fier. M. Huyllens a été nommé il l'a emporté de 4 voix sur son compétiléur M. Félix* Gende- bien, qui a obtenu 41 voix. La ville de Huy vient d'avoir déplorer un suicide: une demoiselle d'une des premières familles de cette ville, s'est jetée de la fenêtre de l'étage sur le pavé, et a été ramassée sans vie. On lit dans le Journal de Liège: Les principes de l'association de VU/iion libé rale se propagent avec rapidité. Le comité cen tral du district de Liège, élu, il y a peu de jours, par une assemblée nombreuse d'électeurs, a déjà reçu une foule d'adhésions de la part de libéraux qui n'avaient pu assister la réunion du 11 avril. L'honorable M. Fleussul'un de nos re présentais'est empressé de se faire inscrire au nombre des membres de l'association. En un seul jour, plus de trente personnes notables se sont présentéeset, malgré les injures du parti rétrogradeou peut-être cause de ses injures'et de sa colère, en dépit du soin que son organe a pris de répandre ses diatribes au loin, des habitans des campagnes, bourgmestres, notaires, d'autres dune position influente, se sont spontanément fait inscrire. Quelle ne sera pas l'influence d'une telle association, composée de l'élite des électeurs! C'est ce que comprend très-bien le parti clé rical, c'est ce qui l'a profondément alarmé, c'est ce qui explique ses cris de désespoir, qui seront impuissans. L'association prévaudra non-seu lement Liègemais dans toute la province. A Verviers, les bases se sont déjà posées; Huy, un comité provisoiredésigné par une réunion imposante d'électeurs, est constitué; il est pré sidé par un homme qui jouit dans sa ville natale de la plus haute considération M. le notaire Chapelle. Des deux côtésle succès n'est pas douteux. On lit dans le Morning-Postjournal minis tériel anglais Une giande question va être débattue par le parlement belge un projet de loi ayant pour objet d'accorder au roi la nomination des bourgmestres hors du sein des conseils com munaux a été présenté aux chambres par le ministère. Tous ceux qui ont quelque notion de l'histoire de ce pays, comprendront aisément la hardiesse (the boldnessde cette mesure. Qu'on se rappelle les auciennes associations de Gilden formées dans le but de résister la puissance des Francs et de maintenir les fran chises de ses membres, associations contre les quelles ont échoué les efforts du perspicace Charlemagnede telle sorte qu'en moins d'un demi-siècle après sa mort les Flandres en était couvertes Que n'ont pas enduré les populations pour maintenir leurs privilèges sous le joug espagnol La plus noble page de l'histoire de la Belgique, n'est-ce pas en effet celle qui rapporte les des tinées des Gilden dont les corporations com munales d'aujourd'hui ne sont que les descen dants légitimes. Le projet d investir la couronne du droit exclusif de nommer le chef de chaque conseil communal ne peut manquer de soulever un débat du plus imposant caractèretandis que le résultat ne peut être envisagé sans in quiétude pour la marche tranquille des choses. Y!Observateur assure que la Société générale, prenant sous ses auspices la Banque de Flandre, va ouvrir dans quelques jours une souscription pour compléter le capital de cet établissement. On parle d'une faillite importante Anvers, le passif seleverait la somme de trois millions de francs. [Globe.) Dans la séance du 16 de ce moisle conseil communal de Tournai a adopté la proposition faite par un membre du conseil (M. Dubus), tendant réclamer du gouvernement deux tableaux qui se trouvaient en celte ville avant l invasion française de 1794, actuellement dé posés au Musée de Bruxelles et compris dans l'expertise des objets qu'il est question de céder l'état pour la somme de 178,000 francs. Tandis que les créanciers du notaire Lehon réclament Paris sa mise en état de faillite, Mad. la comtesse Lehon l'ambassadriceplaide en séparation de biens contre son mari qui s'est dépouillé comme on sait des immunités diploma tiques. Nous lisons dans les annales de Tournai Par exploit de l'huissier Druez du 16 avril 1842, enrégistré le même jour, Mad. Fanny- Zoé-Mathilde Mosselman propriétaire domi ciliée de droit Tournairésidant Paris, ce dûment autorisée a formé une demande en séparation de biens contre M. le comte Charles- Aimé-Joseph Lehon propriétairede mêmes domicile et résidence. On écrit de Bruxelles 25 avril Un conseil de cabinet a été tenu hier une heure au ministère de l'intérieur. M. Desmai- sières a soumis ses collègues l'amendement suivant qu'il dqit présenter aujourd'hui la chambre, relativement l'article 6 du canal de Zelzaete Art. 6 et 7 réunis. Aussi longtemps que le canal ne sera ouvert qu'entre Damme et la mer, l'annuité charge des propriétés intéressées, pour l'écoulement de leurs eaux sera de fr. 14,643-75, et l'étal supportera les deux tiers des frais d'administration. Cette annuité sera recouvrable par les mê mes moyens et sera rachetable aux mêmes conditions que l'annuité générale mentionnée l'art. 2. Tous les journaux du pays ont annoncé le suicide de monsieur.Vandenhove, qui s'est noyé dans l'Escaut Anvers. Dans un de nos derniers nosnous avons donné quelques détails sur le suicide du sieur De Rulle, qui s'est brûlé la cervelle sur les rem parts de notre ville. Le clergé n'a pas fait difficulté d'enterrer M. Yandenhove le clergé a refusé d'accorder aux restes du sieur De Bulle les honneurs de là sépulture ecclésiastique. - Nos lecteurs qui pensent sans doute que tous les catholiques sont égaux devant Dieu, pour raient être amenés croire que la conduite dù clergé a été contradictoire dans ces deux cir constances il n'en est rien. Monsieur Vandenhovequi s'est suicidé Anvers, était membre de la chambre des repré sentai; le sieur De Rulle qui s'est suicidé^ Ypres,.éiait simple musicien, au 2e régiment d'artillerie. v* Monsieur Vandenhove qui s'est'suicidé Axi- vers était riche le siçur De Rulle" qui s'çst sui cidé Ypres était pauvre. La famille de monsieur Vandenhove est in fluente et fortunée; le sieur'De Rulle appartenait une famille d'honnêtes mais obscurs artisans. Ces considérations suffisent pour faire Conce voir les motifs qui ont fait agir' lé clergé dans l'une et l'autre circonstance. Deux POIDS ET DEUX'MESURES. i. Dans la nuit du 22 au 23 du cl, des voleurs se sont introduits dans la grauge du sieur Van- damme, bourgmestre Woumen, en forçant la porte au moyen d'un coulre de charrue le bourgmestre ayant entendu du bruit, se leva et les voleurs prirent la fuite en laissant dans la grange deux paniers remplis de pommes de terre, qu'ils se préparaient enlever. La chambre des représentans dans sa séance du25, a adopté, la majorité de 51 voix con tre 9, l'ensemble du projet de loi sur le canal de Zelzaete. On disait hier soir Bruxelles qu'une dislo cation ministérielle était imminente. MM. De Briey, Van Volxem et DesmaiSières, devaient donner leur démission. Quelques uns de leurs successeurs étaient déjà désignés on parlait de M. Delacoste pour le ministère des travaux publics et de M. Malou, notre député, pour le département de la justice. Le futur ministre des affaires étrangères n'était point encore trouvé. Nous donnons ces bruits comme des on dit, et sans en garantir l'authenticité. La chambre des représentans dans sa séance du 26, a procédé la nomination de son gref- faire remarquer Éveline les avantages dont il était doué, et qui ignore que la vanité est toujours de moitié dans tous les sentimens de la femme Éveline ne pouvait s'empêcher de sourire; mais elle était indulgente et bonne, et craignant de faire de la peine Arnold, elle se montra gracieuse pour lui, et se laissa aller la valse aveo cet entraînement passionné dont quelques bons valseurs savent seuls le charme et la puissance Frédéric causait politique avec toute la gravité sénatoriale; il savait fort bien qu'Arnold était vaincu et cependant sa pâleur dénotait le trouble de son âme; il comprimait de toute la force de sa volonté le démon d'amour et de jalousie qui le tourmentait encorej jamais il n'avait cru qu'une femme prendrait assez d'empire sur lui pour le jeter dans cette anxiété; mais aussi il n'avait jamais aimé mie femme qui portait son nom, qui était sienne aux yeux de Dieu et des hommes. Éveline le comprit et lui montrant soifbouquet: Frédéric, dit-elle» je suis un peu soulTrante, je désire m'en aller le comte ne se le fit pas dire deux fois, et bientôt l'heureux couple rentrait l'hôtel. Frédéric venait de remporter une première victoire; il espérait que le repos et le bonheur en seraient la récompense, mais hélas! il eut bientôt de nouvelles luttes soutenir; Éveline était jeune et jolie, «lie aimait plaire et, comme toute jeune femme, elle était un peu coquette..,. A quelque temps de là, il y avait soirée chez la vieille marquise de P... qui avait toujours été, malgré l'énorme disproportion d'âge, la grande amie du comte. Quoique l'âge de plaire fut depuis longtemps passé pour la marquise, c'était certes encore la femme la plus aimable qu'on put voir; elle aimait la joie, les plaisirs de la jeu nesse, encourageait la gaieté des uns, modérait l'ardeur des autres, se prêtait aux confidences de quelques uns et savait se faire l'amie de tous. Elle avait des mots magiques pour toutes les douleurs, sa vie avait été si longue, si pleine de passionsqu'elle savait tout ce que l'expérience peut apprendre. Déjà tous les invités étaient réunis dans le grand salon d'apparat de la marquise, qui en avait respecté l'ameublement et le style richement sévère. Cette pièce datait du temps des ancêtres de la marquise. La tombola au profit des pauvres que tous avaient embelli de leurs ouvrages, était commencée lorsqu'on annonça, alors seulement, l'arrivée de Mr le comte et Mrar la comtesse de Terragone un valet les suivait tenant en main un petit tableau 1 huile, travail des mains d'Éveline elle l'offrit gracieusement la maîtresse de la maison, au profit des pauvres. Comme le tirage était commencé, on cou vint d'une voix unanime de le vendre au plus offrant; les pauvres couraient ainsi grand risque de gagner gros; car touss'extasiaieut devant le dessin; on admirait le coloris, l'exécution de ce charmant tableau, tous surenchérissaient d'éloges. Le chevalier de L'Aigle, toujours heureux dans le choix de ses ex pressions, se distingua entre tous; il loua avec mesure et discernement, en présageant le succès que le talent naissant de la jeune comtesse obtiendrait avec un peu d'étude et quelques efforts. Éveline. semblait recueillir avidement ses paroles; ses beaux yeux exprimèrent si vi vement sa reconnaissance que le chevalier se méprit sur leur expres sion, et osa rêver, dès ce moment, une amitié toute intime. Quant Arnold, il ne tarissait pasd'éloges qu'il outrait en vrai ignare de pein ture qu'il était; peine distinguait-il les couleurs, jamais les nuances. La tombola terminée, la maîtresse de la maison s'arma de sa tabatière d'or en guise de marteau, et frappant trois petits coups sur la table, elle obtint le silence. Messieurs, Mesdames, dit-elle, en vertu de mon pouvoir, je suspends pour le quart d'heure toute discussion politique, littéraire ou autre, pour vous offrir ce charmant ouvrage. Que dit-on Trente francs, fit Arnold d'une voix de soprano; mais un hourra général força le maladroit de se taire; le cadre seul en valait trente» cinq, et dix, vingt voix de dire 100, 150, 200, 250, 350, lorsque Frédéric élevant la voix au-dessus de toutes ces voix, le porta 500; tout le monde se retourna, on allait certes le persiffler avec délices, l'accuser de mauvais goût, déjà quelques bonnes épigrammes circu laient de bouche en bouche; lorsque Frédéric déposa dans la corbeille un billet de banque de 500 francs, s'arma du tableau qu'on venait de lui adjuger, se fit ouvrir les rangs jusqu'au fauteuil de la marquise. *-■ Madame, dit-il, par délicatesse, vous vous êtes abstenue de prendre part la loterie; j'ai entendu le vœu d'Éveline qui désirait que le sort la favorisât en vous faisant échoir son tableau. Permet tez-moi, madame la marquise, de vous l'offrir en l'acceptant vous obligerez et l'un et l'autre.

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 2