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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
i2e ANNÉE. N° 127.
DIMANCHE, 17 JUILLET 1842.
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ISTERIEIl R.
YPRES, le 16 Juillet.
LES CATHOLIQUES POLITIQUES ET LE PAYS.
Le parti démolisseur de nos antiques franchi
ses communales vient d'essuyer un échec dont
la gravité sera vivement sentie par lui. Les élec
teurs de Tournay ont refusé leurs suffrages
un des coryphées de la faction liberlicide ils
ont repoussé l'homme qui. trompant la confiance
de ses citoyens, semblait siéger la représenta
tion nationale, non pour défendre les intérêts
de ses commettants, mais pour faire les affaires
d'une caste ambitieuse qui nourrit le gigantes
que espoir de s'ériger en maîtresse suzeraine de
notre Belgique régénérée.
Ce fait tout isolé, tout local qu'il semble au
premierabord, sera d'une portée immense pour
l'avenir. En effet il décèle un progrès dans l'o
pinion, et aux yeux des moins clairvoyants, il
doit justifier ce vieux proverbe La liberté ne
périra pas. A force de lois réactionnaires, on
comprimera peut-être momentanément l'élan du
véritable patriotisme, mais l'opinion libérale, la
véritable opinion de la partie saine, éclairée et
généreuse de la nation se fera jour, elles obsta
cles que l'on tentera d'opposer sa marche
n'auront d'autre effet que de raviver son énergie
et de fortifier sa bienfaisante influence.
A elle appartient l'avenir, elle le sait elle
remplira les conditions de sa destinée, et la pa
trie lui devra le retour aux principes d'équité et
d'ordre. En vain les partisans des privilèges se
liguent-ils contre elle en vain des écrivains
hypocrites ou salariés cherchent-ils tromper
la conscience publique, tout cet étalage de
sopbismes est apprécié ce qu il vaut. On com
mence siffler indistinctement et les hommes
du privilège et les piètres faiseurs de phrases
qui les étayent.
L'élection de Tournay nous est une nouvelle
preuve que le triomphe des amis du pays est
une question de temps mais, pour être lente,
la marche du libéralisme n'en est pas moins
sûre; nos adversaires le savent comme nous.
C'est la conviction de leur faiblesseet de la force
du libéralisme qui les a poussésdans la voie pé
rilleuse, où nous les voyons engagés aujourd'hui.
N'est-ce pas la peur qui a inspiré la loi électo
rale, loi qui place les habitants des cités au rang
d'ilotes? N'est-ce pas encore la peur qui a dicté
les nouvelles mesures qui faussent lélection
communale Tant de précautions décèlent peu
de confiance dans le succès mais tout cela est
inique, et l'iniquité aura son temps.
MORT DU DUC D'ORLÉANS.
Un événement funeste vient d'alarmer et la
France et l'Europe. Un accident affreux vient
d'atteindre la famille royale française dans ses
plus chères affections. Le Duc d'Orléans, héri
tier présomptif du trône, est mort avant-hier
par accidentl'âge de 31 ans, 10 mois, 10
jours! (Voir les détails plus loin.)
C'est une perte irréparable pour la France.
Instruit, affable, bienveillant, le duc d'Orléans
inspirait les plus légitimes espérances. Brave il
s était concilié l'affection de l'armée et l'amour du
peuple français. Initié depuis dix ans dans tous
les secrets du gouvernement, il avait déjà fait
preuve d'aptitude. Sa conduite comme homme
privé méritait l'estime générale.
Une mort inopinée et horrible a donc atteint
ce jeune Prince sur qui était fixée l'attention de
l'Europe et l'espoir de la dynastie d'Orléans. Le
successeur au trône est un enfant de quatre ans,
le comte de Pariset cela dans un moment où
le trône de France, suivant les lois de la nature,
peut se trouver vacant d'un moment l'autre.
Une régence doit s'en suivre, et quel aiguillon
pour l'anarchie Que Dieu protège la France!
Un petit ouvrage assez rare vient d'être ré
imprimé. Il est intitulé Instructions secrètes
des Jésuites. Cet opuscule était autrefois connu
sous le nom de Monita sécréta.
Les personnes curieuses d'apprécier les
intrigues et la manière de faire des Jésuites,
n'ont qu'à dépenser 25 centimes et elles pour
ront se convaincre, pour peu qu'elles se trouvent
en contact avec les Pères de la foi, que leurs
actions sont parfaitement d'accord avec les
Instructions secrètes.
un châssis donnant sur le jardin et ont enlevé
divers bijoux évalués 80 francs. Les auteurs
de ce vol sont encore inconnus.
On nous annonce l'arrivée en cette ville, de
M. Roffiaen, peintre de paysage. Il se propose de
soumettre l'examen de MM. les conseillers
communaux, un de ses ouvrages. C'est un ta
bleau représentant une vue prise près de Dinant,
peinte d'après nature, et destiné orner la grande
exposition qui aura lieu Bruxelles au com
mencement du moi» d'août.
L'application et les progrès rapides du jeune
artiste dans l'élude de son art, progrès constatés
par ses récentes productions, nous font espérer
que dans peu de temps la ville d"Ypres pourra
s'enorgueillir de posséder un excellent peintre
de plus.
On écrit de Merckem
Le 11 courant vers 8 heures du matin, le
nommé Joseph Devos, âgé de 65 ans, ouvrier,
né et demeurant Merckem, s'est jetté dans les
fossés servant d'enclos la campagne de M. De
Coninck, retiré de l'eau quelques instants
après, il n'a plus donné signe de vie malgré
tous les moyens employés par le médecin de
l'endroit.
Ce malheureux laisse une veuve et 5 enfants.
On attribue ce suicide au désespoir que lui
causait son état de misère actuel, car il avait été
daus le temps un grand fermier.
On nous écrit de Courlrai
Avant-hier, 10 juillet, dans l'après-midi, des
voleurs se sont introduits dans la maison du sieur
d'Halluin marchand de lins Bavichove
pendant l'absence des habitants ils ont brisé
Le nouveau tarif anglais a été mis en vigueur
lundi dernier, 11 de ce mois. On espère Londres
que l'accroissement que va recevoir le produit
des douanes par suite de l'adoption de cette
mesure, suffira pour couvrir le déficit du dernier
trimestre.
RÉSUMÉ
Du Rapport sur. F état de V administration
dans la Flandre-occidentale, fait au Conseil
provincialdans la session de 1841!par la
Réputation Permanente. (Suite.)
TITRE X.
Milice. Le contingent des neuf provinces
pour 15*42, est de 10,000 miliciens; la Flandre-
occidentale a été appelée fournir sur ce nom
bre 1,589 hommes.
La répartition entre les communes de la pro
vince, a eu lieu dans la proportion d'un mili
cien sur 408 habitants.
TITRE XI.
Contributions directes. Le recouvrement
des contributions directes se fait régulièrement
et sans difficultés. Plus un impôt est ancien,
plus la perception en est facile. Le chiffre total
de ces contributions était de fr. 4,829,778-13
pour 15541.
La contribution foncière y compris les 34
centimes additionnels au profit de la province,
s'est élevée une somme de fr. 3,163,491-27.
La province compte 313.801 hectares, 14
ares, 70 centiares; la contribution foncière est
donc de fr. 10-08 c. par hectare. Le chiffre de
cette contribution par habitant était de fr. 4-88 c.
Le montant des rôles en principal et addi
tionnels de la contribution personnelle s'élevait
pour 1841, la somme de fr. 1.364,467-77.
La moyenne par habitant était de fr. 2-10 c.
Le droit de patente en principal et en addi
tionnels forme un total de fr. 301,819-09. On
compteS patentables sur 100 habitants, chacun
paye, terme moyen, fr. 9-31.
La moyenne de toutes ces impositions monte
par habitant fr. 7-45. Le droit de consom
mation sur les boissons distillées a produit en
1841, une somme de fr. 120,267-50. Il ya une
décroissance dans le produit de cet impôt, pour
1841, de fr. 627-50.
Cadastre. Les mutations opérées pendant
l'année 1841, sont au nombre de 32,996; ce
chiffre comprend 3,439 parcelles changées de
limites. Il y a eu 1.275 parcelles expertisées et
8,900 mutations d'articles de propriétaire.
Contributions indirectes. Le principal
et les centimes additionnels des accises ont rap
porté pour 1841 fr. 2,026,303-63 c. Le pro
duit en a été plus élevée en 1841, qu'en 1840.
Douanes. Le produit de cet impôt indirect
a été pour 1841, de fr. 1,054, 944-80. Ce chiffre