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FRANCE.
Le sieur Doignon, membre de la chambre
des représentaisest nommé commissaire-gé
néral des monnaies, en remplacement du sieur
Yandenhove, décédé.
Un arrêté royal de la même date nonâme
le lieutenant-colonel du génie Cordemans, com
missaire-général du gouvernement près de la
société anonyme pour l'exploitation des établis-
semens de John Cockeril Seraing et Liège.
Un arrêté royal de la même date nomme
le sieur Joseph Coolsmembre de la chambre
des représenlans, commissaire du gouvernement
près la commission de liquidation instituée en
exécution de la loi du 1er mai 1842.
Le collège électoral de l'arrondissement de
Tournai est convoqué pour le jeudi, sept juillet
prochainl'effet d'élire un membre de la
chambre des représentans.
M. Hendrick, curé de Corbeek-Loo a ap
pelé du jugement qui le condamne huit
mois d'emprisonnement.
On écrit de Maestricht17 juin
On nous communique l'instant une bien
déplorable nouvelle. On nous assure que le vil
lage de Grathemquatre lieues d'icivient
d'être la proie d'un incendie qui l'a détruit près-
qu'en entier. Nous espérons encore que des
renseignements plus précis nousapporterontsur
cette catastrophe des détails moins alarmants.
On écrit de Philadelphie, 31 mai:
Haïti est menacé d'une catastrophe politique.
Tout le sud de l'île est en révolte ouverte contre
l'autorité du président Boyer, qui n'a pas voulu
rendre compte de l'emploi qu'il a fait du trésor
de Christophe et d'autres fonds publics. Le gé
néral Boryele commande les insurgés. Ceux-ci
reprochent au président Boyer de gouverner
d'une manière trop arbitraire.
L'assassin de la Beine d'Angleterre a été con
damné la peine de mort, le 17 de ce mois, par
la cour criminelle de Londres. Son avocat a
soutenu que le pistolet avec lequel Francis a tiré
sur la Beine, n'était chargé qu'à poudre, et que
l'accusé ne s'était porté cet acte d'insigne
folie que pour attirer sur lui l'attention publi
que et améliorer sa position. N'est-ce pas que
voilà un singulier système de défense Beaucoup
de nos avocats du continent n'auraient pas
trouvé mieux.
L'accusé qui a pâli au moment de la pronon
ciation du verdict est mandé.
Le greffier.John Francis, vous êtes accusé
de haute trahison, qu'avez-vous dire pour
empêcher que la cour ne vous condamne
mort conformément la loi.
L'accusé en proie une très-visible émotion,
ne répond pas.
Au milieu du plus profond silence les trois
juges, le président Tindal, M. Patteson et le
baron Querney se couvrent et mettent leurs
toques noires.
Le président Tindal: présente la condamna
tion mort de l'accnsé, dans les termes suivans:
John Francis, un jury national après up patient
examen vous a trouvé coupable du crime le
plus grand et le plus détestable qui ait été
prévu par les lois du paysje veux dire, le
crime de haute trahison c'est raison de ce
crime que j'ai prononcer contre vous l'arrêt
de la' coUr. Il est inutile ici de s'entendre sur la
nature du crime le cœur qui a pu imaginer
un crime aussi effroyable doit être sourd
toute considération de vertu et d'honnêteté. Ainsi
tout effort pour aggraver la nature de votre
érime -serait nécfessairement superflu. L'inter
vention manifesté de ce Dieu tout-puissant qui
a dit qu'il serait le bouclier et la protection des
prinïes, pleins de confiance en lui, a seule
empêché que la nation fût en ce moment
plongée dans la plus grande affliction par suite
de votre crime.
Je vous engage vous appliquer pendant le
peu de temps que vous avez encore rester
dans ce monde tâcher par votre contrition et
votre répentir du crime horrible que vous avez
commis; obtenir le pardon du Dieu tout-puis
sant dont l'intervention n'a pas permis l'achè
vement du crime affreux projeté par vous. Priez
Ce Dieu tout-puissant qui a bien voulil empê
cher que l'objet de votre crime fût atteint, de
vouloir bien se montrer aussi miséricordieux
pour votre âme. Il ne reste plus qu'à prononcer
votre arrêt. Le voici
John Francis vous serez reconduit au lieu
d'où vous êtes venu de là vous serez mené sur
une claie la place de l'exécution et vous serez
pendu par le cou jusqu'à Ce que mort s'en
suive votre tête sera ensuite séparée de votre
corps qui sera partagé en quatre pour qu'il en
soit fait ce qu'il plaira sa majesté; Dieu prenne
en pitié votre âme
A peine cet arrêt venait il d'être rendu, que
le condamné est tombé la renverse dans les
bras de ses geôliers; lorsqu'on l'a emmené il
éclatait et poussait dés sanglots.
E1TÉRIE1IB.
La cour royale (chambre des appels de police
correctionnelle) a rendu son arrêt dans l'affaire
de MM. Conil et Raymond Coste, directeur et
gérant responsable du journal le Temps. Vidant
son délibéré, la cour a réformé le jugement de
première instanceelle a déclaré MM. Conil et
Coste convaincus de vingt contraventions aux
lois sur le cautionnement des journaux et les a
condamnés 20,000 fr. d'amende, réservant les
droits du ministère public contre M. de Montrol
qui a signé pendant deux mois environ le
journal le Temps.
La cour a aussi réformé la décision des pre
miers juges sur le chef de la suppression du
journal.
Nous croyons savoir que MM. Conil et Coste
se sont mis sur le champ en instance près du
roi et du ministre l'effet d'obtenir la remise de
l'amendement prononcée par la cour.
Le Temps qui n'a pas paru depuis trois jours,
ne reparaîtra qu'après qu'il aura été statué sur
sa demande en grâce.
Le pain vient de subir, Paris, une aug
mentation
Il y a eu, en effet, augmentation sensible dans
le cours des farines par suite de la sécheresse
dont souffrent les départemens, qui, d'ordinaire
approvisionnent Paris.
Partout on se plaint de cet état de choses qui
nuit beaucoup aux céréales. On craint une
disette de fourrages. Les prix haussent généra
lement.
Un événement affreux est arrivé le 19 au
matin sur le chemin de fer de la rive gauche
au moment où un convoi arrivait la hauteur
de Bellevue, le chauffeur jeune homme de 25
30 ans, attiré par une altercation qui avait lieu
sur le bord de la route, s'est penché en dehors
du tendèr. La tête lui a tourné et il est tombé
sur la voie où les roues des voitures lui ont
passé sur le corps. Lorsqu'on a relevé ce mal
heureux, il ne donnait plus aucun signe de vie.
Le commissaire de police qui s'est rendu sur
les lieux la suite de l'événement, a constaté
que cet accident était uniquement le' résultat
de l'imprudence de la victime.
Le nombre total des députés élire pour
toute la Frànce est de 4&9 comme chacun sait,
celui des candidats qui ont fait connaître leurs
prétentions s'élève déjà près de 1500. C'est
par conséquent plus de 3 candidats, en com
mune par chaque arrondissement.
On écrit de Tlemcenle 4 juin
L'empereur de Maroc, Muley Abdheraman,
nous a envoyé des officiers de son armée. Le
général Bedeau lésa reçus avant-hier, ils étaient
porteurs de présents offerts au nom de l'empe
reur au général français; et ils ont donné l'assu
rance de la ferme volonté de leur maître, volonté
qui repousse toute participation aux manœuvres
de l émir, et qui accepte nos offres de paix.
Ces officiers semblent enthousiasmés de tous
nos faits d'armes, et ils déclarent hautement
qu'ils s'estimeraient fort malheureux d'être en
guerre avec un peuple aussi généreux que puis
sant. Le général les a fort bien reçus, n'ayant
aucune instruction qui lui traça une ligne de
conduite opposée.
Mais nous ne nous laissons pas trop séduire
par ces révérences politiques et nous les attri
buons bien plus notre escadre qui croise devant
Tanger, qu'à la sincérité du dévouement de l'em
pereur.
Quoiqu'il en soit, la première colonne part
de Tlemcen demain ou après-demain sous les
ordres du général Bedeau nous allons tracer
sur la carte la délimitation des frontières respec
tives entre l'empire et notre province.
Il serait impossible de décrire l'impression que produisirent ces
paroles sur l'aéronautc, jamais il ne s'était trouvé dans une situation
aussi horrible, aussi désespérée. Les menaces, les prières, tout était
inutile, et la résistance pouvait entraîner sa perte. Il aurait été plus
Taise la merci d'une peuplade sauvage. Il considérait le lunatique,
se débarrassant l'un après l'autre des sacs de terre formant le lest, sans
oser s'y opposer.
Le ballon s'éleva avec rapidité une hauteur que l'aéronaute
n'avait jamais atteint. 11 avait perdu la terre de vue, et n'apercevait
plus au-dessous de lui que les vêtements de l'insensé voltigeant dans
l'espace. Il avait fait un éternel adieu au monde.
Malgré la hauteur de Tascensicn, le maniaque ne paraissait pas
encore satisfait. Il commença de nouveau murmurer.
Avez-vousune femme et des enfauts? demanda-t-il tout-à-coup.
L'aéronaute crut prudent de lui faire un mensonge innocent, et
répudit qu'il était marié et père de quatorze enfauts qui se
trouveraient sans pain s'il venait périr. Le maniaque se mit rire
aux éclats et dit
J'ai trente femmes et cinq mille enfants, si le ballon était
moins pesant je serais présent chez moi.
Où demeurez-vous, lui demanda l'aéronaute, qui cherchait
gagner du temps en lui faisant toutes les questions qui se pré
sentaient son esprit.
Dans la lune, et j'espère y être en peu d'instants.
Au même moment, il se précipita sur l'aéronaute et l'étreignit de
ses deux bras avec une force prodigieuse.
Malheureux! s'écria l'aéronaute, que faites-vous
-h Je veux alléger la nacelle, le poids de votre corps est cause que
je ne suis pas encore arrivé chez moi, où mes femmes et mes enfauts
m'attendent. Il y a plus de 50 ans que je les ai quittés. Les habitants
de la terre m'ont retenu prisonnier. Ils ont poussé la cruauté au
point de m'enfermer dans une maison d'aliénés, d'où je me suis
heureusement échappé aujourd'hui, vous m'avez enfin offert le
moyen de revoir la lune, ma patrie.
C'est aiusi que vous m'en récompensez!
Que voulez-vous, je ne puis atteindre le but de tous mes vœux,
sans me débarrasser d'un fardeau qui empêche la marche du ballon.
En même temps le maniaque était arrivé au dernier dégré d'exal
tation, ses yeux flamboyaient, sa bouche éoumait, et par moment
il poussait des éclats de rire couvulsif. Il faisait des efforts inouis
pour enlever l'aéronaute, afin de le précipiter hors de la nacelle.
Celui-ci soutenu par l'instinct de la conservation, si puissant chez
l'homme dans les moments de danger, sentit redoubler ses forces et
son énergie. Ses pieds restèrent comme fixés la nacelle et l'insensé
malgré tous ses efforts ne put parvenir le soulever.
Cependant après une lutte de quelques instants l'aéronaute vit ses
forces dimiuuer sa vue se troublait j il était comme saisi de vertige,
sa position se peignit lui dans toute son horreur. 11 ressentit la
même impression que l'on éprouve lorsque, dans un cauchemar, l'oii
se figure tomber du haut d'une tour ou rouler dans un abîme.
Cette lutte avait lieu plus de 18,000 pieds au-dessus de la terre,
au milieu d'un silence profond. L'atmosphère ne réfléchissait plus
que faiblement la lumière du soleil; ils étaient plongés dans une
obsourilé presque complète. Un abîme d une noire profondeur sem
blait entourer de tous côtés l'aérostat. Le froid était des plus intenses.
Le ballon n'étant plus dirigé par une main habile, planait dans
l'espace obéissant l'impulsion de son élévation et du courant d air
qui l'entraînait avec rapidité. La nacelle semblait chaque instant sur
le point de se détacher de son soutien. Elle éprouvait les secousses
les plus violentes par suite des effets de la lutte.
Avant d'abandonner une dernière lueur d'espérance, l'aéronaute
rassembla toutes ses forces, et par un effort prodigieux, il parvint
renverser son adversaire qui, complètement épuisé, resta comme
anéanti. Aussitôt qu'il se vit terrassé, son accès de frénésie cessa, il
redevint calme et l'aéronaute parvînt faoileinent le garotter, au
moyen des cordages qui se trouvaient dans la nacelle. Celte
opération terminée, il manœuvra de manière faire quitter au
ballon sa position élevée pour descendre dans les régions inférieures.
Delà il opéra heureusement sa descente au milieu des campagnes
riantes, qui entourent la ville de NVurzbourg.