3 ANGLETERRE. ESPAGNE. A M. le rédacteur du journal Le Commerce, J'ai lu plusieurs articles que votre estimable journal rapporte sur l'affaire du Marabout et du droit de visite ces détails font saigner tout cœur français. Voici, l'appui de vos observations un fait nouveau qui s'est passé Valparaiso Deux navires, français et anglais, avaient chargé des vins Celle en destination de Val paraiso le navire français, en vue de ce port, est sommé par un ci oiseuranglais de se soumettre sa visitequi a duré assez de tems pour que le navire anglais pût entrer le premier Valpa raiso où il a placé tout de suite ses vins. Le navire français, entré après son con current, n'a pu placer sa cargaison qu'à 20 p. c. de différence. Ainsi ce droit de visite, qui, en apparence, est pour empêcher la traite, n'est qu'un pré texte, une pure hypocrisie anglaise. Je soumets ces observations votre im partialité. Recevez, etc. Paris, 1er avril 1842. Le 25 mars, MM. Rocher et comp. ont procédé, Nantes en présence d'un grand nombre de personnes, l'essai d'une cuisine dislillatoire qu'ils viennent de fabriquer pour une frégate vapeur de la force de 450 che vaux, en armement dans le port de Rochefort. Sa parfaite potabililé a été publiquement con statée, et c'est désormais un fait hors de toute contestation. Un témoignage qui est surtout d un grand poids c'est celui de 43 équipages de navires qui, ayant fait un usage exclusif de la cuisine distillaloire dans leurs voyages de„ longs cours, pour s'approvisionner d'eau douce de la plus grande pureté, ne cessent de mani fester aux inventeurs de cette heureuse décou verte la plus vive reconnaissance; c'est encore la détermination prise par le gouvernement de l'appliquer aux bâtiments de l'état, dont trois en sont en ce moment pourvus et dont deux vont également en posséder. L'appareil dont nous parlons a produit 3 litres et demi d'eau distillée en 60 secondes, soit par heure 210 litres. A bord, ce résultat est réduit 150 litres par heure cause du roulis du navire. Mais ce n'est pas cela seulement que se borne, pour la marine, le bienfait immense de l'appareil de MM. Rocher et comp. En même temps qu il pourvoit incessamment la provision double et triple d'eau excellente nécessaire aux équipages, il fonctionne en tnème temps pour la cuison de tous leurs alimens. C'estainsi que cette cuisine distillaloire rend l'eau dé mer l'étal parfait d eau potable, puisqu elle fait bouillir simultanément le potage de 800 hommes et qu'elle pourvoit également pour tout ce qui se prépare dans les meilleures cuisines, la table du commandant du bâtiment, de son étal-major, des maîtres, des ouvriers et des malades. Ajoutons, pour compléter l'idée qu'on doit avoir de l'utilité de l'appareil de MM. Rocher et comp.. qu'il fait cuire aussi 40 kilo— grammmes de pain en 22 minutes, et que pour tant et de si précieux services rendus l'équi page, il ne consomme que 15 kilogrammes de houille par heure. Le nombre des cadavres qui ont été rejetés sur les côtesde France, depuis Roulogne jusqu'à Dunkerque par suite du fameux coup de vent de la nuit du 9 au 10 mars, s'est élevé près de 150. Courrier du Nord.) Le Messager annonce ce soir que les rapports officiels parvenus aujourd hui au gou vernement confirment la nouvelle donnée par les journaux d'après le Télégraphejournal officiel d'Haïti. Le différend momentanément survenu entre le consul général du roi et le gouvernement d'Haïti, était aplani leur mu tuelle satisfaction. Nous lisons dans le Journal du Havre du Ier avril Le bateau vapeur de l'état, le Plulona dû partir hierde Rrest, pour porter la division commandée par M. Turpin, l'ordre de revenir en France. Cette division, composée de deux frégates, et expédiée dans le Tage, selon toute apparence, l'occasion des mouvemens politi ques qui ont eu lieu en Portugal, n'était sortie de Rrest que depuis quelques jours. Le National fait sur sa condamnation les réflexions qui suivent: L'article incriminé remontait au 20 sep tembre dernier.NouA devons rappeler que plusieurs fois nous avons sommé M. Hébert de ne pas violer Ifes dispositions précises de la loi qui commande de porter les procès.de presse la- plus prochaine session. Nos réclamations furent inutiles, et le,s prescriptions de la loi ont été méconnues par ceux qui sont chargés d'en surveiller l'exécution. M. Billault porta nos griefs la commune, et, en accusant le minis tère d'avoir choisi parmi ses amis la liste du jury de 1842, il demanda si ce n'était pas pour avoir une condamnation facile qu'on avait ajourné notre procès pendant quatre sessions. M. Hébert répondit alors qu'il avait réclamé cet ajournement parefe" qu'il se proposait de porter lui-même la parole dans cette affaire. Or, il ne le pouvait pas, puisqu'il était retenu la cour des pairs par le procès Quénisset. Eh bien! notre affaire a été depuis appelé plu sieurs fois. M. Hébert n'a jamais porté,la parole et aujourd'hui, s'il assistait en habit de ville l'audience, il s'est,contenté d'encourager par sa présence, M. de Thorigny, qui, seul, a soutenu l'accusation. i Ces faits incontestables mettront le public même de juger si la Vjolâtion de la loi a eu la moindre excuse sérieuse, éttît M, Billault disait vrai lorsqu'il insinuait que la cause de ce relard avait été attribuée l'espoir qu'avait le minis tère de nous traduire devant les jurés choisis de la main de M. Duchatel. Neuf régimens, forts chacun de 12 compa gnies, pris en Europe et au cap de Bonne Espé rance. sont destinés renforcer l'armée anglaise de l'Inde. Madrid, 21 mars. Il paraît que le ministre de la guerre compte revenir sur une partie des destitutions qui ont été prononcées dans l'aimée la suite des évé- nemens d'octobre. Il a ordonné de dresser une liste de tous les chefs, officiers et sous-officiers qui ont été destitués cette époque. On vient de découvrir deux mines de mer cure dans le district de Koneta et une mine d'or dans la province de Guadalajara. On répand le bruit qu'Espartero a l'intention de dissoudre l'armée du Nord qui avait été formée après les événemens d'octobre. Cette rumeur n'a aucun caractère officiel. Les députés catalans doivent s'assembler ce soir afin de délibérer sur les mesures prendre pour empêcher la conclusion d'un traité de commerce entre l'Espagne et l'Angleterre. Madrid, 24 mars. Les journaux sont ce matin complètement dénués de nouvelles. Insultes au pavillon Espagnol. Extrait de Y Écho del Commercio, du 24. Les crimes scandaleux commis contre nos compatriotes bord de leurs propres navires et sous le pavillon sacré de [Espagne, étant officiellement confirmés, le gouvernement se trouve dans le. cas d'envoyer quelques bâtimens de guerre qui, aidés par la marine marchande, principale intéressée dans cette question, sau ront mettre la raison ces piratescar on ne peut appeler autrement les marins de la répu blique de l'Urugay, qui ont attaqué nos bâti mens sur leurs côtes, et on doit empêcher la répétition de ces scènes de vandalisme sans exemple dans le siècle de civilisation et d'ob servation du droit des gens. Voici l'extrait d'une lettre qui nous est adressée ce sujet par un de nos compatriotes qui a été témoin et victime de ces insultes barbares Nous avons vu avec les larmes dans les yeux et la rage dans le coeur, nos malheureux compatriotes arrachés d'abord de leurs navires et jetés fond de cale des navires de l'Urugay; nous en avons vu d'autres conduits comme de vils criminels, la corde au cou, jusqu'à la prison, au milieu des vociférations et des insultes d'une populace en furie. Nous avons vu arrêter des marins espagnols, en plein jour, sur les places publiques, dans les rues, et les conduire comme des chiens et des animaux immondes bord dès navires de guerre de la république. On sait qu'il y a déjà quelque temps que cette république de l'Urugay est en guerre avec la répu blique argentine (Buénos Ayres) et pour lui tenir tête elle entretient une flotille de cinq bâtimens. Afin de compléter les équipages de cette flottille, le gouvernement de l'Urugay ne craint pas de violer toutes les règles du droit des gens et de l'humanité. Dans la matinée du I29 novembre dernier, trois chaloupes détachées de la flotille, pleines d'hommes armés commandés par des officiers, entourèrent des bâtimens marchands espagnols mouillés dans la rade, pendant que les équipages de ces bâtimens se livraient paisiblement au sommeil, en pleine paix et au milieu de la "sécurité qu'ofl're^'ord inaire un port ami; ils les assaillirent le sabre la main et le pistolet au poing, comme le font les pirates assassins, "blessèrent plusieurs de nos marins, et arrachant }es autres de leurs navires, les jetèrent dans leurs chaloupes et les transportèrent bord de leurs bâtimens de guerre, avec une brutalité sans exemple. Une scène sem blable se répéta dans la nuit du 8 décembre bord des navires qui avaient été épargnés lors de là pre mière expédition. Plusieurs de nos compatriotes se réunirent bord du brick espagnoiôa/» Miguel qu'ils convertirent en citadelle flottante, et armés de tout ce qu'ils purent rencontrer, ils se préparèrent vendre chèrement leurs vies. Les lâches assassins voyant cette résolution héroïque, renoncèrent les inquiéter et s'éloignèrent en toute hâte. La flottille s'élant ainsi procuré lesléquipagescomplets, mit la voile le g, se battit avec la flotte ennemie et l'on ne sait encore quel a été le résultat de cette bataille navale. Voici les noms des navires qui ont été assaillis dans les nuits du 29 novembre et du 8 décembre le trois-mâts Fainay la barbue Bella-Dolores. les bricks la Merced, la Florentina, le Pepilo, le Telemaco, YAtivo, la Vigilante, la goélette Napoléon, les bricks le Victoria, le Cazador, les polacres Mensagera, la Madrona, la Juunita, les bricks Gallega et le St-Marcial. On reçoit l'instant la nouvelle qu'un brick de cette flottille a été pris la suite d'un combat terrible et que son équipage qui se compo sait de 80 100 hommes a été réduit i4 qui sont restés sains et saufs. Combien de nos malheureux compatriotes, enlevés d'une manière barbare de nos bâtiments ont dû perdre la vie ou être cruellement mutilés! De telles insultes, de telles atrocités crient vengeance, et nous espérons, M. le rédacteur, que notre gouvernement ne l'oublira pas. Caboul. (Inde.)— La tragédie de Caboul est termi née: la coupe de l'affliction a ete epuisee jusqu a la lie. De l'armée forte le 1" novembre de 12 16,000 hommes, il ne reste que 2 ou 5<>o hommes dans les fers. Il ne s'est pas échappé 10 hommes des mains de l'ennemi. Depuis le 28 décembre, 120 officiers anglais et 5,000 soldats ont péri. Un régiment euro péen et trois régimens de Cipayes ont été anéantis. On 11e connaît pas encore bien les détails de la mort de l'envoyé anglais; il a été frappe a ce qu il paraît par un Ghuzee ou fanatique mais non par Ukhbar- Khan. La convention conclue parlui avait été renou velée et décidément arrêtée le 29. Nos blessés et nos malades au nombre de 3oo devaient etre con fiés au gouvernement provisoire de Caboul. Jellalabod et Caboul devaient être évacues, l'armee devait se mettre en marche avec un sauf—conduit, emportant ses fusils, ses sabres et les munitions de chaque homme. On lui permettait d'emmener quelque^ canons. La convention avait ete signée le 4 ou Ie par le général Elphinstone, plusieurs officiers supé rieurs et le major Pottinger, en qualité d ageus poli tiques. On laissait G otages entre les mains de l'ennemi c'étaient des officiers de divers régimens. Le 6 janvier l'armée a commencé sa marche, il était difficile de voir un plus triste spectacle les pauvres soldats presque sans vetemens, affaiblis par les maladies, exténués par les combats, se traînaient avec peine. Partout la neige autour d eux et ils avaient fournir une distance de 90 milles au milieu de ravins, de torrens, de montagnes. Ukhbar-Rhan a accompagné la brigade jusqu'au bout de sa pre mière marche, 3 milles au delà des cantonnemens; et 9 milles de la citadelle point du départ. Le»

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3