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l'homme nécessaire, et sa sagacité lui dit du
reste que les idées progressives vout, grâce-à
Dieu, sans cesse en se développant en Belgique,
En dépit de sa haute iufluence, il n'a pu reculer
la marche des temps et des esprits, et la loi*
qu'on demande est encore un dernier obstacle
dans les roues.
M. de Theux a donné l'impulsion tout en
Belgique. C'est lui qui a présidé l'organisation
judiciaire. C'est lui quia inauguré les universités.
C'est lui qui a nommé presque tous les gou
verneurs et commissaires de district. C'est lui
surtout qui a appliqué la première fois la loi
communale, et tout cela na point suffi pour
faire retourner le pays en arrière. Nous avons
progressé sous tous les rapports et ce qui fait
le plus de mal au parti aristocrate, c'est que
l'opposition elle-même se dépouillant de son
esprit taquin et hargneux, est devenue le
véritable côté conservateur de lachambre.
L'opposition ne demande aujourd'hui que la
libre action de la Constitution .et des lois qui
en émanent. Elle ne veut pas se lancer dans les
essais, elle ne veut point galopper vers l'inconnu.
Mais comme le pays intelleotuel se développe,
sagement l'ombre de nos précieuses institu
tions, elle veut conserver, car elle conquis ce
que dans- d'autres pays on demande avec in-
sjtance et avec raison. Voilà ce que veulent
empêcher les hommes qui comme M. de
Mérode par exemple, croient que. le progrès
est un malheur, et les chemins de fer un dan
gereux véhicule d'égalité ét de communication
trop rapide.
C'est donc M. de Theux, soyez en sûr, qui
fera les nominations prochaines, et M. de
Theux. malgré lui peut-être, vous savez ce que
c'est. Vous savez surtout de quel mauvais
augure cela paraîtra au pays.
ÉCHO TOURNAIS1EN. A l'apparition du
projet de loi qui donne au roi le pouvoir de
nommer les bourgmestres en dehors des conseils
communaux, les conseils communaux des
principales villes se sont émus, parce qu ils ont
vu dans cette innovation une attaque contre le
principe électif qui nomme les magistrats de
la commune.
Ils ontdemandé le rejet de cette modification,
dans des suppliques qu'ils ont adressées aux
chambres mais M. Notho.mb, qui qualifie ces
démarches d'extra-parlementaires, leur réser
vait un tour de sa façon. Ils ont osé réclamer
contre le changement qu'il demandait d une
seule disposition la loi et pour les punir, il a
fait mettre la loi entière en question.
L'élection populairevoilà ce qui gêne.
Jusqu'ici on n'a pas osé l'attaquer ouvertement;
patience. Ceux qui l'ont prise en haine, ne
sont pas hommes fléchir devant elle quoi qu'il
advienne. L'espoir de dominer et de s'emparer
du pouvoir ne les fera pas reculer devant les
maux qu'ils provoquent sur leur pays. Impru
dents, vous qui avez au milieu de nous une
position enviée dans tous les autres pays de
l'Europe, par vos menées vous fomentez le
désordre et l'anarchie parmi une nation paisible
et laborieuse qui vous gorge d'or et d'honneurs,
et ne vous demande rien, si ce n'est la paix.
Par vos menées, vous avez provoqué une
guerre contre les institutions de la commune.
Vous instiguez les hommes faibles et fanatiques
vous seconder vos projets révolutionnaires,
qui ne tendent rien moins qu'à mettre une
partie de la nation aux prises avec Tautre, pour
les exploiter toutes deux votre profit. Quel
génie du mal vous fait donc ainsi méconnaître
l'esprit de la divine loi que vous lisez tous les
jours
LE VIEUX PATRIOTE.
En 1830, vous renversiez un trône; l'année
suivante vous fesiez un roi aujourd'huion
veut vous interdire jusqu'au choix du premier
magistrat de la commune. En 1830, (e clè'rgé, -
qui sentait le besoin de votre alliance, n'avait
pas assez de caresses ni de faveurs pour récom
penser Vos chefs ou vos partisans; maintenant
on les a mis, la plupart, la porte, et ceux qui,
pendant plusieurs années, administrèrent l'état
où les provinces, sont redevenus de simples ci
toyens comme nous n'ayant pour tout bien
que leur talent qu'on essaie de contesteret
leur noble probité qu'on a plus d'une fois tenté
d'avilir. Les hommes du peuple ont disparu
et vous n'avez plus affaire qu'à des gens de
courqu'à l'aristocratie ou au haut clergé
castes qui se sont toujours bien trouvées d'être
ensemble contre vous. Et si, parmi eux il en
est encore quelques uns sortis de vos rangs
ceux là sont des renégats qui vous ont lâche
ment abandonnés.
Telle est, du reste, la marche habituelle des
révolutions; au moment du danger, vous êtes
le peuple souverain, chacun vous flatte et vous
caresse; le lendemain l'on vous frappe familiè
rement sur l'épaule, jusqu'à ce que, enfin, l'on
vous toise dédaigneusement, en feignant d'igno
rer qui vous êtes.
Au train dont vont aujourd'hui les choses, je
crains bien que nous n'en soyons arrivés là.
Aujourd'hui, dit M. le ministre, le principe
électif a tout absorbé; M. Nothomb voit là de
dans un très-grand mal; il trouve fort mauvais
que les bourgmestres doivent venir rendre
compte de leur gestion aux électeurs après 6
ans dàdministration, comme si cette obligation
n'était pas pour nous la meilleure assurance
d'être passablement gouvernés. Les bourgmes
tres élus par le peuple sont trop préoccupés de
ce même peuple, dit-il fort ingénument; ils
pensent bien plutôt qui les a créés qu'au gou
vernement dont ils n'ont reçu aucun mandat.
C'est là ce qui affaiblit le pouvoir et le rend
incapable de faire tout le bien qu'il projette.
Contemplez l'Angleterre; il y a là sans doute
bien des abus détruire y voyez vous tailler
en plein comme chez rious, dans les lois volées
par le parlement? jamais! On y craint même
de toucher l'ancien édifice constitutionnel
qui date pourtant du XIIIe siècle, de peur qu'il
ne s'écroule quand on tentera de le restaurer.
Le pjus grand respect est porté la loiparce
que les législateurs eux-mêmes respectent leur
propre ouvrage ou celui de leurs devanciers.
Là7 on ne vient pas demander 1 abolition des
franchises communales, parce que Dublin a élu
lord-maire le grand agitateur de I lrlande, le
défenseur du peuple et de la religion de ses
pères, Daniel O'Connel; les villes y nomment
leurs magistrats leurs aldei mens et cela sans
redouter le moins du monde les fantômes dont
on cherche nous effrayer aujourd'hui.
Ce que l'on veut chez nousc'est anéantir
l'influence démocratique pour faire prédominer
l'aristocratie de race; on oublie que nous som
mes au sortir d une révolution faite par vous et
pour vous, et les prétentions nobiliaires recon-
mencent se montrer. Ceux-là même qui
s'étaient faits peuple avec nous en 1830, vous
renient aujourd'hui; ils attaquent publiquement
votre constitution, le système électif, qui est la
sauve-garde de vos libertés: Turbulence et
élection sont des mots synonymes, disent-ils, et
la loi que vous essayez de rendre meilleure n'est
qu'un (jâchis communal.
A la trivialité de l'expression vous devez re
connaître sans doute celui qui compara -un jour
la Chambre de vos représentans une volière,
et ses honorables collègues une troupe d oi
seaux ou d'oisons, je ne sais plus bien lequel
des deux. M. le comte de Mérode assure qu'il
est bien revenu des idées nobles et grandes qu'il
s'était faites de l'élection populaire nous le
concevons aisément Quand M. de Mérode, dé
fenseur de nos libellés, était proclamé député
la presqu'unanimité des suffrages, la théorie et
la pratique du système électif lui paraissaient
choses superbes. Aujourd'hui qu'il n'a le droit
de siéger la chambre de vos représentans que
grâce une demi-voix il trouve ce système
détestable.
.Messieurs les bourgeois de Liègesoyez sûrs
qu'on ira encore au-delà; nous n'avons pas le
dernier mot de la pièce. Après vos bourgmestres
dont on vous enlève le choix, voséchevms dont
on mutile les attributions on s'occupera de
vos conseillers qui doivent être si fréquemment
réélusnous dit-on. Qui sait, peut-être aurons-
nous les chambres septennales et les lonys
parlemens. Ils en sont bien capables.
(Journal de Liéye.)
On nous communique l'avis suivant
La première foire aux chevaux et au bétail qui s'est
tenue Rousbrugge, le 3 mai iH4a été bien four
nie en chevaux et bêtes cornes: un grand nombre
d'acheteurs s'y étaient réunis.
Viugl-huit chevaux et q. bétes cornes dont la
plupart étaient d'une superbe quali Lé, on télé exposés
en vente.
M. Kémusat et de M. Royer-Collard, le grand olief invisible. Enfin,
la doctrine était son ombre, ou plutôt l'ombie de Banco qui le
poursuivait sans cesse. Sa mort a tout expliqué; il avait prévu tout
ce qui devait arriver.
Casimir Périer succomba au tourment que lui causait le sentiment
de sou impuissance et la douleur de se trouver lui- même au-dessous
de sa situationcar il sentait bien que ce pouvoir qu'il avait tant
désiré, le lui eût-on laissé tout entier, il n'aurait pas pu en faire un
utile usage. En effet, dans ses relationsdiplomatiques, il était arrêté
chaque pas par une ignorance des hommes et des choses, peu
commune dans sa situation; en administration, il ne connaissait ni
les lois, ni la nature des rapports entre les divers fonctionnaires, ni
le mécanisme des rouages du gouvernement; et alors au lieu d'ap
prendre et de s instruire, il ne savait que s'irriter et se raidir contre
les obstacles. Il n'est pas d'organisation humaine capable de résister
longtemps un combat de cette espèce. Battu, écrasé par ses souf
frances secrètes et ses douleurs avouées, Casimir Périer sentit son
intelligence s arrêter, et le lit de misère où il alla tomber ne reçut
qu un corps ou la vie avait survécu la raison. Quelle longue et
cruelle agonie fut la sienne! Agonie plus cruelle encore pour sa
f .mille et ses vrais amis, que p>ur lui même! Quand, de rares
intervalles, une lueur d'intelligence vint le ranimer, on vit trop bien
quelle avait été la plus constante de ses préoccupations; il fallut
s'abstenir alors de prononcer devant lui certains noms, de laisser
approcher certaines personues. A le voir se dresser avec majesté sur
sa couche, voir ses yeux, brillant encore dans leur orbite éteint, et
courounés par deux larges sourcils noirs, ses cheveux blancs, sa
longue et belle figure, jaunie et sillonnée par ses maux l'entendre
laisser écliapper des reproches sans suite, vous l'eussiez pris pour
l'infortuné roi Léar, s écriant dans sa démence:
Yel I call you servile ministers!
Quelqu'un qui l'assista dans sa maladie, m'a dit qu'il se plaignait
surtout, mais d'une manière confuse, de ce que les pro cesses qui
lui avaieut été faites n'avaient pas été accomplies, et de la perte de
sa popularité, qu'on lui avait ravie sans fruit pour le pays. Peudant
ce lems, ses amis politiques de la Chambre exploitaient sa mort, eu
accusant la presse libérale et l'opposition d'avoir creusé sa tombe;
et, en d'autres lieux, on gouvernait l'aise]sous son nom, sans crainte
de voir son ombre venir demander compte de l'abus sacrilège qu'on
faisait de l'agonie d'un mourant
La pensée qui tua Casimir Périer était malheureusement une
pensée fausse. 11 s'était persuadé qu il était l'homme indispensable,
l'homme unique de son temps; et une fois assis au faite, il ne tarda
pas s'apcrcevoir qu'on ne l'avait pris que comme un instrument,
pour l'user, comme on avait fait d'autres, et le jeter ensuite daus un
coin. Que dcviut-ildonc, quand il vit avec quelle rapidité s'usent l'in
telligence, le crédit et le renom dans cette place qu'il occupait Quel
coup pour lui, quand il sut, n'eu pas douter, qu'on avait déjà
calculé en haut lieu combien de temps à-peu-piès il pourrait durer,
et quand regardant autour du maître, il trouva ses ennemis déjà
désignés par lui, attendant, non sans impatience, le temps de fonc
tionner leur tour. I) avait tort! C est là le gouvernement représen
tatif, qui ne subsiste qu'à force d'intelligences et de poumons, en
consommant des cerveaux et des poitrines, comme le régime absolu
consomme delà chair et des os. Celui-ci envoie des masses d hommes
sans choix au feu du canon, et les fjit tuer sur le champ de bataille;
celui-là prend l'élite de la nation cl la fait périr sur les marches de
la tribuuc. Dans l'armée comme dans les Chambres, chaque
combattant qui tombe, on serre les rangs et il n'y paraît plus. I.eS
Canning, les Fox, les Foy, les Lamarque sont remplacés et s'oubîietit
comme tant de morts illustres, enterrés après la victoire. Heureux
ceux qui ne sont pas oubliés déjà de leur vivant, et qui meuront
avant que d'être arrivés ce poste du pouvoir, où disparaissent toutes
les illusions, et où, après s'être bien longtemps cru si fort, on se
trouve tout-à-coup si impuissant, si désorienté et si faible
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