NOUVELLES DIVERSES. 3 EXTERIEUR. FRANCE. Lors du règlement général intervenir en exécution dudit art. 2. il sera tenu compte des paiemens déjà effectués. Depuis le 16 de ce mois, le centénaire du Grand-Hospice Bruxelles est entré dans sa 108e année. Il jouit toujours de toutes ses facultés. M. le maire de Lorris (Loiret) a rendu le 16 février dernier, concernant les bals publics, une ordonnance dont voici les principales disposi- sitions Art. lor. Vu les accidents graves occasionnés par la manière dont on danse depuis quelque tempspartir de ce jour il sera défendu ex pressément de danser le galopsous peine d'une amende de 5 10 francs, payable par les mu siciens qui auront fait danser ladite danse, ou par le chef de l'établissement qui ne l'aura pas empêché, et en cas de récidive 1 amende sera doublée et la salle de danse fermée jusqu'à nouvel ordre. Art. 2. Ayant remarqué combien il tombe de jeunes filles pendant la figure nommée jo(is- tourellene pouvant supprimer ladite figure, il est défendu de tourner aussi vitede sauter et de frapper des deux pieds. Art. 3. Toutes danses qui par leur indécence peuvent effaroucher la vertu des jeunes filles, sont expressément défendues. Art. 4. Tout danseur qui frappera des pieds, querellera, criera, ou dansera indécemment, devra cesser sur l'observation du musicien ou de toute autre personne chargée de veiller au maintien du bon ordre; s'il continue il sera mis la porte, et, en cas de récidive, il sera puni suivant la loi Le hasard a fait découvrir quelques lieues d'Oviedoun immense souterrain ayant plus de 6 kilomètres de circonférence. On y a rencontré des ossemens humains et la poignée d un glaive antique dont un orfèvre dOviedo a donné cinq onces d'or (400 fr.) On a souvent cité des traits qui ont fait ressortir jusqu'à quel point le chien peut pous ser I intelligence, la fidélité et le dévouement en vers son maître et les animaux confiés sa garde. En voici un que rapporte le Journal de l'Aube: Le chien d'un nommé Guyon, l'un des in cendiés de Neuville, setant apperçu que les bestiaux de son maître refusaient de sortir de l'étable, parce que la fumée commençait y entrer, pénètre seul, et, force d'aboiemens, parvient faire sortir un cheval, une vache et quelques moutons, dirige ces animaux vers ceux qu'il a sauvés, et, fier de ce double succès, mal gré les progrès de l'incendie, pénètre dans l'é table pour la troisième fois mais contre son attente, les moulons qui restent ne donnent plus signe de vie. Alors désespéré de ce qu'il n'a pu ârracher ces animaux au danger qu'ils couraient, il aboié, erre ça et là. puis presque inanimé, il vient tomber aux pieds de son maî tre, en le regardant d'un air lamentable. On craignait que le pauvre chien ne vînt succom ber psrsûile des fatigues qu'il avait éprouvées; mais les bons soins qu'on lui a prodigués ont fait que ce généreux animal vit encore.» Les nouvelles commerciales de Philadel phie sonteffràyantes; on dit que sur celte place, personne nevj>aie plus ses effets l'échéance maisque les créanciers, de crainte de plus grands sinistres, accordent du temps leurs débiteurs pour s'acquitter. Les lettres de celte ville par lent de plusieurs faillites dont une porterait un coup, violent une maison considérable de Londres. Après deux ans le tribunal supérieur d'Argovie vient de prononcer contre les auteurs des troubles de 1840. Le capitaine Schmidt a été condamné "4 ans de détention le père Théodosius 2 ans et (Jrni un an de la même peine. Nous avons des nouvelles du Texas jusqu'à la date du 2L du mois dernier. Les Mexicains n'avaient pu s'emparer de la ville d'Austin. Après avoir pillé la vifle de San Antonio ils l'avaient évacuée. Les troupes texiennes s'étaient mises la poursuite dès troupes du Mexique. On espé rait qu'elles les atteindraient promplement et les mettraient en déroute. L'enthousiasme était porté au plus haut degré Galveslon. Les dames mêmes étaient occupées fondre des balles et faire des cartouches. La ville avait fourni pour 12,000 dollars de provisions et de munitions de guerre. [Sun.) On écrit de Munich 14 avril Le Walhalla. ou temple' de la Gloire, qu'on bâtit dans les environs de Batisbonne, sur une colline située près du Danube, est presqu'enlièrement terminé et des six cents statues ou bustes de célèbres Allemands que ce grandiose édifice est destiné contenir, quatre cent trente sont déjà achevéset les autres s'exécutent en ce moment dans les ateliers de nos sculpteurs les plus distingués. Les inscriptions qui seront gravées sur ces six cents monumens, ont été toutes composées par le roi Louis lui-même, qui. comme on sait, a conçu la première idée du Walhalla. La col lection de ces inscriptions est sous presse. Plusieurs feuilles annoncent ce matin que M. le général Bugeaud doit être prochainement nommé maréchal de France. La police belge vient d'arrêter Bruxelles le sergent Capaccini du 2e régiment d'infanterie légère. Ce sous-officier a été condamné par contumace, le 29 mars dernier, la peine de douze années de fers'par le 2e conseil de guerre de Paris, comme coupable d'attentat sur une fille âgée de moins de quatorze ans. Aussitôt que celte arrestation a été connue de l'autorité militaire une demande en extra dition basée, sur le traité intervenu entre la France et la Belgique en 1834, a'élé adressée au gouvernement belge par M. le ministre de la guerre. Capaccini sera, conduit Paris pouf être jugé de nouveau par le 2e conseil de guerre. C'est Toulousele-21 avril, 3 heures et demie de l'après-midi que M. le maréchal Glauzel a terminé sa glorieuse carrière. 11 était né le 12 décembre 1772, Mirepoix (Ariége.) Sous-lieutenant au régiment royal- vaisseaux (43e), le 14 octobre 1791, .il parvint au grade de général de division le.18 décembre 1802, l'armée de Saint-Domingue. Il déploya de grands talents en. Italie, en Autriche et plus tard en Espagne où: il prit le commandement de l'armée après la^batâîlle du Duero. A la seconde restauration compris dans la proscription du 24 juillet *1815 il parvint se soustraire par Ja fuite aux poursuites dirigées contre luiet «e rendit aux états-unis cPAmé- rique. - Nommé commandant en chef de l'armée d'Afrique, le 13 août 1830,. il.fut élevé le 27 juillet 1831. au grade de maréchal de, France. Il a été depuis gouverneur-général des pos sessions françaises dans le nord d'Afrique, de puis le 8 juillet 1835 jusqu'au 12 février 1837. Le maréchal Clauzel était envoyé b chambre par le collège électoral de Rethel (Ardennes.) On s'entretenait hier soir dans les salons politiques de la mort du maréchal Clauzel. Cette nouvelle est parvenue M. le président du conseil par la voie télégraphique. Le maréchal Clauzel est décédé dans sa terre, située dans le midi de la France. Ainsi dans le même jour, l'armée a perdu deux illustres maréchaux. Aujourd'hui nous ne comptons plus que deux maréchaux dont la nomination date du règne impérial: M. le maréchal Soultduc de Dalmatie, de la création de 1804, et M. le maréchal Oudinot. duc de Reggionommé par l'empereur en 1809. On écrit de Montpellier L'état de Marie Cappelle va toujours en s'ag- gravant. La condamnée, qui, au moment de sa dernière comparution devant le tribunal cor rectionnel de Tulle, était dans un état remar quable d'embonpoint, est tombée dans une étisie presque complète. Une commission de médecins composée des professeurs de l'Acadé mie de Montpellier, s'est rendue, sur l'invitation de l'autorité administrativeprès de la con damnée, et a constaté, dit-on, une aliénation mentale accompagnée par intervalles d'un Amald de D.., ne savait comment se dérober aux sarcasmes, aux légers brocards qui de tous côtés la t teignaient; ce qui le conster nait davantage, c'était le regard malicieux, ironique d'Eveline, dont il venait de froisser si rudement l'auiour-propre; elle s'en égaya sans pitié avec quelques unes de ses amies; ce fut un tort, car dès ce moment Arnold devint son ennemi; il s'attacha aux pas de Ja jeune femme avec cette persistance inquiète, avide, qui ne cherche qu'un regard équivoque une préférence trop avouée pour y trouver matière calomnie. Fière de la conduite généreuse et habile de Frédéric, Éveline Jui en témoigna toute sa reconnaissance, Cependant, depuis la soirée de la marquise, peu de jours se pas saient sans que le chevalier de L'Aigle, Éveline et son mari, ne fissept de la musique ensemble, ou ne s'occupassent de peinture Frédéric voyant le plaisir que sa femme éprouvait de la présence de son ami, ne négligeait aucune occasion de les réunir, quand les affaires du sénat ne l'appellaient pas loin de ion foyer. La plupart de ses anciens amis ne pouvaient s expliquer l'accuei que Frédério faisait de L'Aigle, qui était reconnu pour un homme pas tropscrupuleuxet qui avait exprimé si hautement son admiration pour Mme la comtesse; mais Frédéric avait ses raisons pour en agir ainsi; il savait qu'il ne détruirait pas l'empire d un beau garçon dans le cœur d'une jeune femme, par des sarcasmes ou des froids conseils* D'ailleurs toujours en tiers avec eux dans celte lutte toute cour toise et secrète, c'était le plus souvent lui qui gardait 1 avantage; sa 1 voix avait encore un timbre si pur, si suave, il mettait tant d'âme dans son chant, qu'Éveline en était quelquefois émue. Madame de Cardon, comme l'amie intime d'Éveline, se joignait souvent eux; alors Frédéric déployait toute la richesse de son esprit; la causerie la plus futile, il savait donner du piquant et de la finesse; sa gaieté était si douce, si communicalive, qu'on se sentait entraîné la partager. De L'Aigle avait certes aussi du mérite et il y joignait de plus une figure des plus nobles et des plus belles. Il dansait avec grâce, il jouait les proverbes ravir, en un mot c'était un si beau jeune homme, qu'un jour Éveline se surprit croire qu'elle aimait cette belle figûre; couchée demi sur un élégant divan daus un boudoir tout de soie et de mousseline, elle venait d'en faire, peut-être pour la première fois, la réflexion, les yeux fixés sur la pendule comme si elle attendait quelqu'unEnfin elle entendit ouvrir successivement toutes les portes des différen ts salons qui précédaient le sien; son cœur battait bien vite, mais si vite, qu'un instant elle ferma les yeuxFrédéric entraitCe n'était pas lui qu'on attendait, car Éveline, comme stupéfaite, le regarda longtemps sans prononcer une parole, ni faire uu mouve ment. Le comte s'assit côté d'elle, et l'attirant doucement jusque près de lui, Éveline, mon amie, qu'as-tu tu semblés triste, ennuyée Non, non, répliqua la jeune femme en se dérobant ses caresses. Alors tu es malade, et lui pressant le pouls avec une tendre in quiétude, il put en compterles pulsations précipitées... mon amie, tu n'est point raisonnable.... les fatigues.... les veilles te tuent; vois dans cette glace, comme tu es pâle, et il força celte gracieuse tète se courber. Je t'en conjure pour toi, pour moi, pour notre avenir tous deux, de modérer ce goût pour les plaisirs fatigants. Mais ces sages réflexions étaient combattues par des projet! si amusants, des illusions si charmautes, que Frédéric allait encore se résigner, sans l'arrivée de madame.de Cardon; le comte malgré toute son exquise politesse en parut contrarié, mais il prit sur lui de dissimuler. Mra# de Cardon venait annoncer le départ de sou mari pour l'Angleterre; il était chargé d'une mission diplomatique Frédéric aurait bien voulu cacher son prochain voyage Paris où des affaires d'intérêt le réclamaient depuis longtemps, mais Éveline s'empressa d'en faire part son amie; alors ce ne furent plus que des projets de passer ensemble leur veuvage, dans la retraite, loin du monde, loin des fêtes, loin de tous leurs amis. De si belles résolutions laissaient Frédéric froid, car il n'osait y croire; aussi M™e de Cardon s'en alla mécontente, publiant partout que le comte de Terragone était jaloux, qu'Éveline s'ennuyait près de lui périr; belle réputation pour un homme qui avait eu toute sa vie le don de plaire et d'amuser. (La suite au prochain n°.)

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Le Progrès (1841-1914) | 1842 | | pagina 3