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FRANCE.
le 7 au soir on est devenu maître du feu. Les
troupes étrangères étaient entrées en villeet
leur conduite est excellente.
La nouvelle bourse est sauve.
Gazette de Cologne.).
La Constituante Genèvoise achève, au mi
lieu de l'inattention générale, de poser les bases
de son pacte fondamental. Elle est arrivée aux
questions religieuses. Les députés catholiques
se sont abstenus de la discussion et du vote
dans toutes les questions relatives l'établisse
ment du culte prolestant. Les protestans peu
d'accord entre eux ont longuement débattu
d innombrables amendemens, et la majorité est
enfin accouchée de celte formule
L'administration de l'église protestante na
tionale est confiée la compagnie des pasteurs
et un consistoire.
Ainsi Genève aura une religion nationale, au
lieu d'une religion professée par la majorité
des Genèvois.
On avait proposé de dire Tous les citoyens
sont égaux devant la loi; ce ne seront pas les
citoyensce seront les Genèvois en imitation
littérale de la charte française.
On nous a emprunté aussi cette formule
La censure ne pourra jamais être rétablie.
Le bon billet qu'a la liberté de la presse.
Les dernières dépêches de la Nouvelle-Zé
lande sont fort alarmantes pour la colonisation
anglaise. Un des plus hauts fonctionnaires an
glais a été massacré.
Une gazette extraordinaire de Brème du 9
mai, contient
Nous nous empressons de communiquer les
nouvelles satisfaisantes que l incendie de Ham
bourg a été arrêté hier après-midi.
On écrit de Francfort:
Une estafette a apporté la nouvelle que la
banque Hambourg recommencé ses opé
rations. Le corps législatif a offert de voter une
somme de cent mille florins, pour être envoyée
de suite Hambourg litre de soulagement.
Outre cette sprnme, des souscriptions particu
lières montant des sommes considérables, ont
été faites.
Toutes les nouvelles d'autres parties de l'Al
lemagne confirment la nouvelle que l'incendie
est arrêté.
On dit qu'il y a 2,600 maisons brûlées et que
le dommage monte 100 millions marcs.
ElTÊRIEllt.
Terrible accident arrivé sur le chemin de fer
de la rive gauche de Versailles.
L'enquête continue pour arriver connaître
la cause première de l'horrible accident de di
manche. On paraît croire maintenant qu'il y
j^vait une légère déviation dans un des rails
pendant l'espace d'un mètre peu près. Cette
déviation a fait sortir du rail la lre locomotive
quiarrivant ensuite l'enfourchement d'un
double rail, a été arrêtée violemment et jetée
de côté. Cet incident a suffi pour bouleverser
tout le. reste du convoi. On ose peine penser
ce qui serait arrivé si cet événement avait eu
lieu un peu plus loin au-dessus de la vallée de
Fleury. Là la ligne du chemin de fer est sus
pendue au-dessus de la vallée et si les locomo
tives étaient sorties du rail cet endroit, elles
auraient entraîné le reste du convoi dans le
précipice.
M. Duchatel, ministre de l'intérieur, accom
pagné de M. Debelleyme, président du tribunal
de lre.instance et de plusieurs juges d'instruction,
s'est rendu le 10 dans la journée sur les lieux
de l'événement pour continuer l'enquête judi
ciaire et prendre des renseignemens.
On annonce qu'une souscription va être
offerte en faveur des victimes, que le roi a fait
connaître son intention d'envoyer 10,000 fr.
pour cet objet.
Un des fils de M. Thorn le célèbre et riche
américain, n'a pas reparu. M. Thorn, a déjà
perdu deux filles par accident, l'une s'est noyée,
l'autre est tombée du haut d'un escalier et s'est
tuée dans sa chute.
M. Dumont-d'Urville devait partir ces jours-ci
pour un nouveau voyage de circumnavigation.
D'après la Gazette des Tfibtinausc du 11 au
mâtin le nombre des décès constatés s'élevait
73, d'après le Siècle 80 et d'après lé National
87
Nous apprenons que M. le préfet de police a
été appelé ce matin au ministère de l'intérieur
et qu'il est question de prendre de nouvelles
mesures pour empêcher le retour d'un accident
de la nature de Celui du 8 mai. Les compagnies
devront, dit-on, placer a l'avenir 4 ou 6 waggons
vides en tête de chaque convoi et laisser aux
voyageurs la facilité d'ouvrir eux-mêmes les
portières des voitures.
11 paraît même que les compagnies du che
min de fer de Saint-Germain, de la Hive-Droite
et celle de Corbeil ont déjà pris d'elles-mêmes
cette mesuresur la demande des voyageurs
qui refusaient de monter dans les waggons si
on devait les y enfermer.
11 a déjà été question dans le conseil des
ministres des indemnilésà accorder aux victimes
de la catastrophe. 11 est craindre que la com
pagnie de la rive gauche ne puisse suffire elle
seule aux indemnités énormes qu'elle sera sans
doute forcée de payer.
Pour donner une idée de la force de l'in
cendie, que l'eau elle-même activait, il nous
suffira de dire queparmi les premiers débris
qu'on a dû recueillir, rien n'avait conservé
d'apparence humaine qu'un pied chaussé de
brodequin de femme.
On assure que le second waggon en
heurtant le premier, en a crevé l'arrière et y est
entré en partie brisant les membres des mal
heureux voyageurs qui s'y trouvaient en les
mettant dans l'impossibilité de fuir le feu qui
se déclara presque aussitôt.
Le convoi traînait 710 personnes ça été
un épouvantable cri <Je;}amentation quand la
secousse s'est feit sentir et quand l'incendie s'est
déclaré.
On cite une famille de la rue de la Poterie,
partie au nombre de onze personnes, dont pas
une n'a reparu. Un négociant de Paris qui se
trouvait dans un waggon avec sa femme et sa
filleâgée de 14 ansa vu celle-ci tuée sur la
coupée, tandis que la mère était dévorée par les
flammes; échappé lui-même miraculeusement
la mort, il n'a pas jusqu'à ce moment con
naissance de ce qui s'est passé. Nombre d'autres
voyageurs paraissent avoir également.perdii la
raison par suite de la commotion qu'ils ont
reçue et de la terrible impression du spectacle
dont ils ont été les témoin?.
Le feu des waggons durait encore le 10
onze heures du Soir.
Voici les tristes renseignemens qiie donne
ce maliû le Siècle:
Le. brave amiral Dumonl-dTJrville était allé
liier Versailles avec sa famille composée de
sa femme et de son fils âgé'de 14 ans et ac
compagné d'un officier dè la marine avec qui
il était intimement lié. 11 avait annoncé qu'il
reviendrait dîner Paris. On l'a attendu toute
la nuit; Ce mâtin on n'avait aucune nouvelle de
lui. Le ministère de la marine a envoyé des
exprès Versailles, enfin ce soir on a la triste
conviction que l'amiral a succombé une mort
affreuse aipsi que tous ceux qui Faceortapa-
griâient. On"àjôute qu'une lettre trouvée sur uni,
cadavre méconnaissable ne laisse malheureu-
séqient aucun doute sur le. sort déplorable de
cet illustre marin. V
Un jeune Belge, d'une force extraordinaire,
M. Van de Casteele, est parvenu briser une por
tière et se sauver avec sa femme.
D'après des renseignemens que nous avons
personnellement recueillis, et que nous avons
tout lieu de croire exacts, le nombre des morts
s'élève ce soir cent dix sept. {Patrie.)
Variétés.
Nous apprenons avec plaisir que l'annonce du
Conservatoire de Danse religieuse a élé favorable
ment accueillie des habitants de cette ville. Cela
devait être: la coopération, surtout Couvain, ne
pouvait manquer une œuvre qui est la fois
religieuse et artistique. M. l'abbé Vestuis descen
dant eu ligne directe du fameux danseur de l'Opéra,
dirige ce nouvel établissement il s'est associé, pour
les travaux decett ed irection, M. l'abbé Sans-Mollet.
L'association de ces deux vénérables personnages offre
une double garantie pour le but qu'ils se proposent,
car s'il advenait que l'un des deux fit un faux pas
les réclamations pourraient être adressées l'autre.
Ces messieurs ont un caractère honorable, du dévoue
ment, de la science et des antécédents irréprocha
bles ;ce sont qu'on nous permette cette expression
des prêtres artistes qui se présentent aux accusa
teurs du clergé catholique. L'un a un talent remar
quable d'organisateur de ballets et intermèdes dan
sants l'autre, après avoir parcouru l'Europe attaché
lissait avec tant de furie, n'entraînât avec elle la puissance et la
prospérité bourgeoises, sur lesquelles, bieu malgré elle, on l'avait
assise. Pendant bien longtemps, Casimir Périer, qui vivait en
grand seigneur, et qui dédaignait de communiquer avec tout ce qui
ne faisait pas partie de sa petite cour ou qui ne se rattachait
pas ses liaisons parlementaires, Périer ignora ce qui se passait au
tour de lui, presque aussi complètement que Charles X, au fond de
son château, au milieu de ses courtisans et de ses compagnons de
chasse. Eufin, cependant, il fallut bien lui dire que l'on conspirait
en dehors de la Chambre; car plusieurs de ses collègues les plus
influens, un grand nombre de ses compatriotes et de ses plus
anciens amis, plusieurs de ses parents même, faisaient partie des
rentes des oarbonari. Cette révélation fut un coup de foudre pour
Périer. Ce n était pas qu'il craignît les dangers d une conspira
tion. C'était une âme hardie et bien trempée, et ceux qui l'ont
accusé de lâcheté n'ont pas eu occasion de le connaître. Il ne crai
gnait pas non plus une révolution, car personne dans l'opposition
n'était plus hostile l'ordre politique alors établi, mais quand il
apprit que, dans chacune de ces associations, on émettait des
déclarations de principes qui ménaient droit la démocratie la plus
pure; quand il sut que les ventes ne reconnaissaient pas la hiérar
chie sociale telle qu'il l'entendait, que les députés, les hommes
riches et marquans, y étaient souvent rangés au-dessous d'un simple
commis, d'un sergent, et des hommes les plus obscurs et les plus
bas placés selon lui, il vit quels principes ses discours et ses travaux
politiques allaient ouvrir une libre carrière il fut effrayé de ce flot
populaire devant lequel on allait retirer les digues, et il refusa net
de participer ces associations. Dès-lors son opposition et sa parole
hautaine faiblirent chaque jour davantageet il prit le prétexte du
mauvais état de sa santé pour garder la Chambre un silence
dont il se dédommageait chaque soir dans son salon par un débor
dement de plaintes amères et violentes, contre ce pouvoir qui ne
savait pas rallier lui les hommes les plus disposés le sauver de sa
ruine inévitable et prochaine.
Le temps n'était plus où on l'avait vu rentrer dans son cabinet
après une séance de la Chambre, dans laquelle il avait excité le
plus grand enthousiasme par un discours contre les plans financiers
de M. de Villèle, et là, ivre de joie, d'orgueil et de bonheur, se
livrant toute la fougue d'un jeune homme, trépigner de plaisir,
prendre sur son bureau les cahiers du budget, les mettre en pièces?
et faire voler les feuillets au feu, en s écriant que c'était ainsi qu'il
venait de traiter, aux yeux de la France entière, le ministère et la
loi des comptes. Ce temps était bieu loin. Il ne sortit de son apathie
que pour attaquer encore une fois M. de Villele sur les finances
d'Espagne; c'est cette discussion que Benjamin Constant termina
avec ce ton d'humour qu'il savait prendre si propos, en disant un
orateur de la droite, qui prétendait que nous devions de la recon
naissance lEspagne pour la manière dont elle nous avait reçus
Il se peut que l'Espague nous ait rendu un service, mais c'est tout
ce qu'elle nous reudra jamais.
C'est dans cette disposition que la révolulion de juillet surprit
Casimir Périer. Jugez des sentimens contradictoires qu il éprouva
lorsquil se trouva placé, en vue, de tous, entre le peuple de
Charles X, entre ces professions de foi de quinze ans la tribune et
ses craintes secrètes des deux dernières années, la veille de perdre
eu un moment, s'il hésitait encore, les restes de son ancienne popu
larité, se voir cbucurci, écrasé par ses collègues plus démocrates,
lui qui était accoutumé briller et marcher devant les autres
Je sais un homme qui assista tous ces retours, qui se fit observateur
attentif de toutes les impressions diverses auxquelles il fut livré
pendant plusieurs heures. Le combat fut terrible! enfin il porta, en
gémissant, le dernier coup au gouvernement qu'il eut voulu sauver,
et il alla se jeter parmi les hommes de l'IIôtel-de-Ville.
La suite au prochain nB.)