. en a également tué
un dans la même journée.
Le gibier poil est difficile trouver, parce qu'il
se retire dans l'épaisseur des bois,- il faut des chiens
pour le débusquer, et quand nous serons Abbotts-
ville, nous devrons vous munir de tous les moyens
nécessaires pour rendre nos chasses fructueuses,
jusque-là, nous ne pouvons tirer que ce que le
hasard nous offre.
En général le sol est riche, fécond. II y a abon
damment de matériaux roches calcaires, grés,
•schiste, terre briques, etc., etc. un établissement
serait rapidement formé avec de pareils moyens.
La baie de Santo-Thomas est un superbe port,
l'abri de tous les vents etsansqu'on y ressente aucun
mouvement de marée. Le pays est salubre, il n'y
règne aucune maladie ce que disent les habitants
de quelques villages bordant la côte du golfe de
Honduras.
Nous attendons ici le petit bateau vapeur de la
compagnie anglaise pour quitter le navire et nous
rendre Honduras. Le jour de notre arrivée, j'ai
expédié Leviston une lettre au capitaine de ce bâ
timent, et je suis surpris du relard apporté sa
réponse. Cependant cela ne me contrarie pas, car
dans cet intervalle j'ai tout le loisir d'explorer le
terrain de Santo-Thomas et demain j'espère pousser
une reconnaissance dans la direction de la Motagua
(rivière qui se décharge dans la baie de S'-Thomas.)
Le q, io heures du soir.
Le bateau vapeur le Vera-Paz est arrivé ce sou-
dans la baie; il a son bord le surintendant provi
soire de la colonie d'Abbotts-ville (M. Murrey
ainsi que M. Anderson, l'ex-surint. Nous allons, le
capitaine Petit et moi, déjeùner demain avec ces
messieurs, qui sont venus nous faire une visite:
après cela le bâtiment ira Belize débarquer un
chargement de cochenille et prendre du charbon de
terre afin de nous conduire ensuite son retour
Ysabal. Nous resterons donc encore deux ou trois
jours ici, temps dont je profilerai pour faire ma
course vers la Motagua.
Cette circonstance du départ du bateau vapeur
pour Belize m'oblige interrompre ma lettre afin
de l'expédier par l'occasion qui s'offre nous.
Adieu, mon cher A... etc.. compte sur de pro
chaines nouvelles avec des détails.
tôt il prit connaissance du contenu, avec un de
de ses camarades.
Mais quelle ne fut pas leur surprise de trouver
dans ce papier 8 billets de mille francs. Le con
fident de la trouvaille, félicita son ami de son
heureuse aubaine, et le quitta. Presque au même
moment, il aperçoit un monsieur, qui, d'un air
fort inquiet, cherchait quelque chose; aussitôt
de lui demander si des billets de banque perdus
ne lui appartenaient pas. Sur la réponse affir
mative du propriétaire, il le conduisit chez celui
qui avait les.billets en sa possession. Ce dernier
n'hésita point en faire la restitution.
Il s'est passé tout récemment Bercy, un
fait extrêmement curieux. Un ouvrier du port
trouvapar hasarddans la rue Granges-aux-
Belles un papier soigneusement plié qu'il ra
massa et mit, sans l'ouvrir, dans sa poche. Bien
E1TERIEIK.
Le château des Tuileries est, dit-on, en proie
de grandes incertitudes l'occasion de la
dissolution de la chambre. Les correspondances
étrangères expriment des doutes sur l'issue de
la bataille électorale. M. Guizot répond toutes
les objections avec une assurance imperturbable.
Le Charivari avait promis ce matin, pour
demain dimanche, un numéro extraordinaire
ses abonnés. Au moment ou cehqnoéro^intilûlé:
OEvfs de Pâquesallait être mis sous presse
M. Lange-Lévy, imprimeur, dont la responsa
bilité a été si cruellement atteint?, par le derniet1
arrêt de la cour d'assises^ a refusé de l'imprimer.
Le gérant du Charivari,'Jxii l'urgence, a cité
immédiatement M. Lévy devant le tribunal civil;
M. de Belleyme a déclaré m'y avoir lieu référé.
Comme il n'y avait* pâïde temps perdre,
les parties ont dû entrer èn composition devant
une difficulté que lajurispfudenceactuelle rend
insoluble. M. Lange-Lévy a consenti seulement
imprimer sous la condition que diverses mo
difications seraient faites, et que M. Altaroche,
rédacteur en chef, auteur du numéro, le signe
rait avec le gérant responsable.
La chambre de commerce de Cherbourg
a donné sa démission en massecause de
la question des sucres.
La ville de Marseille vient son tour de
protester contre l'ajournement de la question
des sucres.
On lit dans XAkhbar du 20
Lundi 14 mars, le général Changarnier est
sorti de Blidah et n'est rentré que le 17, après
avoir exécuté une superbe razzia sur les Had-
joutes qui se trouvaient dans le bois des Karesas.
Il leur a fait 480 prisonniers, hommes, femmes,
enfans et vieillards; il leur a pris 3,000 têtes de
bétaildont 1,100 ont été livrées l'adminis
tration. Toutes les gourbis des Hadjoutes ont
été brûlées, et cette population de maraudeurs
payé en une fois toutes les déprédations dont
elle s'est rendue coupable envers les colons.
Un événement des plus douloureux vient
d'avoir lieu Chambéry, la semaine dernière.
Un carabinier royalvoulant se venger d'un
de ses officiers, lui tira un coup de carabine.
Celui-ci n'ayant pas été atteint, disparut. Un
autre officier, attiré par le bruit de l'arme
feu, se présenta; le carabinier avait rechargé
son arme, croyant avoir encore affaire son
ennemi, il lâcha la détente, et le malheureux
officier tomba blessé mortellement.
Le meurtrier, la suite de l'arrêt prononcé
contre lui par le conseil de guerre, a été fusillé.
Les regrets que lui a causés son crime, ont été
si vifs, qu'il n'a pas cru pouvoir mieux le
réparer, avant son exécution, qu'en testant au
profit de la veuve et des enfants de sa victime.
On lit dans le Journal du Havre
Il y a quelques joursdes voitures amenè
rent au Crotry (Somme) vingt-et-un cadavres
qui tous appartenaient aux équipages de Cayeux.
et qui avaient été trouvés sur les côtes de Berk
ou de Malemont, où ils avaient échoué. Jamais
peut-être le petit port du Crotry n'avait pré
senté un spectacle aussi lugubre et aussi cruel
que celui qu'offraient l'arrivée la descente de
voiture et le rembarquement pour leur pays de
tant d'hommes quiquelques jours auparavant,
avaient quitté leurs femmes et leurs enfans pour
ne plus les revoir
On lit dans le Moniteur de lArmée
Les journaux politiques ont parlé d'une
rencontre qui vient d'avoir lieu entre M. La
crosse, membre de la chambre des députéset
M. Cranier de Cassagriac, rédacteur du Globe
M. Lacrosse est un ancien officier doilt les ser
vices méritent d'être rappelés.
Lieutenant aux chasseurs cheval de la
garde en 1814, il eut, daûs un engagement de
cavalerie Béry-au-Bac, là veille de la bataille
4e Craone, deux doigts coupés chaque main,
et reçut, dans la même affaire, un Côup de feu
l'épaule, uû coup de lance au milieu des reins,
et sept coups de sabre sur la tête. Dépouillé et
laissé nu, il fut laissé pour mort sur le champ
de bataille et foulé aux pieds des chevaux. II
entendit les regrets qu'inspiraient sa perte
ceux qui enlevaiènt les blessés sans avoir la
force même de faire un signe pour indiquer
qu'il respirait encore. Tout semblait fini pour
lui, lorsque les Français revinrent, et'chassèrent
de nouveau les Russes. Un officier qui reconnut
le lieutenant Lacrosse gisant sur la neige, le re
leva et s'aperçut qu'il lui restait un soufle de vie.
Lacrosse enveloppé dans des convertures
'.fut transporté Soissons et ensuite Paris. Il
•"se trouvait dans cette dernière ville, guérissant
lentement de ses nombreuses blessures, lorsque
le caaon de l'ennemi se fit entendre la barrière
de Clichy. A ce signalLacrosse pensa que le
moment était venu de mourir en soldat. Il se
leva^donc, se traîna aux avant-postes, et ne fut
rapporté chez lui qu'avec une nouvelle bles-
- sure.„. Plus tard, Waterloo, Lacrossé répandit
encore son sang pour la France.
On écrit de Londres 25 mars
Sir Keynton AVilliams est nommé général-
major de l'armée expéditionnaire dans FYn-
dostan.
D'ici peu de jours aura lieu le départ
d'un premier détachement des troupes, en des
tination de l'Inde et de la Chine.
EXPLOSION DU STEAMER LE TÉLÉGRAPHE.
Le Glascow Chronicle fait le récit de l'explo
sion effroyable arrivée lundi dernier un des
meilleurs navires vapeur de la marine an
glaise. Lundi dernier, vers midi, au moment
où le steamer le Télégraphe allait toucher au
passage de Greenock environ 4 milles de
Heliensbergh, une détonnation semblable la
décharge d'une batterie de canonsfrappa de
stupeur tous les promeneurs qui étaient sur le
quai. Au milieu d'une fumée épaisse, on re
connut bientôt que c'était le Télégraphe dont
la chaudière venait de sauter.
Le navire était mis en pièces et ses débris
flottaient épars. Deux remorqueursarrivèrentau
secours de l'équipageet lorsqu'on put se re
connaître au milieu de cette scène de désolation,
on compta 19 morts, parmi lesquels se trou
vaient le capitaine et le matelot du navire et
30 blessés.
Le steamer remorqueur le Mohican, étant
occupé le I 9 février dernier touer le navire
anglais Edouard Thorna été détruit et mis
en pièces par l'explosion de ses chaudières.
Nous avons le regret d'annoncer que 14 per
sonnes ont péri dans ce désastre.
{Abeille de la Nouvelle Or lé an t.)
Nous apprenons que le cabecella Felippe
s'est réfugié en France. Les chefs de la con
spiration suivant les uns lui ont donné l'ordre
de revenir, et suivant d'autres il n'aurait plus
trouvé les esprits disposés le seconder. Il aurait
emporté en France 1500 onces d'or qu'il est,
dit-on, parvenu se procurer.
Le 15 courant, on a arrêté Mentrida
l'un des onze brigands qui parcouraient les